J’arrivais sur la pointe des pieds dans la pièce neutre, froide, austère, un panier de linge sous le bras. Mon alibi, parce que je ne comptais ne pas faire la lessive. Simplement, le garde mangé sur le côté me faisait de l’œil, mais le garde mangé, c’était surtout le diable. Pendant longtemps, manger m’a permis de faire passer le quotidien. J’ai de la chance, je ne grossi pas facilement. Je n’ai jamais pris ces kilos-là. Depuis un moment maintenant, je n’avais plus besoin de manger ainsi. Mais quelques brides d’envie me prennent trop intensément pour résister. À un moment donné, la porte s’ouvrit. Me sentant coupable d’un désir coupable - finalement, qui restera inassouvie – je m’éloignais des étagères en vitesse pour rejoindre les machines à laver. Personne n’était là. J’avais rêvé. Je retournais alors vers les étagères, quand cette fois quelqu’un entra réellement. Ma tête se tourna de trois quart, pour observer qui était l’intrus. Qui était celui qui m’avait coupé dans ma pulsion gastronomique. Keelan. Je levais les yeux au ciel, essayant de ne pas souffler trop fort. Comment dire. Ce n’est pas la première fois que Keelan me coupait dans un élan de faiblesse. Dans un de ces moments où la passion pour quelques choses et à son comble. Ouai, Keelan m’avait littéralement laissé en plan la semaine dernière. J’étais à deux doigts d’arriver à mes fins – ça semblait lui plaire en plus – et puis finalement il s’était défilé. Pourquoi ? Je n’aime pas que l’on me résiste. C’est inscrit dans mes veines. Je hais ça ! « Keelan ! » L’interpelais-je, en me retournant vers lui, d’une petite voix sincèrement heureuse, de le voir. Enthousiasmée par sa présence même. Je lui adressais un large sourire, qui semblait balayer la semaine du revers de la main. « Tu pourrais prendre un tabouret dans la cuisine ? Je n’arrive pas à atteindre un truc vraiment tout en haut » Lui demandais-je, toujours aussi gentiment.

Je venais de dîner. L'estomac rassasié, je décidai d'aller faire ma lessive. J'avais un peu de linge sale, autant en profiter. Je détestais avec une tonne de linge en même temps, contrairement aux autres, je ne laissais pas tout s'accumuler. De toute façon, j'étais un grand maniaque sur les bords. Bref, mon panier de vêtements sous le bras, je pénétrai dans le cellier, dans le but donc de faire ma lessive. A peine la porte refermée, que j'aperçus une jeune femme. Irene. Merde. Je choisissais mal mon moment moi. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu'elle m'interpella.  «Tu pourrais prendre un tabouret dans la cuisine ? Je n’arrive pas à atteindre un truc vraiment tout en haut » Hm c’était quoi ce sourire et ce soudain enthousiasme ? Ça sentait l’entourloupe à plein nez. Je l’aurais plutôt cru du genre rancunière. C’est que la dernière fois ou nous étions retrouvé seul dans une pièce, quand je l'avais quitté, elle ne semblait pas des plus ravies. Alors oui je me méfiais. Et depuis ce petit écart de conduite de ma part, croyez bien que j'évitais soigneusement de me retrouver seul dans le même endroit qu'elle. Raté pour cette fois.  « Pas besoin. C’est l’intérêt d’être un peu plus haut que trois pommes. » Mademoiselle n’était pas bien grande. Et avec mon mètre 85, j’atteignais le haut de l’étagère. «  Qu’est ce que tu veux ? Je te l’attrape. » lui demandais je en ayant au préalablement posé mon panier par terre. Alors ? Qu'on en finisse rapidement.

