Je n’étais pas mécontente que cette saison se termine, vraiment. Oh, j’avais appréciée de faire partie de la production – même si l’arrivée à mi-saison, ce n’était pas forcément l’idée du siècle - mais bon, du coup, il avait fallut que je mette pas mal de truc de côté. Dont mon emploi – dont je me fichais totalement, maintenant qu’on en parlait. C’était d’ailleurs la première chose que j’avais faite en remettant les pieds en Irlande : donner ma démission. Une bonne chose de faite. Plus rien n’allait me détourner de mes projets personnels, désormais. Sauf peut-être mon contrat avec l’émission. Troqué un travail miteux pour un truc qui en valait cent fois plus la peine, ce n’était pas ce que j’appelais contraignais. Et puis, ça allait tout juste m’offrir la visibilité que j’avais besoin en ce moment. Un bon coup de publicité. Merveilleux!
Assise à l’arrière d’un taxi, je sortis mon portable et envoyait un texto vite fait à Keane. L’un de seuls candidats de ma saison avec qui j’avais gardé. Le seul qui méritait cet effort de ma part. « Je suis rentrée en Irlande, chéri. On se voit pour un café? » lui envoyais-je, et il ne fallut pas très longtemps que je reçoive sa réponse. Nous avions rendez-vous dans une quinzaine de minutes. Juste le temps qu’il me fallait pour me rendre sur place. J’arrivais d’ailleurs pile à l’heure. Lui pas. Je me décidais donc de l'attendre à l'extérieur. J'espère qu'il n'allait pas trop tarder. J'étais patiente... En fait, non, je ne l'étais pas du tout. Là était tout le problème.

J’étais en plein enregistrement quand on m’avertit que mon téléphone venait de sonner dans ma veste. « Et quoi, me l’apporter, c’est trop dur ? » demandais-je d’un ton sec. Je sortis alors du studio et pris mon téléphone, c’était Neve. Elle était partie je ne sais où pour Fake Lover, apparemment elle avait eu un job là-bas, cool non ! Anyway. Je lui répondis vite fait, mais j’étais loin du lieu du rendez-vous et la jolie blonde allait devoir m’attendre un peu. J’entrai dans ma voiture et démarra en direction du lieu de rendez-vous. Le plus dur était de trouver une place, pourquoi les gens s’acharnaient à prendre quinze places de parking quand ils n’en avaient besoin que d’une ? Quand je fus enfin garé, je sortis de la voiture et me dirigea vers le bar, elle se trouvait devant et je lui fis la bise sur chaque joue avant de dire. « T’es toute bronzée, waouw ! Bon, viens on va s’asseoir et tu me racontes comment c’était là-bas. » dis-je en l’entrainant à une table vide.

Cinq, puis dix minutes. Je commençais à légèrement m’impatienter lorsque je le vis arriver à ma rencontre. « Il était temps. » lui fis-je en guise de salutation, avant de lui faire la bise sur chaque joue. Je n’étais pas fâché contre lui, voyons, pas pour si peu. Mais voilà, être ponctuel s’était dans ma nature. Et ceux qui ne l’était pas m’irritait, souvent. Par chance, j'étais de bonne humeur aujourd'hui. Et puis, ça faisait du bien de le revoir, il fallait que je me l'avoue. « T’es toute bronzée, waouw ! Bon, viens on va s’asseoir et tu me racontes comment c’était là-bas. » fit-il en nous faisant entrer dans le bar, nous entraînant vers une table vide dans un coin de la salle. Ouais bon, il était vrai que j'avais pris quelques couleurs pendant mon séjour là-bas, à vrai dire, ça me donnait même plutôt bonne mine. J'étais flattée qu'il s'en soit rendu compte. De fait, on pouvait toujours compter sur Keane pour remarquer ce genre de détails. M'assoyant à ses côtés, j'affichais sur mes lèvres un léger sourire. « Par quoi tu veux que je commence? Il y tant à dire. L'envers du décor, forcément, ça ne pouvait être qu'intéressant. Et puis, surprendre les candidats dans tous ces moments d'intimité possible, tu as pas idée comme c'est fascinant. Je crois même que je me suis développé un petit côté voyeur. » J'éclatais de rire. « Ok, plutôt un très gros penchant. Mais bon, savourez la vue de tout ces mecs sous la douche, hum. Comment résister. » Je lui fis d'ailleurs un clin d'oeil complice. Je connaissais tous ses sombres secrets, même celui-là.

