Une chose était certaine, Shannon n'allait plus l'agacer sur cette histoire d'hormones. Ca ne servait à rien. Et à bien y penser, c'était de sa faute si elle ressentait encore une once de sentiments pour lui. Comment peut-on oublier une personne qu'on a aimé pendant des années quand on le voit tous les jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. D'ailleurs, comment il a fait lui pour l'oublier directement? Elle préférait garder ses impressions pour elle afin de ne pas envenimer les choses. « Exactement. Je pourrais me confier à lui, il m'aidera parfaitement à contrôler tout ses changements. Il est le meilleur dans ce domaine. » Au moins, il serait rassuré. Shannon ne risquait pas d'avoir de mauvaises surprises et c'est une information à connaître. « C'est tout ce dont je souhaite. Le bonheur du bébé passe avant tout. » Elle avait certainement une bonne hygiène de vie, une bonne alimentation, elle ne pouvait s'empêcher de penser à l'éventualité que sa grossesse ait des complications. Il semblait normal, pour elle, qu'elle s'inquiète ainsi pour son bébé. Lorsqu'il l'avait pris dans ses bras, Shannon se sentait bizarre. Elle n'avait plus cette habitude d'aller dans ses bras mais elle avait besoin de soutien et certainement que ses larmes eurent le don montrer ce dont elle avait besoin. Elle relevait la tête, le regardant avant de reposer sa tête contre son épaule. « Non, non... Tu... Tu peux. Je ne te rejetterai pas. Pas du tout. » Shannon souriait. Elle avait séché ses larmes alors que sa main était toujours posé sur le coté de son ventre. « Moi aussi. Ce sera la preuve qu'il se porte bien et qu'il manifeste sa joie d'être présent. » Elle prenait une petite inspiration puis expirait. Elle se retirait doucement de son étreinte, s'adossant correctement contre le dossier du siège. Elle regardait Micah un léger instant. « Je comptais retourner en Italie, à Venise. Il faut que j'informe mes parents, ma famille, sur cette grossesse et passer un peu de temps en leur compagnie. J'ai besoin d'eux. Et puis, je retournerai à Tempe. Beaucoup de choses m'y attend là-bas. » Elle avait des obligations et sincèrement, elle ne voulait pas les oublier. Ses patients, les enfants malades qui l'attendaient... C'était trop important pour elle pour les oublier. Elle gardait à l'esprit qu'elle devrait modérer son travail et ses visites pour le bien-être du bébé.

« D'accord, oui, c'est lui le professionnel après tout. » Me contentais-je de dire au sujet de son ami. Je n'avais plus envie de penser à quoi que ce soit d'autre, ses sentiments pour moi, j'avais du mal à les appréhender; je ne savais pas comment les contrer et il était évident que les choses n'allaient pas en s'arrangeant. Néanmoins je me sentais mal à l'aise, d'autant que dans mon esprit tout était clair, j'étais amoureux de Vadim et ni cette proximité, ni cette grossesse allaient changer quoi que ce soit. « Au moins, on est d'accord à ce propos. » Alors qu'elle annoncer ne souhaiter que le bonheur du bébé, je le souhaitais par dessus tout également. Il ne devait pas compatir de la mauvaise ambiance, ni des soucis qui nous liaient, c'était certain. Ainsi lorsqu'il viendra au monde, nous devrons mettre de l'eau dans notre vin et faire en sorte qu'il grandisse dans une ambiance saine, rien de plus. Je répondis au sourire de la jeune femme alors qu'elle m'annonçait que l'étreinte ne la gênait guère, tant mieux, puisqu'il n'y avait rien de malsain là dedans, qu'on se le dise. « Je pense que ce moment arrivera plus tôt qu'on ne le pense. » Oui il était certain que tout allait passer à une vitesse folle, il grandirait vite, Shannon grossirait à vue d'oeil et sans qu'on ait le temps de dire ouf, il sera là. Je ne pus m'empêcher de la regarder sceptique alors qu'elle annonçait vouloir passer un temps en Italie. « Je comprends que tu veuilles voir ta famille, mais tu penses que c'est raisonnable de voyager autant dans ton état. Dublin - Venise, et ensuite Venise-Phoenix, c'est beaucoup d'heures de vols en peu de temps. » Je n'essayais pas de l'interdire de faire quoi que ce soit, je pensais juste que le retour aux Etats-Unis, serait assez fatiguant pour rajouter une escale en Italie. Même pour une personne en bonne santé, il fallait plusieurs jours pour se remettre du décalage horaire. Elle en souffrirait sûrement plus maintenant. J'en étais certain.

