« Sans aucune hésitation. C'est vraiment libérateur de sauter comme ça. » J’adorerai sentir, moi aussi, cette sensation, cette liberté que l’on peut ressentir en sautant dans les airs. Rien qu’à en parler, cela venait de me convaincre de le faire dans un futur plus ou moins proche. « C'est ça ! » Je riais de plus belle et avec Lukas. Il était même d’accord avec moi… mais après, j’aurai pu me taper la honte d’une manière encore moins glorieuse. J’aurai pu me casser la figure par exemple, ou j’aurai aussi lui raconter toutes sortes de conneries. Je posais l’une de mes mains sur mon ventre, pour me calmer un peu ; à force de rire, j’en avais une douleur à cet endroit, qui se dissipa peu à peu. « Je viens d'une petite ville - ou d'un grand village, au choix - à quelques kilomètres de Kilkee. Ça doit pas être bien loin d'ici puisque c'est aussi dans le Sud-Ouest de l'Irlande. » Je connaissais Kilkee, pour être une Irlandaise pure souche et surtout, pour avoir participé à un concours de danse là-bas. Si mes souvenirs sont bons, ce n’est pas si loin que cela de Galway. « Et toi, t'es de quel coin ? » « Je suis née à Galway, c’est une ville vraiment connue ! J’ai passé une partie de ma vie là-bas et après, j’ai fais en quelques sortes un tour d’Irlande et d’Europe ! »

Kilkee. J'habitais à quelques kilomètres de cette ville et pourtant je n'y avais mis que très rarement les pieds. J'étais un campagnard, pourrait-on dire. Je ne connaissais rien à la ville et je n'y connaîtrais surement rien en restant cloitrer chez mes parents qui ne voulaient pas me laisser partir.« Je suis née à Galway, c’est une ville vraiment connue ! J’ai passé une partie de ma vie là-bas et après, j’ai fais en quelques sortes un tour d’Irlande et d’Europe ! » « T'as beaucoup voyagé alors. » J'étais en admiration devant ma partenaire. Elle avait fait le tour de l'Irlande et de l'Europe pendant que j'étais resté dans ma ville. D'une certaine manière, je l'enviais. « Et t'as été où ? T'as visité quoi ? J'aurais tant aimé pouvoir partir, voyager comme tu l'as fait. »

« T'as beaucoup voyagé alors. » Effectivement, j’avais beaucoup voyagé et je suis même plutôt du genre à bouger tout le temps et à me lasser vite d’un endroit. « Pour une personne qui n’est jamais partit de chez lui, oui, j’ai beaucoup voyagé. Je me lasse vite d’un endroit, alors c’est un défi pour moi d’être enfermé ici. » J’esquissais un sourire amusé, je comptais rester tout de même le plus longtemps dans l’aventure. « Et t'as été où ? T'as visité quoi ? J'aurais tant aimé pouvoir partir, voyager comme tu l'as fait. » Les voyages et la danse, c’est toute ma vie ; quand je commence à en parler, en général, je ne peux plus m’arrêter. Evidemment, je n’allais pas saouler Lukas avec tout ça… “J’ai été en France, j’ai dansé à l’opéra Garnier, c’est vraiment l’un des plus beau d’Europe ! J’ai été à Madrid, Séville. Je n’aime pas la tauromachie, mais les arènes sont magnifiques à voir. J’ai été à Lisbonne, à Athènes ; j’ai dansé à l’opéra de Sarajevo, de Berne, de Zurich, de Berlin, de Prague et surtout à celui de Vienne. Après j’ai visité Amsterdam, je suis resté un peu dans des villages Russes et un peu en Turquie. J’aimerai aller aux Etats-Unis et en Asie maintenant ! » Je soufflais un peu, reprenant ma respiration parce que j’avais parlé un peu rapidement. « Ran ! Quand je commence avec mes voyages, je n’arrête plus de parler ! »

Voyager, vivre ma vie, partir, quitter ce trou perdu et ces habitants. J'y ai tellement penser, j'en ai tellement rêver et pourtant, j'y suis toujours. Ma partenaire, elle, avait fait le tour de l'Europe. Elle avait visité des pays que je ne verrais jamais. Elle avait dansé dans des endroits incroyables. Paris, Vienne, Paris. Surtout Paris. La France, le vin et la tour Eiffel. J'aurais aimé être aussi aventurière qu'elle. J'aurais aimé partir sans me retourner et visiter des dizaines de pays. Malheureusement, je n'étais que Lukas, un aveugle depuis mes 9 ans qui n'appréciaient sa vie que grâce à la musique et à son frère ainé qui était tout pour lui et pour qui il était prêt à tout. « J'aurais tant aimé être à ta place. » Je soupirais.

