Pourquoi faut-il toujours que quelqu’un vienne me déranger quand je décide de faire un bon geste en m’occupant du ménage des chambres ? A chaque fois c’est pareil, l’autre jour un mystérieux candidat a décidé de ne pas patienter après que je sois passée avec la serpillère. J’ai été obligée de tout recommencer deux fois parce qu’il y avait des traces de pas partout sur le chemin. Cette fois j’ai droit à une nouvelle épreuve, plus compliquée, plus complexe, un candidat endormi. Je dirais même que Cody est en pleine sieste et que cette dernière est intense à en juger par le ronflement. « Ce que je suis heureuse de ne pas avoir à dormir dans la même chambre que lui ! » Je constate pour moi-même, morte de rire en l’observant. Je le trouve rigolo, la bouche grande ouverte, à ronfler et à bavouiller sur son oreiller mais je pense que les ronflements auraient tôt fait de me faire perdre mon sang froid en pleine nuit. J’ai un sommeil très léger et je suis réveillée par ce genre de petits sons voyez-vous. Je me moque, je l’observe, attristée de ne pas avoir une tablette sous la main pour immortaliser le tout mais le ménage n’avance pas et je me suis promis de faire les trois chambres avant la fin de la journée, elles en ont bien besoin. Je tenterais bien de le réveiller en douceur mais ça n’a rien de marrant, à la place je décide de commettre un crime, oh que oui, un vilain sourire sadique remplace mes rires et je redescends brièvement me procurer une bombe de chantilly. « Tu vas me détester ! » Heureusement que Colin n’est pas là, ne lui ai-je pas fait la morale l’autre jour ? Fait ce que je dis mais ne fait pas ce que je fais… Je secoue la bombe et en verse une bonne petite quantité dans la paume de sa main, il ne me reste plus qu’à trouver quelque chose qui fasse des chatouilles, un objet un… Oh oui, le plumeau pour la poussière ! Je farfouille dans ce que j’ai amené pour faire le ménage et contourne le lit pour pouvoir accéder à son visage sur lequel je commence lentement à passer le plumeau.

Je m'étais légèrement assoupi dans la chambre réglisse, c'était l'instant digestion on va dire et au départ j'avais juste fermé mes paupières et cette fois-ci bon on pouvait dire que je m'étais vraiment endormi. En ce moment j'étais vraiment fatigué et là mon sommeil était vraiment profond, il était même plus que profond. Du moins moi je ne le sentais pas, mais les gens qui devaient être dans la pièce devaient entendre. Je n'avais pas pour habitude de dormir et faire une sieste tout simplement et encore moins de ronfler. C'était juste la fatigue tout ça et j'en avais vraiment besoin je pense. C'est alors que je sentais quelque chose me chatouiller, je ne sais pas c'était une sensation assez désagréable et par réflexe je me levais délicatement. Je me réveillais un peu la tête dans le cul quoi, franchement je savais plus trop où j'étais. Mais j'étais vraiment perdu, les siestes c'était vraiment pas pour moi sérieux. « Ou je suis qu'est-ce que je fais ? » dis-je dans ma langue maternelle. C'est là que je me suis rendu compte qu'il fallait que je reprenne le défi de Rowan, car j'avais encore fais une gaffe. Punaise, j'étais surement le candidat qui arrivait le moins à tenir son défi depuis le début quoi ! C'était vraiment une catastrophe le truc. « Je suis nul » dis-je dans un allemand approximatif. Ouais bon c'était la seule chose que je connaissais par coeur ! « Oh Greta ! » dis-je en lui souriant. Je vis alors qu'elle avait quelque chose dans la main et c'est là que je sentis que c'était mal pour moi. A moins qu'elle est fait une connerie, là je me disais que ça allait finir quelque part et j'étais trop fatigué et dans les vapes pour réagir, je le savais d'avance.

Cody est loin d’être amusant, je le chatouille depuis quelques secondes avec mon plumeau, impatiente de le voir se réveiller ou frapper son visage afin de chasser la chose qui l’embête alors qu’il se repose. Je n’obtiens malheureusement pas ce que je désire puisqu’il se contente d’ouvrir les yeux, ils sont gonflés, rouges, il doit vraiment être fatigué pour réagir de la sorte. Il plane carrément à cent mille et me fait donc naturellement rigoler même si j’attends de voir s’il va bouger la main et s’en mettre partout. Il ne fait rien de tout cela, il parle en français, se demande où il est puis passe à une langue que je ne comprends pas, je crois que c’est de l’allemand. « Je ne comprends pas l’allemand, essaie en français pour voir ? » Et si je profitais de l’état de transition dans lequel il se trouve pour l’encourager à se servir de sa main sur laquelle j’ai versé de la chantilly pour qu’il s’en mette partout sur son joli visage ? « Tu as un petit truc sur le front, j’essayais de le retirer mais je n’ai pas réussi, tu t’en occupes ? » Je lui demande, le plus innocemment du monde, en espérant qu’il aille jusqu’au bout. S’il ne le fait pas je n’aurais plus qu’à l’attaquer et à lui verser de la crème fouettée directement depuis la bombe que j’ai caché quelque part par là. Le pauvre ne comprendra pas ce qui lui arrive.