Le temps qu'elle passait avec Micah l'a faisait réfléchir. Plus rien les liait et elle souhaitait pouvoir déverser la rage qu'elle contenait et qu'elle n'a pas pu faire évacuer. Maintenant qu'elle était enceinte, elle devait supporter sa présence quoiqu'il en coûte. Dans tout les cas, elle n'allait plus se raccrocher au peu d'amour qu'elle avait à son égard. Elle allait refaire sa vie, elle en était décidée. Elle ne voulait plus laisser son coeur refermée sur un amour perdu. Il était tant d'avancer. Une chose était encore plus certaine, elle ne souhaiterait absolument pas avoir la présence de Vadim lorsque le bébé sera venu au monde. C'était peut-être dure mais la situation était déjà difficile pour qu'en plus elle soit obligée d'endurer sa présence. Tellement de choses changeaient en si peu de temps. Shannon n'arrivait pas à le croire. C'était inouie. Par moment, non, même fréquemment, elle discutait avec son petit ventre. Le lien était tellement fort qu'elle ne pouvait s'en empêcher. Le faire écouter de la musique douce, chanter pour lui, l'épanouir au mieux. La jeune future maman ne disait rien de plus jusqu'au moment où elle venait à répondre à la question de Micah. Sa réaction était raisonnable mais elle avait le dernier mot. « N'essaye pas de m'interdire des choses que je veux faire. Après l'émission, je vais rester sur Dublin. Je vais aller dans un hôpital et consulter un spécialiste et avoir son idée sur la question. Ensuite, je discuterai, par téléphone, avec Frédéric et connaître aussi son avis. A partir de là, je procéderai. Il ne risque d'avoir aucun danger. Je ne suis pas enceinte de trois, quatre mois. Je sais qu'il peut comporter des risques. C'est pour ça que je resterai à Dublin le temps nécessaire pour connaître s'il y a un danger. Au pire des cas, je retournerai à Tempe et j'inviterai ma famille à m'y rejoindre. J'espère avoir été clair à ce sujet. » Tout de même, voyager en étant enceinte comportait des risques uniquement si elle subissait des complications ou si elle était enceinte de jumeaux. A ce propos, elle rajoutait. « Maintenant que j'y pense, je vais rester sur Dublin pendant plusieurs semaines. J'aurai ma première échographie et avoir la première image de notre bébé. » Une larme coulait au long de sa joue en parlant de cette image. « Si je suis enceinte de jumeaux, je serais obligée de rester ici... » Faire un voyage en étant enceinte de jumeaux était fortement déconseillé. Elle resterait ici pour le bien-être du bébé.

A mesure que je l'écoutais m'énoncer ses conditions, j'avais envie de hurler tant elle était exaspérante. Je ne supportais pas qu'elle m'évince à ce point, non, pourtant c'est ce qu'elle faisait. Elle décidait de tout, si que je fus surpris d'apprendre qu'elle désirait rester sur Dublin. Alors que ce que j'avais dit, c'était juste un avis, un conseil tout au plus, mais non, elle ne voulait pas entendre ce que je disais, tout ce qu'il comptait c'était qu'elle prenait les disions, toutes les décisions. « Pardonne moi, que je suis stupide. J'avais oublié que c'était TON bébé. Que tu l'avais conçue toute seule et que par conséquent ça te donnait le droit de décider ce qui était le mieux pour cet enfant. Tu t'entends putain ? Tu vas rester ici vraiment ? Tu t'en moques de mon avis alors ? Tu viens de balayer tout, d'une seule parole. T'es égoïste, tu ne penses qu'à toi, tu me désespères Shannon ! Que tu le veuilles ou non j'ai autant de droit sur ce bébé que toi. Et si tu veux jouer à ça crois moi que tu risques de t'en mordre les doigts... » Je me levais d'un coup prêt à quitter la pièce, avant de finalement de me retourner vers elle, le regard noir. « Arrête un peu de te la jouer martyr tu veux, t'es à peine enceinte d'un mois, t'en rajoute et tu le sais, et tout ça pour quoi ? Parce que t'as pas ce que tu veux ! T'es pathétique, t'es vraiment pathétique Shannon ! » Furieux, j'en avais marre d'être à sa botte, marre de tout devoir supporter et ne rien ajouter sous prétexte qu'elle porte notre enfant.

