Castiell éclata de rire lorsqu’il entendit la suggestion d’Emrys pour rester dans le top des candidats populaires. Il était peu probable que ce petit bout de femme arrive à maîtriser un grand gaillard comme l’anglais. Même s’il pouvait lui apprendre quelques prises, elle n’arriverait certainement pas à l’utiliser sur un géant comme lui.

J’aimerais bien voir ça !

Le trentenaire tourna la tête pour observer la demoiselle, qui le surplombait en se tenant la tête. Une mèche de ses cheveux s’était échappée de sa queue de cheval, et il leva la main pour jouer avec elle. Il avait eu le même geste avec elle, à la piscine. C’était instinctif et naturel pour lui.

De toute façon, je ne suis pas venu ici pour être le plus populaire, chuchota-t-il en continuant d’enrouler ses cheveux autour de son doigt, avant de les remettre derrière son oreille.

Castiell regarda autour de lui, avant de se retourner autour d’elle.

Tu crois que ca gênerait ton partenaire si je reste cette nuit? Heu, je veux dire.. si tu veux bien de moi ce soir..

La vérité c'est qu'il ne voulait pas la laisser.

« Tu verras. Un jour, je te montrerai.. et tu seras tellement étonné de mon incroyable force que tu n'oseras plus te mesurer à moi ! héhé ! » Je pris un air des plus sérieux avant de finir par rire. J'étais totalement en contradiction avec ce que je lui avais dit lorsque nous étions à la piscine, quand je déclarais ne pas avoir plus qu'une force de moineau. « Enfin, après ça je pourrai être certaine d'avoir une place dans le bêtisier de l'émission, un truc du type. » A ce moment-là, le jeune anglais avança sa main vers mes cheveux et il joua avc une mèche qui avait visiblement l'air de se rebeller, s'échappant de ma queue de cheval. Là, il me demanda si je pensais que ça gênerait mon partenaire s'il prenait sa place le temps d'une nuit. Sa question me surpris alors, même si finalement l'idée me déplaisait pas. « Non, je ne pense pas qu'Hermès soit contre le fait que tu restes ici ce soir, et moi non plus, je ne suis pas contre. » Je lui souriais alors. « Mais je me dois de te prévenir qu'il m'a reproché plusieurs fois le fait que je sois du type à tirer toute la couette de mon côté.. » J'en riais moi-même. C'est vrai qu'il me l'avait souvent répété, et j'avais beau faire attention avant de m'endormir, je doutais fortement que je prenne tant soin à ne pas le priver de couverture une fois endormie. « Au moins un point positif, on ne m'a pas encore dit que je bougeais, ou tout du moins, pas de façon violente. » Pas encore, car, sait-on jamais, finalement.

Emrys parut surprise de la question de Castiell. Il y avait de quoi en effet. Il n’était pas souvent très clair. Un coup, ils étaient proches comme jamais. Puis, une autre fois, un fossé se forme entre eux. Toujours à cause du drôle de comportement qu’adopte l’anglais avec elle. Mais à chaque fois, il se sent irrémédiablement attiré vers elle. Donc il retourne vers elle. Lorsqu’elle accepta, un sourire sincère se dessina sur les lèvres du trentenaire et il sauta sur ses pieds.

Dans ce cas, je vais enfiler autre chose que.. ça, dit-il en désignant sa tenue de la soirée, encore humide de son petit plongeon dans la piscine.

Il laissa la jolie candidate derrière lui pendant quelques minutes, pour aller enfiler quelque chose de plus confortable. Un pantalon en coton avec un polo très léger, tous les deux noirs.. Lorsqu’il revint, il découvrit qu’Emrys ne l’avait pas attendue pour s’enterrer entre les draps, et il éteignit la lumière de la pièce avant de la rejoindre sous la couette. Même si d’autres candidats ne tarderaient pas à revenir, il voulait être tranquille dans le noir. Il se rapprocha d’elle, sans pour autant la coller, et rabattit le couverture sur eux.

J’te préviens, il parait que je ronfle, moi.

