Elle arrive dans la cuisine, et pousse un léger soupir. Il y a trop de monde, elle ne veut pas manger dans ce bruit. Le repas est sacré, et puis, elle a besoin d'un peu de calme en ce moment. Elle en est arrivée à un point où elle a besoin d'un peu d'espace, d'un peu d'air, d'un peu de liberté. La rousse se retire de la cuisine, elle y retournerait plus tard, lorsque la pièce se serait vidée. Gabrielle erre dans la maison à la recherche d'une activité apaisante, elle se rend dans la chambre. Elle ne voit pas Syssoï, ça l'énerve. Il l'évite, elle le sent, elle ne le croise jamais, ni lui, ni son regard. Gabrielle n'arrive pas à lui parler, il n'en n'a pas envie, surtout depuis le départ de Sixtine. Elle comprend, mais elle, elle n'y arrive pas. La belle a abandonné l'idée de partir à sa recherche, elle préfère le laisser seul, avec lui-même. Elle fouille dans sa valise et sort son paquet de cigarette, elle cherche un moment son briquet. Elle le retrouve sous son oreiller, elle se demande ce qu'il fout là. Aucun commentaire. La candidat a souvent la tête en l'air, ce n'était pas nouveau. La rousse sort de la maison, et se rend dans le jardin. Le vent joue avec ses cheveux qui lui fouettent le visage. Gabrielle coince sa cigarette dans la bouche, une main maintient sa chevelure, l'autre approche la flamme de l'extrimité du baton de nicotine. Gabrielle se dirige vers la cabane, elle reste dans l'embrassure de la porte, elle s'y appuie. La belle ferme les yeux un instant, puis les ouvre. Elle voit Connor qui s'apprêtait à faire demi-tour. « Non reste. » lui demande t-elle.

Le nid est bondé, pas étonnant puisque tous les estomac sur pattes se sont rués à la cuisine pour avaler leur dose quotidienne de nourriture. Quelqu'un à dû se résoudre à cuisiner pour l'assemblée, je croise Moore. Au moins, elle se sera pas obligé de se dandiner pour obtenir son dû. Quant à moi, je n'ai pas faim, j'ai grignoté ce matin ce qui Rory s'est dévouée à me préparer. Sans quoi je n'aurais sûrement rien avalé avant un moment. C'est souvent la nuit que mon estomac réclame que je le nourrisse, étrangement. Je sors fumer, personne ne semble être là. Et puis, je marche tranquillement, tête baissée. Tirant quelques fois sur ma cigarette que j'ai glissé entre mes lèvres. J'ai les mains dans les poches, et puis j'ai un peu froid, le vent s'est levé. Je marche jusqu'à la cabane, tête baissée. Une odeur de cigarette différente de la mienne me chatouille les narines, plus légère, moins saisissante. Je lève les yeux vers une Gabrielle à la mine triste. Je m'apprête à faire demi-tour constatant qu'elle est sur le point d'entrer dans la cabane, elle a pas l'air d'avoir envie de parler, et moi non. Sauf que sa voix résonne. Elle me demande de rester. Je reste immobile et continue mon avancé vers elle. « D'accord. » Je souffle, dans un murmure, ma cigarette se termine, bien trop vite, comme toujours. Je contemple Gabrielle en silence, il fait vraiment froid dehors, je n'ai pas pris la peine d'enfiler autre chose par dessus mon tee-shirt. J'attends qu'elle ait fini sa cigarette et attrape la main de la jolie rousse, pour la conduire à l'intérieur, avec moi. Je m'assois. « Et-ce que ça va ? » C'est tellement bizarre de la voir aussi éteinte que ça m'inquiète. J'suis sûrement pas le type avec qui on a envie d'engager la conversation cette semaine, ma tête de zombie ne doit pas favoriser le dialogue. Pourtant, j'fais le premier pas.

Elle a reussit à le retenir en seulement quelques mots, elle ne veut pas qu'il se sente obligé de faire demi-tour à cause d'elle, non. Finalement il s'avance vers elle, la rousse constate que lui aussi fume, elle se demande combien de drogués à la nicotine sont présents dans ce château, au moins les trois quarts, voir plus. C'est affolant, bien qu'elle en fasse partie. Il se plante devant elle, l'observe. Sa cigarette coincée entre deux doigts, elle fait pareil. Elle la coince régulièrement entre ses lèvres pour tirer, et aspirer une bonne bouffée de fumée. Elle prend tout son temps, elle savoure. Gabrielle détaille la tenue de Connor, s'il continue comme ça, il va prendre froid, et finir au lit, cloué pendant une semaine, avec de la toux, et un bon rhume. Tou cela est tellement agréable, surtout lorsqu'on sait que tout sera filmé et vu par un bon nombre de téléspectateur. Deux minutes plus tard, sa clope est consummée. Connor lui attrappe, la rousse se laisse entrainer, sans opposer la moindre résistance. Elle pénétre dans la cabane, et s'asseoit à côté de Connor. Si elle va bien, la belle a connu mieux, elle observe son camarade. Elle s'empare de du menton de son camarde, et le relève vers elle. « C'est plutôt à toi que je dois poser la question.. » Gabrielle ou l'art de répondre à une question par une autre. C'est une très bonne diversion, du grand art. Connor a vraiment mauvaise mine aujourd'hui, c'est assez inquiètant.

