Douzième prime - 07.12, 19:30

**Cupidon**MESSAGES : 10803 AGE : 13 POINTS : 33925

Chers candidats.

Tout d'abord, Cupidon souhaiterait féliciter chacun d'entre vous pour être arrivé aussi loin. Sachez que pour vous récompenser, chaque candidat repartira avec sa cagnotte ce soir, qu'il s'agisse d'un finaliste ou d'un demi-finaliste. La chasse aux secrets est donc terminée, et il est ainsi temps de découvrir ce que vous cachaient vos camarades. De ce fait, plusieurs d'entre vous ont manifesté l'envie de dévoiler leur secret au cours de ce prime. Quant aux résultats des votes de ces demi-finales, sachez qu'ils ne seront révélés qu'en fin de prime.

Bonne soirée à tous.

J'ai longtemps pesé le pour et le contre d'un retour express dans le nid. Ne serais-ce que pour saluer un candidat ou deux. Mais...le fait est que je n'avais personne à soutenir, seulement quelque chose à dire (bon, j'avais aussi envie de faire bronzette en Australie, mais ça...). Je dois me débarrasser de mon secret pour aller de l'avant avec Hugo, révéler ce qui a été et reprendre définitivement une vie normal. Alors voilà, j'ai revêtu mon plus costume et tendit que je retrouve l'atmosphère du plateau, je sens mon coeur battre incroyablement fort contre mon torse. Ca me fait tout drôle de voir tout un tas de visages qui n'ont été que de passage dans ma vie. Je tire un peu sur mon t-shirt et vais m'installer dans un coin, ni trop à l'écart, ni trop près du groupe. Je suppose que les candidats restant ont besoin de soutient, un soutient différent du mien. Je suis pas sur d'avoir le droit et les mots pour les encourager à tenir le coup. Je suis parti rapidement et de moi-même. Fake lover ne m'avait pas marqué autre mesure...j'ai simplement pu être moi-même à la sortie. J'inspire et attend, un peu angoissé. N'empêche, j'ai quand même hâte de découvrir ce que les autres ont à cacher...

secret de percy
Et le premier à se lancer n'est autre que Percy. Alors que peut bien cacher ce candidat qui n'a pas sa langue dans sa poche ? Je vous laisse tout de suite le découvrir, Percy c'est à toi !

+Tenue

Allez hop hop hop, je sais que je suis en retard pour le prime alors je me dépêche. Pas de finir de m'habiller non, ça ça fait bien longtemps que j'ai terminé. J'ai opté pour quelque chose de très simple, ma plus belle chemise blanche que j'ai soigneusement repassé et mon plus beau jean brut. Je me suis bien coiffé pour ce prime, pour montrer quand même que je ne suis pas arrivé les mains dans les poche pour ce prime si important. Non en fait si j'étais en retard, c'est parce que je finissais de manger. Et je ne sais pas comment j'ai fais, j'ai réussis à ne pas me tâcher. J'ai laissé la vaisselle en plan vu l'heure, je me suis vite brossé les dents et j'ai accouru jusqu'au plateau. Allez tiens, je vois Felice qui est toute seule alors je fonce vers elle. Je garde une place à côté de moi pour Adnan au cas où, mais je vois qu'il a déjà trouvé une place avec Alistair. « Ca va être quoi la finale à ton avis ? » Je demande avec un sourire malicieux. Moi j'ai ma petite idée. Enfin, idéalement pour moi et pas objectivement. Le moment est venu de révéler les secrets et je sens le stresse monter d'un seul coup, moi qui était tellement détendu toute la journée pourtant.

