hivana.

Le temps filait à une vitesse inouïe, lorsque j'avais ouvert les yeux ce matin, un léger mal être s'était emparé de moi. Cette date, elle resterait gravé dans mon esprit comme l'un des plus mauvais moment de ma vie. Néanmoins ce mal être avait aussitôt disparu lorsque j'avais croisé le regard de Vadim, à peine éveillé. Le reste de la journée ressemblait aux autres, rien de bien intéressant que ce que nous avions l'habitude de faire. La journée du lundi était dédié aux tâches ménagères dans mon esprit, et ainsi, je m'étais exécuté tel un automate. Tout était rythmé si bien que je commençais à devenir dingue. La routine, m'exaspérait, j'avais envie de voir du monde, de reprendre le travail; oui au moins mes journées seraient largement plus mouvementés. Seulement j'étais là, pour une semaine encore, légèrement moins, bien que je chérissais le souhait d'atteindre la finale. Je ne pouvais pas ne pas y penser si près du but, c'était impossible. Bref, après le dîner, j'avais traîné ici et là avec quelques habitants, Vadim le premier, avec lequel je passais sûrement le plus clair de mon temps, puis avais fini par prendre congé du russe pour rejoindre le toit. M'octroyant un moment de vice, m'enfumer les poumons. Si bien que j'avais rejoins le toit, m'offrant un petit bol d'air par la même occasion. Je distinguais une silhouette non loin des tables. C'était Hivana, je décidais de m'approcher d'elle, histoire de discuter un peu. « Hey... Tu te sens mieux ? » Avais-je demandé doucement tandis que j'allumais le petit bâton de nicotine que j'avais coincé être mes lèvres. Je savais qu'elle n'était pas en forme lors du prime, c'était une manière comme une autre d'engager la conversation n'est-ce pas ?

J'avais passé ma journée d'aujourd'hui à traîner du pied à travers la maison. J'avais rapidement aidé pour le ménage, donnant quand même mon maximum pour passer ne serait-ce qu'un simple coup de balai. J'avais lu, également, descendu beaucoup de chocolat chaud, mais aussi colorier, enfin, gribouiller, dessiner, comme vous voulez. Oui, le fait d'être malade et de m'ennuyer encore plus qu'habituellement m'avait envoyée dans le cellier, et j'avais trouvé une trousse de feutres ainsi que quelques feuilles de papier. De bons objets pour faire passer le temps cinq minutes quoi. Au final, tout mes instruments de dessins étaient restés sur la table, et avec un peu de chance, quelques rigolos allaient passer par là et s'en emparé pour décorer les murs, soyons fous ! Tard dans la soirée, après avoir rapidement manger avec d'autres candidats, je m'étais préparé un chocolat chaud, une nouvelle fois, puis étais montée prendre l'air sur le toit. Oui oui, même malade j'aime sentir le vent me caresser les joues et me provoquer des frissons, que voulez-vous. J'avais rapidement fait le tour du toit avant d'aller me poser sur l'une des tables avec ma tasse de chocolat. Je regardais le ciel, contemplant les deux trois étoiles qui y trainaient avant de boire une gorgée de ce que contenait ma tasse. Et m'affalant le coude sur la table, je vis quelqu'un arriver. Micah, c'était lui, j'en étais certaine. Je lui souriais. « Je sais pas trop, je crois que j'ai attrapé une bonne crève, et cette nuit a été horrible j'ose même plus aller rejoindre mon lit de peur que ce soit la même chose ce soir encore. » répondais-je. « Et toi, ça va ? » Il ne m'avait pas l'air mal en point mais je prenais tout de même des nouvelles, par principe et aussi parce-que je l'appréciais, je ne pouvais pas le nier.

Parfois j'avais l'impression de me fourvoyer, il m'arrivait de balayer du revers de la main mes principes un à un. Si bien que j'avais parfois du mal à me reconnaître, il n'était donc pas étonnant de me voir changer d'attitude d'une minute à l'autre. J'étais lunatique et parfois, quelques moments de lucidité reprenaient le dessus, si bien que je pouvais passer pour un mec étrange, qui ne savait pas réellement ce qu'il voulait. D'ailleurs, c'était souvent le cas, je ne savais pas ce que je voulais. Avec Hivana, c'était la même chose, je l'appréciais malgré ce que l'on pouvait croire, néanmoins je ne pouvais m'empêcher de me poser des questions à son propos. C'était stupide, profondément stupide de se monter la tête pour des choses qui n'allaient sûrement pas perdurer au delà de l'émission, bref. Je répondis à son sourire et m'installais à ses côtés. « Oh, horrible de part la crève ou bien pour une toute autre raison ? Enfin tu ne devrais peut être pas rester dans le froid, attends sinon prends ma veste... » Je coinçais ma cigarette entre mes lèvres et offrais ma veste à la jeune femme, c'était plus une question de confort qu'un réel besoin pour moi de toute façon. Je pris le temps de réfléchir lorsqu'elle me demanda si j'allais bien, tirant plusieurs fois sur ma cigarette. « Je vais finir par devenir dingue si je ne sors pas d'ici rapidement mais à part on peut dire que ça va ... » J'imaginais que c'était le lot de tout le monde, l'enfermement devenait pesant, néanmoins je n'allais pas m'en plaindre, quoi qu'il arrive l'aventure allait se terminer bientôt et je me savais capable d'aller jusqu'au bout, il me fallait juste éviter de trop réfléchir.