Evidemment, je n’étais jamais autant enthousiaste naturellement. Même avec les personnes que « j’aimais bien », je ne me montrais pas aussi gentille. Si Keelan a de la jugeote, il ne se laisserait pas prendre au jeu, pourtant je suis une très bonne comédienne. J’ai plus d’une corde à mon arc et plus d’une expression sur ma palette de sentiments. Je profitais alors de sa présence pour lui demander de l’aide. Ca aussi, c’est plutôt rare chez moi, mais je ne vais pas encore disserter sur ce qui n’était pas dans mes habitudes. J’ai peu l’habitude de certaines choses que je faisais ici tout de même… « Pas besoin. C’est l’intérêt d’être un peu plus haut que trois pommes. » Je tournais ma tête vers lui, perplexe. Je devais le prendre pour moi ? Je ne suis pas si petite que ça quand on regarde bien… je suis simplement plus petite qu’un homme, évidemment. À peine même. « Qu’est ce que tu veux ? Je te l’attrape. » Je restais quelques secondes là, à le fixer, avant de me décider : je reculais de quelques pas afin de voir mieux sur les étagères. « Là, le chocolat ! » Je lui montrais avec mon doigt levé en l’air. Je serrais un peu les dents, m’empêchant de ne pas remettre cette histoire sur le tapis… Quand il me donna ce que j’avais souhaité, je lui adressais un large sourire, presque mielleux, avant de tourner les talons et de m’en aller. Ô malheur… quand je sentis la poignée de la porte me résister. Mes yeux s’arrondirent. J’essayais doucement sans me faire remarquer par Keelan de l’ouvrir. Impossible. Si dans un premier temps, ça me fit rudement chier, dans un deuxième temps, un sourire s’installa sur mon visage. Je me retournais, m’appuyant contre la porte, la tablette de chocolat dans mon dos. Je baissais un peu la tête. « Tu sais, pour l’autre jour… au sauna… Je ne réponds pas toujours de mes actes, quand mon corps parle... » J’eus une moue triste. Je ne l’étais pas pour le moins du monde. J’avais juste vraiment envie de lui. J’allais réussir coûte que coûte. « T’es plutôt pas mal, je n’ai vraiment pas pu résister… mais pourquoi t’es partis ? Je ne suis pas assez bien ? » Lui demandais-je, parlant toujours d’une petite voix peinée. Sincère. Ou peut être pas. Personne ne pouvait le savoir, par contre, curieuse oui, de savoir pourquoi il avait prit ses jambes à son cou. J’étais plutôt du genre à être la mieux baisable du nid… « Et au fait… la porte est bloquée… » Finissais-je par avouer, en désignant celle-ci.

Ainsi donc elle voulait le chocolat, et chocolat elle aura. Tant que ça pouvait la faire partir plus vite, c'est tout ce que je demandais. Je lui attrapai donc la précieuse tablette et la lui remis. Maintenant, elle n'avait plus de raisons de rester. Bye bye, a la prochaine. Du balai. Oust. Et heureusement elle s’exécuta. Dites donc, je m'imaginais qu'elle serait plus chiante, mais non. Tant mieux. Ouais enfin, pas si vite...« Tu sais, pour l’autre jour… au sauna… Je ne réponds pas toujours de mes actes, quand mon corps parle... » Rha, pourquoi avait elle besoin de mentionner ce petit passage ? Ne pouvait on pas le mettre derrière nous ?  T’es plutôt pas mal, je n’ai vraiment pas pu résister… mais pourquoi t’es partis ? Je ne suis pas assez bien ?  Elle est mignonne. Elle n'allait pas me jouer le coup de la fille qui manquait d'assurance. Ça ne collait pas vraiment avec le personnage. Je lui faisais confiance pour qu'elle s'en soit remise. Elle avait dû trouver un autre joujou ailleurs. Genre Andréas. M'étonnerais pas que ces deux là aient copulé  « Cela dépend sur quels critères on se base. » Parce que d'un point de vue physique, la demoiselle était très au courant de ses charmes. Et très au fait qu'elle ne me laissait pas indifférent.  « Je suis parti, parce que cela aurait été une erreur » Et là d'une manière tout ce qu'il y a plus naturelle, elle m'annonce comme ça, en passant, que la porte est bloquée. Quoi ? Elle blaguait n'est ce pas ?  « Bien sur » Je ne la croyais guère. Me pensait elle assez bête pour ça ?  « Pousses toi » dis je en la décalant légèrement sur le côté, afin de tenter ma chance. Et là, rien ne passait. Je fis plusieurs tentatives, en vain. Non mais ce n'était pas vrai...La poisse quoi. Je fus un instant tenté de défoncer cette porte, rien que pour ne pas rester enfermé avec mademoiselle... Malheureusement, j'étais trop bien élevé pour ça. Pas du genre à dégrader ainsi le matériel.  « On est bloqué. » Non sans blagues. N'était ce pas ce qu'elle avait dit un peu plus tôt?

