Cette semaine s’annonçait difficile à vivre. Le vendredi après-midi avait largement donné le ton mais le prime avait planté la couleur avec précision. De prime abord, ce serait elle et Shane contre le reste du monde. Elle savait pertinemment que si elle continuait à défendre la jeune femme, elle avait de bonnes chances de finir sur le bac des nominés. Mais elle ne pouvait pas laisser tomber la jeune femme, pas après tout ce qu’elle avait fait pour elle. Qu’elle le veuille ou non, elle s’était attachée à elle et on ne laisse jamais une copine dans la misère, telle était une de ses –trop- nombreuses devises. Alors qu’elle essayait de trouver un moyen d’oublier toute cette histoire et de pouvoir enfin dormir, elle décida qu’il était l’heure d’un lait chaud avec du miel pour l’aider à oublier ces pensées noires. C’est sans bruit qu’elle quitta son lit douillet pour rejoindre la cuisine sur la pointe des pieds. Arrivée en bas, elle esquissa un sourire en apercevant Shane à la lueur de la lune penchée devant ce qui devait être … Un pot de glace devina-t-elle en s’approchant. « Ne manque plus qu’un bon mélodrame et on pourrait concourir pour le parfait cliché. » Au diable le lait chaud, elle attrapa une cuillère et prit place aux côtés de la brune. « Tu partages j’espère ? Parce que je te préviens, si on doit passer la nuit ici, autant que je prenne des forces tout de suite ! »

Le prime avait été dur. Très dur à supporter. Personne n'avait essayé de se mettre à ma place et tout le monde avait décidé de soutenir Robyn. Chaque candidat, un par un, m'était tombé dessus et c'était la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase. J'étais sur le point de partir, de quitter ce jeu que je trouvais merdique, sans aucun intérêt si c'était pour le partager avec des gens comme ça, qui cherchent par tous les moyens de trouver un bouc-émissaire à leurs pulsions de méchancetés. Oui, d'accord, ce que j'avais dis manquait de tact et ce n'était pas très intelligent. Mais ce mettre tous contre un, ça ne l'était pas non plus. Bref, c'était probablement -et même surement- ma dernière semaine dans le jeu et j'aurais voulu en profiter mais cela m'était impossible dans l'état d'esprit dans lequel je me trouvais actuellement. Un tas d'émotions étaient en moi, de la tristesse mais également de l'énervement, de la colère. J'étais blasée par cette aventure. Je partageais mon lit avec quelqu'un qui me détestait et je crois bien que c'était pour ça que je n'arrivais pas à dormir. Je décidais donc de me lever, en pleine nuit, et je me dirigeais vers la cuisine. J'avais un grand besoin de sucre. De manger, de bouffer, de grossir. Ce fut donc un pot de glace entre les mains que je pris place sur l'une des chaises. J'entendis soudain quelqu'un arriver et je m'apprêtais à partir lorsque je vis qu'il ne s'agissait que d'Andrea. Elle s'installa à mes côtés. « Mmh...» Réfléchissant à sa phrase, j'ajoutais. « T'as raison...c'est vraiment pathétique. » Ma main sur le front, je continuais de empiffrer. Qu'est-ce que c'était bon de se laisser aller ! Puis, à sa remarque, je souriais légèrement avant de pousser le pot vers elle. « J'pense pas que j'aurais tout mangé de toute façon. » Un deuxième sourire. C'était bien l'une des seule à qui j'avais envie d'en faire.

