w/@shay
Le terrain de tennis n’est pas l’un des lieux préférés de Mylah, pour la simple et bonne raison qu’elle n’exerce plus ce sport depuis suffisamment longtemps pour prétendre affronter qui que ce soit. Certes, elle pourrait toujours se mesurer à quelqu’un pour s’entraîner, mais la jeune femme n’est pas pour montrer ses faiblesses, même quand il est question de ses capacités limitées dans un sport. Elle n’a clairement pas le niveau d’Agata, elle ne peut donc que se tenir éloigné de ce terrain plutôt que de s’y ridiculiser. Pourtant, en cet après-midi ensoleillé, la voilà qui prend le chemin de ce fameux terrain, avec une tenue plus ou moins adaptée – elle n’en est pas spécifiquement pour jouer au tennis – avec en tête l’idée de se perfectionner un peu plus, elle qui n’a jamais été assidue dans ce sport et qui n’a pas touché une raquette depuis bien longtemps. Mais l’ennui de plus en plus présent aidant, elle se décide à s’essayer à des activités qu’elle n’aurait jamais exercées – ou exercées à nouveau dans le cas du tennis – en temps normal. Enfin, des activités, il est plus probable qu’elle s’en tienne qu’au tennis, un seul changement à la fois, c’est déjà exceptionnel qu’elle revienne sur une décision, comme c’est le cas aujourd’hui, puisqu’elle s’était jurée de ne plus se mettre au tennis. S’emparant d’une raquette et de quelques balles, elle ne se rend pas sur le terrain – ce serait stupide puisqu’elle est seule – mais se dirige vers le mur de pratique un peu plus loin. Enfin, elle n’est pas certaine que ce soit son utilité, à ce mur, mais c’est bien sur lui qu’elle compte s’entraîner avant d’entrer dans l’arène. Glissant deux balles dans ses poches, elle dépose délicatement les autres à terre, s’assurant qu’elles ne se mettent pas à rouler, avant d’entreprendre de lancer le service une fois qu’elle est à une distance raisonnable du mur, puis en s’exécutant à renvoyer la balle dès que celle-ci lui revient. Son premier essai est un échec cuisant, puisqu’après deux rebonds, la balle préfère passer au-dessus d’elle. Le second n’est pas beaucoup mieux puisqu’elle rate cette fois son coup et la balle, manquant de vitesse, roule au sol plutôt que de frapper le mur. Hm, ça commence déjà à l’agacer. La troisième fois est la bonne puisqu’elle réussit quelques coupes, mais se retrouve déstabilisée quand une silhouette entre dans son champ de vision. Elle grimace légèrement, avant de tourner la tête en direction de Shay. « Bonjour. » L’accueillie-t-elle dans un premier temps, sans pour autant s’avancer vers elle. « J’espère que tu vas mieux. Et que tu n’es plus contagieuse. » C’est le plus important, en fait, avant de savoir si elle va mieux. Quoi que, pour qu’elle repointe le bout de son nez à l’extérieur, c’est qu’elle doit être guérie – ce que Mylah lui souhaite malgré tout – simplement la jeune femme n’est pas vraiment à l’aise avec les bactéries, principalement quand il est question de celles qui peuvent la rendre malade, elle aimerait autant éviter de passer, elle-aussi, une semaine clouée au lit, même si elle doute bien que Shay n'est plus contagieuse depuis bien longtemps. Sait-on jamais, simple mesure de précaution. « Si c’est le cas, est-ce que tu joues au tennis ? » Probablement, sans quoi elle ne serait pas ici. Le meilleur moyen de progresser, c’est de s’entraîner avec quelqu’un, il faut qu’elle mette sa fierté de côté quelques instants. Dans tous les cas, elle préfère s’assurer que Shay se sente mieux, pas parce qu’elle ne veut pas être contaminée – elle a conscience que la distance entre elles que nécessite le jeu la préservera des quelques microbes tenaces – mais parce qu’elle aimerait éviter que Shay tombe dans les pommes et qu’elle doive s’improviser infirmière, ce qui est loin d’être sa vocation.  

