pour Sorcha.

Allongé sur un canapé du salon, Castiell observait le plafond sans vraiment le voir. Les bras croisés derrière la tête, il restait là, à rien faire, juste à réfléchir. Il n'y avait pas grand chose à faire dans le nid d'amour, en général, alors à sept heure du matin, encore moins. La maison était étonnement silencieuse, preuve que la plus grosse partie des candidats dormait encore. Une fois n'est pas coutume, l'anglais s'était levé très tôt, après avoir seulement dormi peu quatre heures tout au plus. Il redressa la tête en attendant des bruits étouffés de pas, et il se tordit le cou pour voir arriver Sorcha.

Ton partenaire t'a jerté du lit ou quoi? lança-t-il en souriant malicieusement.

Depuis que sept heures étaient passées, il m’était impossible de retrouver le sommeil ; je tournais et me retournais dans le lit, et les grognements d’Anael m’avaient bien fait comprendre que cela le dérangeait, mais je ne pouvais m’en empêcher. Toutefois, incapable de trouver une position confortable, assez en tout cas pour me permettre de me replonger dans les bras de Morphée. Levant les yeux au ciel, je décidais donc de me lever, bien contre mon gré, afin d’aller traîner dans la maison, et peut-être, qui sait, faire un petit roupillon dans le salon – ces divans étaient tellement confortables que ça devait une solution plutôt intéressante, au final. Me trainant les pieds jusque-là, vêtu uniquement de mon grand chandail de Daisy qui me servait de pyjama, je fus surprise d’y trouver quelqu’un. « Ton partenaire t’a jerté du lit ou quoi? » Castiell semblait bien plus en forme que moi à cette heure. Moi, j’avais perdu mes bonnes habitudes, ça allait être pénible le retour à la maison avec une gamine qui se levait bien avant le soleil. « Si on veut ! » lui répondis-je, affichant sur mon visage un sourire un peu forcé à cause de la fatigue, mais un sourire quand même. Je me laissais finalement tomber à ces côtés, poussant un énorme bâillement que je tâchais d’étouffer, en vain. Quand j’en eus terminé, je me tournais vers lui. « T’es un lève-tôt, toi, en tout cas ! Tu as l’air en pleine forme. C’est pas très juste. » lui fis-je en affichant une moue amusante. Bon sens qu'on pouvait perdre ses bonnes habitudes vites quand on ne se méfiait pas. J'allais m'en mordre les doigts en sortant d'ici.

Spoiler:

Sorcha était adorable dans son pyjama Daisy, et avec les cheveux un peu en foutoir. Castiell, lui, était déjà passé par la case douche en prenant soin de ne pas user l'eau chaude, ou en tout cas, pas beaucoup. La jeune femme vint s'installer à ses côtés et râla en voyant l'air un peu plus éveillé qu'abordait l'anglais. Un rire amusé s'échappa de ses lèvres.

Tu peux te consoler en te disant que j'ai pas toujours été comme ça.. ou pas.

Plus jeune - quand il était gamin et ado en fait - le trentenaire adorait dormir encore et toujours. Mais c'est en vieillissant qu'il a perdu le besoin de dormir. Aujourd'hui, il n'a besoin que de quatre-cinq heures pour être en forme pour une journée, et des fois, il enchaine des nuits blanches. C'est étrange. Il se retourna sur le ventre pour regarder Sorcha.

Parle moi un peu de toi.

Tous les deux s'entendaient bien, mais il ne la connaissait pas réellement.

« Tu peux te consoler en te disant que j’ai pas toujours été comme ça… ou pas. » Je tournais la tête vers lui et affichait sur mon visage un petit air sournois mais pas méchant, comme si cette confession allait me faire changer d’idées à son avis. « Ouais, c’est ça, comme si j’allais te croire. » lui dis-je d’un ton mi-joueur, mi-sceptique. Peut-être qu’il disait vrai, ou pas du tout même, mais bon, l’important était de savoir que je ne me prenais même pas au sérieux avec cette fausse attitude. Un sourire éclaira d’ailleurs mes lèvres afin de lui faire comprendre qu’en aucun cas, je doutais de lui. Je blaguais, c’est tout. « Parle-moi un peu de toi. » me demanda-t-il finalement. Encore cette question? Décidément, elle était populaire ces derniers temps, car deux personnes tout à fait différente me l’avait posé – Keziah, et maintenant Castiell. Et comme à chaque fois, je ne savais quoi répondre. « Numéro un : je déteste cette question. » lui avouais-je, franc jeu, mais tout sourire sur les lèvres. « Je ne sais jamais quoi dire, quoi raconter qui soit pertinent… comme si j’avais peur d’ennuyer mon interlocuteur. Je pense que j'ai failli endormir la production lors de mon audition, à déblatéré tout et rien! » Il était vrai qu'en me laissant carte-blanche, ils en avaient vu de toute les couleurs. Quand je parlais... je parlais. Pour de vrai. « Mais hum, en dehors du fait que je suis fanatique d'Harry Potter, de Star Wars, de Disney, que ma fille est une princesse, que j'ai toujours voulu vivre dans un conte de fées et que je collectionne un tas de trucs inutiles chez moi - des bagues en plastique aux pièces des monnaies, je ne sais pas quoi te dire d'autres. » Il faut dire que c'était déjà beaucoup en une seule phrase, alors!