Je n'oppose qu'une résistance à moitié convaincante lorsque Clémentine, d'un regard farouche et d'un sourire d'ange qui ne souffrent nulle protestation, me brandit de quoi m'habiller. Je n'ai qu'une valise minuscule contenant que quelques fringues piochées au hasard dans mes affaires mais j'ai quand même pris soin d'emporter de quoi lui éviter une mort foudroyante par honte. Puis je peux bien lui faire une dernière fois ce plaisir de m'afficher avec une allure décente à la télévision. Aussi, j'obéis docilement à ses instructions, passant de la douche à l'habillage en même pas cinq minutes. J'ai même une sacrée flemme d'en faire plus mais elle tient malgré tout à tenter de dompter mes cheveux, sans grand résultat. Le temps qu'elle s'apprête à son tour, je me laisse tomber dans un fauteuil du salon pour me plonger dans le bouquin qu'elle feuilletait un peu plus tôt. Je n'y prête qu'une semi-attention, parce que j'ai l'esprit ailleurs. Je pense au soir qui s'annonce et surtout aux révélations qui s'enchaîneront. Je suis curieux que les secrets tombent les uns après les autres, pour découvrir enfin qui sont réellement ces presque inconnus si familiers qui ont été notre quotidien pendant une durée variable. Certains m'intéressent plus que d'autres, c'est certain, mais je suis tout de même curieux de tous. Il y a les résultats des demis-finales, aussi. Inutile de préciser que tout mon soutien va à ma blonde, même si je pense qu'elle-même s'en fiche un peu. Je la connais et je suis certain qu'elle en a plein le dos de cet endroit. Finalement, lorsqu'elle réapparaît, je dépose le livre et me lève pour réceptionner la main qu'elle me tend. On file tous les deux jusqu'au plateau et le temps que je balaie la pièce du regard, elle m'entraîne vers quelqu'un, qui se trouve être Mallaury. Parfait. Je lui adresse un sourire le plus rassurant possible pour le saluer, me pose sans la moindre grâce sur le fauteuil, plus tellement habitué au rituel des primes, et presque aussitôt, Cupidon la ramène. Je roule des billes vers Clémentine, plutôt riche dans mon souvenir. « Ça veut dire qu'on peut viser autre chose que la Grande-Motte pour les vacances ? » je roucoule vaguement avec un sourire mutin. Je redresse la tête en entendant le prénom de Percy. C'est le premier à révéler son secret. Étant donné qu'il a été mon partenaire durant un court laps de temps, j'en connais l'intitulé et les quelques explications succinctes qu'il m'a données, mais je suis tout de même attentif, curieux d'écouter toute l'histoire.

Ce prime est important. Je jette un œil furtif sur ma valise qui est toujours faite, je n'ai pas vraiment prit le temps de la défaire, ça ne sert plus vraiment à grand chose. J'ai juste sortie trois quatre robe dans l'optique de ce prime et peut être du prochain, y a les chaussures qui vont avec qui sont alignées pas très loin de l'armoire. Je touche le tissus de chacune du bout des doigts, je suis même pas certaine d'encore rentrer dedans. J'opte pour une robe rouge, satin et dentelle qui ira parfaitement avec ces chaussures du même rouges. Je prépare tout ça et dépose sur le rebord de mon lit le temps d'aller prendre ne bonne douche pour enlever le sable et les effets de la chaleur. Je m'enroule dans une serviette blanche et retourne d'un pas léger vers ma chambre. Je ne crains pas ce prime comme je l'ai dis à Andreja. Je sais qu'il y aura beaucoup de révélations, j'imagine que Lou à peut être décidé de parler du sien de secret. Alors je serais là, pour lui, pour eux et pour les autres. Je laisse tomber la serviette au sol et enfile cette robe sans trop de difficulté, le tissus épouse bien mon corps et ce ventre qui pointe tout doucement mais sûrement. Je m'assied pour enfiler mes chaussures, trop haute mais peut importe je vais rester assise toute la soirée. Je regarde l'horloge fixé au mur, je suis déjà bien en retard. Je dois me dépêcher. Juste le temps de me maquiller légèrement, de m'occuper de mes cheveux et me voilà prête pour cette grande soirée. Toute de rouge vêtue.
J'arrive sur le prime bien en retard, trop en retard mais j'imagine que le faite que je sois éliminée me donne le droit de pas être totalement à l'heure non ? Et puis faut dire que même quand j'étais encore en jeu je me faisais une joie de prendre mon temps. Je repère Andreja déjà entouré de sa rouquine. Je souris, mais je n'hésite pas à le rejoindre enfin c'était avant de remarquer la petite tête d'Auguste là dans son coin. Il était là ? Toute la semaine ? Non, je l'aurais vu quand même. Je m'approche de lui. « Regardez qui voilà. » Je murmure en lui offrant un sourire complice. Je dépose un baiser sur sa joue en signe de bonjour et pour lui montrer que j'ai pensé à lui tout ce temps. « On se voit après ? Tu restes ? » J'espère, il a tout juste le temps de me répondre que je file déjà rejoindre Andreja et sa rouquine, pressé par le temps et l'annonce de Cupidon. « Salut vous. » Je lance en m'installant à la place libre à coté du serbe. J'effleure sa main et lui offre un regard complice.
TENUE

