@ALLEN - LE 04/05 À 17H20

Le temps tourne un peu à l’orage j’ai l’impression. Je ne sais pas trop. Depuis ce matin, le ciel est gris. Mais il n’a toujours pas plu. C’est juste nuageux pour l’instant. Est-ce que ça durera ? Rien de moins sûr. La température reste tout de même assez élevée. C’est assez agréable au final car je n’ai pas besoin de sortir avec des lunettes de soleil ou mon chapeau qui a pas mal vécu ici. Du coup, je me balade dans le jardin en cherchant de quoi m’occuper puis il me vient l’idée de m’essayer au mini-golf qui est pour une fois libre. J’ai l’impression qu’il y a toujours quelqu’un qui y joue au quotidien. Et ça me dérange un peu car je pense être assez mauvaise et j’ai pas tellement envie qu’on se moque de ma nullité. Je suis sûr qu’en plus je serai capable de blesser quelqu’un avec la balle. J’ai aucune expérience à ce jeu. Il vaut mieux que je sois seule pour jouer. Alors je m’essaye. C’est vraiment pas fameux. La balle est loin du trou et je galère à la rapprocher. Mais je me démotive pas et j’essaye de me concentrer un peu plus. J’essaye de faire comme dans les films où les professionnels plissent un peu les genoux, ferment en œil et ciblent tout en balançant le club devant et derrière. Je m’apprête à tirer quand je me rends compte qu’avec le bâton j’ai heurté quelqu’un qui se trouvait derrière moi. A croire que je l’ai un peu trop balancé en avant et en arrière et que je suis un vrai danger public. Du coup, dès que j’entends une sorte de cri, je fais tomber le club par terre aussitôt et me retourne pour découvrir ma victime. Il s’agit là d’Allen. Je l’ai apparemment touché au ventre. « Oh mon dieu. Je suis désolé. » La situation pourrait être amusante dans d’autres circonstances mais je ne ris pas du tout car je me doute que le garçon doit avoir un peu mal tout de même. Mais qu’est-ce qu’il foutait derrière moi ? Il voulait peut-être me regarder jouer de près. Mauvaise idée… « Ça va ? » Question réflexe. Je me doute bien que ça pourrait aller mieux. Je suis tellement pas douée. « Je crois que je vais plus jamais retoucher un club de golf de ma vie. » N’empêche, ça aurait pu être pire. J’aurais pu le défigurer en lui donnant un coup dans la tête ou le castrer en atteignant son service trois-pièces. J’ai donc limité la casse. Néanmoins, je me dois de vérifier l’état du candidat. Je pose alors ma main délicatement sur son ventre sans appuyer. « C’est là ? » A en juger sa main qui était dessus quelques secondes auparavant, il me semble avoir trouvé l’emplacement exact de la blessure. Je me permets alors de soulever délicatement le haut du candidat pour vérifier sa peau. Je soulève à peine le tissus jusqu’au nombril juste histoire de m’assurer qu’il ne saigne pas ou que la blessure n’est pas trop grave. « Je t’ai quand même pas mal amoché. Je suis vraiment désolé. » Je deviens bien assez vite blanche pour le coup. Je me sens pas du tout à l’aise et vraiment gênée. Et il le verra probablement. C’est limite si je manque de tomber dans les pommes.

J’ai fait acte de la plus grande maladresse qui soit en donnant malencontreusement un coup de club de golf dans l’abdomen d’Allen qui se trouvait derrière moi probablement pour m’observer jouer. Il aurait dû prendre des précautions en s’éloignant. Je suis un danger public. Et encore, même s’il semble souffrir, je me dis que ça aurait pu être pire si je l’avais touché à la tête par exemple. J’aurai pu lui ouvrir une lèvre ou l’arcade ou… oui, je suis vraiment pas douée. A vouloir me la péter en imitant les plus grands joueurs de golfs, Allen en paye les pots cassés. Le pauvre. J’essaye de dédramatiser comme lui le fait mais j’arrive tout de même pas à rire. « Je devrais surement m’essayer au baseball ou alors au tennis. » Ça serait plus pratique et plus réalisable étant donné qu’il y a un terrain. D’ailleurs, j’y ai déjà jouée et je suis clairement plus douée. J’ai effectivement de la poigne. Et puis, je cours vite et j’ai dû répondant. Mais le mal est fait. Je me contenterai juste de ne plus jouer au mini-golf de ma vie ou de faire très attention si l’on m’y force. Pauvre Allen. Je me permets de vérifier sa blessure car je me dois de le soigner et de prendre soin de lui à présent pour me faire pardonner. Je me doute qu’il ne m’en veut pas trop mais quand même, je culpabilise. Il me parle alors d’hémorragie interne et je me mets à paniquer. « C’est possible ça ? » Je suis crédule et je réfléchis pas une seconde pour le coup. Pourtant, en d’autres circonstances, je saurai pertinemment dire que non. Je n’ai pas non plus une force surhumaine. « Non, c’est pas de ta faute. C’est moi. J’aurai dû faire attention et ne pas faire l’imbécile avec le club. » Certes, ce n’était peut-être pas très judicieux de se placer derrière moi mais le coup, c’est bien moi qui l’ait donné donc ça reste de ma faute. J’aurai dû m’assurer qu’il n’y avait rien ni personne derrière. « Je… une semaine au moins. » Déjà, le club lui a un peu arraché la peau alors le temps que ça repousse, et puis, j’imagine qu’il va avoir droit à un bleu durant quelques jours aussi. Il faudra qu’il fasse attention à ne pas appuyer dessus ou se redonner un coup pour ne pas empirer sa blessure. J’ai pas envie qu’il finisse à l’hôpital par ma faute. « Ce n’est pas très beau à voir mais je ne pense pas non plus que Mylah s’en ira en courant. Il faudra juste qu’elle fasse attention à ne pas te toucher à cet endroit-là. » Ça me fait un peu bizarre qu’il me parle de ses probables relations intimes avec la blonde mais je ne suis pas dupe, je me doute depuis leur accès à la pièce secrète qu’il va s’en passer des choses entre eux. C’est normal. « Ça ne te gêne pas de.. de batifoler devant les caméras ? Imagine un caméraman ressort des vidéos plus tard pour les publier sur le net. » Genre des sextapes. Bon, je crois que ça n’est jamais arrivé encore quoi que je me suis jamais intéressé à la question mais ça reste probable. J’imagine surement un peu le pire mais je pense que ça pourrait être un frein pour moi. Enfin ça ne serait surement pas le seul. De toute façon, ça ne risque pas de m’arriver pendant le jeu alors la question ne se pose pas en ce qui me concerne.

