Quelle vue, n'est-ce pas ? C'était assez impressionnant dans le genre, il est vrai. En tout cas, Tweedy appréciait de pouvoir bénéficier d'une vue comme celle-ci. Ces restes de remparts allaient devenir un lieu cher à son cœur, c'était certain. Car d'ici, elle pouvait voir ce qu'il se passait plus bas, ayant ainsi l'impression de dominer ce qui l'entourait, d'avoir un certain contrôle, et même un certain pouvoir sur ce qui se trouvait autour d'elle. Et cela lui plaisait. Si Tweedy revendiquait l'égalité entre tous les hommes, il lui arrivait tout de même de se rêver dirigeante de temps en temps. Eh oui. Quoi qu'il en soit, la jeune femme se fichait pas mal de risquer de dégringoler de là où elle venait de grimper. Le danger, elle connaissait. Et même, cela lui plaisait. Beaucoup même. Ainsi donc, il en faudrait plus, beaucoup plus même, pour l'effrayer et l'inciter à redescendre de là. Et tandis que son regard se perdait dans ce qu'elle avait face à elle, Tweedy put entendre quelques pas se rapprocher. Ça n'était pas quelqu'un qui s'approchait d'elle, non, simplement quelqu'un qui passait tout près de là, sans probablement se soucier de sa présence. Et pour cause, c'était Ezéquiel. Vous savez, ce grand black qui paraissait si mystérieux et légèrement insociable sur les bords ? Voilà, c'était lui. Lors du prime d'ouverture, Tweedy avait eu connaissance de son prénom. Dommage pour lui. « Ezéquiel ! » s'exclama-t-elle alors, se retournant légèrement pour tâcher de le voir un peu mieux, tout en s'arrangeant pour ne pas tomber tout de même. Ce serait franchement con. « Tu m'aides à descendre ? » qu'elle proposa avec une infime gentillesse. En fait, elle n'avait pas la moindre envie de descendre de là, genre vraiment pas, mais si c'était le seul moyen de le faire s'arrêter, disons qu'elle était prête à se sacrifier. Ouais, carrément.

J’essaye de ne pas paraître encombrant. Du coup, je m’évade et laisse derrière moi trois candidats qui viennent de me rejoindre dans le salon. Trois d’un coup, ça semble un peu trop pour moi, donc avec mon simple bagage lexical, je me suis excusé et je me suis guidé vers la sortie. Après, je n’avais pas d’idées précises. Je ne sais vraiment plus quoi faire là, car dans mon coin, bien au chaud, mes fesses sur ce canapé moelleux, je ne pouvais espérer meilleur endroit pour siéger ce soir… Mai non, il faut absolument que de la vermine vienne vous déranger en pleine méditation intérieure. Je vogue ainsi, librement, dans chaque compartiment du château et me décide finalement à sortir pour découvrir ce que l’extérieur pouvait me présenter d'extraordinaire. Je passe, solitairement devant plusieurs candidats qui eux ne finiront jamais de me lâcher… Après tout, je n’étais pas seul ici non ? Une trentaine d’autres candidats m’avaient largement devancé pour postuler et ainsi peupler ce monde féerique, mais moi, égoïste comme je le suis, j’aurais préféré être seul, ou avec deux ou trois autres femmes pour tuer le temps… Songeant à ce qui devait être fait ou pas, une voix familière interrompu, comme toujours, ma léthargie profonde. C’était Victime N°1. Pour l’instant, elle m’appela par ‘mon’ prénom symbolique, celui que je lui avais prodigué durant la soirée pour s’être dévoué à venir briser mon silence intérieure. Mais maintenant, je me dis que c’était une mauvaise idée de procéder ainsi, et qu’à présent, elle avait un gros argument assez constant pour me faire venir à elle. Cela ne voulait rien dire pour moi vu que je m’en foutais royalement, après, faut voir ce qu’elle faisait en haut. Encore une fois, je m’en foutais de sa position actuelle, en haut de ce rempart. Elle se retourna et demanda gentiment si je pouvait l’aider à descendre ce qu’elle avait peiné à monter des heures ou des minutes auparavant. Pourquoi s’obstiner à monter quelque chose alors qu’on sait d’ores et déjà qu’il nous sera impossible de redescendre ?