Dans les films d'horreur, il arrive que l'un des héros de l'intrigue soit poursuivit par un psychopathe munit d'une redoutable tronçonneuse et qu'il trouve finalement refuge dans un lieu sombre et pas franchement rassurant : une cave. Jackson était justement friand de ce genre de films. Le gore, l'hémoglobine, tout ça c'était son trip. Et si en bonus il pouvait y avoir de quoi se rincer l'œil au moins l'espace d'une minute, c'était encore mieux. Parce qu'il était de ceux qui pouvaient s'extasier de bonheur devant Scary Movie, oui. C'était peut être assez désolant à avouer, mais c'était bien vrai. Pour le coup, il assumait pleinement cette part de sa personnalité. Loin de lui la prétention de se prendre pour un incorrigible cinéphile, fan du Cinéma d'auteur, hein. Non non, très peu pour lui. En ce jour, Jackson s'était donc rendu dans la cave. La question est : pourquoi ? Et bien, figurez-vous qu'il avait simplement envie de l'explorer. C'est donc ce qu'il fit. Muni d'une petite lampe torche - parce qu'on y voyait pas grand chose là dedans - il arpenta alors la pièce, de droit à gauche, puis de gauche à droit, et ce durant de longues minutes. Jusqu'à ce qu'un bruit se fasse entendre. Dans le traditionnel film d'épouvante, on aurait supposé qu'un meurtrier allait surgir pour le massacrer. Mais vu qu'il était dans Fake Lover, une émission de télé-réalité, il y avait peu de risque que ce soit le cas. Alors, marchant quelques pas pour tenter d'élucider le mystère du bruit entendu, il se planta devant une sorte de grosse caisse, derrière laquelle se cachait probablement quelqu'un. « Qui que tu sois, montre-moi ton visage. » C'était un ordre, qu'on se le dise. Et on ne discute pas les ordres de Jackson, non, certainement pas.

Gabrielle s'était assise sur un canapé, les jambes croisées, les mains jointes, elle pensait, pensive, lâchant quelques mots. Elle parlait toute seule, oui, ça lui arrivait de temps en temps. Cela permet à la jeune femme de mettre ses idées en ordre. Elle vit passer Jackson, et le suivit des yeux, il se rendit vers la cave, et y entra. Curieuse, la rousse le suivit, se releva rapidement, sautant sur ses pieds, elle s'y rendit d'un pas rapide et déterminé. Elle emprunta le petit couloir qui menait au sous-sol, puis à la cave. Gabrielle poussa lentement la porte de la cave, elle était grinçante, faisait une petite grimace suite au bruit strident, elle pénétra dans la cave. C'était vachement sombre. La française avança lentement à pas de loup, elle put entendre Jackson parlait à je ne sais qui. Lui au moins, avait eu la bonne idée de prendre une lampe torche. La rouquie avança dans son dos, posant son menton sur l'épaule de Jackson, qui était à sa hauteur. « Tu fais quoi ? » lui demanda t-elle avec une pointe de curiosité, de faisait-il à éclairer cette grosse caisse ? « Tu te crois dans un film d'horreur toi. » ajouta t-elle en arquant un sourcil.

Jackson en était persuadé, intimement persuadé : il y a avait quelqu'un ou quelque chose derrière cette grosse caisse bizarroïde. Et pour cause, le grand blond avait entendu un bruit suspect. Ni une ni deux, il pointa sa lampe torche en direction de la mystérieuse caisse en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire à voix haute. Et alors qu'il s'attendait à voir sortir quelque chose, n'importe quoi, de l'endroit en question, il fut surpris par l'apparition de quelqu'un dans son dos, qui se permit d'ailleurs de poser son menton sur son épaule. « Putain de ... ! » Il n'eut pas le temps de terminer son exclamation car, se retournant précipitamment, il reconnut la jolie Gabrielle. Quelques peu gêné - quasiment pas hein - il reprit son souffle. « Je mène une enquête. » Étrange comme réponse, vous ne trouvez pas ? Devait-il lui dire qu'il avait cru entendre un bruit provenir de derrière la grosse caisse qui se trouvait tout près d'eux, au risque de passer pour un descendant de Jeanne d'Arc ? Oh et puis zut, puisque de toute manière il se fichait bien de ce que tout le monde pouvait penser et dire de lui ... « Il y a quelque chose là bas » fit-il, d'un geste de la tête, pour désigner l'endroit en question. Non, il n'était aucunement effrayé par ce qu'il ne pouvait pas percevoir dans une telle pénombre. Il était curieux, voilà tout. « Mais nous sommes dans un film d'horreur, ma belle. Moi je suis le mec qui n'a peur de rien et qui finira probablement zigouillé avant la moitié du film. Et toi tu es la belle et innocente jeune femme, qui survivra à tous les autres personnages mais que le meurtrier psychopathe pourchassera à jamais. » A l'entendre, on aurait dit qu'un malade allait surgir et que le film commencerait sur cette note. En attendant, Jackson se tourna à nouveau vers la caisse. S'il n'y avait rien ni personne derrière, alors qu'était donc le bruit qu'il avait entendu ? Mystère ... et boule de gomme.