Les longues soirées à déprimer en finissant le pot de glace qu’il y avait dans son congélateur à regarde n’oublie jamais pour la quarantième fois, elle connaissait. Elle était peut-être même la spécialiste, n’ayant aucun problème avec la prise de poids éventuelle qui subviendrait de sa gloutonnerie. Et la télévision étant sa meilleure amie, finalement, elle adorait ce genre de soirée et même si ce soir le petit écran était absent, elle avait Shane, une amie en chair et en os. Et ce serait à elle de lui remonter le moral. Ce ne serait pas tache aisée, bien au contraire mais elle était prête à endosser le rôle. Peu importe si ça lui valait d’être traitée en paria, ou de sortir avec Shane la semaine prochaine, elle n’allait pas la laisser affronter le reste de la maison seule, ce serait renier tout le principe de l’amitié. Lui souriant à son tour, elle planta sa cuillère dans le pot pour gouter cette fameuse glace. Pas mal, bien que ce n’était pas son parfum préféré. « Tu sais quoi, je crois qu’on a vraiment l’air pathétiques là, et qu’on devrait pas. Non mais c’est vrai quoi, est ce que Jeanne d’Arc s’est laissé faire quand tout le monde croyait qu’elle était folle ? Pas du tout, elle s’est battue pour ses croyances et … Bon au final elle n’a pas très bien terminé mais au moins elle s’était battue jusqu’au bout ! Et Mulan, elle aussi elle n’a jamais abandonné, quitte à se travestir et risqué de mourir. Il y a à peu près un millions d’exemples et je peux t’en citer autant que tu veux. Il n’y a pas de raisons de dépérir comme ça d’accord ? Parce qu’on va se battre, pour rétablir la vérité, c'est-à-dire que tu n’es absolument pas une … Enfin tu vois quoi. On sera comme Batman et Robin ! Mauvais exemple peut-être. Mais disons comme Wolverine et Tornade. Enfin tu peux choisir le X Men que ut veux, je suis sympa ! »

Je riais légèrement suite au discours d'Andrea. Vraiment, c'était elle la mieux placée parmi les candidats pour remonter le moral. Elle savait y faire et elle mettait tout de suite les gens de bonne humeur. « T'es bête...! » avais-je alors lancé avant de replanter ma cuillère dans le pot. « Tu sais redonner le sourire toi. J'sais pas comment tu t'y prends, mais en tout cas tu as réussi. La comparaison avec Mulan et Jeanne d'Arc...jamais je n'y aurais pensé ! » Je lui souriais une énième fois avant de reprendre plus sérieusement. « Tu es définitivement l'amie la plus fidèle que j'ai. Ça ne doit pas être facile pour toi, d'être dans cette position...j'ai bien conscience qu'à cause de moi, tu te mets beaucoup de candidats à dos et...c'est bien la première fois que je ressens ça, je veux dire, faire passer le bonheur des autres avant moi, et...euh...tu n'es pas obligée. Je ne veux pas que tu mettes en péril ton aventure au sein du jeu à cause de moi et de mes conneries Andrea. J'dois dire que je me sens coupable. » Après un léger silence, j'ajoutais : « Mais t'entendre dire ça, qu'on va se battre, ensemble contre eux, ça me fait énormément plaisir, tu peux pas savoir à quel point. » Je lui attrapais alors la main afin de la serrer fort puis je la regardais droit dans les yeux.

Heureuse d’avoir réussi à redonner le sourire à Shane, elle s’accorda une cuillère de glace bien mérité après son discours. Elle aurait surement pu être général romain, parfaite pour motiver les troupes avant de partir au combat. Certes, elle ne serait jamais partie au combat, et en réalité elle n’aurait jamais pu accéder à ce rôle mais l’idée aurait pu être sympa. Haussant innocemment les épaules, un sourire aux lèvres, elle attendit la suite de ce qu’elle allait dire. Elle avait donc réellement réussi, ou au moins éloigné les soucis quelques secondes, ce qui était son principal objectif en soit, sachant très bien que cette simple tache ne serait pas si aisée que ça. L’entendre dire tout ça été vraiment touchant. Du moins elle avait réussi à l’atteindre et lorsqu’elle attrapa sa main pour la serrer, elle s’approcha pour la prendre carrément dans ses bras. « Allez viens là. » Elles avaient bien mérité un câlin de l’amitié. « Écoute moi bien ma petite Shane, je serai toujours là pour toi, d’accord. Je sais ce que tu as dit, et je sais que tu ne le pensais pas de la façon dont tu l’as dit. Elle t’avait attaqué et tu été en droit de répondre. D’accord ? Alors on ne s’en fait pas pour ça. On peut essayer de me tuer du regard aussi longtemps qu’il le faudra, je suis immunisée depuis très longtemps. Et c’est pas la peine de te sentir coupable, je ne le fais pas parce que je me sens obligée de le faire, mais parce que j’en ai envie. » Elle la relâcha enfin et se rassit sur sa chaise. « Si mon aventure doit prendre fin parce que je suis amie avec toi alors c’est la plus belle façon de partir que je pourrais trouver. Enfin je suis sure que je pourrais en trouver d’autre mais là tout de suite ce serait la mieux ! Riant légèrement, elle continua. Alors maintenant si on parlait plutôt des choses qui sont intéressantes, comme toi et Micah ? Qu’est ce qu’il s’est passé ?! »