… Bref, je vais quand même répondre à son appel, sans me poser de questions, peut être intérieurement mais ça resteras enfoui dans mon crâne. Je m’approche donc d’elle et lui tend ma main pour la faire descendre… « Voilà » Autre chose à ajouter ? Les effets primaires du Superman s’estomperont au fil des minutes alors si elle a quelque chose à ajouter, je suis encore là…

Décidément, cet Ezéquiel était pour le moins particulier. De toute les personnes que Tweedy avait été amenée à rencontre au cours de sa courte existence - et Dieu sait qu'elle en avait rencontrées des tas, justement - il faisait vraiment office d'ovni. Il semblait si étrange dans sa façon d'être, dans sa façon de voir les autres également. C'était troublant. Oui, troublant. Tweedy le connaissait à peine et ignorait encore tout de lui, mais elle ne désespérait pourtant pas d'apprendre à le connaitre par la suite. Okay, peut être bien qu'elle était un tantinet suicidaire celle-là. C'était même très possible. Mais que voulez-vous, c'était dans sa profonde nature d'agir de la sorte. Les gens, à la base, elle les aimait. Sans aller jusqu'à dire qu'elle avait un cercle d'ami très vaste et peuplé de maintes créatures qui l'aimaient d'avantage les unes que les autres, on pouvait dire que Tweedy savait s'entourer et qu'elle parvenait généralement à se faire apprécier. Bon, il arrivait aussi qu'on la déprécie, même si c'était plus rare. La faute sans doute à sa façon de se comporter quelques fois. Car il arrivait à la jeune femme d'être plutôt casse-pieds. Mais dites vous bien qu'elle en était tout à fait consciente. Est-ce qu'elle tenterait d'y remédier ? Absolument pas. Tweedy était comme elle était, et si cela poussait certaines personnes à déprécier sa personne, et bien c'était fort dommage. Tant que d'autres parvenaient à l'apprécier un minimum, c'était le principal d'après elle. Pour en revenir au cas Ezéquiel, qui n'avait assurément pas fini de la pousser à se questionner à son sujet, l'on pouvait dire qu'elle prenait des risques. Autant dire les choses comme elles sont, ce grand black n'avait pas l'air bien commode. Disons que niveau sociabilité, il ne battait pas des records ce type. Qu'importe, Tweedy était bien assez sociable pour deux. Et donc, même s'il aurait probablement vite fait de lui faire savoir qu'elle avait tout intérêt à aller jouer ailleurs, Tweedy tâcherait de s'accrocher autant que possible. Peut être bien qu'on retrouverait son corps au fond du lac d'ici quelques jours, mais c'était un risque qu'elle était prête à prendre. Pour le moment, et afin de l'inciter à s'arrêter et à lui prêter un tant soit peu d'attention, la jeune femme l'avait prié de l'aider à descendre de l'endroit où elle avait grimpé. Contre toute attente, c'est ce qu'il fit. Attrapant sa main, la petite brune atteignit le sol. « Merci » fit-elle alors, un fin sourire aux lèvres. Le regard posé sur ce type physiquement impressionnant - c'était censé lui faire peur ça aussi ? Ah bah non - la jeune femme ne tarda pas à reprendre la parole. « Je suis certaine que la vue serait tout aussi satisfaisante si je grimpais sur tes épaules » suggéra-t-elle, un sourire pseudo-angélique affiché sur ses lèvres. Okay, c'était là qu'elle était censée commencer à courir, c'est ça ?

