« Parce que quand je suis arrivée c’était du bouche à bouche que tu lui faisais à Lylou peut-être ? » Je lui aurais bien rétorqué que c’était elle qui s’était jeté sur moi, mais à quoi bon ? Après tout je ne l’avais clairement pas repoussé non plus. De toute manière on n’allait pas tergiverser deux cent ans sur qui avait commencé quoi. S’en devenait ridicule là, à croire que nous avions tous deux agis par jalousie. Même si pour ma part c’était plus histoire de tout oublier l’instant d’une soirée, je ne m’étais pas dis, tiens si j’allais coucher avec Lylou, histoire de la blesser. Andréa savait ce que c’était de se sentir misérable. Sur ce point là on était d’accord. En entrant dans ce jeu, je m’étais fixé des limites. Pas de sexe sous l’œil des caméras. Je l’avais même promis à ma mère. Et là…non seulement j’avais failli à ma parole, mais en plus avec une fille de 18 ans. Je n’osais même pas imaginer ce qu’elle devait penser de moi. Et que dire de mes sœurs… La plus jeune avait 21 ans, déjà trois ans de plus que Lylou. Vous vous rendez compte que mon neveu avait moins de différence d’âge avec Lylou que moi avec elle ? J’étais censé être le plus mature, le plus responsable. Tu parles.

Pour en revenir à Andréa, elle déclara avoir pensé à moi aussi, toute la semaine. Ça ne m’avait pas paru très flagrant. Même si dans le fond je ne doutais pas de ses propos, je ne pus m’empêcher de rétorquer. « Tellement désolée que t’as passé toute la semaine avec Caleb… » Bon sang, tout aurait été beaucoup plus simple si ce type s’était fait éliminé du jeu il y a trois semaines vous ne trouvez pas ? Mais non il avait fallu qu’il soit sauvé à chaque fois…Pire qu’un parasite.« J’aimerai que ce ne soit pas mon cas. J’aimerai pouvoir vivre le parfait amour avec Caleb mais je ne peux même pas parce que je suis amoureuse de toi aussi. » Sympa comme déclaration non ? En fait j’étais tout simplement une épine dans son pied, qui n’arrivait pas à partir. La personne qui l’empêchait d’être heureuse. Elle se rapprocha alors de moi, déclarant être profondément désolée. Comme si ça allait changer quoi que ce soit. « Et moi je suis désolé d’être un fardeau pour toi. De t’empêcher de vivre ta belle histoire d’amour à l’eau de rose avec Caleb. Mais ne t’en fais pas, si ce n’est pas la semaine prochaine, dans quelques semaines tu seras débarrassé de moi. Tu pourras aller vivre dans un trou paumé des Etats Unis avec ton pseudo prince charmant et m’oublier. » Parce que c’est comme ça que ça allait se finir non ? Ce qui était assez risible dans l’histoire, c’est qu’au final, seul Caleb avait ce qu’il voulait. « Tu as conscience que dans l’histoire, il n’a pensé qu’à lui ? Il savait pertinemment à quel point c’était important pour toi, que tu n’étais pas dans ton état normal et que tu t’en voudrais surement après coup, et pourtant ça ne l’a pas gêné. C’est ça ta définition du prince charmant ? » Vous ne m’enlèverez pas l’idée qu’il avait profité d’elle. J’avais peut être des défauts, mais je savais que moi je ne serais jamais allé aussi loin, pas comme ça. Ou en tout cas, pas moi la version sobre, ce que lui était clairement au moment des faits. Lors de la scène du jacuzzi, n’avais je pas interrompu nos baisers, pour être sur que c’est ce qu’elle désirait ? Au risque de me faire jeter – ce qui s’était passé d’ailleurs.

Oui je faisais preuve de mauvaise foi et alors ? Excusez moi d'avoir en travers de la gorge leur rapprochement ! Peut être bien qu'ils n'avaient passé la semaine collés ensemble, mais leur petit duo la veille au prime c'était quoi ? On aurait presque dit un vrai petit couple, et le Caleb qui venait au secours de sa demoiselle en détresse, prenant sa défense envers et contre tous. Ha il avait le beau rôle. Et oui j'avais mal prit ses paroles. Normal quant on vous balancer qu'on aurait préféré de ne pas être amoureux de vous, que c'était plus un fardeau qu'autre chose. Apparemment j'avais mal interprété ses propos et elle s'empressa de s'excuser. Quelque part ses paroles me faisaient plaisir, de savoir qu'elle ne souhaitait pas mon départ, ni m'oublier.  « Pour Lylou tu n'as plus d'inquiétudes à avoir, de toute manière elle ne me parle plus... » Chose qui devrait surement lui faire plaisir tiens.  « Mais qu'est ce que je devrais faire ? Rester éloigné de toutes les autres filles, rien que pour ne pas te peiner, pendant que moi je te regarde roucouler avec Caleb ? » Non pas que j'avais envie de sauter sur qui que ce soit, mais elle semblait dire que ça la blessait de me voir avec une autre, quand elle ne se gênait pas pour me l'infliger. Je roulai alors des yeux lorsqu'elle décida de jouer la contre attaque à mes accusations envers l'américain.  « Le roi des bouffons plutôt. » Minute auto-dénigrement avant de rajouter.  « Mais dis ce que tu veux, en attendant tu sais dans le fond que j'ai raison, même si tu ne l'avoueras jamais ! » Probablement qu'elle devait essayer de lui trouver milles excuses, mais au final il n'en avait point. D'ailleurs la connaissant, elle devait sans doute rejeter l'entière faute sur elle même.  « Le pire dans tout ça, c'est qu'il ne semble pas le regretter le moins du monde » Bah non pourquoi le ferait il ? Il avait couché avec la femme qu'il aimait, alors où était le problème ? Il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Franchement même en lui trouvant une excuse, genre je ne sais pas, c'est un homme, faible, qui n'a pas su résister à une belle femme...Au moins à tête reposée qu'il se rende compte du parfait connard qu'il a été non ? Ou alors s'il avait une once de regret sur la manière, il le cachait vraiment très très bien. Et dire que c'était ce type qu'elle me préférait. Il y avait de quoi avoir les nerfs.  « Tu...tu es en couple avec lui ? » Je voulais savoir à quoi m'attendre. Si j'allais devoir ronger mon frein et supporter en silence la vision des deux tourtereaux.