Comme le climat est toujours autant agréable et que rester enfermer toute la journée à l’intérieur n’est pas forcément mon trip, je me balade en dehors de l’hôtel. J’ai déjà pris un petit bain de soleil tout en buvant mon thé dans le salon extérieur puis me voilà à présent en pleine forme, prête à me dépenser un peu. Pas de jogging prévu aujourd’hui mais je vais surement plus jouer au mini-golf ou alors au tennis. Quand j’entrevois quelqu’un sur le terrain, mon choix est vite fait. Je viens de me trouver une adversaire potentiel de jeu. C’est toujours plus agréable de se dépenser à plusieurs. Du coup, je m’approche de la candidate qui pour l’instant se la joue en solo puis je manque de me faire heurter par une balle qui passe non loin de moi. « Wow ! J’ai échappé au pire ! » Je rigole un peu avant d’affronter le regard de Mylah qui semble enfin constater ma présence. Elle me salue d’ailleurs et j’en fais de même avec le sourire. « Salut ! » Puis, elle me demande si je suis en bonne santé et si je ne suis plus contagieuse. Je vois que la nouvelle a fait un peu le tour du nid. En même temps, je l’ai clairement dis sur les réseaux sociaux donc ça n’était un secret pour personne. Seulement, je ne pensais pas qu’autant de gens se rappelleraient de ma grippe de la semaine passée. « Oui, ça va mieux et tu n’as rien à craindre, ma grippe s’est volatilisée. » Du moins, je l’espère, ça fait quasiment une semaine-là que je vais mieux. Je pense pouvoir affirmer clairement que je ne suis plus contagieuse. De toute façon, même si c’était le cas, j’irai pas approcher la blonde de trop près. Je suis assez distante moi comme nana et je suis pas du genre à faire la bise à des presque inconnues ou parler à deux millimètres et encore moins à être tactile. « Je ne suis pas une experte mais j’aime bien le tennis. » Je reprends en repensant à la proposition indirecte de la demoiselle. De toute façon, si ça n’était pas elle qui proposait une partie, ça aurait été moi. Je suis là pour jouer. « Donc oui, je veux bien être ton adversaire. » Je la regarde d’un air presque provocateur plus pour accentuer le côté challenge et jeu qu’autre chose. En réalité, je m’en fiche un peu de gagner ou de perdre. Le principal c’est que je me dépense. Du coup, je m’empare d’une raquette à mon tour et je ne peux m’empêcher de la faire vaciller entre ma main. Je me dis ensuite que pour jouer, ça sera plus pratique si je m’attache les cheveux. Donc je sors l’élastique de mon poignet après avoir glissé la raquette entre mes genoux pour me faire une queue de cheval. Me voilà prête à jouer. Je reprends la raquette dans ma main avant de me placer d’un côté du terrain. « Je suis prête. » Autrement dit, elle peut envoyer la première balle. Je serais en principe en mesure de la réceptionner.

À défaut de pouvoir - et de vouloir – s’entraîner face à quelqu’un en chair et en os, Mylah se contente du mur prêt du terrain de tennis. Au moins, elle peut entraîner ses engagements ainsi que ses réflexes si la balle lui revient dans une direction qui n’est pas celle qu’elle voulait. Dans tous les cas, c’est un moyen comme un autre de s’exercer, mais surtout de s’occuper. Heureusement, elle ne reste pas seule bien longtemps – bien que la solitude ne l’ait jamais dérangée – puisqu’une silhouette apparait dans son champ de vision, lui faisant rater son geste par la même occasion et la balle manque de se heurter à Shay. « Désolée. » À vrai dire, elle ne l’est pas réellement puisqu’elle n’a pas involontairement blessé la jeune femme, mais elle s’excuse par politesse, pour la frayeur qu’elle lui a faite – même si Shay semble s’en être remise. Mylah continue sur sa lancée puisqu’elle ne tarde pas à saluer sa camarade, avant de lui demander sans tarder si elle se sent mieux et, surtout, si elle n’est plus contagieuse. Certes, une grippe ne dure jamais plus d’une semaine et Shay est rétablie depuis quelques jours déjà, mais la blonde aimerait autant s’abstenir d’attraper les derniers microbes récalcitrants, elle qui déteste être malade. « Tant mieux. » Souffle-t-elle simplement, autant pour elle que pour Shay. Il est vrai qu’elle n’est pas