Andréa me prit ensuite dans ses bras. Je la serrais très fort, heureuse d'avoir trouvé dans ce jeu une personne sur qui je pouvais compter, quoi qu'il arrive. Fermant les yeux, j'oubliais l'instant d'une seconde ce qu'il s'était passé et où j'étais. Oui, une seconde où tous mes soucis avaient disparus ; une seconde où j'étais sereine. Je la regardais ensuite dans les yeux lorsqu'elle m'adressa un petit discours. J'acquiesçais à ce qu'elle venait de dire. « Non, je ne le pensais pas, enfin du moins pas comme tout le monde l'a compris. Je...tout a été beaucoup trop vite. Les choses ont dérapé et...comme quoi : une seule petite phrase peut tout faire basculer...Je suis contente que tu aies compris ça. Au moins une personne dans la maison aura essayer de se mettre à ma place. Et...encore merci d'être là. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi ! » Je lui souriais. Puis, elle me parla de tout autre chose : Micah et moi. Ce n'était pas grand chose, comme je lui avais dit lors du prime mais je tentais de me raccrocher à sa question : au moins, et même si ce n'était pas très amusant, cela me ferait penser à autre chose. « J'étais dans le bain à remous et puis, il est venu me rejoindre. On a discuté un peu et c'est là qu'il m'a révélé avoir fait des choses avec Vadim. Quand il m'a dit ça, il avait l'air super serein mais tu penses bien que j'étais étonnée par sa révélation. Je ne me doutais pas du tout qu'il aimait les hommes. Enfin bref, je lui ai demandé de me faire un massage et de fil en aiguille on en ait venu à parler de Vadim et moi. Je ne sais pas si je te l'ai dis d'ailleurs : on était dans les toilettes la semaine dernière et il m'a embrassé. Bon, je me suis laissé faire et alors que ça allait aller plus loin, je l'ai...recalé on va dire. D'ailleurs, je pense que c'est pour ça qu'il m'en veut autant. Heu...oui donc je disais ! On a parlé de ça et après, il m'a demandé comment il pouvait être sûr que je n'allais pas faire lui faire la même chose qu'à Vadim. Du coup je l'ai embrassé. » Je lui souriais, l'air amusée par ce que je venais de raconter. Se remémorer les bons moments, c'était le meilleur moyen de se sentir mieux. Étant sur la lancée, je lui demandais : « Et toi, j'ai cru comprendre qu'il s'était passé des choses avec Zayne ?! »

Depuis le début du jeu, Andrea avait beaucoup changé, elle s’en rendait de plus en plus compte. Rechignant auparavant à accepter tous contact physique, elle en était arrivée au point où elle ressentait le besoin d’enlacer quelqu’un. C’était étrange, même pour elle mais lorsque Shane lui rendit son étreinte, cela lui paru naturel, loin d’être désagréable. Souriant tout en récupérant sa place, elle hocha la tête en entendant ce qu’elle savait déjà. La jeune femme était loin d’être méchante, cette phrase ne pouvait être destinée à être interprété comme tous l’avait fait. Mais elle la laissa s’épancher jusqu’à la fin, elle avait surement besoin de s’expliquer à quelqu’un qui l’écouterait jusqu’au bout. Au lieu de tomber encore une fois dans le mélodrame, elle préféra prendre les choses avec une touche d’humour. « Et bien tu aurais surement prit quinze kilos, la glace ça pardonne pas ! » Riant de son humour pitoyable, elle en profita pour reprendre une cuillère de glace pendant le récit épique de Shane et Micah dans le jacuzzi. Elle ne s’était pas trompé, ce truc était vraiment une sorte d’aphrodisiaque géant. Elle était tout de même étonnée du comportement de Micah, elle ne le pensait pas comme ça, à batifoler à droite à gauche alors que Shannon se rependait encore et encore en excuse. Certes, ils avaient tout deux de nombreux tords mais ils ne s’en sortiraient pas de cette façon là. Enfin, cette histoire ne la concernait en rien alors elle laissa passer. « Micah et Vadim. Si ça c’est pas le couple le plus improbable. C’est comme si toi et moi on se mettait à s’embrasser dans tous les coins de la maison. Je n’arrive toujours pas à m’ôter leur image de mon esprit par ailleurs. » Une grimace déformant ses traits, elle continua tout de même sur sa lancée. « Mais toi et Micah … T’imagines, si tu fais quelque chose avec Micah, c’est comme si tu faisais quelque chose avec Vadim, par procuration. » C’était un raisonnement quelque peu acadabrantesque mais Andrea avait toujours écouté les professeurs d’éducation sexuels, si tu couches avec ton petit copain, tu couches avec toutes ses anciennes conquêtes aussi. Le genre de choses qui refroidit immédiatement, enfin ça avait marché sur elle tout du moins, pas sur que ça touche Shane cependant. Mais très vite le sujet dévia sur ses propres problèmes sentimentaux, soit Zayne puisque Caleb n’était plus vraiment d’actualité. Rougissant quelque peu, heureusement que la lumière était éteinte, elle lui raconta la fameuse histoire. « C’était à la soirée mariage. J’étais en train de déprimer toute seule dans mon coin et il est arrivé, tel un chevalier pour sauver la demoiselle en détresse. Et … On s’est embrassé. Il m’aime bien, il me l’a dit. Je crois que je l’aime bien aussi mais … Il y a Caleb. Je ne suis pas du genre à passer de l’un à l’autre comme ça moi. Je m’en veux d’avoir fait ça à Caleb, même après ce qu’il a dit au prime. Je crois que je suis dans la merde. » Andrea ne jurait jamais mais là, la situation réclamait un mot approprié. « Je suis comme Elena Gilbert, perdue entre deux hommes parfaits. Je suis devenue une catin … » Le terme avait beau être assez fort, c’était plus ou moins ce que ressentait Andrea en ayant embrassé les deux hommes à très peu d’intervalle.

