« Tu ne veux pas que je te ménage ? Tu ne veux pas que je change ? Très bien. Dans ce cas, tu sauras que j'ai couché avec Evey dans la pièce secrète. Et que ça se reproduira probablement encore dans le futur. » Il voulait me blesser là ? Juste parce que je venais de lui dire que j’étais capable d’en prendre et que je n’allais pas me mettre à chialer devant lui. Oui, mon coeur se contracta en entendant ses paroles. Ce n’était pas quelque chose que j’aimais entendre. Ce n’était surtout pas quelque chose que j’aimais m’imaginer. « Tu crois que je ne le savais pas ? Que je ne m’en doutais pas ? » dis-je la voix tout de même fébrile par l’émotion. « Couche avec elle autant que tu veux. » Je ne pouvais croire que je lui disais ça, alors qu’au fond, l’idée de le savoir avec elle me détruisait. Mais j’avais toujours été clair sur un point. Cooper faisait ce qu’il voulait. Je n’allais pas lui dicter les faits et gestes à suivre. J’étais qui pour lui demander de tel chose. « Alors ? Tu veux toujours de moi ? » Il croyait quoi ? Que j’allais lui dire non. Que parce que je sais qu’il a recouché avec Evey, je vais partir en courant. Il parle quand même à moi, la fille qui s’attache à tout, qui ne voit que le positif dans les gens, qui n’accepte pas l’abandon. Il allait être déçue s’il pensait se débarrasser de moi avec ses quelques paroles. Je n’avais même pas envie de répondre à cette question. Je n’en voyais pas la pertinence. Je ne voyais pas ce que je pourrais lui dire pour lui faire comprendre que je ne partirais nulle part. C’est pourquoi, dans je ne sais quelle folie qui me passa par la tête, je m’avançai à nouveau, déposant mes lèvres sur les siennes pour l’embrasser. Un baiser passionné, un baiser pour lui faire comprendre pourquoi il avait peur. De quoi il avait peur. C’était surement une question de secondes avant qu’il ne me repousse une autre fois. C’est à croire que je n’écoutais pas ce qu’il me disait. Je fermais les yeux sur tout. Juste parce que c’était lui.

« Tu crois que je ne le savais pas ? Que je ne m’en doutais pas ? Couche avec elle autant que tu veux. » Oh bien sur qu'elle avait dû douter de ce qu'il s'était passé. Mais c'était une chose de s'en douter, et une autre de vous le balancer en pleine gueule. Rendant les faits bien plus réels. Et je ne pouvais croire qu'elle pensait réellement ce qu'elle disait. Qu'elle se fichait bien que je couche à droite et à gauche. Comme si elle était ce genre de personne détachée. Je voulais qu'elle me repousse, qu'elle comprenne que c'était vain, qu'elle lâche l'affaire. Je n'étais pas fait pour elle. Et pourtant malgré mes paroles voilà qu'elle se rapprocha de moi, pour m'embrasser une nouvelle fois. Merde. Que cherchait elle à la fin ? Pourquoi fallait il toujours qu'elle passe outre tous mes dires ? Pourquoi ne pouvait elle pas prendre la fuite, comme une personne sensée le ferait ? Je la repoussai finalement – peut être un peu trop tard.  « P'tain Esther, arrêtes ! Pourquoi tu fais ça ? Je ne comprends pas ce que tu veux de moi ! » Non je ne comprenais plus rien. A quoi jouait elle ? Elle n'avait pas le droit.  « Tu veux qu'on baise, là maintenant ? C'est ça que tu veux ? Non parce que je peux le faire » dis je en l'attrapant soudainement par la taille, rapprochant son corps du mien. Mes propos étaient crus, exprès. Peut être que ça, ça la ferait fuir, enfin. Mes yeux lançaient un air de défi. Alors ? Ta réponse?

Il me repoussa. J’en étais certaine, je le savais avant même de commencer à l’embrasser. « P'tain Esther, arrêtes ! Pourquoi tu fais ça ? Je ne comprends pas ce que tu veux de moi ! » C’était une bonne question. Moi-même, je ne savais pas pourquoi je faisais ça. Pourquoi s’acharner quand la personne devant soi nous dit clairement qu’elle ne veut rien. Il ne veut rien. Il veut que je prenne la fuite. Il veut que je m’éloigne de lui, que ça serait mieux ainsi. Mais j’étais encore là. Il n’y avait rien à comprendre. « Tu veux qu'on baise, là maintenant ? C'est ça que tu veux ? Non parce que je peux le faire » Il me colla contre lui, me prenant par la taille comme pour me prouver qu’il le ferait bien, là maintenant. C’était de la provocation. Il ne supportait pas l’idée que je tienne tête. Mon coeur battait à une vitesse folle. Non pas parce qu’il venait de dire qu’on pourrait coucher ensemble au moment, mais parce que cette situation était sur le point d’éclater. Il y avait tellement de tension dans l’air, que cela n’annonçait rien de bon. J’avais poussé le jeu trop loin. J’avais voulu me montrer trop forte, alors que je ne le suis pas réellement. « Vas-y, baise moi. » murmurais-je près de ses lèvres d’un ton neutre. Comme si cela ne dépendait plus de moi. Je ne pouvais plus reculer de toute façon. Il voulait me faire fuir, mais cela ne fonctionnait pas. Qu’il arrête lui aussi. « Vas-y. » répétais-je le fixant fermement, le mettant autant au défi que ce qu’il venait de faire avec moi. Je ne savais s’il était sérieux, s’il pensait vraiment ce qu’il me disait. Mais il allait apprendre quelque chose, si tu me provoques, je ne vais pas reculer et je ne vais surtout pas être celle qui va mettre fin à la provocation. Pas dans une telle situation.