Je sais pas si je dois franchement garder le mode Superman ou pas. Jusqu’à maintenant, cette transformation, quoique très habituelle n'était pas prête à se renouveler. Faut qu'on soit clair ; Ce super héros qui vient d'aider une vieille femme à descendre d'un rempart ne m'attire que des problèmes, donc désolé madame, Superman noir est mort. Alors que je m'apprête à filer vers d'autres lieux, je me retrouve d'une manière presque baroque entrain de me coltiner une femme que je n'ai franchement pas trop envie d'avoir sous les bras. Venir l'aider, c'était finalement pas une très bonne idée. Elle me demande si elle peut louer les services de mes épaules pour pouvoir jouir d'un paysage à la noix...elle parle de cette vue ? Cette maudite vue que je ne regarde que d'un demi-regard ? Suis-je aveugle ou c'est elle qui est folle ? C'est quoi son problème la mamie ? La nature, c'est pas trop mon truc, même si parfois, ça réveille la bête qui sommeille à l’intérieur de mon enveloppe charnelle, décuplant ainsi mes sens, mais ça s'arrête là... Regarder de la verdure est une perte de temps, mais parler avec des papillons l'est beaucoup moins. Je veux bien parler avec des papillons, tant que j'y suis... Peut être plus tard, mais je garde l'idée en tête quand même. Je reporte mon intention vers elle. Pour l'instant, elle est resté stoïque face à mes regards de meurtrier, des regards à la Papavoine sous l'ère d'Hugo. Elle est pas mal la mamie. C'est quoi son nom déjà ? Aucune idée, lorsqu'elle me l'avait prodigué, je rêvais surement de ce que je pourrais faire d'une blonde que j'avais repéré durant cette même soirée. Puis, pas grave pour le prénom, je garde l’appellation 'Victime N°1'. « Monte » Notez l'effort : Moi, je lui demande pas de toucher ses seins, ni de les monter. C'est presque la même chose avec mes épaules, mais je me recourbe quand même pour passer cette fois-ci en mode monture. Son poids passe presque inaperçu face au miens que je ne ressens même pas la lourdeur de la charge. Le géant Atlas porte la terre. Je porte une conne. Ironique ouais. « Alors ? Décris moi ce que tu ressens » Moi, je suis zéro émotif, et si y'a quelque chose d’intéressant à soutirer d'elle - à part son vagin et ses bouts de seins affriolants - ça serait surement son témoignage, que je pourrais réutiliser plus tard avec une autre personne, frimer et lui montrer que je suis très expressif... Faut juste que je m'y entraîne à paraître plus crédible. Dîtes, si je décris de la verdure, je serrais crédible ou pas ?

Ce grand black était sans doute supposé lui foutre la trouille, comme ça devait être le cas avec d'autres. Mais ça n'était pas tellement le cas, à vrai dire. Certes, Tweedy s'était déjà sentie plus en sécurité qu'à cet instant précis, mais disons que ça s'arrêtait là. De toute manière, si elle n'avait pas peur d'affronter bien pire au quotidien, ça n'était pas pour prendre peur devant un grand balèze qui lui lançait des regards supposés lui faire comprendre qu'elle finirait pendue à un arbre si elle continuait dans cette voie. Alors vous vous doutez bien que Tweedy n'avait pas hésité à tenter d'avantage le diable, en proposant à son camarade de la prendre sur ses épaules histoire qu'elle n'ait pas à remonter sur ces pseudo-rempart desquels elle aurait encore du mal à redescendre. Là au moins, elle était certaine de retrouver aisément le sol, car elle se doutait bien qu'Ezéquiel ne souhaiterait pas la garder trop longtemps, qu'il voudrait l'expédier le plus loin possible au plus vite. Et alors qu'elle aurait tout de même pensé que le grand black l'aurait gentiment envoyée se faire foutre, il accepta de la faire monter sur ses épaules. Un sourire vint égayer le visage de la jeune femme, qui ne tarda pas à prendre place. Elle n'eut pas tellement de mal à monter, malgré sa petite taille et le gabarie impressionnant de son camarade. C'était déjà ça. Une fois en haut, Tweedy eut tout le loisir d'admirer la vue qui s'offrait désormais à elle. Elle avait pu le faire quelques instants plus tôt, mais c'était dix fois mieux comme ça. Et puis, le fait de savoir qu'Ezéquiel en avait très probablement ras le cul de sa personne, c'était plutôt amusant à ses yeux. Elle était chiante et elle l'assumait. Voilà. Là, le jeune homme s'adressa à elle. Qu'elle lui décrive ce qu'elle ressentait ? Hm, curieux comme requête. Mais soit. « Et bien, je ressens une certaine ataraxie, une profonde sérénité. Je suis très branchée nature, tu vois, alors je ne peux que ressentir une grande satisfaction face à un tel paysage, et ce, même si je redoute un tantinet que tu décides de me faire basculer sans prévenir » répondit-elle alors, accompagnant la fin de ses propos par un petit rire. Oh, elle n'était pas sérieuse. Quoi que ...

