J'avais toujours porté des vêtements assez fantaisistes, ainsi le pull que m'avait offert la production s'insérait parfaitement dans ma garde-robe. En plus pour le prime qui arrivait j'avais fait le pari avec Sara de le porter. Mais voilà, le problème d'un pull comme ça, c'est qu'il ne s'accordait pas avec tout. Je retournais donc mon dressing dans tout les sens à la recherche d'un ensemble approprié, joyeux, festif mais pas non plus trop clownesque. J'étais donc entrain de farfouiller dans mes affaires, quand j'entendais la porte du dressing s'ouvrir. Je me retournais et apercevais Naveen. C'était la première fois que j'avais l'occasion de parler en tête-à-tête avec ce candidat, ce qui me faisait bien plaisir. Sa bonne humeur faisait de lui quelqu'un de très apprécié au sein du nid et ses réactions face au pull ne faisait que confirmer cela :
En effet, c'est bien lui. Je le trouve bien cool aussi, après je ne suis pas sûr de trouver quelque chose qui aille avec pour le prime de dimanche. Tu veux bien m'aider ?
Avoir un avis extérieur me permettrait surement, d'enfin, arrêter de tergiverser. En même rien que le fait d'imaginer l'indien porter ce genre de vêtement tellement éloigné de son style habituel, cela me faisait sourire.
Je suis sûr qu'avec un peu de couture et quelques coups de ciseaux bien placés cela peut s'arranger. Au pire des cas, tu peux toujours demander à Cupidon s'il n'a pas en stock le même modèle pour homme. Qui sait avec un peu de chance, il répondra favorablement à ta demande.
Cupidon était plein de surprise et l'indien si charmant. Je suis sûr qu'avec une petite prière et une demande en bonne et due forme. Il n'y aurait pas de soucis. De toute manière comme le disait le problème, jamais deux sans trois. Or avec Sara et moi, il manquait une troisième personne vêtue avec un cadeau de la production pour le prime à venir.

La gentillesse de Naveen, n'avait d'égal que son élégance. L'indien n'avait qu'à ouvrir la bouche pour imposer une certaine forme de respect. S'en était absolument magique. Fidèle à lui-même, il accepta, avec plaisir, de m'aider à m'en sortir de ce dédale vestimentaire. Son analyse était très fine et reflétait bien ce que j'imaginais. Mais bon cela réglais pas mon problème, des vêtements unis j'en avais des tonnes.
Je suis bien d'accord avec toi. Il faut mettre ce pull en valeur. Sinon, j'aime tout autant les jupes que les pantalons. Regarde j'ai d'ailleurs déjà fait une petite sélection.
Je lui montrais trois modèles que j'aimais tout particulièrement. Une jupe longue plissée noire simple et élégante, un pantalon tout aussi simple ou une pièce un peu plus audacieuse un pantalon blanc tout aussi simple mais qui risquait d'être assez détonnant mis avec le fameux pull. . Comme ça il pouvait choisir, ou tout du moins m'aiguiller. Mais passons, concernant la couture, il eut la bonne idée de proposer Scarlett. La jeune femme dont c'était le métier serait, en effet, bien plus doué que moi pour tout ce qui touchait aux travaux manuels.
On a tenté de m'apprendre à coudre à la main, j'ai vite abandonné. Après, si l'on me donne une machine je pourrais me débrouiller, mais ne ferai pas des miracles, du moins pas des ouvrages aussi beaux que ceux que pourraient faire Scarlett.
À force de vivre seule, j'avais appris à me démerder pour tout ce qui était couture etc… Mon salaire de bibliothécaire, même dans un organisme comme la BNF ne me permettait pas de rouler sur l'or. Tout juste avais-je assez pour boucler mes fins de mois en m'accordant quelques petits excès de temps en temps. En parlant, d'excès, j'étais plutôt d'accord avec lui, sur le fait que Cupidon ne lui offrirait surement pas un second cadeau de Noël. Cela juste avant d'être assez touché par son altruisme. Je connaissais des gens chez qui la notion de justice n'avait pas un énorme impact. J'étais donc ravi de retrouver ce trait de caractère que j'appréciais tant. Dans une autre forme d'altruisme, il est vrai que j'aimais bien partager des bonheurs simples avec les autres à travers des anniversaires ou des fêtes comme Noël. Quand Naveen aborda donc ce sujet, j'eu comme un pincement au cœur. Cela faisait quelques temps que j'y pensais sans pour autant en parler avec les autres, parce que voilà, c'était mes peines secrètes, mes petites faiblesses que je ne voulais pas dévoiler.
Pour ne rien te cacher je le vis assez mal. J'ai l'habitude de rentrer chaque Noël chez mes parents, de manger un bon repas le 24, puis d'aller à la messe de minuit, avant de me remettre le couvert le 25 tout en offrant à mes proches leurs présents. Cette année c'est différent, mais bon je fais avec… Fake Lover, on ne vis cela qu'une fois dans sa vie. Je me dois donc de profiter à fond de cette aventure pour eux et pour tous mes proches qui m'ont soutenus lorsque je leur ai parlé de participer à ce jeu.
Je m'étais un peu emballée, mais voilà j'avais besoin de parler. D'un revers de manche j'essuyais la larme qui perlait au coin de mon œil droit et lui demandais à mon tour.
Et toi ? Tu vis cela comment ? Surtout qu'à l'inverse de moi, tes proches eux ne peuvent pas te voir à la télévision.
Fake Lover était diffusé en France, ce qui me permettait de relativiser et de me dire que d'une certaine manière j'étais proche d'eux pour les fêtes. Sauf erreur l'émission n'était pas diffusée en inde si ce n'est sur internet. Pour Naveen ce devait donc être différent et surtout bien plus difficile. Mais bon s'il avait besoin de soutien, il n'avait qu'à demander. J'étais sûr qu'au sein du nid de nombreuses personnes seraient d'accord pour le soutenir.

