@CLARKE - LE 18/03 À 11H00

Je me rends compte que j’ai jamais encore eu l’occasion de prendre l’ascenseur depuis le début de la semaine. Quelle idiote je fais. Surtout que pour monter tout en haut sur le toit, apparemment c’est beaucoup plus pratique et plus simple que de grimper par l’échelle. Et puis, ça éviterait que je me fatigue à monter et descendre toutes les marches à chaque fois. Mais j’ai jamais osé jusqu’à aujourd’hui où encore j’hésite. Déjà, j’ai réussi à appuyer sur le bouton et ne pas fuir en courant. Après quelques secondes d’attentes au rez-de-chaussée, la grille en fer s’ouvre à moi ainsi que la porte, j’avance et me retrouve face à un candidat s’apprêtant à sortir. Je le regarde puis me mords les lèvres tout en l’empêchant d’avancer plus. « Salut. Avant que tu descendes, ça te dérange pas de reprendre l’ascenseur et faire le voyage avec moi ? J’ai un peu peur de rester bloquer toute seule. » Si j’ai jamais osé prendre cet ascenseur c’est qu’il est ancien et qu’à mon avis il y a des chances pour qu’il reste coincé. J’ai déjà regardé les saisons précédentes et j’ai l’impression que la production bidouille toujours pour que leurs candidats restent cloitrés quelques minutes voire parfois heures dans leurs ascenseurs. C’est un peu horrible mais parfois ça rapproche donc si c’est leur technique pour créer du buzz, pourquoi pas. En attendant, moi j’ai pas confiance et ça me rassurerai pas mal de ne pas être seule. J’aurai préféré qu’il s’agisse d’une nana mais tant que je suis pas seule là-dedans, ça ira. « Je t’ai déjà vu ? » Je l’examine un peu à droite à gauche remarquant évidemment la couleur différente de ses yeux.

J'avais pu à peu réussi à me familiariser avec le nid. Il faut dire que cet environnement changeait complètement par rapport au décor que nous avait proposé la production lors de la semaine passée, alors forcément, il y avait de quoi se sentir dépaysé. Pourtant celui ci se rapprochait plus de ce que la plupart d'entre nous connaissait au quotidien, mais le choc avait été tellement violent lorsque l'on nous avait poussé dans les abysses, que ce soudain retour à la réalité semblait presque éphémère. Evidemment, quand je vous dis que la plupart d'entre nous étions habitués à ça, je ne parlais pas du luxe, non, puisque j'étais issu d'une famille assez modeste et que je n'avais jamais en aucun cas fréquenté un endroit comme celui ci. Il fallait avoir de sacrés moyens pour financer un hôtel du genre. J'aurais d'ailleurs été plus qu'heureux d'y passer mes journées dans ma chambre à profiter de mon matelas si il n'y avait pas cette satanée grille se refermant presque à chaque fois. Vraiment casse-pieds ce système, d'autant plus que je n'avais pas les candidats les plus discrets dans ma chambre, hm. Bref, il était dix heures trente du matin et voilà que j'enfilais un débardeur et un short pour quitter le lit. Adélie était déjà réveillée depuis un petit moment d'ailleurs, mais j'avais encore du mal à me faire à l'idée que je ne travaillais pour le moment plus, et que donc je n'avais pas à me lever aux aurores. A vrai dire, c'était plutôt le contraire. Le fait de n'avoir rien à faire me faisait lever à des heures pas possibles. J'étais donc passé rapidement dans la salle de bain pour me laver les dents avant d'emprunter l'ascenseur pour me rendre au rez-de-chaussée. C'est là que je tombais nez à nez avec une candidate me demandant si je comptais descendre. Enfin non, apparemment elle voulait que je remonte avec elle. Vraiment ? « Hm, et qu'est ce que j'y gagne ? » Après tout il fallait que j'en tire quelque chose, même d'infime. La jeune femme semble être d'ailleurs intriguée par les couleurs de mes yeux, penchant légèrement la tête à droite puis à gauche. Moi, je me contentais de ne pas bouger, mes prunelles continuant de la suivre. « Je ne pense pas, enfin, dans les abysses peut-être. » Peu de chance que l'on se soit croisé à l'extérieur, je n'étais en général pas du genre à fréquenter les foules. J'étais celui qui restait toujours un peu à l'écart, faisant son travail, ne parlant à presque personne, ou seulement par politesse.