Sincèrement, Shannon ne s'était pas rendue compte. Elle pensait qu'elle s'était bien exprimée et que le fait qu'elle reste un peu de temps à Dublin aurait été la meilleure chose à faire avant de pouvoir entamer un voyage. « Hé, attends, je pensais que je m'étais bien exprimée. Non, ce que je veux dire, je vais rester ici afin de me renseigner et savoir si voyager en avion n'est pas un risque, c'est tout. Je suis consciente que tu as ton mot à dire. Je n'ai jamais dis que je resterai toute ma vie ici. Ce n'était qu'une supposition rien d'autres. Je t'interdis de dire que je suis égoiste. Si c'était vraiment le cas, je t'aurai interdit d'être présent pendant et après la grossesse. Si tu le veux, je vais le faire et là, ce sera à toi de t'en mordre les doigts. » Elle n'arrivait pas à le croire. Elle ne niait pas qu'elle avait tout autant son mot à dire que lui puisqu'elle porte le bébé et qu'elle sait ce dont il aura besoin. Elle n'avait vraiment pas envie de jouer à un quelconque jeu et ce n'était pas son genre. « Je pense au pire. J'ai peur et je prends toutes les précautions possibles pour qu'il ne puisse rien arriver à NOTRE bébé. » Ensuite, elle se levait, faisant pleinement face au jeune homme. Il allait trop loin et elle se retenait pour ne pas le frapper et la violence, elle ne supportait pas. « Tu te fous de moi? Nous ne sommes pas ensembles. J'en ai envie, c'est vrai. J'oublie et je referai ma vie, c'est certain. Mais n'ose pas me dire que c'est pour ça. Si ça aurait été le cas, je t'aurai tout interdit. Absolument tout. » Shannon reprenait sa respiration. Jamais, elle aurait pensé qu'elle s'énerverait. Elle était pleinement consciente et elle l'a toujours dit, un père est important et il fallait qu'il soit présent. Elle regardait ailleurs en soupirant. « Nous pouvons encore discuter pour l'avenir du bébé et tout ce que tu veux. Mais si c'est pour parler d'autre chose, tu m'oublies. »

Elle se moquait du monde, ses mots avaient été si dur, elle avait été si catégorique que je n'avais pas pu penser autre chose qu'à un avertissement de sa part. Qu'elle essaye de se justifier n'allait rien changer, elle l'avait dit, c'était beaucoup trop tard. « Que tu t'étais bien exprimé ? Quand tu dis espérer avoir été clair, oui bien sûr, que tu ne décides pas à ma place non ça crève les yeux. Si ça avait été le cas, tu n'aurais pas émis l'éventualité de rester ici, et de faire ta putain d'écho ici, c'est au bout de trois mois, trois mois bordel, me prends pas pour un con sous prétexte que tu as fait les études de médecine et moi non. J'suis pas ignorant pour autant. Parce que tu crois que si tu décides de m'interdire d'être là, je vais rester tranquillement dans mon coin ? Tu rêves, je te l'ai dit, j'ai autant de droit que toi ! Et si tu m'en empêches, je compte bien les faire valoir. » Ce n'était sûrement pas la meilleure solution, néanmoins s'il le fallait j'étais prêt à tout pour voir mon bébé; je ne la laisserais jamais me priver de lui, jamais, il fallait qu'elle le comprenne. « Tu te montes la tête, tu te créés des craintes qui n'ont pas lieu d'être, pire encore, tu stresses le bébé pour rien. Si tu arrêtais de te prendre la tête une bonne fois pour toute, tu verrais que les choses se passent pour le mieux. » Je comprenais qu'elle ait peur, c'était