J'en avais complètement oublié pourquoi j'étais venue ici. Oui, Andrea avait su me changer les idées, et me faire rire. « Olala, t'as raison ! Vraiment, tu m'as sauvée la vie. Grâce à toi, je ne deviendrais pas un gros boudin ! » Je riais encore une fois. Je laissais retomber la pression, le stress, l'angoisse de partir, j'étais bien, heureuse. J'imitais la jeune femme lorsqu'elle fit une grimace de dégout. « Oh non, me dit pas ça Andrea ! Maintenant, dès que je vais voir Micah, je vais penser à lui et Vadim entrain de...beuurk ! » En effet, rien que d'imaginer les deux ensemble, c'était horrible. Je n'avais rien contre les homos, au contraire, plusieurs de mes amis l'étaient mais un si bel homme tel que Micah avec...ça, c'était inconcevable pour moi. Puis, j'écoutais Andrea. « C'est tellement mignon et romantique quand tu racontes ! Le beau chevalier qui vient sauver sa princesse, ah, ça fait rêver ! Si seulement quelqu'un était comme ça avec moi ! » Je lui souriais avant d'ajouter. « Non mais tu te tracasses pour rien Andrea ! Tu as fait quoi à Caleb, hein ? Franchement, si tu te sens bien avec Zayne, fonces. Même si en ce moment c'est un peu tendu entre nous, c'est un mec bien et...vous êtes mignons tous les deux. Et puis tu as vraiment l'air de l'apprécier alors...» A sa seconde remarque, j'éclatais de rire. « Tu te fous de moi ? Toi ? Une catin ? Alala ma petite Andy, si seulement tu savais ! N'importe quoi. » Je secouais la tête de droite à gauche puis je lui souris.