Je m’étire longuement, à l’aise, détendu comme toujours. Je sers des sourires à la pelle aux maquilleuses, coiffeuses qui gravitent autour de moi, l’œil pétillant. Parce que je suis moi, qu’elles sont-elles et qu’entre nous il y a tout un statut qui nous sépare. Un récemment acquit, dès lors que j’ai quitté le nid. Je suis un ancien candidat, un type médiatisé dont on suit la vie, auquel on s’intéresse bien plus qu’on ne le fera jamais pour elles. J’ai préparé minutieusement mon retour parce que je prévois toujours le meilleur. L’inattendu. Je ne me fonds pas dans la masse, je me fais désirer. J’attends quelques jours, laissant le temps à la déception des téléspectateurs de se tasser, avant de réapparaître plus beau, plus fort comme le messie. Un miraculé qu’on espérait plus. Le prime va commencer, je suis enfin invité à rejoindre le plateau. Mes camarades comme ils le disent si bien, me mettant naïvement à leur rang comme si plusieurs univers ne nous avait jamais séparé aussi bien à l’extérieur du nid qu’à l’intérieur. Je me pointe le sourire en coin, les mains dans les poches parce que peu importe où je me trouve, je ne suis jamais un intrus. J’en reviens aux mêmes préoccupations qui ont caractérisés mes dimanches soirs pendant de longues semaines. Où m’asseoir ? Ou plutôt qui mérite ma présence ? J’aligne les pas, défile presque sous le nez de tous les autres gueux avant de me décider pour l’option qui me semble la plus intéressante. Celle qui ne foutera pas en l’air ma soirée en me plongeant dans un ennui lancinant. Je suis curieux de connaître les secrets qui n’ont pas encore été révélés. Certains plus que d’autres, mais je ne suis pas là pour chialer en cœur avec le reste des habitants ou applaudir la bravoure de personnes que je n’ai jamais pu piffrer. Je veux commenter. Je veux me foutre de leurs gueules en distribuant des sourires en coin allant à contrario de tout ce que la production attend de nous en faisant se succéder les histoires larmoyantes. C’est toujours comme ça. Il y a des secrets qui frappent, qui happent parce qu’au final on n’est que du divertissement. J’observe les candidats présents et je finis par opter pour Pia. Facile. Simple. Tout comme moi, elle n’a plus rien à cacher ce qui m’évite de devoir me coltiner une personne qui a l’air d’être sur le point de vomir comme voisin. Les nauséeux de service, je les préfère installés à plusieurs places, pour me permettre tout de même de me satisfaire sadiquement de la tête qu’ils tireront quand ils devront dégurgiter leurs tripes à la télévision. Je m’assois de l’autre côté du communiste dont la présence ne m’enthousiasme pas plus que ça puisqu’il menace de me voler l’attention de la rousse, mais je suppose qu’un communiste ça s’oublie facilement quand on a un Isaac à sa gauche. « J’ai une théorie. » je lance sans m’embarrasser d’un bonjour ou de quoi que ce soit d’autres. « Tu veux l’entendre ? » je la questionne d’un timbre doucereux qui n’annonce souvent rien de bon quand il s’agit de moi.