proche de la jeune femme et que le fait qu’elle ait été malade la semaine dernière ne l’a pas empêchée de vivre pleinement son aventure, mais elle ne lui souhaite pas pour autant d’être clouée au lit. « Tu t’es bien remise de ton anniversaire ? » Demande-t-elle, un léger sourire aux lèvres. Mylah n’est pas restée jusqu’au bout de la nuit, mais elle imagine que Shay a pleinement profité de sa soirée. « J’imagine que le portrait de Ziggy trône désormais au-dessus de ton lit ? » Continue-t-elle, ne pouvant s’empêcher de faire référence au cadeau de Léo. Puisque Shay semble aller mieux, aucune crainte à avoir quant à la possibilité que la jeune femme s’écroule au milieu du court parce qu’elle est encore un peu faible, elle peut donc évoquer la possibilité de s’affronter. Mylah n’aime pas vraiment affronter quelqu’un sur un domaine qu’elle n’est pas certaine de maitriser et c’est le cas avec le tennis. Malgré tout, le meilleur moyen de progresser, c’est encore de s’entraîner face à un adversaire, et non pas toute seule face à un mur comme elle le faisait avant que Shay n’arrive. Heureusement, Shay lui assure ne pas être une experte, même si elle aime bien le tennis. Un adversaire qui prendra la chose à cœur sans pour autant l’écraser à la première occasion, voilà quelque chose qui n’est pas négligeable pour Mylah. Avant même qu’elle ait formulé sa demande, de façon plus explicite cette fois, Shay prend les devants. « Parfait, merci. » Dit-elle simplement avec un sourire, non sans une pointe d’appréhension. Elle s’est montrée trop sûre d’elle ces dernières semaines et cela ne lui a pas franchement réussi, autant dire qu’elle appréhende ce petit entraînement, même s’il n’y a pas explicitement d’enjeu et qu’il s’agit plus d’une partie pour passer le temps. Mais même sans réel but, Mylah ne peut envisager de perdre. Aujourd’hui, ce serait la défaite de trop. « J’espère que cela ne te dérange pas de jouer sans enjeu, j’ai déjà donné ces derniers temps. » Précise-t-elle toutefois, par besoin d’être certaine que Shay ne compte pas lui faire une mauvaise surprise. Elles peuvent trouver un autre arrangement qui donne du piquant à la partie, mais qui ne nécessite pas forcément d’être à la solde de l’autre durant une semaine, par exemple. Suivant l’exemple de sa camarade, elle se dirige vers l’autre bout du terrain, non sans avoir glissé deux balles de tennis dans ses poches et rapprocher le panier contenant les autres près du filet, à égal distance entre elles, tandis que Shay lui confirme être prête. Sans attendre, Mylah lance la balle d’engagement en l’air avant de frapper celle-ci une fois qu’elle est à sa hauteur, pour l’envoyer du côté de Shay, les yeux rivés sur la jeune femme en attendant de savoir si elle sera en mesure de la lui renvoyer ou non.

Mylah semble de se soucier de sa propre santé et je me sens presque obligée de lui dire qu’elle n’a plus rien à craindre car je ne suis plus contagieuse et que la maladie s’est volatilisée dans la nature. Il me semble que personne d’autre n’a eu le virus mise à part Cecil qui lui semble totalement cloué au lit depuis plusieurs jours. Je ne le vois même plus pour preuve alors qu’il est censé dormir dans la même chambre que la mienne. Elle devrait donc plus faire attention à ne pas s’approcher du black. Moi, je n’ai pas la peste. De toute façon, je comptais pas l’approcher de près. Je suis pas du genre tactile. Elle n’a en définitive rien à craindre. « Oui, impeccable ! J’ai dû un peu trop forcer sur les cocktails mais mise à part un léger mal de crane, ça va bien. » Je repense alors à la soirée d’hier que j’ai organisé de mon propre gré avec tout de même la super participation de l’ensemble des candidats. C’était chouette au final et j’ai bien rigolé. J’ai aussi reçu quelques cadeaux qui m’ont tous à peu près fait plaisir mise à part le fameux tableau de @Ziggy dont je me serai bien passé. Merci @Léo. « Bien sûr, je me suis réveillé ce matin à sept heures et j’ai fait une prière en son nom sous le tableau pour qu’il apprenne à parler correctement et qu’il s’achète un cerveau. » Même quelques semaines après le départ du candidat, j’ai