Il plaisantait. Personne jusque là ne s’était plains de ça, et il en déduisait qu’il restait aussi silencieux que quand il est éveillé.

D'un bond, Castiell se retrouva sur ses pieds. Puis, il me laissa, seule dans la chambre, pour aller de changer, comme je l'avais moi-même fait un peu plus tôt. Pendant ce temps-là, je passais sous les draps. Même s'il ne faisait pas spécialement froid ici, habituellement, le coup du plongeon improvisé durant le prime m'avait clairement refroidie. Enfin, si l'on gagnait mille euros chaque fois que nous nous lançions dans une piscine, avoir froid resterait secondaire. Au chaud, je guettais alors le retour du candidat, qui revint sans plus attendre dans une tenue bien plus décontractée, parfaite pour dormir donc. Il plongea la pièce dans le noir apres avoir pressé l'interrupteur de la suite et vint me rejoindre dans le lit. Effectivement, notre relation, s'il l'on pouvait la qualifier comme tel, était assez compliquée, en particulier pour moi. Et je m'y perdais assez facilement, je l'avoue. La voix de Castiell résonna de nouveau lorsqu'il déclara ronfler. J'eus un petit rire, encore. Toi aussi ? Parfait, je suis persuadée que l'on formera un très bon duo ! La vérité c'est qu'en fait, une fois endormie, il en faut beaucoup pour savoir me réveiller, alors, meme si le jeune homme ronflait réellement, je ne le saurai même pas.

Ouais j'étais obligée de répondre

Castiell et Emrys rigolèrent ensemble, alors qu’ils continuaient à parié sur l’ambiance qu’il y aura quand ils plongeront dans le sommeil. Dans le fond, Castiell espèrait qu’il allait passer une bonne nuit. Pas qu’il craignait que la candidate ne le frappe, mais il avait tendance à dormir très peu, et mal. C’était lui ça. Même seul ça lui arrivait souvent. Il chassa cette pensée. L’anglais se rapprocha de la candidate.

Bonne nuit, Emrys.

Il avait prononcé ces mots dans un chuchotement, et discrètement, pour être à l’abris des regards - ou plutôt des caméras - il tira sur la couette pour cacher leurs visages, et la surplomba pour aller ceuillir ses lèvres. C’était un simple baiser qu’il lui offrait, en réponse à celui qu’elle lui avait fait. Une sorte de pardon à sa façon, pour avoir été exécrable avec elle. Et même s’il n’y avait pas mille euros en jeu, il se disait qu’il y avait leur relation à eux.

(ou comment achever julie )

« Bonne nuit, Emrys. » Je souriais, bon, évidemment, il faudrait avoir une vision incroyable pour savoir le remarquer mais dans tous les cas, je souriais.. J'ignorais encore pourquoi Castiell ramenait alors la couette au-dessus de nous, il ne me semblait pas faire si froid que ça ? J'étais alors en pleine cogitation, à ce sujet-là. Mais, le jeune candidat y mis rapidement fin, ou tout du moins, me donna la raison de.. tout ça. Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'étais étonnée comme jamais, j'étais surprise, pas en mal, au contraire.. Enfin, je ne m'imaginais surtout pas en train de ré-embrasser Castiell de si tôt, ou même en train de le ré-embrasser tout court.. Surtout vu ce que cela m'avait apporté durant le prime. J'allais, doucement, attraper son bras, hésitante. Hésitante comme à chacun de mes gestes envers le candidat, de toutes façons. J'avais toujours peur qu'en un souffle j'arrive à le faire fuir, ou qu'en quelques mots je sois capable de le faire me haïr. Nos lèvres se séparèrent, et même si j'avais du mal à me l'avouer, je regrettais déjà le fait que ce baiser n'ait pas duré plus longtemps.. « Je.. » Je ne savais même pas pourquoi j'avais tenté de laisser sortir quoique ce soit.