« Il était temps. » me dit-elle quand j’arrivais, je fis la moue, sachant très bien qu’elle ne m’en voulait pas : on était comme ça, l’un arrivait en retard, l’autre attendait mais on ne s’en voulait pas, c’est tout. De toute manière Neve c’était un peu comme ma meilleure amie, et on n’en veut pas à son meilleur ami non ? Je l’emmenai finalement s’asseoir à une table et elle me raconta tout « Par quoi tu veux que je commence? Il y tant à dire. L'envers du décor, forcément, ça ne pouvait être qu'intéressant. Et puis, surprendre les candidats dans tous ces moments d'intimité possible, tu n’as pas idée comme c'est fascinant. Je crois même que je me suis développé un petit côté voyeur. » J’éclatai de rire en même temps qu’elle, l’imaginant bien espionné les candidats. « Ok, plutôt un très gros penchant. Mais bon, savourez la vue de tout ces mecs sous la douche, hum. Comment résister. » à son clin d’œil un sourire intéressé apparu sur mes lèvres et je m’exclamai. « M’en parle pas ! Ils étaient tous beaux cette saison ! Enfin, presque mais franchement quelle chance ! Notre saison était faite de thon et eux c’était carrément tous des canons ! » Dis-je alors qu’un serveur arriva, je commandais un cappuccino, j’adore ce café italien.

Je le vis faire la moue, alors que je lui démontrais un certain signe d’impatience, mais il ne s’en offusqua pas. Au point où nous en étions rendus, nous avions eu amplement eu le temps de nous connaître, quoi. Je le considérais un peu comme… mon meilleur ami. En soi, je ne pouvais pas rester fâcher contre lui bien longtemps. Ce statut lui conférait une multitude de passe-droit, s’il savait à quel point il était chanceux. Il rigola un bon coup quand je lui mentionnais mon plaisir à espionner les candidats, puis je le vis sourire, quand le sujet de la conversation dévia sur les beaux mecs. « M’en parle pas ! Ils étaient tous beaux cette saison ! Enfin, presque mais franchement quelle chance ! Notre saison était faite de thon et eux c’était carrément tous des canons ! » Ah oui, là, il n’avait pas tout à fait tord. « Au moins, nous étions là pour remonter le niveau. » lachais-je seulement, complètement convaincu de ce que j’avançais. Sur l’entrefaite, un serveur arriva pour prendre notre commande, et voyant Keane demandé un cappuccino, un léger sourire se posa sur mes lèvres. « Ce sera la même chose. » Bon, c’était la flemme qui parlait, je n’avais pas eu envie de me casser la tête, et puis, après tout, cela me semblait être une bonne idée. L’homme quitta finalement la table, puis je redirigeais mon attention vers mon interlocuteur. « Alors, et toi, ton album, ça avance? Tu sais comme je meurs d’envie de l’avoir entre les mains. »

« Au moins, nous étions là pour remonter le niveau. » elle avait tellement raison que s’en était presque indécent. « Totalement. » dis-je d’un ton qui ne se voulait pas modeste, je souris à la jeune femme. Elle commanda ensuite la même chose que moi et je regardai un instant le serveur s’en aller derrière le comptoir avant de reporter mon regard sur la jolie blonde en face de moi. « Alors, et toi, ton album, ça avance? Tu sais comme je meurs d’envie de l’avoir entre les mains. » « Ca avance bien, oui ! Le fait de ne plus t’avoir en tant que distraction majeure sans doute ? Tu l’auras bientôt, patience… Ah j’ai hâte !! » Dis-je, j’étais excité comme un puce à l’idée de sortir cet album, c’était tellement important pour moi ! J’espérais qu’il ferait autant de succès que je le voulais.

« Totalement. » Bien sûr qu’il était de mon avis. Notre ego parlait clairement pour nous en ce moment. Nous avions de la classe et nous le savions. Voilà pourquoi il était des rares avec qui j’avais gardé contact. En fait, pratiquement le seul. Les autres, franchement, n’en valait même pas la peine… sauf peut-être Presley. Une gentille fille, celle-là. Mais elle n’arrivait pas à la cheville de mon chéri – qui d’ailleurs, suivait du regard le serveur qui s’éloignait. Soit encore plus évident, Keane, songeais-je en levant les yeux au ciel. Quand il reposa enfin ses yeux sur moi, je pu enfin savoir où en était son précieux projet. « Ça avance bien, oui ! Le fait de ne plus t’avoir en tant que distraction majeure sans doute ? Tu l’auras bientôt, patience… Ah j’ai hâte !! » Il semblait tout à fait excité de la chose, et je ne pouvais que le comprendre. Il allait voir un de ses rêves se réaliser : quel chance. Le jour viendrait bientôt où ce serait mon tour. Et peut-être même plus tôt que je ne le pensais. « Moi, une distraction ! Mais voyons, je pensais que j’étais ta muse… » fis-je cependant, un moue boudeuse au visage. Je jouais et j’aimais ça. J’aurais dû être actrice, j’aurais été fabuleuse. « J’espère que tu m’inviteras à ton lancement. T’es intérêt, en fait. » le menaçais-je d’un doigt accusateur. « D’ailleurs, ça me fait penser que je devais te parler d’un truc… »

