J'étais partie à la recherche de la salle de sport, emportant discretement sous le bras mes chausson de danse, mes pointes. Elles étaient rose bonbon, mais il ne fallait se fier à leur couleur, c'était des instruments de tortures. Elles vous détruisez les pieds, bref une horreur. J'ai eu du mal à me repérer, le nid était assez grand, trop grand d'ailleur, je m'y perdai avec une facilité déconcertante. Je n'avais le pas sens de l'orientation, ça c'était sur. Après vingt minutes de recherche, je parvins à trouver la salle de mes rêves. Grande, et pleine de mirroirs. Tout simplement parfaite. Je commençai à mettre mes pointes, et avant de venir, j'avais enfiler un jogging noir, souple. Je commençai avec lenteur mes exercices d'échauffements, puis la difficulté grandissant. J'allais faire un saut, quand l'apparition d'une grande blonde dans le mirroir me perturba, au point de me faire perdre l'équilibre.

Premier matin dans Fake Lover. Dur, je ne m'imaginais pas que ce serait aussi difficile. Nous nous étions couchés tous plus ou moins tard, faisant la fête et connaissance jusqu'à point d'heure. Cette nuit-là, je n'avais pas réussi à trouver sommeil, j'avais passé une très mauvaise nuit. Dès neuf heures du matin, j'étais réveillée. Essayant d'abord de me rendormir, je me rendis bientôt compte que ceci était impossible et je fus contrainte de me lever. J'avais de suite envie d'une bonne douche, que je puisse me sentir propre, que cela me fasse retrouver mes esprits et que je puisse ensuite essayer de me préparer. J'étais donc à la recherche de la salle de bain mais je ne la trouvais pas ; j'étais tellement fatiguée que je sautais quelques pièces de l'hôtel sans m'en rendre compte. Je montai alors d'un étage, peut-être qu'ils y avaient foutu simplement un peu plus haut que les chambres ... Mais je ne vis rien... Je m'apprêtai à descendre pour retrouver le rez-de-chaussée mais une blonde me fit faire marche arrière. Elle semblait en pleine activité dans cette salle que je ne connaissais point. Je me tenais contre la porte et la regardais sans entrer mais celle-ci perdit son équilibre quand elle découvrit ma présence.


Oups, désolée, dis-je un peu gênée.

Je ne l'avais pas vu, sa présence m'avait reellement surprise, j'avais failli tomber, j'avais juste eu le temps de me retenir, pour éviter la chute fatale pendant mon saut. Je me retournais vers elle, ce n'était pas bien grave. Je la reconnaissais, je l'avais apperçu pendant le premier prime, elle m'avait paru aussi timide que moi sur le moment. Tout en attachant mes cheveux blonds en un chignon désordonné, je m'approchais de la demoiselle pour me présenter. « Pas grave, de toute façon j'allais rater mon saut ..» dit-je. « Au fait, je m'appelle Savannah » déclarais-je en fixant la blondinette qui se trouvait devant moi.

J'étais assez gênée d'être apparue au mauvais moment, juste où elle s'apprêtait à sauter, d'autant plus qu'elle loupa son saut par ma faute. C'était pour cette raison que je m'excusai. Cependant, elle avait eu le temps de se retenir, évitant une chute à laquelle j'aurais été responsable.


Heureusement que t'es rattrapée ... dis-je en haussant les épaules.

M'apercevant que la jeune femme cessait son activité sportive pour le moment, même si je ne savais pas trop ce qu'elle faisait, je me dis alors que je pouvais avancer dans la pièce, que ceci ne la dérangerait pas que je prenne un peu de cet espace. J'entrai alors et elle s'approcha de moi et se présenta directement.


Pas grave, de toute façon j'allais rater mon saut ... Au fait, je m'appelle Savannah.


Je ne savais pas si c'était vraiment pas grave ou si elle essayait de me déculpabiliser pour l'avoir fait rater son saut mais affichai un sourire comme pour dire « Ce n'était pas volontaire. » Au pire, elle aurait l'occasion de recommencer.


Ah mais t'en sais rien, tu allais peut-être le réussir ... Je m'appelle Audrey, ravie de faire ta connaissance. Tu t'entraînes, tu fais quoi ? demandai-je, limite curieuse.

De toute façon, je serai tombée un jour ou l'autre, mais ça m'aurait embeter de tomber juste devant la demoiselle. J'avais reussi à éviter le massacre. La blondinette s'avança face à moi, et se présenta, elle s'appellait Audrey, j'aimais bien ce prénom, aller savoir pourquoi ! La jeune femme me demanda ce que j'étais entrain de faire. « Je venais de commencer mes échauffements de danse » Puis je lui montrais mes pointes, en précisant; « De la danse classique. » Très peu de personne appréçiat cet 'art'.

Après tout, je n'en savais strictement rien. Qu'est-ce qu'elle foutait dans cette grande salle tout seule ? Quel était ce saut ? Quelle activité effectuait-elle ? Plusieurs questions que je ne posai pas car j'avais déjà demandé ce qu'elle fichait et je pensais qu'elle allait rapidement m'y répondre. Par la même occasion, elle donnerait ainsi les réponses aux questions que je ne lui avais pas posées... Tout ceci, si Savannah n'y voyait aucune objection, elle aurait pu trouver ma curiosité déplacée mais elle avait tout aussi le droit de ne pas me répondre.


Je venais de commencer mes échauffements de danse, avoua-t-elle.

Tout s'expliquait, elle s'échauffait avant de vraiment commencer sa séance sportive. C'était nécessaire, on me l'avait suffisamment répété durant mon enfance et adolescence. Sans échauffement, on risquait foulures, fractures, ou autres. D'ailleurs, j'avais trouvé ça limite énervant, au bout d'un moment, à force de nous le rabâcher à chaque fois, c'était sûr que nous le savions mais nous étions jamais trop prudents.


De la danse classique, précisa-t-elle.

Oh, de la danse classique en plus ! Elle désignait ses pointes que je n'avais même pas remarquées avant. En effet, habillée comme ceci, elle ne pouvait faire que de la danse classique, j'aurais du y penser plus tôt, surtout moi.


Oh ! Tu me croiras jamais, j'en ai fait quand j'étais gamine... J'adorais ça.