Bon voilà, c'est pourri, mais ça y est, j'ai répondu

C’était doux, agréable, et plus intime. Rien à avoir avec l’autre baiser du prime. Là, c’était moins agressif, moins rapide. Castiell ne se sentait pas assiégé de tous les côtés et il avait le contrôle. L’échange s’acheva, provoquant une perte de mots chez Emrys. Elle ne savait pas quoi dire. L’anglais non plus d’ailleurs. Il se contenta de se rallonger à côté de sa compagne de lit, tout en laissant son bras traverser son ventre. Il voulait être proche d’elle. Il voulait essayer de retaper une relation de confiance, qu’il arrivait toujours à détruire comme un château de cartes.

J’embrasse si bien que tu en perds les mots? murmura-t-il sur un ton taquin.

Il ne cherchait pas à la troubler encore plus qu’elle ne l’était. Lui même se sentait étrange, et si il se montrait aussi confiant, c’était juste parce qu’il était dans le noir.

J'étais rarement aussi proche de quelqu'un que je l'étais avec le candidat en ce moment même. C'était étonnant, ou tout du moins, je m'étonnais par moi-même quand je repensais à la facilité avec laquelle je l'excusais, moi qui était d'habitude terriblement rancunière, un peu trop même. « Oui. » répondais-je, simplement. Je passais sur le côté, face à l'anglais, ou tout du moins supposant, et espérant que je me trouvais alors face à lui. Ne pouvant voir, je me contentais de l'imaginer. « Oui, tu embrasses si bien que j'en perds les mots. » Je ne pouvais pas dire le contraire, après tout, c'était réellement pour ça que je n'avais pas su quoi dire. Quoique, c'était peut-être principalement pour l'effet de surprise, mais je ne pouvais pas exclure la chose pour autant. Enfin.. Etrangement, je ne savais toujours pas quoi dire de plus. Le silence fut alors, et je m'en voulais déjà de ne pas savoir par quels moyens le rompre. Je guidais ma main près du beau Castiell, passant délicatement l'un de mes doigts le long de sa joue, trouvant une fois de plus regrettable le fait de ne pas pouvoir le voir, bien que tout paraisse plus simple lorsque nous étions plongé dans le noir..

Castiell sourit maladroitement et se remercia lui même d’avoir éteint la lumière, puisqu’elle ne pouvait pas voir qu’à son tour, elle venait de l'embarrasser. Ils restèrent enlacés, sans rien dire, se contentant de profiter de la présence de l’autre. L’anglais sentit soudain le doigt impérieux d’Emrys dessiner le contour de sa joue, doucement. Si d’habitude le trentenaire aurait réagi un peu voilement en la repoussant, là, il se radoucit et se laissa faire, appréciant les sensations que cette caresse lui procurait. Il passa son bras autour de la taille fine de la jeune femme et s’amusa à taquiner une parcelle de peau que son t-shirt ne couvrait pas. Cela lui donna une idée pour aleger l’ambiance qui paraissait étrangement lourde.

Serais-tu chatouilleuse, mademoiselle? demanda Castiell en agitant ses doigts sur la peau de sa hanche, pour vérifier par lui même.

Dans un sens, oui, moi aussi j'appréciais le fait de me trouver proche de Castiell, et je ne m'en cachais pas, même si, encore une fois, le noir masquait tout. Doucement, je sentais ses doigts glisser sur ma peau, ce qui commença par me provoquer un frisson. « Serais-tu chatouilleuse, mademoiselle? » « Oh ! non ! pas ça ! pitié ! » lâchais-je, avant de rire, doucement, mais sûrement. Je ne su alors pas m'empêcher de gesticuler sous les chatouilles que me faisait l'anglais. Ca oui, j'étais chatouilleuse, affreusement même ! J'attrapais ses bras délicatement et m'en entourais, pour esquiver d'une certaine façon, me rapprochant de lui, assez pour pouvoir lui faire un câlin. « Tu me surpasses peut-être pour ce qui est d'embrasser, mais la qualité de mes câlins est imbattable ! » Peut-être que je foutais tout en l'air, qu'il n'allait pas apprécier, mais cette fois-ci, contrairement au reste du temps, j'étais confiante au sujet des actes que je portais envers le candidat.

En espérant que ça soit un peu mieux