Perchée en haut et confortablement installée, elle commence à me débiter son chinois Green Peace... Doucement ma jolie, je t'ai dit de me décrire légèrement ce que tu vois, pas de me sortir du Baudelaire... Je sais même pas formuler des phrases et je peine à utiliser les mots les plus basiques de la langue, alors de là, à venir me proposer ''ataraxie'' ou je ne sais quelle autre merde qu'elle a incrusté dans son poème cinq étoiles pour qualifié ces sentiments, ça serrait parler de science ingénieur avec un gamin de dix ans. J'ai pas dis 3 ans car je pige quand même, je suis pas si con que ça mais niveau simulation des sentiments, c'est quasi impossible pour moi de comprendre le charabia qu'elle vient de me jeter à la figure. Mes oreilles se contentent donc de graver les mots ultra-complexes qu'elle vient de me sortir et que j'essaye bêtement de loger intérieurement dans mon subconscient, car je sais déjà que j'en aurais besoin prochainement avec un autre numéro. Prochaine victime N°8 ou 9, je lui déballerais ça et cela serait pratiquement grâce à cette conne qui pour l'instant ne m'a rien apporté de bénéfique.Si moi je lui apporte quelque chose ? Faut voir... Mais elle, pour l'instant, elle a rien foutu. Peut être le fera t'elle dans une semaine, ou peut être deux, ou même se décidera t'elle à partager ses connaissances avec moi maintenant... Qui sait, elle n'a pas l'air d'être quelqu'un de mauvais... Mais bon, pour l''instant, sa life ne m’intéresse pas et sa personne tout aussi. Mais ce qu'elle vient de décrire, je voudrais bien le plagié. « En plus simple ça donne quoi ? » Je veux bien des dessins mais si je peux apprendre de nouveaux mots courants pour exprimer ce que je ne pourrais jamais sentir ou éprouver, ça serait pas mal effectivement...