« Merci.. » Je plaçais la veste de Micah sur mes épaules, lui souriant avant de répondre. « A cause de la crève ouais. Et aussi parce-que j'ai la bonne manie de bourrer mon crâne de pensées en tous genres, spécialement la nuit. » J'allais tout de même un peu mieux que le jour du prime, cela dit, je n'étais pas encore pleinement rétablie, et je le sentais, je n'avais envie de de rien, si ce n'est dormir, et je ne faisais rien. Mes journées se résumaient maintenant à dormir, dormir, dormir, traîner dans les couloirs, me planquer dans la bibliothèque, dormir de nouveau et continuer de dormir. Et encore, pour dormir, il me fallait avoir la tête vide de pensées, d'idées noires ou de questions sans réponses, ce qui finalement, été très rarement le cas. Surtout ces derniers temps. « Aller, il te reste une dizaine de jours à tenir, après neuf semaines, je pense que tu peux le faire. » Je ne pouvais que l'encourager, cela dit, je le comprenais sans mal. Moi aussi parfois j'aurais bien envie de tout lâcher et quitter l'émission pour rejoindre ma famille, mes proches. Reprendre mes mauvaises habitudes en passant ma vie dehors. Mais, je ne m'accordais pas le droit de penser à l'abandon. Il y avait très peu de chances que je puisse passer les demi finales, j'avais tout de même des candidats influents, dira-t-on, face à moi, mais je me devais d'attendre le prime pour être fixée. Et si jamais je me retrouvais disqualifiée de la course, je n'ai pas la moindre idée de ce que je ferai. Si je comptais rester auprès des autres ou quitter définitivement le nid. Enfin, j'avais encore quelques jours devant moi pour y penser. « Tu repars en Amérique après ça j'imagine, Vadim te suis ? A moins que ce soit toi qui le suive ? Même si je te vois pas trop aller te poser en Russie, surtout avec le futur bébé en route. » le questionnais-je avant d'avaler un peu de mon chocolat. Je reposais la tasse sur la table, continuant cela dit de profiter de sa chaleur en y laissant mes mains autour. « Tu voudrais une fille ou un garçon ? Une mini Shannon ou un petit Micah ? Excuse-moi je pose beaucoup de questions ce soir.. » La plupart des gens répondent toujours à cette question en disant qu'ils s'en fichent tant que le bébé naît en bonne santé, patati patata. Moi par exemple, si l'on me posait la question, je répondrais sans la moindre hésitation que je préférerais un petit garçon. J'ignore pourquoi, je sais juste que c'est ce que je voudrais, et que je serais certainement déçue si l'on m'annonçait que je devais avoir une fille. Cependant, l'idée de procréer m'était encore bien bien loin et j'étais maintenant curieuse de savoir ce que l'Américain allait pouvoir me répondre.

Et t'as le droit de me fouetter pour avoir encore mis six cent ans à répondre :lol:

Je me contentais de lui sourire tandis qu'elle me remerciait pour la veste. C'était on ne peut plus naturel à vrai dire, il m'arrivait d'être un type bien seulement avec les personnes que j'estimais le mériter. Hivana en faisait partie. « C'est de ma faute. Si j'avais pas insister pour dormir avec Vadim tu passerais sûrement de meilleures nuits je suppose. » Je haussais les épaules, presque navré, à vrai je comprenais que trop bien sa situation, il m'arrivait souvent de cogiter la nuit quand j'étais seul, à croire que c'était le moment propice à la dépression. Ceci dit renoncer à passer mes nuit avec mon petit ami, surtout maintenant que nous étions réellement ensemble, c'était sûrement égoïste mais c'était ainsi. « Bien sûr que je peux, c'est parfois étouffant, dingue, éprouvant. Je peux et toi aussi hein ! » C'est vrai quoi qu'étaient dix jours contre dix semaines ? Une goutte d'eau dans un océan. Abandonner c'était pire que la mort, un déshonneur, et comme l'indiquait mon tatouage je ne pouvais pas abandonner, j'allais atteindre ces demi-finales en rampant s'il le fallait mais il était hors de question que je rentre chez moi de mon plein gré. La suite me désarçonna quelque peu, si dans mon esprit ça ne faisait aucuns doutes à ce qu'une fois dehors je passe le clair de mon temps avec Vadim, c'était encore pour le moment abstrait. « J'aimerais te dire que je rentre chez moi avec Vadim mais en toute honnêteté on en a pas parlé. Mais quelque part ce serait super égoïste de lui demander de quitter, famille, amis, tout plaquer pour être avec moi. Mais comme tu l'as dit avec le bébé qui va arriver, je peux pas partir comme ça. Puis j'ai besoin de travailler, vite. Mais on verra d'ici là, en attendant je profite. Et toi ? Retour à la réalité ou soif d'aventure ? » A bien y repenser je ne me rappelais même pas de quel endroit elle venait, c'était assez étrange. Sa question suivante me faisait sourire, j'avais prit le temps ces derniers jours de penser à tout ceci ci bien que je savais quoi répondre sans réfléchir. « Incontestablement un petit mec, une petite Shannon serait sûrement plus censé, elle est plus facile à vivre, enfin quand elle est pas enceinte, mais non j'ai le goût du risque, je me vois faire tellement de chose avec lui. » Bien sûr si finalement, une petite fille venait à naître, je serais tout aussi content, seulement, ça n'allait pas être pareil, pourtant on dit souvent que les petites filles sont proches de leur papa. De toute façon ce n'est pas comme si on pouvait choisir n'est-ce pas ? Bref, je riais d'avantage alors qu'elle affirmer parler trop. « Non, on a jamais réellement eu de véritable conversations, c'est une bonne initiative. Vraiment. » Nous n'étions pas parti du bon pied tous le deux et à vrai dire c'était dommage, même si tout était de ma faute, à ce propos, j'ajoutais. « On a jamais eu l'occasion d'en reparler, mais j'suis désolé si je t'ai blessé quand j'ai dit que c'était une salope au prime, avec Lylou. C'était vraiment pas un reproche, j'trouve ça plutôt cool de s'assumer pleinement. Voilà j'voulais que tu le saches. »