Il est vrai qu’aujourd’hui j’ai peur de beaucoup de choses et notamment de l’inconnu. Cet ascenseur m’est inconnu. Je n’ai pas confiance en ce vieil appareil. Et je ne sais pas si c’est ma paranoïa qui me joue des tours mais je sens qu’il pourrait facilement tomber en panne. C’est pourquoi je demande au premier inconnu ou plutôt à une personne déjà dans l’ascenseur de m’accompagner et faire le groom. Cette personne ne semble pas franchement emballée et me demande tout de suite quel est son intérêt. Je soupire légèrement tout en réfléchissant. « Le droit de faire un tour gratuit de manège en compagnie d’une jolie fille ? » J’hausse légèrement les épaules en affichant mon plus beau sourire et en espérant qu’il succombe à ma demande. J’ai failli dire « s’envoyer en l’air avec une jolie fille » mais je me suis retenu. Si ça se trouve, je me trouve là face à un pervers. Et j’aurai aucunement envie qu’il prenne mes propos au premier degré. Déjà que là, il va peut-être s’imaginer que je lui fais du charme. Enfin oui j’en fais mais pour arriver à mes fins tout simplement. « S’il-te-plait ? » Autrement dit, je veux juste qu’il m’accompagne dans l’ascenseur pour qu’en cas de panne je ne sois pas toute seule. C'est pas beaucoup demandé. Bon, je suis surement un peu trop parano sur les bords mais mieux vaut prévenir que guérir. En attendant, le visage du jeune homme ne m’est pas inconnu. Je pense que je l’ai déjà vu. J’en suis pas sûr mais il me dit quelque chose. Je crois que je pourrai pas oublier des yeux comme ça de toute façon. « Je… je ne crois pas t’avoir vu dans les abysses. Tu étais dans quelle équipe ? » Je pense pas que ce soit dans celle de Claudia et même si il était dans la même que moi, je suis quasi sûr de ne pas l’avoir croisé la semaine dernière. Faut dire que j’ai un peu fais mon asociale et que j’ai pas vu grand monde.

Je ne savais pas franchement pourquoi cette candidate avait peur d'un ascenseur. Peut-être avait-elle besoin de quelqu'un pour lutter contre des problèmes d'enfermements... Enfin si c'était le cas, elle ne s'était clairement pas inscrite dans la bonne émission, puisque nous vivions littéralement enfermés dans un même endroit pendant près de trois mois. Du moins pour les plus -ou moins- chanceux ce qui ne serait probablement pas mon cas. Non, je me voyais déjà retrouver assez rapidement la liberté. Je ne savais même pas pourquoi j'étais ici à vrai dire. Enfin si, pour l'argent, j'avais besoin d'argent, mais pas au point d'en vendre mon âme. Je n'avais donc rien à y gagner d'après ce que me répondait la jolie blonde, puisqu'un tour de manège en sa compagnie n'était de toute évidence pas dans mes top list du moment. Je restais un court instant de marbre avant qu'elle ajoute un "s'il te plait" qui eut le don de m'arracher un sourire. Mais qu'un infime sourire, n'exagérons rien non plus. « Parce que tu seras plus rassurée d'être enfermée avec un inconnu, presque collé serré ? » ça me paraissait être le monde à l'envers, puisque de nos jours les femmes revendiquaient le fait d'être fortes et indépendantes, or pour le coup, elle avait l'air d'avoir besoin de moi pour prendre un ascenseur, soit une des choses les plus basiques en ce moment. « Et qui te dit que je suis quelqu'un de fréquentable ? » puisqu'après tout, si elle s'imaginait que j'allais monter avec elle, c'est que je devais avoir une tête plutôt sympa, chose que l'on ne m'avait pourtant jamais dit jusqu'ici. En général mon regard avait plus tendance à déconcerter les gens qu'à les rassurer, allez savoir pourquoi. D'après elle, elle ne m'avait donc pas vu aux abysses, cela dit, c'était plus ou moins réciproque. « Dans l'autre, je suppose. » Je n'étais même pas certain d'avoir été dans une équipe, puisqu'il n'y avait jamais réellement eu de cohésion au sein de notre groupe, ni même de leader. « Alors, tu comptes monter ? » Parce que je n'allais pas non plus passer ma matinée dans l'ascenseur.