+ TENUE

Ghika entre sur le plateau avec une certaine nostalgie, rien de frappant, en fait la réadaptation a été plutôt facile. Il n'est pas encore retourné en Angleterre mais ça ne saurait tarder après une semaine dans un hôtel, à répondre aux journalistes, à avoir des contacts avec ses amis, sa mère, le monde lui semble être un endroit plutôt acceptable. Il a prévu de rester une semaine de plus dans le nid, sans savoir vraiment qui supporter si ses favoris sont éliminés. Mais c'est pas grave, il fera acte de présence. En découvrant la bande de candidats, les éliminés comme ceux encore en jeu il se retrouve projeté dix semaines en arrière, à l'époque où ils étaient encore quasiment tous dans l'aventure. Il repère Auguste, le premier de ses partenaires à avoir quitté le nid, mais c'était de son propre gré alors ça n'avait pas tout à fait la même signification. « Qu'est-ce que tu fais tout seul Augustus ? Je pensais que tu te serais jeté sur Aaron ! » plaisante-t-il en se rappelant leur petit accrochage au sujet de son rapprochement avec l'autre candidat. Il l'invite à le suivre d'un geste de la tête. En effet si Auguste se sent bien ici tout seul, Ghika il a envie de se fondre dans la masse, de retrouver ses compagnons d'aventure. En marchant dans la salle il voit Aaron en grande conversation, si telle chose est possible, avec Alistair, ça le fait sourire de voir qu'au fond Aaron colle à l'image qu'il s'était faite de lui après son portrait, un mec qui s'en moque un peu de ceux qu'il a baisés. Alors sillonnant la salle d'un pas rapide il les retrouve. A commencer par Percy qui va révéler son secret. « Courage Rambo tu vas tous les épater. » lui dit-il en lui tapotant l'épaule. C'est marrant, Percy lui a vraiment manqué, ils ont plus accroché que tout le monde le pensait et surtout plus que ce que Ghika lui-même aurait cru au départ. Mais Percy c'était un type bien au fond. Il suffisait de creuser longtemps. Prochain objectif : trouver Paloma.

Quelques heures plus tôt, j’ai pris une décision : me raser le crâne. J’ai demandé à Lou de le faire car je voulais pas me rater non plus. Je me suis dit que ça serait pas mal de revenir rasé comme je suis entré dans le jeu car ce soir : ça aura des airs de débuts de jeu. Beaucoup d’anciens candidats seront là pour dévoiler leurs secrets. Une soirée qui s’annonce riche en émotions et en rebondissements. J’imagine que je risque d’être fort étonné voire choqué. J’espère que rien ne pourra impacter ma vie d’ailleurs. Le secret du marin par exemple. Même en dehors du jeu, il n'a pas voulu m’en parler le bougre ! Bon, ok, je lui ai pas parlé du mien non plus. Je lui ai juste demandé de ne pas me juger lorsqu’il l’apprendrait et que c’était du passé et que j’avais tourné la page. C’est le principal je crois. On fait tous des erreurs après tout. En attendant, j’ajoute une dose de flagrance sur mon costume tout de blanc vêtu. On pourrait penser que je suis blanc comme neige alors que non. Je suis loin d’être vierge. Je crois que j’avais déjà porté ce costume sur le plateau de Three Wishes et c’est pourquoi j’ai décidé de le remettre ce soir. C’est un clin d’œil. Bref, je rejoins le plateau dès que je suis prêt et pars m’installer à côté de Aaron qui a lui-même pris place aux côtés d’Alistair qui est lui-même assis à côté de Adnan. J’adresse un sourire aux trois. « Bonne chance pour ce soir les gars. » Que le meilleur gagne ! Bien sûr, j’ai des préférences mais je ne stresse absolument pas par rapport à ça. Peu importe les finalistes. Tous ont passés une super aventure alors c’est ce qui compte. « Tiens, bonne nouvelle ! Tu vas pouvoir m’offrir une Ferrari en guise d’amitié. » Que je déclare à Aaron suite à l’annonce de Cupidon sur les cagnottes validées par tous les demi-finalistes. « T’as gagné combien ? » Histoire de savoir. Je m’en fiche de l’argent sinon, je suis surement pas du genre à taxer.

