W/ BAPTISTE,
sam 10 mars, 13h56

Leur dernière entrevue n'avait pas vraiment été un succès. C'avait même été tout le contraire. Au lieu de se dire les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre, ils ont tous deux préférés les cacher au plus profond d'eux-même et plutôt cracher et dégobiller des insultes et insanités à la figure de l'autre, comme pour se contenter d'avoir pris une revanche quelconque sur les mauvaises actions de l'autre. Lhoas ruminait, ne pensait qu'à ça. Oui il avait été con il le reconnaissait. C'est pourquoi il avait décidé de prendre les choses en main. Avant qu'il ne soit trop tard. Il avait donc laissé un mot, le matin-même, sur le lit de Baptiste.

Lhoas a écrit:

dans l'entrée, vers 14h

Explicite, toutes les données étaient là pour que Baptiste se pointe, fallait-il seulement qu'il le veuille et qu'il en ait l'envie. S'il ne venait pas, l'affaire aurait été réglée pour Lhoas, plus jamais il ne ferait un pas vers Baptiste. Les mains dans les poches, quelque peu anxieux, Lhoas attendait donc dans l'entrée, qui était peu chauffée, un gros gilet sur son dos. Son pied droit faisait les cent mouvements sur le sol, signe d'anxiété. Il allait falloir choisir les bons mots, surtout que durant cette semaine plus que tendue, Lhoas s'était permis des écarts qui risqueraient de ne pas plaire à Baptiste. Mais Lhoas comptait lui en parler, lui-même. S'il se pointait.

Je n’étais pas resté dans de bons termes avec Lhoas c’était d’ailleurs un doux euphémisme de dire que nous n’étions pas très amis ces derniers temps. Tous les deux nous nous étions totalement déchirés le soir du prime, à un tel point qu’aujourd’hui la douleur que je ressentais à chaque fois que j’appuyais trop sur mon poignet droit me le rappelait. Lukas était parti et Lhoas en avait en quelque sorte profité, il avait été là au mauvais endroit au mauvais moment pour me blesser et il avait tout gagné. Aujourd’hui je le laissais juste dans l’indifférence totale, je n’étais pas rancunier mais aujourd’hui et depuis le début de la semaine je l’étais à son sujet. Ce matin je m’étais levé tôt, lorsque je n’avais plus trop le moral j’avais décidé de faire autre chose que de me montrer sensible vu comment Lhoas m’avait cassé concernant ce détail. Non, à la place j’étais parti faire un énorme jogging pendant deux bonnes heures éliminant par la même occasion les quelques milligrammes de gras que je pouvais avoir sur le torse, je prenais soin de moi et dans cette maison j’aimais pratiquer un peu pour ne pas négliger ma musculature bien moins importante que la plupart des autres candidats masculins. En revenant de la douche pour prendre un t-shirt je m’étais rendu compte qu’un mot était déposé sur mon lit.

Lhoas a écrit:

dans l'entrée, vers 14h

Je n’avais pas besoin qu’on me fasse un dessin pour savoir de qui venait ce message, sur le coup je n’étais pas décidé à y aller. Plutôt mourir et pourtant, je venais de terminer de manger, je me brossais les dents et instinctivement j’étais parti sur mon lit pour prendre ce petit bout de papier que j’avais surement abimer à force de le faire tourner entre mes doigts. J’avais un besoin machinal de le voir, je n’y pouvais rien mais ça n’enlevait rien à la rancœur que j’avais à son égard. J’enfilais mon bas de survet nike gris qui m’allait à ravir malgré le type de vêtements, je l’accompagnais d’un débardeur et d’un gilet vraiment léger. Il me fallait quelques minutes pour me rendre à l’entrée, une fois à la dernière barrière en l’occurrence cette porte j’hésitais puis j’ouvrais et pénétrait dans la pièce. Mon regard était froid et sec, j’attendais qu’il me dise ce pourquoi j’étais là.