ft @Juan
C'est la première fois que je dois dormir en tente je crois. De toute ma vie, je crois bien que cela n'est jamais arrivé. Autant dire qu'il ne fallait pas compter sur moi pour le montage. Même si je suis débrouillarde, je pense que l'on s'en sortira mieux si je ne touche pas à tout ce matériel de camping. C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas levé le petit doigt lorsque j'ai vu mon camarade de tente se mettre au boulot. Pas parce que je suis fainéante, uniquement parce que c'est plus simple pour tout le monde si je reste éloignée de cela. Et maintenant qu'il est temps d'aller se coucher, j'espère qu'il acceptera malgré tout ma présence au sein de la tente. Timidement, je fais glisser la tirette de la 'porte' pour seulement laisser apparaître ma tête. Le candidat, alerté par le bruit de la fermeture éclaire, planta son regard sur moi et je me sentie rougir. «Mackenzi, ta colocataire. Je peux ?» Il est libre de dire non mais je doute qu'il serait capable de me laisser dormir à la belle étoile. Si il est galant et compréhensif, il me laissera forcément entrer. «Désolée si j'ai pas donné de coup de main...J'suis vraiment pas faite pour ce genre d'activité.» Je cherche bel et bien à me faire excuser et à le convaincre de m'inviter à dormir parce que je ne tiens pas à passer ma nuit au milieu des fourmis, des sauterelles et autres insectes vagabondant dans la pelouse. «Cela aurait été une catastrophe si j'étais intervenue. Une véritable catastrophe.» D'ailleurs, je ne suis même pas sûre que l'on serait déjà à l'abris si j'avais dû m'en mêler... «Je n'ai jamais campé.»

Le fait de dormir dans une tente ne me dérange absolument pas. Je ne suis pas vraiment le genre de type qui aime les baraques grand luxe. Le confort minimum me suffit. La seule chose que je veux éviter c’est de me faire bouffer par une bête sauvage. Ce serait quand même con de finir ses jours entre les temps d’un ours ou d’un lion. Même si je doute fort que la production prenne le risque de nous lâcher au beau milieu de la savane. Bien que je ne pense pas que la disparition de certaines personnes présentes ici me fasse de la peine. Après tout je ne connais ni les deux rouquines, ni même la folle qui m’a fait du rentre dedans avec une brochette de viande. Je suis là pour moi, pas pour les autres. Après ça peut être cool pour ma vie sociale au sein de cette pseudo aventure que de bien m’entendre avec certains de mes compagnons. D’ailleurs, en parlant de bien m’entendre avec de potentiels futurs candidats, rencontrer ma camarade de tente peut être quelque chose de cool. Et là je peux dire que je crois en dieu car pile poil au moment où je pense à ça, une brunette fait son apparition. Je pose mon regard sur elle et l’observe. Son visage vire à la couleur rouge. Elle se présente. Mackenzie donc. Un mince sourire fend mon visage. « Juan. » D’un signe de la main je lui indique son côté de la tente. La jeune femme s’excuse de ne pas être venu me donner un coup de main pour m’indiquant qu’on a évité la catastrophe et puis elle m’avoue n’avoir jamais campé de sa vie. Mes épaules se surélèvent de quelques centimètres et mon sourire s’intensifie légèrement. « Tant qu’tu sais faire la cuisine, moi ça m’va. » Sous-entendu, j’ai fait mon boulot d’homme maintenant à toi de faire le tiens, celui de femme. J’passe une main dans mes cheveux avant de poser un nouveau regard sur elle. « J’ai p’t-être une tête de con mais j’mords pas tu sais. » Je tente de la rassurer pour l’inviter à venir s’installer à mes côtés et qu’on fasse plus ample connaissance, qu’on discute. Je fouille à l’intérieur de mon sac de couchage pour en sortir un ours en peluche qui a passé les années et dont certains endroits montrent l’âge. « Claudio, voici la nana avec qui tu vas, toi aussi, partager tes nuits pendant quelques jours. » Un sourire gêné sur les lèvres, je lui tends mon précieux doudou. Prions pour qu’elle ne me prenne pas pour un grand malade.