A peine eut elle le temps de poser son menton sur son épaule, pour voir ce qu'il fabriquait, que Jackson se retourna, avec une certaine violence il fallait dire. Gabrielle eut juste le temps de retirer sa tête et de reculer de quelques pas, précipités fallat dire. C'était moins une. « Putain de ...? » répéta t-elle avec une innocence non feinte, elle attendait la suite, se demandant ce qu'il allait pouvoir lui sortir. « Une enquète sur quoi ? » lui demanda t-elle en plissant les yeux, regardant autour d'elle, la jolie rousse ne voyait rien qui pouvait être digne d'intêret dans celle pièce. Rien du tout. Gabrielle écouta le jeune homme, avec une certaine attention, scrutant son visage longuement, sans gène, elle s'en fichait pas mal. « Tes cheveux sont vachement blonds. Comme le soleil. » déclara t-elle pensivement avant de détacher son regard de Jackson. Aller Gabrielle, reviens avec nous petite. « Le rôle de l'innocente me va toujours bien.. Je savais qu'au fond de moi dormait l'âme de Sidney Prescott. » déclara t-elle avec un sourire, mutine. Gabrielle avait des références affreuses, s'en était affolant. «Y a rien, arrête, tu vas me faire peur.» lâcha t-elle avant de porter son regard sur la caisse. Gabrielle était peureuse, une vraie poule mouillée.

En y réfléchissant bien, peut être que Jackson n'aurait pas du se retourner aussi brutalement. Mais il faut dire aussi que la jeune femme lui avait fait une belle peur, quand même. Pas étonnant après ça qu'il veuille si précipitamment lui faire face. Mais il devait avouer qu'il y avait plus effrayant que Gabrielle, au fond. Et même, Bambi avait plus de chance de lui faire peur pour le coup. Mais elle était mignonne, n'empêche, alors on pouvait bien le lui pardonner. « Ce mot risquerait de te choquer. Tu es bien trop jeune. » Tiens d'ailleurs, quel âge pouvait-elle avoir ? La vingtaine, sans doute. Mais il ne se risquerait pas à le deviner immédiatement, sans doute de peur de la vexer. On dit bien que les femmes peuvent être très susceptibles concernant leur âge. Il suffit que vous leur rajoutiez un an et c'est la catastrophe assurée. Quoi que Gabrielle était sans doute un peu jeune pour s'en soucier, mais tout de même. « Une enquête sur des phénomènes étranges. » Olala, mais c'est qu'il nous ferait presque peur avec ses histoires. Y'a pas à dire, les nombreux films d'épouvante qu'il avait matés ces dernières années avaient eu une bien mauvaise influence sur lui. « Ils sont naturels, si c'est ce que tu veux savoir. » Oui, Jackson était blond. Et pas qu'un peu d'ailleurs. Mais cela le satisfaisait pleinement, soyez-en sûrs. « Et les tiens ? Naturels aussi ? » Autant en profiter pour demander à Gabrielle si ses cheveux roux étaient eux aussi l'œuvre de la nature. « J'ai toujours trouvé Sidney sexy. » Et voilà, chassez le naturel et il revient au galop. Ça, c'était du Jackson tout craché. « Mais si. J'te jure que j'ai entendu un bruit louche. Y'a quelque chose là bas, j'en mettrai ma main au feu. » Là dessus, il fit quelques bas en direction de la caisse. Mais avant d'en être trop près, il se retourna légèrement vers la jolie rousse, captant son regard. « Si je ne reviens pas : sache que je suis content de t'avoir connue. » On ne sait jamais ce qui pouvait lui arriver, hein, mieux valait s'attendre à tout, surtout au pire.

