Zhara, au confessionnal !

Sixtine, quel secret penses-tu avoir découvert ?

Je m’installe sur le fauteuil de la confrontation. Je suis heureuse de pouvoir profiter de ces instants où je peux redevenir Sixtine, et larguer Ruben pour un instant. La pauvre Zhara, elle, est contrainte de trimballer son costume partout, comme moi remarque, mais ça me semble un peu plus encombrant. Au moins, elle ne doit pas avoir trop froid. Je ris un peu à cette pensée, attendant qu’elle arrive avant de m’exprimer. « Tout d’abord sache que j’ai longuement hésité. » Et c’est vrai, depuis le début de l’aventure je me triture les neurones, et je ne sais pas voir quoi pencher. Je laisse un peu de suspense, puis poursuis. « Je pense que tes parents ne sont pas tes vrais parents, que tu n’appartient pas à ta famille de naissance. » Je largue ma bombe avec le sale pressentiment qu’elle va me rire au nez. Ca fait trois fois maintenant que je me plante comme une grosse merde, et j’aimerais bien que mes talents de Sherlock Holmes se développent. Cela, dit, ce que je m’apprête à dire ne me semble pas certain. « Je voulais d’abord te buzzer pour avoir été adoptée par des parents noirs, mais je pense en fait qu’il y a eu une erreur à l’hôpital. » Ahah, elle doit se demander où je suis allée chercher ce truc tordu. Je me suis dit qu’être adopté ce n’était pas assez fort, alors j’ai décidé de trouver un truc encore plus bizarre. Je me suis inspirée des diverses séries télévisées dont je me gave en Ecosse, pour échafauder cette théorie fumeuse.

J’écoutai attentivement la jeune femme, fronçant les sourcils d’abord car je pensais qu’elle voulait tout simplement dire ‘adoptée’ et puis finalement j’ouvris de grands yeux quand elle mentionna l’erreur. C’était possible, tout à fait possible, a vrai dire c’était déjà arrivé selon certains de mes profs en faculté de médecine. « Je… Waouw. C’est gros. » Dis-je en lâchant un petit rire. « Qu’est ce qui te fais dire ça, au juste ? » demandais-je, intéressée de savoir comment elle était parvenue a cette conclusion plutôt… huge.

Spoiler:

Ouais, c’est bien ce que je pense. Ca lui semble fou, à elle aussi. C’est vrai que ce serait pas de chance, mais ce serait un secret du tonnerre, tout de même. L’un des meilleurs de toutes les saisons confondues. C’est peut-être pour ça aussi, qu’elle fait des études de médecine. Enfin, ça me semble tellement à l’opposé de la religion, basée sur la croyance, puisque les sciences sont fondées sur l’esprit cartésien, rationnel. M’enfin, c’est maigre. J’hésite un instant à me rétracter devant ma connerie, cependant j’ai pas mal d’argent pour une fois, et je me moque assez de perdre 5 000 euros. « C’est le fait que tu parles pas mal de ta famille, de la religion, que tu sois sur certains points très différente de tout ça. Notamment dans le choix de tes études. Je ne sais pas, ça m’a mis la puce à l’oreille et je me suis concentrée sur ta famille. » Après il m’avait suffi de divaguer, de chercher les trucs les plus timbrés, les plus originaux. Et j’en étais arrivée à cette conclusion. Une erreur d’étiquetage de bébés.

Spoiler:

La petite, elle se défend sans vraiment se défendre, c’est plutôt bon signe non ? Je ne sais pas. Pf. C’est vrai que ça va chercher super loin cette histoire, mais d’un côté c’est le truc le plus tordu que je trouve, et donc le plus probable au final. Je me mords les ongles, j’hésite. Je ne sais pas trop quoi faire. Je l’observe avec insistance, mais je ne décèle rien dans son regard qui pourrait la trahir. « Bon, je vais confirmer quand même Cupic . . . don ! » Oups, la gaffe. Je pense que si j’avais moins d’argent, je me serais rétractée. Mais là bon, je m’en fiche un peu. En plus elle n’a pas beaucoup de fric, donc si je me plante elle remontera un peu. Si ce n’est pas altruiste comme réflexion ça !

La jeune femme décide de confirmer et je ne peux empêcher à un petit sourire de se dessiner sur mes lèvres, je hausse les épaules et me lève. « On se retrouve dans le salon alors. » dis-je en souriant à la jeune femme, je sortis enfin de la pièce puisque ça ne servait plus à rien que je sois ici et retournai à mes occupations.

C’est quoi ce petit sourire ! Oh lala, j’ai l’impression de m’être faite avoir une nouvelle fois. Je suis le panier percé de l’aventure, la buzzeuse la plus nulle que la terre ait jamais porté, la honte de tous les détectives privés. Enfin bon, ce n’est pas grave je ne vais pas mourir pour autant. « Ca marche ! » Je me lève à mon tour en lui souriant, attendant que Cupidon nous demande de nous réunir dans le salon pour la confrontation finale.