J’étais consciente de la chance que j’avais. J’avais eus le courage de plier bagage très tôt et du haut de mes vingt-deux ans, j’avais déjà visité de nombreux pays grâce à ma passion. Mais en contrepartie, j’ai du faire des sacrifices. J’ai vécu avec mes petits moyens, seule loin de mes parents, de ma famille et de mes amis. « J'aurais tant aimé être à ta place. » J’eus une moue gênée à le voir soupirer. J’aurai peut-être du m’abstenir de lui raconter cela, mais j’étais tellement heureuse de le dire à quelqu’un. J’avais déjà beaucoup de sympathie pour Lukas et je me rendais compte que j’avais eus beaucoup de chance de tomber avec lui. En dépit de sa différence, nous allions casser la baraque ! « Mais tu sais, à côté, j’ai du renoncer à certaines choses. J’ai coupé les ponts avec mes rares amis. J’ai quitté mes parents et mon confort. Mais surtout, j’ai arrêté l’école très tôt, sans diplômes ni rien, alors si pour n’importe quelle raison, je devais arrêter la danse, je ne trouverai jamais de travail ! » Je soupirais à mon tour, reportant mon attention sur le plafond l’espace d’un instant, mais je me mis à sourire rapidement, relevant le haut de mon corps pour être dans la position assise. « Peut importe. Tu sais qu’on n’est pas sur notre lit en fait ? On est sur le lit de… Caesar et Breathe… Je sais même pas qui sait ! » Je me relevais, scrutant du regard les autres lits ; le notre était de l’autre côté de la pièce.

Jamais je n'avais pensé que le fait de voyager puisse nous séparer des êtres chers que nous portions dans notre cœur. J'aimais ma famille et mon frère comme ma belle-sœur. Tous deux avaient toujours été là pour moi et bien plus que ne le ferait mes parents. Mes parents me surprotégeait tandis que mon frère et sa femme me redonnait la joie de vivre. Partir et les abandonner, je ne pourrais pas. Je n'arrivais même pas à comprendre comment Oona avait fait ni même pourquoi elle n'avait pas gardé contact avec eux. Elle devait se sentir bien seule, bien plus seule que je ne l'étais en réalité. D'une certaine manière, je la plaignais de la vie qu'elle menait. Ma famille était extrêmement important. Je ne pourrais sans elle bien longtemps. Fake Lover serait surement difficile concernant ce point là. Mais je le surmonterais ! J'y arriverais. « Peut importe. Tu sais qu’on n’est pas sur notre lit en fait ? On est sur le lit de… Caesar et Breathe… Je sais même pas qui sait ! » Ah ? Tant pis. Pour une fois, nous ne serions pas décapité pour juste ça comme cette bonne femme là, Marie je sais plus quoi. Je me redressais à mon tour du lit pour finalement me lever. « C'est pas grave. Ils ne verront rien et puis on n'a rien fait de malsain. Donc ça va. » Je souris et je me dirigeais vers la sortie. « Je vais redescendre. Tu viens avec moi ? » J'attendis sa réponse et je repris les escaliers pour retourner dans le salon.

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Durant mes voyages, je n’étais pas vraiment seule, puisque je faisais partie d’une troupe ; mais en même temps je l’étais un peu quand même. Mais c’est la vie que j’avais toujours voulu mené ; Fake Lover allait être un défi pour moi dans le sens où je ne pourrais peut-être pas mener ma vie comme je le veux. « C'est pas grave. Ils ne verront rien et puis on n'a rien fait de malsain. Donc ça va. » J’acquiesçais sa phrase par un petit bruit ; j’avais simplement dû mouiller un peu leurs draps puisque Lhoas m’avait entraîné dans la piscine avec lui, mais ça allait bien finir par sécher de toute manière. Je regardais Lukas sourire et se relever à son tour. « Je vais redescendre. Tu viens avec moi ? » Je regardais autour de nous, tout en réfléchissant. « Non, je vais me changer ! À tout à l’heure ! » Il s’en alla, tandis que moi je restais plantée sur le lit, à méditer un peu sur les prochaines semaines à venir.

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