toujours la rage contre lui. C’était un sombre idiot qu’avait un pénis à la place du cerveau et qui ne savait même pas s’exprimer correctement. Heureusement qu’il n’a pas fait long feu. Je crois qu’il aurait pourri mon aventure sinon et que je me serai définitivement transformée en exterminatrice de zizi-sur-pattes. « Plus sérieusement, j’ai foutu le tableau dans les toilettes. J’imagine que ça aidera certains à se lâcher. » A lui chier dessus quoi. Oui, c’est pas glamour, j’en ai conscience. J’espère ne pas heurter la sensibilité de Mylah qui ne devait sans doute pas connaître mon côté un peu pestouille. Un côté assez enfoui au final et qui ne ressort pas souvent hormis lorsqu’un garçon me fait chier comme Ziggy a pu le faire il y a plusieurs semaines de ça. Qu’importe après tout. Je me positionne sur le terrain de tennis prête à affronter Mylah. Elle comme moi ne sommes pas des expertes en la matière. Du moins, si j’ai bien compris. Peut-être que Mylah cache son talent et qu’elle va m’exterminer. J’espère pas tout de même. J’aime bien gagner en général même si je ne suis pas une mauvaise perdante. Néanmoins, la demoiselle me demande à ce qu’on joue sans enjeu. Je réfléchis un instant puis j’hoche la tête positivement. « C’est d’accord. » C’est bien aussi parfois de jouer pour s’amuser et là en l’occurrence juste pour se dépenser sans penser au score, victoire ou défaite. La partie peut donc commencer. J’annonce être prête et à peine trois secondes plus tard, j’intercepte la première balle en jeu. Je réussi pour mon plus grand plaisir à la renvoyer de son côté. Je lâche forcément un son grave comme les joueuses de tennis le font. Une sorte d’orgasme, ouais. L’échange continue alors pendant quelques secondes et c’est la jeune femme qui finit par manquer la belle. Pas trop de répit puisqu’elle en renvoi une aussitôt. Cette fois, j’arrive même pas à l’intercepter. Try again. Un nouvel échange commence et s’annonce déjà long. « Tu viens d’où ? » Je crie alors avant de renvoyer la balle à mon tour. Il me semble qu’elle est américaine en vue de son accent mais je serai incapable de dire de quel état. Quoi qu’il est assez prononcé quand j’y repense. Peut-être Floride ou Texas alors. « Et tu fais quoi ici ? » Je lui pose ensuite une deuxième question alors que l'échange continue. Je ne compte plus les allers-retours.

C’est un comportement égoïste, mais elle n’a jamais caché qu’elle avait tendance à l’être. Alors oui, si elle s’inquiète par rapport à la santé de Shay, c’est plus pour préserver la sienne que par réel souhait de voir sa camarade se rétablir. Oh, elle ne lui souhaite pas de passer une nouvelle semaine clouée au lit, mais à choisir, elle préfère encore que cela tombe sur Shay plutôt que sur elle. Mais aucune crainte à avoir, puisque la blonde est entièrement rétablie, et c’est tant mieux. Mylah lui demande ensuite si elle a survécu à son anniversaire, puisqu’il a eu lieu pas plus tard que la veille. Mylah est partie relativement tôt par rapport à certains candidats et surtout Shay, qui a dû être la dernière à quitter les lieux. Il n’y a rien à signaler à l’exception d’un léger mal de tête, ce qui rassure Mylah qui n’a aucune envie de ramasser sa camarade à la petite cuillère parce qu’une partie de tennis pourrait l’achever. Par la suite, elle fait référence au portrait de Ziggy que Léo a jugé judicieux de lui offrir, portrait qui doit certainement trôner au-dessus de son lit, désormais. Mylah laisse échapper un léger rire à la réponse de sa camarade. « J’espère que cela fonctionnera, il en a bien besoin. » Ce n’est pas très sympathique de se moquer des handicapés, elle le sait, mais Ziggy, lui, ne s’est jamais privé pour se moquer ouvertement de ses camarades, elle ne se gêne donc pas, handicap ou non. Et puis, il n’est plus parmi eux, désormais, ce n’est pas comme s’il risquait d’être offensé par ses propos, elle doute qu’il soit planté devant sa télévision. De plus, il s’agit de la stricte vérité, cela ne lui ferait pas de mal d’avoir un cerveau. Shay lui avoue ensuite qu’elle a trouvé une nouvelle place pour le tableau, dans les toilettes. Et elle dit cela d’une