Le candidat est franchement difficile. Il ne semble pas vraiment emballée par faire un tour d’ascenseur avec une jolie fille alias moi. C’est presque vexant. Mais je me dis qu’il a peut-être ses raisons genre il préfère surement la gente masculine ou les filles brunes aux cheveux courts un peu rebelles. Il en faut pour tous les goûts après tout. Ceci étant, je compte pas lâchée l’affaire. J’ai d’autres atouts de choc à savoir mon sourire et ma tête de chien battue. « Parfaitement ! » J’ai bien dis ce que j’ai dit ? C’était complètement idiot et irréfléchi. J’aurai du tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de répondre. Je me reprends assez vite pour rectifier le tir. « Non. » J’imagine que ça c’est une réponse plus censée. Et c’est vrai qu’en y réfléchissant, il marque un point le garçon, j’ai pas particulièrement envie de me retrouver enfermée avec un inconnu. Mais il exagère avec le collé serré car il y a tout de même suffisamment de place dans l’ascenseur pour ne pas qu’il y ait de contact entre nous. A moins qu’il s’imagine peser 300kg et qu’il ait des troubles de vision. C’est peut-être ça son secret d’ailleurs. Il a une vue erronée comme dans le film l’amour extra-large. Ou alors non, c’est peut-être moi qu’il voit une baleine ? OH MY GOD ! Pourvu qu’il voit parfaitement les bonnes proportions en vrai. « Je prends le risque. » Ça m’étonne de moi d’ailleurs. Mais d’un autre côté, c’est qu’un tour d’ascenseur. Je me doute qu’il tombera pas en panne s’il le prend avec moi. Ça serait trop évident. En revanche, si je le prends toute seule, là il tombera en panne. Logique implacable ! « Alors c’est un mystère de la vie. » Cette histoire de l’avoir déjà vu quelque part mais pas dans le jeu m’intrigue. Surtout que c’est pas la première fois que ça m’arrive ça. J’aurai bien aimé trouvé une raison mais le garçon semble pas forcément prêt à ça. Lui ne m’a jamais vu auparavant vraisemblablement. A croire que j’ai un visage baleine. « Oui, allons-y. » C’est vrai qu’il serait peut-être temps qu’on le prenne du coup cet ascenseur. Maintenant que j’ai réussi à le convaincre, il ne faudrait pas qu’il change d’avis et qu’il se casse. « Tu ferais pas un bon groom n’empêche. » Il m’a même pas laissé passer avant ce corniaud ! Et la priorité aux femmes, on en parle ? En attendant, je regarde la grille de l’ascenseur se fermer. « C’est normal que ça grince ? » Paranoïa, chapitre 2.

Bon certes, ça ne me coutait rien de faire un nouveau tour d'ascenseur en sa compagnie, mais on ne pouvait pas non plus dire qu'il s'agissait là d'une attraction palpitante. Cela dit, je n'avais pas grand chose d'autre à faire de ma journée, et un contre-temps de ce genre ne me ferait pas arriver en retard pour quoi que ce soit. Peut-être voulais simplement me la jouer garçon compliqué, rien que pour une fois, histoire de voir quelle sensation cela procurait. Jusqu'ici aucune. La jeune femme approuva avec entrain mes paroles, ce qui me fit arquer un sourcil. Réellement ? Donc elle aimait vivre dangereusement de la sorte ? Apparemment pas puisqu'elle venait de se corriger. Bon. « Et sinon, vous êtes combien là dedans ? » m'amusais-je en pointant du doigt son front. Parce que de toute évidence, pour se contre-dire aussi vite, elle ne devait pas être toute seule. Non, je plaisantais, évidemment. Elle m'avait plus l'air d'être du genre maladroite que schizophrène, bien que je n'avais rien contre ces derniers. Quoi que. Bien, elle allait donc prendre le risque de faire un tour en ma compagnie, et de ce fait, je l'invitais à prendre place à mes côtés, me décalant même d'un pas afin de m'adosser contre la paroi, histoire de continuer à l'observée. L'expérience risquait d'être amusante, d'autant plus si elle était aussi rassurée qu'il n'y paraissait. Elle me signalait que je ne ferais pas un bon groom, réellement ? Bon en même temps, ça n'était pas comme si j'avais envie de faire ce genre de chose quotidiennement non plus. Elle se plaignait des grincements, et j'en profitais évidemment pour en rajouter une couche. « Et toi, tu ne fais pas une très bonne passagère. » dans le genre rassurante, on avait vu mieux. « Je n'entends rien. » Concernant les grincements, en tout cas. « C'est peut-être simplement des cables qui lâchent, ça arrive. C'est pas grand chose, enfin, la plupart du temps. » Ou pas, mais bon, quitte à rentrer dans mon rôle de mauvais groom, autant y aller à fond, non ?