L'excuse bidon qu'il venait de sortir. Gabrielle fit la moue, déçue, elle qui voulait tant savoir, en plus sa curiosité avait été piqué, et maintenant, elle étrait frustée. Voilà, Jackson la frustrait, là, maintenant, en ce moement même. « Bien sûr, tu dois avoir à peine cinq ans de plus que moi.. » supposa t-elle en roulant des yeux, ce qui n'était absolument pas dans ses habitudes fallait dire. Des phénomènes étranges, ouai, ouai, c'est lui était étrange au fond, la jeune femme en comprenait pas, vallait mieux abandonner, c'était trop complexe pour son pauvre cerveau de rousse. « Ils sont beaux. » répondit-elle bien qu'elle n'avait pas douté une seule seconde de leur couleur naturel. Les hommes se faisaient rare des teintures. Puis Jackson enchaina sur sa couleur de cheveux. « Oui, mère nature m'a faite ainsi. » déclara t-elle innocement avant de lever les yex vers lui. Bien sûr que sa couleur était naturelle, ses cheveux de feu étaient bien réels. La remarque sur Sidney arracha un petit sourire à la jeune femme, qui continua d'observer cette grosse caisse, elle était maintenant très intriguée. Même s'il n'y avait pas de quoi. Enfin. Peu importe. « Tu entends des bruits, c'est dans ta tête tout ça. » articula t-elle lentement, comme si elle le prenait pour un fou. Il avança vers la caisse, se retournant au dernier moment vers la rousse. Gabrielle fit un pas vers lui, lui attrappant le bras pour le retenir. « Attends. » lui demanda t-elle. « N'y va pas. » le suppplia t-elle.

A peine cinq ans de plus ? Gabrielle pensait donc que Jackson avait tout au plus cinq ans de plus qu'elle ? Attendez voir, plutôt que de se lancer de façon imminente dans des devinettes sordides, autant y aller cash. « Bon, t'as quel âge Fifi Brindacier ? » Secrètement, il pariait sur vingt. Parce qu'elle faisait jeune la p'tite, quand même. Et c'était une vraie rousse, visiblement. En tout cas, c'est elle qui le disait. Aussi vraie rousse que Jackson était vrai blond alors. « Merci » fit Jackson, lorsque la rousse le complimenta sur ses cheveux qui, il est vrai, étaient franchement beaux. En même temps, vu le soin qu'il leur portait, l'inverse aurait été étonnant. « Que ce soit au niveau de tes cheveux ou du reste, Mère Nature a été généreuse avec toi. » Parce qu'elle était canon la Gabrielle, très canon même. On en mangerait. Miam. Quant à la caisse, elle, elle était bien moins canon. Mais très intrigante, toutefois. Il y avait forcément quelque chose de pas net par là bas, c'était certain. Jackson semblait en être persuadé, en tout cas. « Même pas vrai. » Non, il n'entendait ni des bruits ni des voix. Tout cela était bien réel. Oui, tout autant que Betty Boop qui lui faisait quelques fois des strip-strip-teases avant qu'il ne s'endorme. Tout cela était donc bien réel, oui. S'avançant alors en direction de la grosse caisse, bien déterminé à en percer les mystères, Jackson se munit de tout le courage dont il était capable. Mais alors qu'il touchait au but et que la caisse ne semblait plus très éloignée, il sentit une pression sur son bras. Se tournant légèrement, il se rendit compte que Gabrielle le lui tenait. « Gabrielle ... » fit-il alors, d'une voix toute calme, qui ne lui ressemblait pas à vrai dire. « Ne rends pas les choses plus difficiles, voyons. » A les entendre, ils vivaient actuellement des aurevoirs déchirants. A croire qu'ils étaient passés d'un film d'épouvante à une petite niaiserie sentimentale. Tout ce que Jackson détestait. Et pour cause, il détestait l'amour.

Gabrielle estimait qu'ils avaient à peine cinq ans d'écart, aller, même pas. « Ne m'appelle pas comme ça. » répondit-elle en se fermant, croisant les bras sur sa poitrine. S'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, c'était bien ça. « Vingt-deux ans. » murmura t-elle finalement après quelques secondes de silence. « Et toi ? Vingt-six ? Vingt-sept ? Vingt-huit ? » essaya de deviner. Mais oui Gabrielle, propose-lui tous les nombres pendant que tu y es.
Gabrielle faisait une petite fixette sur les cheveux pâles du jeune homme, elle les trouvait classes. Oui, ça ne tournait pas très rond dans la caboche de la jeune française. Jackson reparla de Mère Nature, un sourire adorable s'étira sur les lèvres charnues de la jeune rousse. « C'est parce qu'elle sevait que je ferai un bon usage de ses dons. » répondit-elle naïvement en le regardant, un sourire sur son joli minois.
Jackson n'allait pas bien, enfin, Gabrielle n'entendait rien, et elle avait plutôt l'ouïe fine, et là, c'était silencieuse, elle se contenta de lever un sourcil, septique, écoutant la mince protestation du candidat. Gabrielle avait reussit à l'attrapper avant qu'il ne soit trop près de cette fameuse et mystérieuse caisse, ses minces doigts enserraient son bras, tentant de le retenir. La réplique de Jackson la plongea dans les navets romantiques qu'elle avait l'habitude de voir lorsque sa soeur dépprimait, soit tout le temps. « S'il te plait. » protesta t-elle encore, une moue suppliante sur son beau visage. « J'viens avec toi alors. » déclara t-elle brusquement, avançant de quelques pas pour se retrouver à la hauteur de son camarade.