nouveau, je le concevais, moi aussi, je m’inquiétais mais il ne fallait pas en faire un drame, ce n'était pas la première femme à être enceinte. Elle se levait se plaçant devant moi. « Arrête un peu tu veux ! Ne me dis pas que tu n'y a pas pensé une seule fois... Arrête te me donner cet argument, je te dis que tu ne peux croire ce que tu veux, tu n'as pas les moyens de m'interdire quoi que ce soit, c'est stupide, alors n'en rajoute pas s'il te plait. J'en ai marre, j'en ai plus que marre de tout ça. » Je soupirais, j'étais plus qu'agacé, elle avait réussi à m'énerver à un tel point que je ne parvenais plus à me calmer. Cette histoire s'annonçait très mal, le bébé n'était pas encore né pourtant nous ne parvenions plus à nous entendre. « De quoi tu veux parler ? Je suis sûr que tu as déjà une idée bien précise du prénom, de tout, tu vas aussi venir chez moi pour décider des meubles que je vais devoir acheter ? De savoir qu'elle nom il portera, j'imagine que je peux pas espérer qu'il porte le mien, non ce serait impensable. Et puis son parrain et sa marraine, ce sera qui ? Je t'écoute, j'essayerais de ne pas trop protester, mais je te promets rien évidemment. »

« Tout ça est parti d'un quiproquo. J'ai dit l'ensemble de ce que j'ai dis parce que je me suis focalisée sur l'avion et sur l'éventualité qu'il fasse que je reste pour le bébé. C'est tout. Ce n'est pas ma faute si j'ai eu du mal à dire correctement les choses. » Elle soupirait passant ses mains sur son front. « Est-ce que je t'ai dit, quand tu l'as su, quelques minutes plus tôt, que j'allais te priver de le voir et d'être là pour lui non. Là, je l'ai dis parce que tu m'as poussé à bout. Tu réagis ainsi parce que je me suis gourée pour la bonne et simple raison que je pensais au voyage que je ferai en avion. Je ne vais pas passer ma vie ici. Il en est hors de question. Beaucoup de choses m'attendent à l'extérieur. Ce n'était qu'une éventualité, qu'une seule. » On dirait qu'elle parlait chinois mais il est clair qu'élever la voix n'allait pas arranger les choses. « Je me monte la tête. Mais oui. Les femmes enceintes ont des craintes, des peurs. Elles les expriment et je le fais. Quel est le mal? Autant les sortir pour ne pas que le bébé souffre. Si tu ne supportes pas les craintes que je peux avoir, c'est ton problème. » Elle allait arrêter les frais là. La seule chose qu'elle souhaitait était la santé de leur bébé. Ça commençait par l'obséder, c'est vrai. « J'EN AI MARRE. Je ne veux plus penser à toi. Je ne veux plus t'aimer. Tu m'as fait souffrir et je ne vais pas rester dans cette souffrance. Et, s'il te plait, arrête. Je veux t'oublier pour de bon et reprendre ma vie en main. Tu l'as fais. Je vais le faire. Tu auras tout les droits sur le bébé. Sois là pour lui. Je le veux, et tu le veux aussi. Arrêtons les frais. » Elle reprenait son calme et finit, terminé, elle ne va plus s'énerver. Son bébé est le plus important à ses yeux. Shannon levait les yeux au ciel, croisant ses bras. Elle le laissait parler et délirer. « A ton plus grand désarroi, je n'y ai absolument pas pensé. J'ai eu dans l'idée de discuter avec le père du bébé le moment le plus opportun. Mais bon, tu penses tout savoir, tout connaître. » Elle avait repris son calme total et elle le laisserait s'énerver tout seul.