façon bien particulière. « Classe. » Laisse-t-elle échapper d’un ton neutre, en fronçant légèrement les sourcils. C’est très classe, en effet. Ce n’est une surprise pour personne que Mylah est plutôt maniérée et froide, ce genre de conversations est à éviter avec elle, même si elle n’en tiendra pas rigueur à Shay, c’est sa façon de s’exprimer, après tout. Quoi qu’il en soit, c’est l’heure de s’affronter et la texane préfère s’assurer que sa camarade ne compte pas ajouter d’enjeu, elle a suffisamment donné dernièrement pour s’abstenir aujourd’hui, même si jouer pour le plaisir est une notion qui lui est relativement inconnue. Shay est d’accord et un sourire se dessine sur les lèvres de Mylah en guise de réponse, avant que celle-ci s’installer à l’autre bout du terrain, commençant sans tarder à faire le service. Mylah est quelque peu surprise du cri poussé par Shay, inutile de préciser que de son côté, elle se contente de quelque chose de plus discret. Peu importe, la partie débute et c’est Mylah qui rate la balle la première, ne s’arrêtant pas plus longtemps sur son échec avant d’en renvoyer une autre que Shay manque, cette fois-ci. Elles trouvent finalement leur rythme de croisière et le troisième échange qui débute s’annonce long, au point que Shay n’hésite pas à hurler pour lui poser une question. Mylah n’aime pas vraiment hurler, hausser le ton pourquoi pas, mais pas y laisser ses cordes vocales, ainsi elle tente de moduler sa voix pour que celle-ci soit forte, sans pour autant hurler comme une tarée, en espérant que Shay la comprenne. « Austin, au Texas. » Même si cela parait évident pour quiconque s’y connait en accents américains, d’autant plus que le sien est prononcé et même de plus en plus puisqu’en étant ici, elle n’exerce plus son heure hebdomadaire pour le gommer. Il faut dire qu’il n’est pas très élégant pour une femme comme elle. « Et toi ? » Elle continue sur le même ton, lui posant la même question par politesse, mais aussi par intérêt. Elle sait que Shay vient des États-Unis, mais elle ne saurait dire exactement d’où. Mylah a beau côtoyer de nombreuses personnes possédant chacune un accent différent, elle ne les reconnait pas du premier coup. Et puis, il lui semble avoir compris que Shay est traductrice, peut-être qu’elle n’est même pas Américaine, cela expliquerait son accent moins prononcé que le sien. Shay n’est pas décidée à la laisser se concentrer sur la balle puisqu’elle ne tarde pas à lui poser une nouvelle question, à laquelle Mylah ne répond pas immédiatement, trop occupée à se concentrer sur la balle, qu’elle finit par laisser passer à côté d’elle après de nombreux allers-retours. Elle râle un peu dans son coin. Certes, il n’y a pas d’enjeu, mais l’échange durait depuis longtemps et elle est déçue que ce soit à cause d’elle qu’il se termine, elles allaient potentiellement battre un record, là. Elle décide de se rapprocher un peu plus du filet pour récupérer une balle, mais surtout pour répondre à Shay sans avoir à crier. Elle suppose qu’elle lui demande la raison de sa présence dans ce jeu, non pas sur ce terrain de tennis tant la réponse parait évidente. « Je me change les idées. » C’est une formulation qu’elle n’avait jamais utilisée jusqu’ici, mais qui n’est pas totalement dénuée de sens. Elle n’est pas venue ici pour connaître autre chose comme c’est le cas pour Agata, par exemple, mais il est vrai qu’être éloignée de ses parents quelques semaines lui fait un bien fou, elle ne s’en cache pas. Elle préfère ne pas parler de son problème à soigner, c’était facile lorsqu’elle n’avait pas encore conscience de celui-ci, mais maintenant qu’elle réalise qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas correctement chez elle, elle aimerait autant éviter d’en parler, surtout qu’elle ne réalise pas encore l’ampleur du problème. « Je me permets de te retourner la question. » Encore une fois. Mais sa curiosité est piquée, elle se demande bien pour quelle raison Shay participe à cette émission. Mylah attend sa réponse, évitant soigneusement de retourner de son côté du terrain, pour s’abstenir de crier puisqu’elles en viennent à faire connaissance.