On en vient avec Allen à citer tous les sports possibles et imaginables que je devrais pratiquer à la place du golf avec ma force presque herculéenne. Il cite en dernier le hockey en relatant tout de même le fait que je manque de précision. Un rire fin s’échappe de mes lèvres. « Bien vu. » Il marque un point. Je manque terriblement de précision. Quoi que j’étais pas trop mauvaise au paintball en y réfléchissant. Enfin disons que je me défendais plus qu’autre chose remarque. Je touchais plus les jambes et les épaules que la tête. Il faudrait donc que je me perfectionne à ce niveau. Je sais quoi travailler dorénavant. « Tu crois que j’aurai tenté de te castrer ? » Je demande d’un ton ébahi et presque innocent assez amusée par la fausse insinuation du candidat. Et puis, je perds mon sourire assez rapidement en observant de plus près la blessure qu’il a sur le ventre. Je m’en veux et bien évidemment, je serai incapable de dire de lui rejeter la faute dessus. Je prends toutes les responsabilités de cet accident. Il a le droit de m’en vouloir même. Mais ça ne semble pas être le cas. Il préfère plaisanter plutôt qu’autre chose. Ça me rassure et me fais un peu déculpabiliser. « Oui... » Je réponds alors d’un air songeuse avant de me reprendre en me rendant compte de la maladresse de mes propos. « Enfin non, tu n’aurais pas eu l’air idiot. » Je tiens tout de même à le préciser. Je me demande d’ailleurs pourquoi il pense qu’il aurait l’air idiot avec un club de golf entre les mains ? Je le trouverai plus sexy qu’autre chose moi. « Ah si ! Tu peux te laver ! Sinon je plains Agata. » Ne pas se laver toute une semaine, berk, quelle idée ! Bien évidemment qu’il pourra se nettoyer. Il faudra juste qu’il fasse un petit peu attention à sa blessure. « Si tu veux, je peux t’aider à camoufler tout ça avec un joli pansement ? » Partons du principe qu’il n’y a pas de problème et que des solutions. Un pansement c’est toujours plus agréable à regarder qu’une blessure. Ça repousse moins. Alors j’imagine que Mylah ne sera pas gênée si je camoufle tout ça. « Non, il n’y a pas de mal. T’inquiète pas. » D’accord, sur le coup, ça m’a fait bizarre qu’il me parle de ça surtout après ce que j’ai pu lui dire quelques semaines plus tôt mais bon, on est ami donc il le peut, s’il le veut. Ça reste soft en plus. Il est pas non plus en train de me raconter des détails. Néanmoins, une question presque générale me turlupine l’esprit et je me permets de la lui poser. Est-ce qu’il ne sera pas gêné par les caméras s’il « copule » ? Il me répond que non mais qu’il n’y avait pas trop réfléchi non plus. Selon lui, il n’y a pas de caméra dans la loveroom. J’ai des doutes à ce sujet. « Il faudrait qu’on se renseigne là-dessus. Ne serais-ce que par curiosité. » La production pourrait le préciser. On n’a même pas eu de descriptif concernant cette pièce. Sega aurait pu faire une visite aussi de la loveroom au début. J’aurai bien aimé voir à quoi elle ressemble. « Oui, c’était plus pour lancer l’enchère qu’autre chose. Je n’ai enchéri qu’une seule fois et au tout début. » Hors-de-question de dépenser une fortune pour cette salle. Ça ne m’aurait pas servi à grand-chose. A la limite, j’aurai pu la squatter de temps à autre toute seule pour être tranquille mais je préfère encore gagner un accès gratuitement grâce au téléphone rose par exemple. « T’es fin observateur. » Je constate alors avec un petit sourire amusé. « Mais tu n’as toujours pas trouvé mon secret. » Oui, là je le nargue clairement. C’est plus pour l’inciter à me buzzer à nouveau qu’autre chose. Je préférerai que ce soit lui qui découvre mon secret plutôt que quelqu’un d’autre.