« Cela dépend sur quels critères on se base. » Un léger sourire étira mes lèvres. Evidemment, de l’extérieur l’on pourrait parier gros que je ne me basais que sur mon physique, mais ce n’est pas totalement vrai. Je voulais parler de mon être, entièrement. Je n’étais pas assez bien… de réputation. J’étais persuadée qu’il aurait préféré une jeune vierge ou une fille coincée pour le sortir de son abstinence hors norme. Que coucher, avec la salope que je suis, aurait été une… « Je suis parti, parce que cela aurait été une erreur » Une erreur. Je lâchais un rire. De moins de vue, baiser avec moi n’a rien d’une erreur. Autant parce que j’en valais réellement la peine, autant parce que je suis un peu plus qu’une fille qui fait choir ses vêtements pour un simple claquement de doigt. Personne ne le sait, ça. Je supposais qu’il ne voulait pas tâcher sa réputation d’homme bon sous tout rapport, en s’abandonnant avec moi… « Pourquoi une erreur ? » Je le faisais rudement chier avec mes questions, je le sais pertinemment. Je continuais quand même... me rendant compte que je m’emmêlais moi-même les pinceaux, entre sincérité et mensonge. Quoique, je prenais quand même le temps de lui signifier que la porte était fermée et que visiblement nous allions rester un moment à deux, enfermés dans le cellier. « Bien sur… Pousses-toi » Je le regardais, n’en croyant pas mes yeux : lui ne me croyait pas, ce qui me fit sortir un peu plus de mes gonds. Intérieurement. Je me laissais alors décaler, le regardant essayer d’ouvrir la porte. Si je n’avais pas réussi, ça m’étonnerait qu’il y arrive, mais je restais tout de même silencieuse. « On est bloqué. » Mes yeux s’arrondirent, alors qu’une expression pantoise s’installa sur mon visage. Il me prenait pour une conne finie… « C’est fou ça… pourquoi l’on me prend jamais au sérieux quand je parle… ? » Demandais-je, en parlant plus au mur d’en face qu’à Keelan…. « Je suis une traînée, donc je ne raconte que des conneries ? »

Je décrétais que coucher avec elle aurait été une erreur. Sa réaction ? Un éclat de rire. Ben vas y, fou toi de ma gueule cocotte, ne te gênes pas. Probablement qu'elle trouvait cela absurde. Elle se prenait sûrement pour la déesse du sexe. Peut être était ce vrai. J'en avais eu un avant goût. Mais la question n'était pas là. « Pourquoi une erreur ? » Pourtant tant de questions ? Qu'est ce que ça pouvait lui faire au juste ? Elle ne me semblait pas du genre à s’enquérir de mes états d'âme. Peut être avait elle juste décidé de me faire chier. Où ça l'intéressait réellement.  « Tu ne peux pas comprendre. » Non elle ne pouvait pas. Et si elle pensait que c'était parce que je ne voulais guère entacher ma belle réputation elle se trompait lourdement. Après tout le mal était déjà fait non ? Elle avait déjà été écornée. Mes raisons étaient plus profondes et complexes que ça. Quelques instants après, elle décidé de quitter le cellier. Enfin. Sauf qu'elle déclara qu'on était coincé. Évidemment que j'allais vérifier. Ce qui sembla la vexer. Tout de suite les grands mots.  « Je t'arrêtes tout de suite, cela aurait été n'importe qui d'autre, j'aurais vérifié quand même » Alors qu'elle arrête avec ses théories de traînée à deux balles.  « Et je ne te considère pas comme une traînée. Juste une personne aux mœurs légères. » La vérité ou pas ? La différence n'était pas forcément flagrante pour certains, mais pour moi oui. Bon...Maintenant qu'est ce qu'on faisait ? Ah je savais. Ma lessive. Après tout, n'était ce pas pour cela que j'étais là ? En attendant qu'une personne décide de nous délivrer. Je n'avais en tout cas pas l'intention de m'acharner sur cette pauvre porte. J'attrapai donc mon panier, et me rendis aux machines. J'en ouvris une, et entrepris d'y mettre mes vêtements. Je la mis finalement en route, avant de me tourner vers Irene.  « Puisqu'on est coincé ici...Je te propose qu'on apprenne à faire connaissance. Autrement que par un échange de salive. »