« Moi, une distraction ! Mais voyons, je pensais que j’étais ta muse… » Sa moue était très convainquant mais je ne pus m’empêcher de lâcher un rire. « Allons, tu sais très bien que tu m’inspire, mais... Tu me distrais aussi ! » C’était totalement vrai, elle me distrayait car nous pouvions passer des heures à papoter de tout et de rien. « J’espère que tu m’inviteras à ton lancement. T’es intérêt, en fait. » je fis une fausse mine outrée et m’exclamai « parce que tu croyais que j’allais pas t’inviter peut être ? » Non mais je vous jure, Neve était une des personnes qui comptait le plus pour moi alors soyons honnête : elle était sur la liste VIP. « D’ailleurs, ça me fait penser que je devais te parler d’un truc… »ok, je déteste quand elle fait ça. « Et bien, accouche ma belle, dis moi ! »

« Allons, tu sais très bien que tu m’inspire, mais… Tu me distrais aussi ! » Bon, bon, il avait tout à fait raison. Je pouvais me montrer envahissante quand ça me prenait. Pauvre petit, je l’avais empêché de travailler. Il allait devoir s’habituer à m’avoir dans les jambes, je n’avais pas l’intention de le laisser tranquille pour autant. Il afficha alors sur son visage une mine faussement outrée qui me fit bien rire. « Parce que tu croyais que j’allais pas t’inviter peut-être? » Bah voyons, je savais que je comptais parmi ses privilégiés, sa petite liste VIP personnel. « Je préférais juste vérifier, au cas où. Comme je te distrais tellement, tu aurais pu, je sais pas, m’oublier… » lui dis-je avant de lui faire une charmante grimace. « Vaut mieux que je prenne mes précautions. » Puis, je voulu lui parler de quelque chose d’important, mais visiblement, je n’en avais pas dit assez. « Et bien, accouche ma belle, dis moi ! » Je levais les yeux au ciel. Quel impatient il faisait, vraiment. Moi, ça m’amusait de le faire poireauter, de tournée autour pendant des heures avant de lui dire quelque chose. C’était sadique… et puis après? Ça me plaisait, moi, de le faire tourner en bourrique. Prenant un air sérieux, je posais mon regard dans le sien l’espace de quelques secondes. « Je suis enceinte. » lachais-je, de but en blanc d’une voix clair et franche. J’attendais de voir sa réaction avant d’ajouter quoique ce soit… Après tout, c’était loin d’être ce que je voulais lui dire, mais bon, il m’avait ouvert une porte, il aurait été idiot de l’ignorer. « Attends, tu n’y as pas vraiment cru, dis moi? Tu m’imagines avec un enfant ? L’horreur! » m’exclamais-je, quelques minutes plus tard en riant, incapable de me contenir plus longtemps. C’était une mauvaise blague, d’accord. Mais bon ça que ça en avait valut la peine. « Non, sérieusement, j’aurais peut-être un contrat pour toi… si ça t’intéresse. Un gros truc, là. Tu pourrais te faire un méchant coup de pub, si tu acceptes. »

« Je préférais juste vérifier, au cas où. Comme je te distrais tellement, tu aurais pu, je sais pas, m’oublier… » J’éclatai de rire à ce qu’elle venait de dire alors que le serveur apportait nos cappuccino. Je le remerciai et déjà il s’éloignait. Je mit alors la cuiller dans le café et après avoir ajouté du sucre je mélangeai un peu. « Vaut mieux que je prenne mes précautions. » « Pauvre de toi, c’est vrai que j’aurais pu t’oublier. » dis-je d’un ton malicieux. « Je suis enceinte. » je soupirai, la grosse blague, c’es comme si un éléphant disait qu’il était petit : impossible. « Attends, tu n’y as pas vraiment cru, dis moi? Tu m’imagines avec un enfant ? L’horreur! » « Toi enceinte ce serait comme… Un américain qui mange des légumes. Ce n’est pas faisable. » Dis-je tout simplement en levant les yeux vers elle, amusé. « Non, sérieusement, j’aurais peut-être un contrat pour toi… si ça t’intéresse. Un gros truc, là. Tu pourrais te faire un méchant coup de pub, si tu acceptes. » je soupirai encore une fois « Et bien vas- !y, parle, comme tu veux que j’acceptes si tu t’entêtes à te taire petite blonde ? » Demandais-je, taquin, j’étais blond aussi alors bon…