Vu sa classe absolue chaque dimanche, je savais qu'en demandant à Naveen je serais bien conseillé sur le choix de ma tenue pour le prime de dimanche. Son avis ne tarda pas  à tomber et le jeune homme fut, comme je l'espérais de très bon conseils. Autant sur le choix de la tenue, que sur le fait de choisir Scarlett comme couturière si le besoin se faisait sentir. Ayant eu de fâcheuses expériences avec les aiguilles à coudre, j'avais un peu banni cet objet.
Si j'ai besoin d'un professeur, je penserai à elle alors.
Plutôt que de passer nos journées à ne rien faire, autant joindre l'utile à l'agréable en profitant à fond du nid d'amour tout en apprenant de nouvelles choses. En plus cela nous permettait de combler un peu le vide laissé par l'absence de nos proches en ces fêtes de Noël. Ma famille, c'était plus que tout pour moi, mais à côté de ça, je pouvais passé des mois sans les voir, au fond c'était assez paradoxale et difficile à expliquer.
J'accorde une grande importance aux miens, c'est vrai. Après, vu que l'on vit pas côte à côte les uns des autres. C'est dur de se voir souvent, mais bon on s’appelle régulièrement et de toute manière on se retrouve pour les grands événements, Noël, anniversaire etc...
Enfin on essayait, car si on comptait tout mes cousins, cousines, il était que la famille soit au complet. Les emplois du temps des uns et des autres rendant cela compliqués, voir impossible. Après, j'appréciais aussi beaucoup le calme de ma petite vie en solitaire. Au fond, à bien y réfléchir le proverbe avait raison. On ne faisait que se séparer pour mieux se retrouver. Mais bon, je me devais de relativiser, la situation de Naveen par rapport à Noël était bien plus tragique que la mienne et l'on ne parlait même pas des candidats comme Lawrence qui avait un enfant qui attendait à la maison.
Je suis persuadé que ta maman a bien réussi à voir une ou deux petites images. Juste histoire de garder un petit œil sur toi . Mais dis moi, en Inde, vous vivez tous ensemble ? Dans la même ville ou dans des villes séparées ? Et puis, surtout, qu'est-ce que tu as fait ici que tes proches ne comprendraient pas ?
Le comportement de Naveen avait été à mes yeux absolument impeccable depuis le du jeu. Après, c'est vrai, il avait embrassé des candidats et eu un rapprochements sensible avec Khadija mais rien de bien choquant. Enfin, pour les normes européennes, après en Inde, on était dans une autre culture, un autre mode de pensée, les normes pouvaient ainsi être différentes. Je n'eu pas le temps de réfléchir trop longtemps, une remarque de Naveen me faisant rire aux éclats :
Non je n'ai pas d'enfant et ne compte pas en avoir pour le moment. De toute manière pour les femmes comme moi, avoir un enfant c'est assez compliqué et j'ai bien assez de choses à faire en ce moment.
Je ne me voyais pas avec un gosse, du moins par le moment. J'y penserai peut-être plus tard, mais pour l'instant pour atteindre cet objectif, la priorité restait de trouver une compagne car seule c'était sûr que cette idée resterait au stade d'idée. Par contre accompagnée, dans un avenir plus ou moins proche, une discussion pourrait toujours s'engager.
D'ailleurs toi, tu veux avoir des enfants ?
Normalement en Inde, les familles étaient souvent très nombreuses. Naveen voulait peut-être répété ce schéma avec la sienne. Après, tout ceci restait des suppositions. Le jeune homme ne semblait pas vouloir rentrer dans ce cadre, mais bon je ne pouvais dire si j'avais raison ou tord. Je ne le connaissais pas assez pour émettre un jugement objectif.

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