+ tenue

Le prime débutait à peine que déjà, il était question des secrets. Du sien. Car c'est lui, visiblement, qui ouvrirait la marche. Était-ce une bonne chose, ou bien une mauvaise ? Il n'en savait trop rien. On disait souvent que c'était plus facile de passer en premier, et c'est vrai qu'il avait tendance à se dire qu'après avoir parlé, il serait tranquille, et pourrait aborder la soirée un peu plus sereinement, même si bon nombre d'interrogations se bousculeraient certainement dans son esprit, lui qui quelques secondes après avoir entendu son nom se demanda déjà quel accueil on pourrait bien réserver à son discours. A défaut de le savoir, dans l'immédiat, il se leva et entreprit de débuter, sans avoir tellement réfléchi à la meilleure façon d'amorcer la chose, sans avoir rien préparé en soi. « Mon secret, c'est l'histoire d'un type qui s'est trouvé au bon endroit, au bon moment. D'un gosse de la Ddass abandonné à son sort, qu'avait rien, qui pionçait dehors et qui bouffait un jour sur deux parce qu'il avait trop de fierté pour demander l'aumône. Mais c'est surtout l'histoire d'une rencontre, une rencontre qui a bouleversé son existence, une rencontre qui lui a offert une chance inespérée de sortir de la rue, et qui lui a probablement sauvé la vie. » Son ton était volontairement détaché, car c'était sûrement la manière la plus évidente de parler de tout ça, comme s'il était à peine concerné, comme s'il parlait d'un autre. Il était pudique, d'autant plus quand il était question de son passé, de ses choix et de ses ressentis. Peut être que c'était trop facile, mais qu'importe, il estimait jouer le jeu, parce qu'il parlait, en dépit de la difficulté que ça représentait pour lui. « Cette rencontre, c'est celle de ce pauvre type et d'un riche héritier, qui lui est apparu un soir, près d'une voie ferrée, dans un coin malfamé de Bristol, où il avait grandi. Un mec avec une clope au bec et un manteau impeccable, le genre qui coûte la peau du cul et qu'on a pas l'habitude de voir dans ce genre de coins. Ce manteau, ce mec le lui a foutu sur le dos, sans qu'il lui ait rien demandé, et sans qu'ils aient échangé un seul mot. Non, y'a juste eu un regard, et puis plus rien. Plus rien, parce que l'instant d'après, y'a eu un train, et ce mec qui s'est jeté dessous. L'autre a même pas eu le temps de capter le truc qu'il était déjà mort, et tout ce qui restait du friqué, c'était ce manteau qu'il lui avait refilé. Sur le moment, il a pu penser à rien, parce que ça lui a fait quelque chose, quand même, que des mecs il en avait vu crever pas mal mais jamais de cette façon. Mais très vite, il a réfléchi et a réalisé que ce putain de manteau était son passeport pour une vie meilleure, une vie loin des cartons pleins de pisse et des nuits passées à fouiller dans les poubelles des restos. Une vie dont il s'estimait digne, lui dont l'ambition était dévorante et qui estimait mériter mieux que ce qu'il avait toujours eu. Avec le porte-feuille du type dans une poche et son portable dans l'autre, il avait à disposition toutes les informations imaginables sur lui, et tout ça lui est apparu comme une chance qui se représenterait pas. » Son regard s'illumina l'espace de quelques secondes, peut être parce qu'il revivait à travers son récit le moment où tout avait basculé, où tout avait semblé plus simple, plus accessible, où le pire avait semblé bien loin, subitement. « Alors il a tout examiné, tout passé au crible, et a appris à le connaître au travers de ce qu'il avait sous la main. Dans son répertoire, rien que des relations professionnelles, donc soit ce type était pas proche de sa famille, soit il lui en restait pas. Il était bookmaker, donc sa situation était confortable, comme ses fringues l'avaient laissé penser. Et le fait qu'il vive relativement loin mais dans un endroit dont il parlait la langue lui a semblé trop beau pour qu'il ne saisisse pas cette occasion de changer de vie. L'idée, à présent, c'était de s'approprier la sienne. » Inconsciemment, ses yeux cherchèrent à capter la moindre réaction que pouvait inspirer son discours, parce qu'il savait qu'il n'y avait pas autant d'idiots sur ce plateau qu'il l'avait toujours prétendu, que beaucoup avaient certainement déjà compris, en dépit du ton qu'il employait, du fait qu'il cherche à se placer extérieur à ce qui pourtant le concernait directement. « Migrant là où tout pourrait pour lui recommencer, il s'est adapté jusque dans son style à cette vie radicalement