Un silence peu oppressant s'installe pendant que nous fumons tout deux nos cigarettes, mais on a pas besoin de se parler. Au lieu de cela, on s'observe tour à tour, sans un moment. Et puis, on a finit, c'est à ce moment là que je la conduis dans la cabane, j'ai froid et ça doit se voir. Ca n'arrive pas souvent mais lorsque ça arrive, j'préfère rentrer. Elle s'installe à mes côtés, je l'observe, elle est douce, elle est belle. Y'a un truc qu'elle dégage, j'sais pas quoi, mais on se sent toute suite bien avec elle. C'est dans son attitude sûrement. J'sais pas, et après tout, je m'en fous, je savoure. Je lui demande si ça va, mais au lieu de me répondre, elle me retourne la question, j'esquisse un léger sourire, elle a pas envie de répondre apparemment. J'insiste pas. J'hausse les épaules, soupire et dégage une mèche de ses cheveux, qui lui obstrue le visage. Machinalement. « Sixtine est partie à cause de moi, alors.. » J'crois que ça résume assez bien la situation, Sixtine est partie aurait pu tout aussi bien faire l'affaire, mais ce n'est pas tout. Et puis, je l'observe encore, c'est bizarre de la voir loin de Syssoï, ces deux là j'sais pas, ils étaient tout le temps ensemble, toujours l'un avec l'autre, et ne semblaient pas avoir besoin de parler, mais je n'en parle pas. Ca ne me regarde pas après tout. Et puis, mes yeux deviennent humide, une larme se met à rouler sur ma joue, j'ai mal, très mal. Je détourne la tête, gêné. Je la baisse même, putain mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? J'sais pas. J'sais juste que j'ai mal, mon abdomen est ne feu, j'ai l'impression de brûler de l'intérieur. Je ferme les yeux, et espère qu'elle n'a rien vu. Tout ceci ne dure qu'une demi seconde. J'ai envie d'ouvrir ma bouche, changer de sujet, lui poser une question n'importe laquelle, pourtant, aucun son ne sort.

Une odeur de cigarette règne, elle n'imagine même pas l'odeur que dégagent leurs doigts à tous les deux lorsqu'il lui prend la main. Deux odeurs très distintes de cigarettes différents, douce et légère pour la française et bien plus forte pour Connor. La rousse prend place aux côtés de Connor. « Sixtine est partie à cause de moi, alors.. » Cela veut tout dire, la rousse soupire doucement. Connor s'en veut, c'est comme si elle pouvait voir le poids de la culpabilité sur son dos, et la tristesse qui l'acablait. Gabrielle se rend compte que Connor et Syssoï se ressemblent plus qu'elle ne l'avait imaginé. La rousse pince les lèvres.
Le brun tourne la tête, la belle s'en apperçoit, Gabrielle l'observe en silence, elle se rend compte qu'une larme coule le long de la joue de Connor, et de gène, ou de honte -elle n'en sait rien- celui-ci avait préféré qu'elle ne le remarque pas. La rousse lui attrappe le menton une nouvelle fois, et lui essuye délicatement cette larme à l'aide de son index. Ca lui fait de la peine de le voir dans cet état, la mine grise, les yeux humides, non, Connor ne devrait pas être comme cela, il ne méritait pas ça. Gabrielle s'empare de sa main, et noue ses doigts avec les siens, c'est sa façon à elle de le consoler, elle fait comme elle peut.

Un nouveau silence s'était instauré une nouvelle fois, la douceur de Gabrielle est apaisante, c'est sûrement à cause, ou grâce à cela que je m'étais laissé allé de la sorte. Même si au fond j'aurais préféré m'abstenir, je n'aurais jamais pu imaginer être aussi attaché à un candidat, non si on m'avait dit que j'allais pleurer le départ d'une fille qui plus est, je me serais sûrement rit au nez. C'était bizarre. Une sensation qui m'était inconnue par ailleurs. Gaby avait attrapé mon menton, m'essuyant la larme du bout de son doigt; j'avais baissé la tête à nouveau lorsque mon regard avait croisé l'une des caméras qui n'avait sûrement rien loupé de la scène la garce. Et puis, elle lie nos mains l'une à l'autre, cette fille est la gentillesse incarnée. Je tente un sourire, discret mais sincère. « J'ai pas l'air malin... » Je murmure, la voix tremblotante. Je déteste me montrer faible, et agir de la sorte c'est être faible, j'suis furieux, j'bouillonne de l'intérieur même si rien ne le laisse transparaître. Je renifle, et puis souris une nouvelle fois, sans lâcher la main de la jeune femme. « Bon, si on changeait de sujet, toi, tiens, parle moi de toi Gabrielle. » S'il te plait, elle ne pouvait pas se défiler, mon regard suppliant ne pouvait que la faire fondre non ?

Le visage de Connor a été essuyé par la rousse, on ne voit presque pas qu'il a osé lâcher une larme. C'est invsible, transparent. « J'ai pas l'air malin... » La rousse esquisse un léger sourire et hausse les épaules. Il semble se reprendre un peu, c'est déjà mieux. La rousse lâche son menton alors qu'il baisse la tête une nouvelle. « On s'en fiche. » murmure t-elle tout cela accompagné d'une petite moue. Elle jete un coup d'oeil à la caméra braquée sur eux, et oui, c'est ça de faire une téléréalité, la moindre faiblesse est filmée puis retransmise sur des postes de télévisions. « Bon, si on changeait de sujet, toi, tiens, parle moi de toi Gabrielle. » Un léger froncement de sourcils plus tard, la jeune femme se rend compte qu'elle a reussit à éviter de parler d'elle pendant plus d'un mois et demi, c'est impressionnant sachant que les candidats n'avaient rien d'autre à faire, sauf parler. Mais bon, elle peut pas se défiler cette fois, elle sent le regard de Connor qui pèse sur elle. « D'accord. » répond t-elle en se raclant la gorge. « Que veux-tu savoir ? Pose-moi des questions.. »