Forcément, le jeune homme n’hésite à pas à me tacler pour les conneries que j’ai pu sortir. Fallait s’en douter. Il se moque de moi en me faisant passer pour une schizophrène. Ça me ferait marrer tiens si j’en étais une. Ça lui emboucherait un coin à la révélation de mon secret. Mais bon, c’est pas le cas et en fait, tant mieux. Je suis déjà blonde, ça me suffit. Du coup, je me contente de grimacer en guise de réponse. Et puis, plusieurs secondes plus tard, me voilà enfin entrée dans l’ascenseur. Un ascenseur tout sauf rassurant. Je sens que la montée va être longue… « Je suis une passagère parfaite et pas chiante du tout. » Et j’en suis convaincue quand je le dis. Sauf que quand la grille de l’ascenseur commence à se fermer, je panique car j’entends des grincements. Lui peut-être pas mais moi si. Je suis pas encore folle ! « Débouche tes oreilles et écoute ! » Enfin non en fait, vaut peut-être mieux pas qu’il écoute. J’ai pas envie qu’il panique. Il manquerait plus que ça. Le faux groom improvisé qui panique. Non, vraiment, autant que la cire reste bien cloitrée dans ses oreilles. Mais monsieur décide de dire n’importe quoi juste histoire de me voir flipper. Sauf que ça marche pas, y’a pas marqué cruche non plus sur mon front. « T’es presque drôle toi. T’appuie ? On va au premier. » Oui, je sais, j’abuse. Tout ça pour un étage. A l’origine, je pensais monter tout en haut sur le toit mais en fait, j’ai changé d’avis et je veux faire un tour aux toilettes. Des envies pressantes, ça existe. « Franchement, je comprends pas. Y’a des pièces de luxes ici construites sur mesure pour nous et ils ont pas pris la peine de rénover leurs ascenseurs qui datent de l’après-guerre ?! » C’est un peu du foutage de gueule quand même. Mais moi, j’ai très bien compris où la production voulait en venir. Et c’est d’ailleurs pour ça que Clarke est là au cas où. « Explication ? » Je lui en demande une mais en fait s’il me donne pas la réponse que j'attends, je vais lui la donner. Par ailleurs, mes yeux scrutent les portes de l’ascenseur qui se ferment. Il était temps ! On va pouvoir monter.

J'en avais profité pour lui faire une petite blague, qu'elle avait choisi de ne pas relever, ce qui n'était pas plus mal puisque je n'avais pas non plus envie de la vexer. De toute façon, je m'en fichais bien au final de faire ou non un tour supplémentaire d'ascenseur, je crois que c'était simplement mon sens de la contradiction qui avait parlé. Si elle voulait monter, alors j'allais dans un premier temps dire que ça n'était pas mon cas, j'étais comme ça, mais ça n'était pas pour autant que je le pensais sur une longue durée. Sur le moment oui, mais par la suite, non. Je m'en fichais, voilà tout. Elle pénétrait donc dans l'ascenseur, et clamais être une passagère parfaite ce qui eut le don de me faire sourire. « L'important c'est d'y croire. » me murmurais-je à moi même plus que pour qu'elle l'entende. Et puis en parlant d'entendre, voilà qu'elle se plaignait des bruits de l'ascenseur, en me disant de me déboucher les oreilles. C'était amusant ça. « T'as conscience qu'il n'a même pas encore démarré n'est ce pas ? » Non parce qu'il pouvait difficilement grincer si il n'était pas en mouvement, qu'on se le dise. Ah, et voilà qu'elle voulait en plus que j'appuie sur le bouton, comme si je n'en faisais pas déjà assez pour elle. « Oui madame. » et sans même le vouloir, voilà que j'appuyais sur le second. Il faut dire que je n'avais pas franchement retenu quel étage elle voulait exactement. Tant pis. Je suppose qu'elle devrait le reprendre une seconde fois. Un peu distrait, je ne remarquais qu'après coup ses plaintes concernant l'ascenseur. Encore et toujours cet ascenseur. « J'en sais rien. » Je ne m'appelais pas Cupidon après tout, ni n'était un membre quelqu'un de la production. « Tu devrais organiser un tête à tête avec Alix, je suis certain qu'il serait ravi de t'en dire plus sur la question. » Ou pas. En fait je n'étais même pas certain que ça soit possible ce genre de chose. L'ascenseur se mis d'un coup en mouvement, et en bon groom/apprenti agent immobilier, je reprenais la parole d'un ton totalement serein. « Et donc là, nous montons. » C'était bien ça qu'elle voulait non ? Être rassurée. C'était plus ou moins ma manière de le faire dans une situation aussi décalée.

