Encore une journée qui se passait dans le Nid, comme toujours, il n'y avait rien à faire. Je traînais dans les couloirs et les pièces de l'Hotel, à la recherche de quelque chose d'intéressant à faire. Je passais devant la porte de la bibliothèque, autant aller lire un livre, ça passerait le temps. Je posais ma main sur la poignée, essayant d'ouvrir. Bizarrement, quelque chose bloqué la porte. Après quelques secondes de réflexion, je forçais un peu plus, finissant par par entrouvrir cette porte qui me résistait. Je me glissais tant bien que mal à l'intérieur de la pièce, voyant Hivana, adossait contre la porte, un livre à la main. « Je ne te dérange pas ? » demandais-je, hésitant à entrer et à déranger la jeune femme. Ça devenait une habitude ces derniers temps de déranger la brune dans ses moments de solitude. Je devais le sentir. La jeune femme semblait perdu dans ses pensées, les yeux dans le vide, ne lisant même pas son bouquin. « A quoi penses-tu ma belle ? » questionnais-je Hivana, presque inquiet pour la jeune femme, j'avais entendu Vadim prévenir Micah qu'elle était pas bien lors du prime. Ne sachant pas ce qu'elle avait et si ça allait mieux, je prenais ainsi des nouvelles, les espérant rassurantes.

Lire, c'était devenu l'un de mes passe-temps favoris depuis que j'avais intégré le nid d'amour. Je m'étonnais à retrouver le goût de la lecture, à aimer feuilleter des bouquins que d'autres trouveraient trop gros, à visualiser ce que je voyais, à dévorer un bon livre en une journée juste parce-que j'étais entraînée. Enfin, la lecture était, depuis mon retour en Irlande, quelque chose que j'adorais vraiment faire. Aujourd'hui encore j'étais enfermée dans cette grande pièce, à scruter les étagères une à une en cherchant LE livre qui me taperait dans l'oeil. J'en attrapais un au hasard, tombant sur l'un des romans de J.K. Rowling, Harry Potter et la chambre des secrets, je crois bien dire en déclarant qu'il s'agit du deuxième.. dans tous les cas. Je m'asseyais par terre, commençant à dévorer l'ouvrage comme je l'avais fait avec d'autres livres depuis le début de l'aventure.. pourtant, cette fois, j'étais tellement rongée par mes pensées que s'en était terriblement insupportable. La porte se poussa, laissant entre Caleb auquel j'offrais un énorme sourire. Caleb, je l'appréciais de plus en plus, il était vraiment chouette, un chic type. « Jamais, je suis même plutôt contente de te voir. » lâchais-je, sincère. Je lui fis signe de venir s'installer près de moi, bon, le sol n'était pas a chose la plus confortable pour s'asseoir, mais c'était tout ce que je pouvais lui proposer pour l'instant. Il me questionna rapidement, me demandant à quoi je pensais. « A Vadim.. » Je fermais mon livre, ne le quittant plus des yeux avant d'enchaîner. « Et aussi au prime de jeudi.. en fait ma tête est bourrée de questions auxquelles je ne trouve aucunes réponses, et ça me bouffe, mais je fais avec.. » Je posais le livre au sol, levant mes yeux vers Caleb en esquissant un faible sourire.

Maintenant que j'avais réussi à ouvrir la porte de la bibliothèque, je ne comptais pas partir. Même si je l'avais dérangé. Elle semblait vraiment ailleurs. J'avais attendu quelques secondes avant d'entamer la conversation. Son sourire et sa réponse me réconforter dans l'idée qu'elle était contente de me voir. « Je dois t'avouer que je suis heureux de te voir moi aussi. » répondais-je, lui retournant son sourire. Notre relation évolué de mieux en mieux, nous nous entendions vraiment bien. Et j'aimais particulièrement passer du temps avec la brune. Elle me faisait signe de m'asseoir près d'elle, ce que je faisait sur le champ, en profitant pour déposer un baiser sur la joue de la jeune femme. J'avais deviné assez vite qu'elle était pensive. « Vadim ? Pourquoi Vadim ? » enchaînais-je, un peu surpris. Je savais qu'il s'entendais vraiment bien, mais je ne comprenais pas pourquoi elle pensait à lui. Puis elle m'avouait avoir la tête remplie de questions. « Tu n'es pas toute seule. Je sais qu'on ne se connait pas beaucoup, si tu as besoin, je suis là, ok ? » ajoutais-je, prenant la jeune femme dans mes bras après qu'elle ait posé son livre à terre. Je n'aimais pas la voir comme ça, ça me faisait mal au coeur. Et pour une fois, c'était à moi d'être à son écoute. J'espérais pouvoir l'aider à trouver certaines réponses si elle se confiait à moi. Je déposais un tendre baiser sur son front, pour la rassurer et lui prouver que je serais là pour elle.