Cela faisait quelques temps déjà que j'avais pris l'habitude de dormir seule, étant donné que le Russe avait décampé dans le lit de son cher et tendre. Et, même si sa pseudo absence laissait un grand vide dans le lit, je ne pouvais que me réjouir de ne plus me prendre des coups en pleine nuit ! Nan, en fait, il ne bougeait pas tant que ça dans son sommeil, quoique, cela dépendait des jours, enfin, plutôt des nuits, d'ailleurs. Tout ça pour dire que même si j'avais eu du mal à m'habituer au fait d'avoir un immense lit pour moi seule du jour au lendemain, aujourd'hui, ce n'était plus franchement un problème. « Je sais pas trop.. je comprends que tu veuilles l'avoir près de toi, tout comme ça me semble logique qu'il ait envie de l'être aussi. Et puis, tu sais, si je dois cogiter, Vadim ou pas, je n'arriverais pas à m'en empêcher. » Même si je partageais mon lit avec Tom Cruise je ne saurai comment éviter toute cette agitation de pensées. Oui, j'étais secrètement folle de Tom Cruise, nan c'est faux en fait. En résumé, la personne avec qui je partage ma nuit n'influençait vraiment pas ce phénomène. Les yeux levés vers le brun, je souriais lorsqu'il laissa entendre que oui, il était capable d'y arriver, malgré tout ce qu'il pourrait endurer. Et lorsqu'il me lança que j'en étais tout autant capable, je ne su m'empêcher de laisser glisser mon regard vers le sol. « Je pense que je pourrais oui, si j'arrive à passer le prime de jeudi du moins.. » Je doutais de mes chances. J'étais heureuse d'en être arrivée là, quand je pense aux autres candidats qui auraient certainement donner tout ce qu'ils avaient pour être à ma place. Mais je ne pensais sincèrement pas passer le prime.. Après ça, je fus étonnée d'apprendre que Micah et Vadim n'avaient pas encore parler de ce qu'ils comptaient faire après l'émission. « Pourtant, je le crois assez fou et amoureux pour avoir envie de tout quitter rien que pour t'avoir à côté de lui chaque matins. » Une nouvelle fois je lui souriais, je les trouvais mignon tous les deux. Ils s'aimaient, vraiment, ça crevait les yeux. C'était même marrant de voir Vadim autant attaché à une personne, lui qui au début été si.. différent, avec les autres. « Je te souhaite d'avoir un petit garçon dans ce cas. » Je lui souhaitais vraiment, même s'il est vrai que ce genre de chose ne se commandait pas. Je terminais le fond de ma tasse, la posant sur la table en écoutant attentivement Micah s'excuser, remontant à un prime qui me semblait plutôt lointain maintenant. « Oh, c'est loin ça ! » C'est assez étonnant la façon dont on perd la notion du temps en étant dans un jeu comme ça. Autant les jours peuvent avoir l'air d'être longs, autant ils semblent courts. C'était assez bizarre en fait. « C'est rien vas, j'ai plutôt l'habitude en fait. Mais habituellement ça vient plus d'autres filles, en guise de jalousie, j'ignorais qu'un homme comme toi pouvait être jaloux d'une fille comme moi. Ca m'amuse plutôt qu'autre chose en fait. » C'était exactement ça la plupart du temps. Les filles, de véritables garces entre elles. « Et excuse-moi aussi, d'avoir pu dire.. ce que j'ai pu dire.. » Je ne me rappelais plus franchement de ce que j'avais dire ce soir-là, mais j'imagine que je n'avais pas du lancer quelque chose de très gentil.. « Ok cette phrase était vraiment nulle. » lâchais-je en riant.