« Non c'est de la mienne forcément... » Avais-je répondu plus calmement, plus pour moi même que pour elle puisque j'avais baissé les yeux. Une fois encore, elle se justifiait, une fois encore, j'avais l'impression d'être le seul fautif, comme si le simple fait de s'être mal exprimé était uniquement de ma faute. Evidemment, de toute évidence, elle était enceinte, et elle n'y était pour rien. Ce genre d'excuses n'allaient clairement pas passer continuellement, je voulais bien être gentil, mais dans la limite du raisonnable. Je l'écoutais avec attention, sans pour autant réagir, néanmoins j'enregistrais chaque mot au cas où elle me dirait le contraire lors de nos prochaines confrontation, jusqu'à ce qu'elle me parle de ses craintes. « Oh non tu te trompes mais alors énormément. Je conçois que tu ai des craintes, je conçois que tu ai peur et que tu les exprimes; mais bordel arrête d'exagérer comme tu le fais. T'as encore huit mois pour te plaindre, tu te plains pas là, t'es obsédée et à la limite de l'hystérie parfois. Putain mais à ce rythme là, on va être obligé de te foutre sous antidépresseur avant la fin de ta grossesse, tu vas le rendre dingue cet enfant à force de flipper comme tu le fais. J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer, t'es pas la première femme à devoir mettre un enfant au monde, et tu ne seras sûrement pas la dernière, alors calme toi une bonne fois pour toute, tu verras tu rendras service à tout le monde. » J'étais dur, j'en étais conscient, néanmoins ses sautes d'humeurs et ses craintes avaient bon dos, ce n'était sûrement pas une raison pour être peur à en point de dire n'importe quoi. Je soupirais sans cesse, elle m'exaspérait à un point. Peut être que ma patience me faisait défaut à cause de notre situation, je n'en avais aucune idée, néanmoins, c'était plus fort que moi. Je ne supportais plus rien, ceci dit, mon ton se voulait parfaitement calme et détaché, trop détaché peut être. « Attends un peu là, t'as oublié la manière dont tu t'es comporté avec moi il y a quelque temps ? Non parce que je pense que tu as rapidement occulté la souffrance que tu m'as provoqué, j'ai mis un an, une putain d'année à m'en remettre, alors arrête de rabâcher tout le temps la même chose, PUTAIN ! » Dernier éclat de voix, ceci dit, je me demandais par quel moyen elle allait parvenir à m'oublier, comme elle le disait étant donné qu'on allait devoir se côtoyer pendant un long moment. Je lui souhaitais du courage, d'autant que je ne pouvais pas dire que la blessure soit complètement refermé de mon côté, même ma vengeance, n'avait pas eu l'effet escompté. « Oh Oh tu comptais en parler avec le père du bébé ! Ça te fait chier à ce point là de prononcer mon prénom ? D'accord, très bien, parlons-en de ces choses. »

Shannon le laissait parler. Elle s'était calmée et l'était plus que jamais. Elle avait mis de coté toute la colère qu'elle avait en ce moment précis justement en pensant à leur bébé. Evidemment, Micah n'avait pas l'air de vouloir voir qu'elle n'était plus en colère et qu'elle avait reprit un calme en ayant pris une respiration normale. C'est pour cette raison qu'elle avait soufflé plusieurs fois pour retrouver un calme comme il se devait. « Je te rectifie. J'ai bien calculé depuis notre petit séjour à la salle de bains. Je vais bientôt débuter mon deuxième mois de grossesse mais ça n'excuse pas tout. Pour moi, il est naturel que je te parle de ce que je ressens. J'ignore si tu vois bien mais je suis parfaitement calme. Je ne suis pas énervée et pourtant je le devrais. » Elle avait réussi à se calmer et il n'allait pas faire en sorte de faire ressortir sa colère. Il en était hors de question. Elle ne mettait rien derrière les hormones. Là, ses hormones n'étaient pas en action et s'ils étaient présents, un tremblement de terre aurait éclaté... Shannon levait les yeux au ciel. « Non, je n'ai rien oublié. Justement, j'y repense toujours. Tu sais très