Andrea ou la protection des fesses de Shane, au sens propre comme au figuré. Il y avait quand même de la marge avant que la jeune femme ressemble à un boudin, si c’était réellement possible en tous les cas. La brunette était vraiment très jolie, trop pour que même avec quelques kilos en trop elle devienne laide. De toute façon, le physique importait peu à Andrea, elle savait bien que c’était parfois trompeur, après tout, un beau sourire cache souvent la pire des intentions. Ne jamais se fier aux apparences comme dirait sa mère. Enfin, elle ne lui avait jamais dit à elle mais l’avait souvent répété aux voisins de la jeune femme qui lorgnaient un peu trop sur sa silhouette avantageuse. Ses souvenirs n’étant pas spécialement agréable, elle se replongea dans la conversation qui ne l’était pas forcément plus. « Il n’y a pas de raison qu’il n’y ait que mes prunelle qui brulent ! Mon cerveau n’arrive pas à enlever ces images. C’est assez traumatisant, surtout pour moi ! » Il n’échappait à personne qu’Andrea était totalement novice à ce niveau là, et même si elle garda pour elle le fait que c’était la première fois qu’elle voyait un sexe, c’était bel et bien le cas. Même si ce n’était que par écran interposé, elle ne pourrait plus jamais voir Micah de la même façon, sur ça, elle était d’accord avec la jeune femme. Rougissant légèrement, non pas à l’idée de Micah et Vadim sur les tables mais des propos de Shane sur son histoire avec Zayne, elle répliqua rapidement. « Ça arrivera bien assez tôt, tu le mérites. » Et elle le pensait, alors qu’Andrea n’était pas certaine de mériter tant d’attention, elle. « Alors je n’arrive pas à passer outre Caleb. Je sais que nous ne sommes pas ensemble, que ce n’est pas comme si je le trompais mais … Pour moi c’est comme si. Un baiser pour moi c’est un peu comme une sorte de promesse. Un accord tacite, quelque chose nous lie. Et … Je ne veux pas le voir souffrir. Et tu m’as déjà dit ça pour Caleb et vois où j’en suis ! » Légère boutade ayant pour but de changer rapidement de sujet, une nouvelle fois. Elle ne faisait que s’épancher sur ses problèmes cette semaine et allait finir par embêter tous les candidats avec ses problèmes d’étudiante éprise. « Dans mon échelle de fille honorable j’en suis à catin là. Promotion dont je me serai bien passé à vrai dire. Mais bon. Je n’imagine même pas ce que ma mère dirait. » En réalité si, elle voyait très bien qui elle choisirait si vraiment c’était indispensable. Et elle avait ce genre de relation fusionnelle qui impliquait que sa mère apprécie son petit ami. « Tu viendras dans ma matinale ? Quand j’aurai repris mon travail tout ça, je pourrai t’inviter ? » Façon implicite de lui demander de garder contact plus tard.

"Tu le mérites", une phrase que j'avais très peu de fois entendu à mon égard. En effet, rares étaient les personnes qui pensaient que je méritais quelque chose, en ce qui concernait mon entourage extérieur. J'étais alors vraiment heureuse de l'entendre de la bouche d'Andrea, preuve qu'elle m'appréciait beaucoup et que notre amitié était sincère, vraie. Je lui souriais encore une fois, puis je plantais ma cuillère dans le pot de glace. « Merci. » Je posais ma main sur la sienne. « En parlant de baiser et tout ça, je dois te dire quelque chose Andrea. Je sais que Caleb compte beaucoup pour toi et malgré tout ce que je peux te dire sur lui, enfin plutôt tout ce que je peux te dire en faveur de Zayne, je ne le pense pas vraiment tu sais. Je pense sincèrement que Caleb et toi vous êtes faits l'un pour l'autre mais....je ne sais pas vraiment comment te dire ça, jusque là je me suis toujours mentie à moi-même. J'ai toujours été jalouse de votre relation. De ce lien qui vous unissait tous les deux. Tu vois, après ce qu'il s'est passé dans la piscine la première semaine, j'aurais pensé que Caleb serait plus proche de moi que de n'importe quelle fille ici et j'ai vite découvert que ce n'était pas le cas. Toute ma vie, j'ai eu les garçons que je voulais, je n'ai pas l'habitude de me prendre un râteau, même si là je ne m'en suis pas vraiment pris un. Si ça avait été quelqu'un d'autre, quelqu'un autre que toi, je me serais surement "battue". J'aurais surement tout fait pour qu'il ne pense qu'à moi et qu'il me choisisse. Mais je t'aime beaucoup et j'ai préféré mettre mes sentiments de côtés car je voyais bien que vous étiez faits l'un pour l'autre. Mais après le prime, lorsque j'ai parlé avec Caleb, après tout ce qu'il s'était passé, je n'ai pas résisté et je l'ai embrassé. Et si tu veux toujours de moi dans ta matinale, ce serait avec plaisir. » Je lui souriais timidement. Après tout ce qu'elle venait de me dire sur Caleb, sur ses sentiments, je me devais de lui avouer la vérité. Un baiser, ce n'était rien, mais je savais que pour elle ça comptait beaucoup et j'espérais donc qu'elle ne m'en veuille pas.