« Tu ne peux pas comprendre. » Je levais la tête pour la baisser immédiatement. Cette fois, je ne savais pas comment réagir. Soit il n’avait pas de raison précise et c’était la seule chose qui passa par sa petite tête. Soit il me prenait pour une imbécile. Je n’aimais pas vraiment ce type de réponse, mais loin de moi l’idée de me sentir affectée, je fis une grimace, levant les yeux au ciel. « Je t'arrêtes tout de suite, cela aurait été n'importe qui d'autre, j'aurais vérifié quand même » Très bien, oui, sûrement. Peut-être qu’il n’aurait pas réagit de la même façon tout de même. Enfin, je ne comptais pas m’énerver ou piquer une crise. Je voulais profiter d’être enfermée là, avec lui, pour tenter autre chose. J’avais dis que j’étais prête à tout… « Et je ne te considère pas comme une traînée. Juste une personne aux mœurs légères. » Mes yeux se braquèrent sur lui, un nouveau rire remplissait la pièce. Ca aurait pu être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Une personne aux mœurs légères… une telle personne, j’appelais ça une traînée. Ca ne changeait rien alors à ce que je venais de lui dire. Je passais une main sur mon visage, me calmant plutôt rapidement. « Je m’en fou de ta façon de me considérer. C’est moi qui le dis… traînée, personne aux mœurs légères, c’est la même chose… » Je fronçais les sourcils, regardant ailleurs. Je ne boudais pas, c’est bon pour les gamins ça. Je le laissais faire ses choses, tandis que j’essayais d’ouvrir la tablette de chocolat, dont le papier me résistait un peu. Avant de rompre sous mes doigts presque gracieux. « Puisqu'on est coincé ici...Je te propose qu'on apprenne à faire connaissance. Autrement que par un échange de salive. » J’arquais un sourcil, en tournant mon visage légèrement vers lui, croquant dans un premier temps le chocolat. Une fois avalé, je lui répondais : « Le problème c’est que je ne sais faire que ça, échanger ma salive…. » Je fis une première grimace. Puis je fis une deuxième grimace, résignée. « Et qu’est-ce que tu veux savoir au juste ? Tu connais déjà mon prénom. J’ai 28 ans. Je suis française. C’est suffisant… » Amplement suffisant pour une personne aux mœurs légères, parce qu’il avait aussi compris que ma seule passion, bah c’est le cul…

Nouveau rire de la part de la demoiselle. Décidément, je la faisais bien marrer.  Je m’en fou de ta façon de me considérer. C’est moi qui le dis… traînée, personne aux mœurs légères, c’est la même chose… » Alors si elle le disait...Je trouvais bizarre, son envie qu'on ne la voit qu'ainsi. M'enfin. Je ne répondis pas, n'allant guère dans son sens, ni dans l'autre. De toute manière, ne venait elle pas de dire qu'elle se fichait éperdument de mon avis ? Je vaquai donc à mes occupations, celles premières, la lessive. Mais je ne me sentais pas de l'ignorer royalement. Il n y avait pas de raisons de toute manière. Alors pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour faire connaissance ? Irène ne semblait pas enchantée par l'idée. « Le problème c’est que je ne sais faire que ça, échanger ma salive…. » Je levai les yeux au ciel, exaspéré. Quant aux informations qui suivirent...J'eus juste le droit à son âge, et sa nationalité. Ouais ben ça je l'aurais deviné tout seul merci.  « Tu ne vas pas me faire croire que tu ne te résume qu'à ça. Blonde, 28 ans, française, trainée. » Franchement.  « Je suis sur que t'es bien plus intéressante que tu ne veux le faire croire. » Je trouvais qu'elle dépensait beaucoup d'énergie pour nous faire comprendre que seul le cul l'intéressait.  « Je ne sais pas moi, tu fais quoi pour vivre ? T'as bien un métier ? Des passions peut être ? Autre que baiser s'entend. » Je préférais la prendre de vitesse, avant qu'elle ne me sorte ça.