Il est vrai que ça se passait vraiment de mieux en mieux entre Caleb et moi. Il était probablement l'une des personnes de cette aventure que j'appréciais le plus, et j'étais d'ailleurs étonnée du nombre de personne avec lesquelles je m'étais accordée le temps de cette émission. J'attendais qu'il se pose à côté de moi pour lui expliquer pourquoi je pensais au Russe, pourquoi je n'arrivais pas à me plonger pleinement dans ma lecture, pourquoi j'avais tant l'air absente, perdue dans mes pensées. « Je sais pas.. je me remets pas du fait de ne pas avoir été avec lui au prime. J'ai pas l'impression d'avoir fait mon maximum pour le soutenir, et je m'en veux maintenant. Et puis j'étais si sûre qu'il resterait, ou tout du moins, qu'il serait qualifié pour la finale. » C'est vrai, j'en avais été sûre. J'avais passé mon temps à m'obstiner sur le sujet, à répéter que Vadim serait forcément en finale, pire, je l'ai toujours vu vainqueur. Là, toutes mes convictions tombaient d'un coup. Je relevais les yeux vers Caleb lorsqu'il me fit comprendre qu'il était là si j'en avais besoin, attention qui me touchait assez particulièrement. « Je te remercie Caleb, vraiment. Et, mes félicitations également pour ta place en finale ! » Je profitais d'être dans ses bras pour le remercier ainsi que pour le féliciter, ne l'ayant pas encore fait. Mais, une partie de sa phrase m'avait un chouilla chagrinée, comme il l'avait dit, nous ne nous connaissions pas tant que ça, et je ne voulais pas sortir du nid sans avoir eu le temps d'en apprendre plus sur lui, je ne le regretterai que trop ! « On pourrait remédier à ça.. enfin, on pourrait apprendre à mieux se connaître, si tu es d'accord ? En se posant des questions, par exemple ? » Des questions, des questions, toujours et encore des questions. Espérons que celles-ci m'enquiquineront moins que les précédentes, quoique, de toutes façons, je ne pouvais pas franchement les comparer.

« Je sais, enfin, je crois que je le sais. En tout cas je t'avoue que ça ne me rassure franchement pas pour le prime de jeudi, mais alors vraiment pas. » Finalement, je ne savais pas trop ce que Vadim pensait de ça. Si il m'en voulait ou si au contraire pas du tout. Je ne pensais pas qu'il en avait tant après moi, mais je me faisais tellement de films à ce sujet que j'arrivais à me faire croire que si. Enfin bref ! Caleb me remercia à son tour et enchaîna en disant qu'il était normal que je puisse compter sur lui si jamais il me venait le besoin de me confier à quelqu'un, que nous étions amis. « Oui. Oui, nous le sommes. » Je souriais également. C'était la première fois que ce mot prenait place dans l'une de nos conversations, ça concrétisait parfaitement notre relation, si je puis dire. Et ça me faisait plaisir, par la même occasion. Il accepta ma proposition, étant d'accord pour que l'on se pose un à un des questions pour en savoir un peu plus sur l'autre, j'en étais ravie. « Evidemment que l'on répond à tout, à quoi bon sinon ? » Je ne lui promettais rien, pas que je ne voulais pas lui promettre ni quoique ce soit, j'allais répondre sincèrement, mais j'espérais qu'il ait suffisamment confiance en moins pour se contenter de ça. « On va faire plusieurs questions en une d'accord ? Quoique non, je veux commencer par savoir ce que tu fais dans la vie, comme métier je veux dire. C'est tout con, et j'ai même honte de ne pas le savoir, alors je commence par ça, si tu le veux bien. » C'était la question la plus basique du monde, pourtant il se trouve que je n'avais pas la moindre idée de la profession de l'Américain et je préférais d'abord me renseigner sur de telles choses avant d'aller creuser un peu plus profondément.

« Il te soutiendra Jeudi, arrête de t’inquiéter. Et tu as de grandes chances, j'en suis convaincu. Et moi aussi je te soutiendrai, de tout coeur. » rassurais-je de nouveau la jeune brune, voulant la voir retrouver son plus joli sourire. Bref, le reste de la conversation était un peu plus détendu. Un mot avait fait son apparition dans notre discussion pour la première fois. "Amis". La brune confirmait que nous l'étions, ça avait le don de me faire extrêmement plaisir. Malgré le peu de temps que nous avions passé ensemble, j'adorais la jeune femme. Elle dégageait une sorte de sérénité qui faisait du bien, surtout en ce moment. Je me contentais de l'embrasser sur le front après sa confirmation. Ne voulant pas faire d'humour pourri à un moment aussi attendrissant. « Parfait alors, on peut commencer. » répondais-je, tout sourire. Ce n'était pas une promesse, mais je sentait qu'elle était honnête et ça me suffisait. « Je suis préparateur physique dans l'équipe de football américain des Packers de Green Bay. » commençais-je à répondre. « Mais tu n'as pas a avoir honte, je dois avouer que je ne sais pas ce que tu fais toi non plus, ça, ni même de ou tu viens. » ajoutais-je, lâchant un petit rire. Me rendant compte qu'on avait parlé de pas mal de choses avec Hivana, mais rarement de banalités nous concernant. Mieux vaut tard que jamais après tout. « A mon tour. Quel âge as-tu ? même ça, je ne le sais pas ! » questionnais la jeune femme, éclatant de rire. Effectivement, nous ne savions pas grand chose l'un de l'autre.