bien mon avis et mes sentiments à ce sujet. Je ne me répéterais pas. Je mets ça de coté pour que notre enfant ne subisse rien. » Parlant calmement, elle hésitait mais elle s'avançait près de lui, prenant délicatement ses mains. Il pouvait s'en détacher, elle s'en fichait mais elle estimait qu'elle devait être présente pour lui, malgré leur situation désastreuse. « Déjà, évite ce genre de vocabulaire. Ca ne m'a jamais plu et il ne faut pas que notre bébé puisse prononcer le jour de sa naissance une injure au lieu de crier.» Une petite note d'humour pour détendre l'atmosphère. « Puis, notre relation n'a pas du tout été rose entre nous depuis tout ce qui s'est passé. Tu sais très bien que le mal est toujours présent et que j'aimerais retourner en arrière et me marier avec toi. Mais, à présent, ce n'est plus quelque chose à visualiser. Tu es avec Vadim à présent. Il faut... il faut qu'on essaye de résoudre nos différents. A deux, on peut y arriver. » Elle agissait en tant qu'amie. Difficile à dire d'ailleurs. Elle a toujours été angélique, généreuse et vraiment elle ne veut plus tout le temps se disputer avec lui quand ils sont dans la pièce. « Bon, j'aurai du mal à t'oublier, c'est certain mais j'y arriverai... » Dernière phrase qu'elle prononçait à ce sujet. « Je t'en prie Micah. » Elle se réinstallait à sa place initiale, prenant le test de grossesse en main. « Je suis apte à ce que le bébé porte ton nom de famille. Ca peut paraître étrange puisqu'on est pas marié mais il doit avoir et savoir que son papa est et sera toujours à ses cotés. Et puis, j'ai toujours aimé ton nom de famille... »

« Ne joue pas sur les mots, un mois ou deux, ça change rien au fait que tu exagères... Ouais ouais t'es calme, j'ai saisis, on passe à autre chose ? » Je soupirais déjà, s'il y avait bien une chose que je ne souhaitais pas faire, c'était me mettre à hurler à cause d'elle, une nouvelle fois. Non j'étais décidé à garder mon calme, du moins j'allais tout faire pour, je ne pouvais pas parier cher de mon impulsivité. Je demeurais silencieux alors qu'elle annonçait ne pas avoir oublié tout ce qu'elle m'avait fait endurer. A vrai dire, quoi qu'elle dise, je m'en moquait, ça ne changeait rien. Non plus rien n'allait changer. Elle attrapa mes mains, je sursautais d'ailleurs, particulièrement surpris par ce geste qui contrastait avec ses paroles précédentes. Néanmoins, je ne la repoussais pas, préférant me focaliser sur ses paroles, qui me laissèrent perplexe. « Ouais, je sais je vais faire attention, prend moi pour un con ... » Je me mordillais la lèvre désolé, avant de reprendre. « Oh merde, euh putain. Ah merde ! Désolé. » Je grimaçais, arrêter de jurer, allait se révéler plus compliqué que tout le reste, néanmoins, je ferais de mon mieux pour faire un effort. « D'accord, je vais faire un effort pour modérer mes propos, je te donne ma parole. » Elle devait savoir que le simple fait de donner ma parole, signifiait beaucoup pour moi, c'était le genre de chose que m'avait inculqué l'armée et je mettais un point d'honneur à le respecter. « En parlant de Vadim, j'ignore comment va évoluer notre relation, ni même comment il va réagir en apprenant que tu es enceinte. Seulement, si ça continue, et s'il le souhaite, il fera partie de ma vie donc de la vie du bébé, et quoi que tu dises ça ne changera rien ». Je plantais mon regard dans le sien, j'avais essayé d'utiliser tout le tact dont j'étais capable afin de ne pas l'énerver une fois encore. Même si j'étais sûr qu'elle n'allait pas supporter cet aveux de ma part. Je la libérais ainsi, l'observant s'installer à nouveau, avant de finalement reprendre ma place à mon tour. « Je te remercie, mais honnêtement, je pense qu'on devrait associer nos deux noms. Ce serait plus logique, et plus en adéquation avec ce que va être sa vie. Ce serait une sorte de symbole tu vois. Je ne dis pas que je ne serais pas honoré qu'il porte mon nom, c'est simplement une idée. »