différente de celle qu'il avait vécu jusqu'ici. Il a paré ses fringues à trois francs six sous contre des vêtements de marque, il a rasé sa barbe naissante, il s'est fondu dans un rôle, mais aussi dans un décor avec lequel il mettra ensuite des années à se familiariser. Il a redoublé de prudence, s'est isolé soigneusement de tous ceux qui auraient pu découvrir la duperie, et s'est même découvert un talent inattendu pour un job qu'il a appris sur le tas. Mais sa principale révélation, ç'a été cette honteuse capacité qu'il s'est découvert pour la dissimulation, l'art de jouer des apparences. Tout a été facile, il était fait pour ça. » Et c'est au moment où il l'articula qu'il en fut en soi bel et bien conscient, et ça n'était pas nécessairement un constat agréable, parce que ça faisait de lui quelqu'un de futé, certes, mais aussi quelqu'un de fourbe, de manipulateur, de faux à certains niveaux, sans aucun doute. « Sauf qu'au bout d'un moment, ça a fini par lui peser. Parce que savoir que ce que l'on a, on le doit à un autre, ça finit par beaucoup vous travailler. Parce que construire sa nouvelle vie sur la mort de quelqu'un, c'est se condamner à vivre avec un fantôme. Et parce que chaque jour qui passait le rendait plus incapable de se regarder dans un miroir sans détourner les yeux. Alors aujourd'hui, il veut faire éclater la vérité. Pour que des parents fassent leur deuil, mais aussi pour qu'il puisse faire la paix avec lui-même. » C'était ce qu'il avait laissé entendre, à de très rares reprises, mais sans jamais avoir pensé que quiconque le prendrait au sérieux, parce que le Percy si confiant qu'ils avaient toujours connu semblait à mille lieux du type qu'il cherchait à dépeindre ici. Un type rongé par la culpabilité, un type qui plus d'une fois s'était même senti profondément schizophrène. « Ce type qui est devenu quelqu'un d'autre, c'est moi. Mon secret est que je me suis approprié la vie d'un inconnu après qu'il soit mort sous mes yeux. » Ce n'était pas un secret bouleversant, touchant, ou du genre à faire l'unanimité. Non, il ne s'attendait pas à ce que grand monde y porte un réel intérêt, à ce que grand monde prenne un instant pour réfléchir à ce que ça impliquait, tout ça, à ce que ça pouvait expliquer quant à son attitude, aussi. A ce propos, justement, il crut bon de reprendre la parole pour rassurer ceux qui pourraient avoir besoin de l'être. « Ici, j'ai menti chaque fois que je vous parlais de moi, de ma famille, de mon passé. J'ai joué à fond la carte du fils à papa prétentieux, et ce dès les castings, parce que je savais qu'une fois cette idée rentrée dans votre esprit, elle en sortirait plus. Mais je me suis pas inventé un caractère, je me suis comporté avec vous comme je l'aurais fait cinq ans plus tôt, parce que mon secret change celui que je suis en apparences, sur le papier, mais pas ailleurs. Donc, navré, je suis bel et bien ce petit con à qui vous avez parfois eu à faire, à ce niveau-là je suis resté moi-même, toujours. » Il avait tendance à penser que certaines pourraient apprécier de savoir qu'il n'avait pas joué un rôle à tous les niveaux, que les conversations qui n'avaient pas tourné autour de sa vie – et dieu sait qu'il en avait rarement parlé – avaient été sincères. Ça l'ennuierait qu'on pense qu'il s'était moqué de tout le monde, alors qu'il n'avait fait que s'enfoncer dans un stéréotype que tout le monde lui avait bien vite associé. Finalement, l'anglais posa un regard complice sur Paloma, à qui il ressentit le besoin d'adresser quelques mots, tout particulièrement. « Je suis jamais allé à Santorin. » Elle comprendrait, sûrement, qu'il faisait ici allusion aux castings, et à la mauvaise foi dont il avait consciemment fait preuve lorsqu'elle l'avait repris sur un point évident, même pour lui. Il avait été con, dès le départ, parce que c'avait été plus simple de se lancer dès le début, pour persuader tout le monde ce qu'il était, mais n'avait pas toujours été en l'occurrence. C'était pour qu'elle comprenne, elle, à qui il s'était parfois confié, à qui il avait menti, mais jamais avec plaisir, ou fierté. Si elle voulait apprendre à connaître celui qu'il était vraiment, il lui parlerait, de tout ce qu'elle voudrait. Il en parlerait aussi à Elsa, à Ghika, à Tilda, et à n'importe qui d'autre qui se sentirait capable de composer avec cette réalité et ne tirerait pas pour autant un trait sur lui, qui qu'il soit au final.

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