Mais c'est que Tweedy se sentirait presque à l'aise une fois installée sur les épaules de son grand black préféré. Non attendez, c'était un fait, elle se sentait à l'aise. Carrément, même. Et lorsque ce dernier lui demanda de lui décrire ce qu'elle ressentait, la petite brune ne se fit pas prier pour lui répondre, le tout assez précisément. Il voulait savoir, alors il saurait. Et donc, la jeune femme lui fit savoir qu'elle appréciait beaucoup le paysage qu'elle avait sous les yeux, que celui-ci la faisait se sentir bien, sereine, et que cette sensation était des plus agréables. Voilà qui était clair. Tweedy aimait la nature et ne s'en cachait pas. Et si vous avez l'impression qu'elle en avait trop fait, sachez qu'elle s'était justement retenue d'en dire plus. Parce qu'elle aurait pu lui pondre un monologue de trois quarts d'heure sur la beauté de la vue qui lui était offerte, tout en ayant dévié sur la nature en général, et par la suite sur l'environnement tel qu'il était aujourd'hui, à savoir en danger. Et donc, on en serait revenu à ses préoccupations de jeune femme un poil écologiste. Et là, il y aurait eu de fortes chances pour qu'Ezéquiel en ait eu marre et l'ait pour de bon balancée. De toute manière, ennuyer son camarade n'était pas la première de ses motivations. Tweedy n'avait pas franchement envie qu'il la trouve plus barbante encore que c'était probablement le cas. Alors elle se contenta de cette mince description de ce qu'elle pouvait ressentir et qui, elle l'espérait, ferait tout à fait l'affaire. Mais voilà que Monsieur désirait quelque chose de plus simple. Ne comprenait-il pas son langage ? Pourtant, Tweedy avait eu l'impression d'user d'une langue qu'il serait capable de comprendre. Alors le problème venait sans doute des mots et du vocabulaire utilisés. Oui, sans doute. Et donc, la jeune femme devait désormais tâcher de la lui refaire, cette fois-ci d'une manière plus simple. Plus facile à dire qu'à faire, sachez-le. « En gros, ça donne ça : la nature c'est cool, ce paysage est canon et le vert, c'est joli. Est-ce que c'est assez "simple" pour toi, mon grand ? » Pour le coup, c'était plus que simple. Les yeux toujours rivés vers le paysage, Tweedy détourna le regard vers le sol. Bon sang, elle était haut perchée. A croire qu'Ezéquiel mesurait huit mètres de haut. « Comment ça se passe si je me jette en avant ? Tu vas me rattraper ou me laisser m'écraser au sol comme la pluie ? » demanda-t-elle sur un ton amusé. S'il répondait par la seconde hypothèse, et bien, elle s'astiendrait très certainement de se jeter en avant, hein.

Cette femme, depuis notre premier contact s'était facilement adaptée à mon mode de fonctionnement. Il fallait bien noter qu'elle était audacieuse et très indulgente avec moi. Les deux sont pour moi quelque chose sur laquelle je ne vais pas trop m’attabler car je n'oblige pas les gens à se comporter avec moi de telle ou telle façon. La manière avec laquelle on procède avec moi n'est pas le cadet de mes soucis, on peut tout bonnement m'insulter, me complimenter, me gratifier, me blesser, je resterais cette même étoile lumineuse qui brille sur l'autel de la souffrance. Je souffre de la non-souffrance (je suis pas malade), attendant patiemment la clé vers la voix de l'illumination : à dire la découverte miraculeuse et attendue de mes sentiments. Pour ces gens là, j'applique ce qui est pour moi une fatalité : Je me présente à eux, et ils demeurent libre de m'accepter, de se moquer de moi ou de me rejeter. Dans les trois cas, ça reste quelque chose qui n'a pas de réelle valeur ; j'estime tout simplement que je reste quelqu'un d’absurde et irrégulier qui ne changera jamais. On ne change pas de comportement et on ne change jamais l'idée qu'on se forge de nous-même le jours où on est en droit de le savoir : Je suis une merde zéro émotif et puis point. Les ratés restent des ratés, les génies restent des génies. Cette conne restera une conne, quoiqu'elle fasse. Elle qui jouit de mon indifférence, elle est le parfait exemple que je ne suis pas quelqu'un qui dirige les choses. J'ai été par longtemps entraîné à recevoir les ordres et les appliquer sans rajouter ou soustraire, que ça soit tuer, violer, voler ou arnaquer, je reste la main d'oeuvre la plus manipulable : Victime N°1 me manipule, qu'elle évite de s'en vanter car si c'est ainsi, c'est seulement parce-que c'est moi qui le veut, et non pas elle. Je ne trouve pas nécessaire de la contrarier, j'ai pas envie de justifier mes actes non plus, mon cerveau réagit comme il le veut, c'est pas moi qui le dirige mais mon instinct