Il n’y a aucun doute à avoir, je suis une passagère parfaite et pas chiante du tout. Oui, j’y crois. Même si c’est visiblement pas le cas du jeune homme qui marmonne.  « Je t’ai entendu. » Oui, j’entends tout. Contrairement à lui, je n’ai aucun problème d’audition. Du coup, il peut marmonner si ça lui chante mais j’entendrais. Faut dire qu’on est juste à côté donc c’était pas non plus le top niveau discrétion. Est-ce que j’ai conscience que l’ascenseur n’a pas encore démarré ? « Oui, malheureusement. » Autrement dit, j’ai hâte qu’il démarre et de me retrouver à l’étage. Plus vite ça sera fait, mieux ça sera puisque je ne suis absolument pas rassurée dans cette machine de l’après-guerre. D’ailleurs, il pourrait être plus autonome dans son rôle de groom le petit gars. J’ai besoin de lui dire d’appuyer sur le bouton. Certes, il connait pas l’étage souhaité mais il aurait pu prendre l’initiative de me le demander avant. Très mauvais groom, c’est bien ce que je disais. Quoi que… le fait qu’il m’appelle madame m’illumine le visage. Faute à moitié pardonnée donc. Un léger blanc s’installe dans la conversation et j’avoue ne pas le supporter. Du coup, je lui reparle de ce fameux ascenseur que je ne porte pas vraiment dans mon cœur. Je crois qu’il va finir par ne pas l’aimer à son tour à force. Mais je me rends pas vraiment compte à vrai dire que je me plains pas mal depuis le début. En tous les cas, ce que je dis reste pertinent. J’imagine que la production souhaite que l’ascenseur tombe en panne dans l’espoir qu’il y ait des rapprochements ou que certains candidats se sautent dessus. Autant dire qu’avec moi, ça ne risque pas d’arriver. « Alix ? » Je suis un peu étonné de la réponse du candidat. Je ne m’attendais pas trop à ça. « Quitte à avoir un tête à tête avec quelqu’un, autant que ce soit lui, oui. » L’animateur est quand même très mignon et il semble assez mature, contrairement à la majorité des candidats ici. Maintenant, je ne suis pas une de ses groupies qui bavent dessus. Oh et Clarke m’annonce qu’on monte. Je décroche un petit rire. « Whaou ! Quelle perspicacité ! » C’est dit avec ironie mais sur un ton quand même agréable. Je suis juste moqueuse, j’ai rien contre lui après tout. Je me frotte néanmoins les mains en me disant qu’on va enfin arriver. La porte s’ouvre et là ma tête se décompose en voyant le couloir avec les aquariums qui signifie qu’on est au deuxième étage et non au premier. Je prends aussitôt un air désespérée en me tournant vers le jeune homme. « Mais... je t’avais dit le premier. » Ah non mais il l’a fait exprès, là, je suis sûr ! Du coup, je fais la tête et pars bouder dans un coin de l’ascenseur sans rien dire. Il peut rigoler lui. En plus, c’est chiant car la grille s’ouvre et ça prend trois plombs à nouveau avant que le tout se referme.