Bah quoi, elle n'aimait pas être appelée Fifi Brindacier ? Cela lui allait bien, pourtant. Jackson afficha un sourire amusé. « Tu préfères que je t'appelle Gaby ? » Qu'on se le dise, il n'était pas très diminutifs. Il avait toujours eu un peu de mal avec eux. Sans doute préférait-elle les appellations plus originales. Donner des petits surnoms amusants, c'était déjà plus son truc à la base. Lorsque Gabrielle lui révéla finalement son âge, à savoir vingt deux ans, Jackson la regarda avec attention. « Hm, j'aurais dit moins. » Lui, il lui avait donné vingt ans, mais visiblement, il s'était trompé. De peu, certes, mais trompé tout de même. « Moi, j'ai vingt-six ans. » Certains lui donnaient plus, d'autres moins, et d'autres encore lui donnaient son âge exact. Pour lui, l'âge avait relativement peu d'importance. Quand la trentaine arrivera, eh bien, elle arrivera. Il s'en fichait pas mal à vrai dire. En attendant, Gabrielle semblait apprécier les cheveux blonds du jeune homme, qui lui même se prenait d'une étrange fascination pour la chevelure rousse de cette dernière. C'était très sensuel, d'après lui. « Et quel usage en fais-tu, exactement ? » demanda-t-il alors, sur un ton malicieux. Il n'espérait aucun détail. Il la devinait bien trop innocente pour ça, vous savez. Puis, lorsqu'il s'avança en direction de la caisse dont il voulait percer les mystères, il sentit que sa rouquine de camarade le retenait. Bon sang, déjà qu'il prenait sur lui là, alors si en plus elle l'empêchait d'aller au delà de sa légère peur ... « Okay, viens » fit-il, tandis que Gabrielle s'était déjà avancée. Bien, si cela l'amusait, elle pouvait faire partie de cette aventure palpitante dont ils ne ressortiraient probablement pas indemnes. « Si tu vois un truc effrayant, tu cries et j'en profite pour me faire la belle. D'accord ? » Oui, Jackson s'était toujours faite une droite d'idée de ce que l'on nommait la galanterie. Pour lui, ça avait toujours été chacun pour soi et Dieu pour tous. Point.

La jeune femme serra la machoire, avec un air boudeur, c'était sa façon à elle de montrer qu'elle était vexée qu'on l'appelle comme cela. Elle avait été tenté de ne pas lui répondre, de le snober. Mais bon, ça faisait vachement enfantin, elle était plus forte que cela. « On n'est pas intime à ce que je sache alors non.. » le coupa t-elle, un sourire amusé. « Alors ça sera Gabrielle pour toi. » compléta t-elle en le regardant dans les yeux. Jackson répliqua qu'il aurait dit moins. Elle haussa les épaules, son visage parsemé de taches de rousseurs et ses grands yeux bleus étaient trompeurs. On lui avait souvent dit qu'elle faisait plus jeune. « Bon bah tu vois, j'avais raison, à peine quatre ans. » répondit-elle avec un sourire malicieux. Personnellement la jeune femme s'en foutait de l'âge, les hommes restaient les même. La question de Jackson fit apparaître un sourire amusé sur le joli minois de la belle. « Cela pourrait te choquer, tu es trop jeune pour que je te le dise. » annonça t-elle vaguement mystérieuse. La rousse s'avança vers la caisse, lâchant enfin le bras de Jackson, elle sentait bien que son geste agaçait le jeune homme. Elle le sentait. La rousse attacha en une queue de cheval hauteur ses cheveux rebels couleur feu qui la gênait maintenant. La belle s'approcha à peu pas de la caisse, pas franchement emballée. « On va faire l'inverse hein. » répondit Gabrielle, en roulant des yeux. « C'est moi qui me tire la première s'il arrive un truc. » déclara t-elle finalement.