primitif; si mon instinct me dicte une conduite, que ça soit de violer cette pouf et l'envoyer avaler son gazon à la con, ça sera comme ça et personne d'autre n'aura le droit de me contrarier. Ma liberté ne s'arrête pas à celle des autres, comme la leur ne s'arrête pas à la mienne, car à quoi bon crier liberté et ne pas être libre de toucher autrui... Je croise mes bras, le dos bien droit malgré la charge négligeable que je suis entrain de subir. Elle m'explique, avec un langage plus simple et à ma porter ce qu'elle insinuait auparavant. Je note dans ma tête et me concentre sur cette vision qu'elle semble vouloir me décrire... Désolé mais j'arrive pas à sentir quoique ce soit, mes émotions ont disparu le jours ou j'ai décidé de périr pour de bon. « J'ai déjà baisé une femme dans un buisson. J'ai rien senti » J'ai atténuer l'effet,pour ne pas dire 'violer'. Je sais même pas si je l'avais violé ou baisé, pour moi ça reste la même chose, aucune différence. Je reste coi, avant de me rendre compte de l'absurdité de ma phrase. Ouais je fais partie du cercle de l'absurde madame. Le buisson était donc cool, canon et joli. Si seulement je le savais auparavant... « Je ne gagne rien si je te laisse tomber. Je ne gagne rien si je t'attrape. » Quoique si je la laisse tomber et qu'elle en garde des traces, on croira que je lui ai fait mal et ça sera un prétexte parmi tant d'autres pour qu'on me vire de là le plus rapidement possible... Puis non... qu'elle tombe ou pas, ça m’intéresse pas vraiment.

De là haut, Tweedy avait comme l'impression d'être en sécurité, alors qu'en fait, elle était d'avantage censée craindre pour sa vie. S'il est vrai qu'elle avait redouté de terminer par terre lorsqu'elle avait grimpé sur les épaules de son camarade, ça ne semblait plus tellement être le cas à présent. Désormais, elle semblait avoir pris conscience que s'il avait voulu lui faire du mal, il l'aurait déjà fait. Ou alors était-il du genre à prendre son temps et à agir quand on s'y attend le moins. Allez savoir. Car Tweedy ne savait rien d'Ezéquiel. Okay, elle connaissait son nom et avait bien compris qu'il n'était ni du genre sociable, ni du genre émotif. Ça, elle l'avait bien compris, soyez-en sûrs. Mais nombreuses étaient encore les choses qu'elle ignorait au sujet du grand black. Et ça, ça n'était pas tellement une bonne nouvelle pour lui. En effet, lorsque Tweedy se mettait en tête d'apprendre à connaitre quelqu'un, elle avait tendance à s'entêter, si bien qu'elle devenait limite pot-de-colle et franchement agaçante. Elle ne le faisait pas exprès, soyons clairs, disons qu'il s'agissait simplement de sa nature de jeune femme qui voulait connaitre et apprécier tout le monde, voilà tout. Et vu qu'elle s'intéressait désormais au cas Ezéquiel - en tout cas bien plus qu'au cas de la plupart des autres candidats - cela signifiait qu'il n'avait pas fini de la voir dans les parages. Mais pas de soucis, hein, puisqu'Ezéquiel appréciait terriblement la présence de Tweedy. D'accord, peut être pas, mais faisons comme si c'était le cas. Tweedy, elle, se voilait volontairement la face. Elle savait bien évidemment que sa présence était loin de ravir le jeune homme, qu'il se débarrasserait probablement d'elle à la première occasion, mais la petite brune avait tendance à faire comme si elle ignorait tout ça, histoire de pouvoir continuer dans la voie qu'elle avait commencé à emprunter. Une voie dangereuse, ça aussi elle en était bien consciente. Mais encore une fois, elle ferait mine de ne pas l'avoir remarqué. Ça aussi c'était dangereux, hein. Ouais, sans doute. Mais qu'importe, le danger ne l'effrayait pas. Bon, est-ce que Monsieur appréciait la version plus "simple" des contemplations made by Tweedy ? Difficile à dire puisqu'il s'égara - volontairement ou pas - en lui parlant d'un plan cul dans un buisson. Hm, charmant. « Et moi je vais faire comme si je n'avais rien entendu » répondit alors Tweedy, loin de s'offusquer pour autant par les propos d'Ezéquiel. Il faisait ce qu'il voulait, hein. Maintenant, la question était de savoir si le grand black rattraperait Tweedy si cette timbrée décidait subitement de se laisser tomber en avant. Apparemment, c'était pas gagné. Donc, dans le doute, elle ne prendrait peut être pas le risque. Ainsi donc ... « Effectivement. Dans ce cas, je te propose de me reposer gentiment par terre, mon grand » fit-elle alors, tentant d'apercevoir le visage de son camarade en se penchant doucement en avant. Et une fois redescendue ? Et bien, elle continuerait probablement de l'embêter. Quoi de plus attendu, hein.