Le voir s’exaspérer, c’était plutôt marrant. J’avais bien envie de lui répondre toujours avec le même type de phrase, avec le même type d’intonation et le même type d’expression facial, pour le voir ainsi. D’autres s’énerveraient. Je n’ai pas l’impression que Keelan le ferait. Rien que pour ça, je me laisserais tenter à le pousser à bout. Seulement, il semblait vraiment vouloir en connaître plus sur moi. Je ne tenais pas forcément à déballer ma vie. « Tu ne vas pas me faire croire que tu ne te résume qu'à ça. Blonde, 28 ans, française, trainée… Je suis sur que t'es bien plus intéressante que tu ne veux le faire croire. » Un large sourire se dessina sur mes lèvres. À mon sens, il avait fait le tour de ce que j’étais aux yeux de tous… ce qui me convenait amplement. « Il faut croire que non… » Lui répondais-je simplement, d’une voix plus suave qu’auparavant. Il faut croire que je n’étais pas plus intéressante que cela. Je tenais mon rôle de garce, qui ouvre les cuisses facilement. Il me semblait toujours absurde que les personnes « normales » ait ce besoin de faire connaissance. Autrement dit, de connaître exactement la vie de l’autre. Ca sert à quoi, sérieusement ? Il arrêtera de s’adresser à moi, quand il saura que mon secret est : « je suis éboueuse » ? Ou soudainement il acceptera de me baiser, s’il apprenait que j’étais une riche femme d’affaire, héritière dans immense empire commercial ? « Je ne sais pas moi, tu fais quoi pour vivre ? T'as bien un métier ? Des passions peut être ? Autre que baiser s'entend. » Je ne pu réprimer un sourire amusé. Sur ce coup, il avait vraiment anticipé ma réponse, un peu trop prévisible visiblement. Malheureusement pour moi, j’étais plus à l’aise lorsque je baise, même devant les caméras, que lorsque l’on me demande de m’étendre sur ma vie. Je fis alors une petite moue, suivie d’une grimace, me sentant complètement coincée. « Ouvre bien tes oreilles, parce que je ne vais pas te raconter ma vie deux fois. Ca ne va pas t’étonner, mais je suis danseuse au Crazy Horse. J’habite dans la banlieue parisienne, parfois seule, parfois avec ma meilleure amie. J’ai plus de contact avec mes parents. Je suis leur seul enfant. Je n’ai jamais eu de relation… de couple. J’ai une licence de commerce international. Je parle français, anglais, allemand et portugais parfaitement. J’aime boire, j’aime fumer, j’aime le foot et le basket et chanter. » Je lâchais un soupire. J’en ai dis beaucoup et en peu de temps. Alors que je me tenais toujours contre la porte, face à lui, je me dérobais sur le côté pour éviter son regard. « À ton tour ! » Finalement, que la porte soit verrouillée, jouait vraiment en ma défaveur.

« Il faut croire que non… » Allez à d'autres.  « Tu me laisseras en juger par moi même. » Je me ferais ma propre opinion tout seul. Ce n'était parce qu'elle clamait haut et fort n'être qu'une traînée, que j'allais la croire. Pas que le clamer d'ailleurs, agir aussi en conséquence. Mais peut importait. Je voulais donc en apprendre plus sur elle. Peut être était ce une première allez savoir, qu'on puisse s'intéresser à autre chose que ses fesses. Pas habituée du coup à répondre, mais j'espérais bien qu'elle allait le faire. De toute façon, ce n'était pas si compliqué que ça de répondre à mes petites questions ? Je ne lui demandais pas non plus qu'on rentre dans des choses trop personnelles. On commençait par le basique. Ce que je saurais sûrement si j'avais lu sa fiche de casting. Irène fit une petite grimace. Visiblement ça lui coûtait de parler de sa personne. Petit problème, on était coincé tous les deux, et je n'avais pas l’intention de lâcher le morceau. Elle n'avait donc pas vraiment le choix. Voilà pourquoi elle coopéra finalement. « […] Ca ne va pas t’étonner, mais je suis danseuse au Crazy Horse. » En effet, c'était un métier à son image. J’habite dans la banlieue parisienne, parfois seule, parfois avec ma meilleure amie. J’ai plus de contact avec mes parents. Je suis leur seul enfant. Je n’ai jamais eu de relation… de couple. J’ai une licence de commerce international. Je parle français, anglais, allemand et portugais parfaitement. J’aime boire, j’aime fumer, j’aime le foot et le basket et chanter. » Et bien, je n'en demandais pas tant. Me voilà comblé. Ainsi donc elle avait une licence de commerce international. Ce n'était pas rien. Plus intelligente qu'elle ne désirait le faire croire. Elle parlait aussi 4 langues, impressionnant. Et après elle disait qu'il fallait juste savoir d'elle que c'était une fille facile, je vous jure.  « Et après tu dis que tu n'es bonne qu'à une chose. » Qu'est ce qu'il ne fallait pas entendre.  « On peut être danseuse au Crzy Horse jusqu'à quel âge ? » J'imaginais qu'elle devait avoir une date de péremption. 28 ans, il me semblait que c'était déjà pas mal non ? Je n'étais pas vraiment un expert en la matière, n'ayant jamais eu l'occasion d'aller en ces lieux. Maintenant voilà que c'était apparemment à mon tour de parler un peu de moi.  « J'ai 30 ans, j'habite à Dublin. J'ai deux petites sœurs et un frère jumeau. J'ai fais mes études supérieures à Oxford, en médecine. J'y ai rencontré ma femme. On s'est marié. Elle est morte. Je me suis engagé dans l'armée. J'ai été blessé, et je suis sans emploi aujourd'hui. J'aime fumer, jouer de la guitare, le foot, le tennis, les sports extrême, la littérature, faire chier la gente féminine en leur posant tout plein de questions... » Moi aussi je pouvais lui faire un résumé express.