J'ai dit rapidement, en me mêlant les mots et en me rendant compte de l'absurde de mes propos, que j'avais violé une femme dans un buisson et que je n'avais rien senti du tout, surtout pas ce que cette Victime N°1 m'avait divulgué comme descriptions. Pour moi, c'est pas quelque chose de flagrant, elle m'avait présenté un paysage, je lui ai présenté ma propre version avec mon propre vécu, quoique complètement hors sujet et super-méga-ultra-giga-déplacé... Je m'attendais à des rires, mais non, elle zappa et tant mieux pour moi, pour elle et pour cette belle fleur que j'ai envie d'écraser avec mes bottes. Je regarde vers le ciel et je me permet de voir ce morceau de viande qu'on m'a attaché sur le dos ; franchement elle est belle sous cet angle, mais l'organe qui m’intéresse le plus elle l'a sur mes épaules donc je peux vraiment pas m'emballer dans mes rêves érotiques réguliers. Je me contente de me rappeler une arabe que j'avais kidnappé à un avocat, puis forniqué par la suite dans une grosse tour de je en sais quel ville exactement. Un building ? Je me rappelle l'avoir fait devant un miroir, mais encore une fois, je m'égare... Elle me demande de la descendre... C'est mon domaine de prédilection, je suis pas un monstre pour rien madame... Mais je comprends qu'elle veut que je la fasse descendre... Monter, descendre, monter... Cercle vicieux de merde... Je laisse donc mon genou droit toucher le sol pour lui laisser l’occasion de retrouver la terre ferme. J'aimerais bien qu'elle me paye pour ce petit tour de manège, mais pour l'instant, c'est la seule avec qui je parle ou j'échange des mots, c'est la seule qui m'apprend de nouveaux trucs que je vais certainement plagier et insérer dans mes futurs phrases, des phrases essentiellement adressé à de nouveaux candidats cette fois pour leur montrer que je crains pas niveau communication. Si je l'esquinte d'office, dès le début avec ma banane noir, j'aurais perdu ma seule source d’apprentissage donc j'ai intérêt à tenir mes pulsions meurtrières ou sexuels loin de cette victime N°1 ... « Tu sais décrire autre chose ? » Je veux bien apprendre, sinon je me casse car pour l'instant, elle sert essentiellement à ça... Les femmes, je les échange comme du bétail dans mon bled, et celle là, elle vaut de l'or... Pourquoi ? Bah parce qu'elle est pas si stupide que ça et elle me sort parfois des mots complexes qui me fascine, et que j'aime bien... Et puis c'est décidé, je l'oublierais le jour ou elle cessera de me décrire ces trucs, donc conseil : Qu'elle évite de s’attacher à moi, je suis éphémère et je n'en vaut pas la peine... Pigé ?