Je voulais désespérément qu'elle me dise non, qu'elle me jette, qu'elle me foute une tarte, quelque chose. Mais certainement pas qu'elle réponde par la provocation. Dieu du ciel, ça n'arrêterait donc jamais ? Pourquoi insistait elle autant ? Elle était maso ? La chute sur le sol avait dû être bien plus brutale que je ne le croyais. Elle avait une commotion cérébrale, je ne voyais pas d'autres solutions. Elle ne pouvait décemment pas avoir envie, que je la prenne, là, maintenant. Si elle m'en pensait incapable, c'était qu'elle ne savait définitivement rien de moi. Elle ne semblait pas avoir compris qu'il ne fallait pas ainsi jouer avec moi. Toute cette histoire allait très mal finir, je le sentais. Bon sang, j'aurais mieux fait de ne pas me lever ce matin. Comment une bataille de nourriture avait elle ainsi pu tourner ?  « Très bien. » lachais je d'un ton sec.  « Faisons le alors. » C'était bien ce qu'elle voulait non ? Pas d'objections ? J'ôtai mon Tshirt et le balançai au sol. Peut être qu'un peu de nudité allait l'effrayer. Lui faire comprendre que c'était MAINTENANT qu'il fallait prendre la fuite. Sans plus de cérémonies je plaquai mes lèvres contre les siennes, tout en la poussant contre le frigo. Mes doigts commençaient à déboutonner son jean. Allez s'te plait Esther, c'était le moment ou jamais. De toute manière, oui elle allait m'arrêter, il n y avait pas d'autres solutions possibles. Je ne pouvais pas croire qu'elle irait si loin, juste pour me tenir tête, et tentai de prouver je ne sais quoi. Allez, prends conscience du connard que je suis, et fuis, très très loin. Ouvre les yeux.

La situation dérapait de secondes en secondes. Et je ne pouvais croire que ce n’était que de ma faute. Je ne pouvais penser que j’avais voulu jouer un jeu aussi dangereux. Parce que clairement, dans cette histoire, j’étais la seule qui allait être détruite à la fin. Il semblait se foutre de moi. Se foutre de ce que je lui avait dis plus tôt. « Faisons le alors. » Il n’allait pas arrêter. J’avais l’impression que ma tête allait exploser. Il enleva son t-shirt et me plaqua contre le frigo pour venir m’embrasser férocement. Non, ce n’était pas ce que je voulais. Ou tout de moins, pas de cette façon. Alors pourquoi est-ce que je répondis à son baiser, pourquoi mes mains parcoururent son corps fébrilement, descendant plus bas, le laissant me retirer mon jeans. Je fis de même, mes mains se faisant de plus en plus baladeuses alors que ma tête me criait dès maintenant d’arrêter. Que c’était fini, que ça ne donnait rien de faire tout ça. Mes yeux se remplirent d’eau, alors que j’avais dit ne pas être une de ses chialeuses. Je m’étais promis de ne pas pleurer devant lui. Accentuant le baiser, je décidai, avec une force que je n’espérais plus, de le repousser fermement. Si le but était de me détruire complètement, il avait parfaitement réussit. J’essayai de retenir mes larmes, mais celles-ci s’écrasèrent sur mes joues alors que je le fixai, incapable de prononcer un son. Puis, je me mis à applaudir. Oui, applaudir. Lentement, un son sourd, percutant. « Bravo... Tu voulais me repousser. T’as réussi. » dis-je tranchante, sentant mon coeur s’émietter, ne pouvant croire qu’il allait baiser avec moi par putain d’orgueil. Qu’il n’avait pas eu l’intention d’arrêter. « Tu me dégoûtes. » lançais-je finalement, mes larmes ne faisant que redoubler d’intensité. Je me penchai pour prendre mon jeans, lui lançant un dernier regard avant de quitter la pièce. C’était fini. Tout était fini. Je ne m’étais jamais sentit aussi mal de ma vie. Aussi ridiculisée.

Pourquoi ses mains se baladaient elles sur mon corps ? Pourquoi me laissait elle ôter son jean ? Et se débarrassait du mien ? Avait elle aussi peu de respect pour sa personne ? Zéro dignité ? Elle serait prête à baiser avec moi là ? Je me rendais compte à quel point tout ceci était mal. Mais je voulais que ça soit elle qui arrête. Pas moi. Pour une raison obscure, j'avais besoin que ça soit elle. Et Dieu merci, elle sembla frappée d'un éclair de lucidité. ENFIN. Parce que là, je commençais sérieusement à m'inquiéter. Seulement les larmes qui commençaient à affluer dans ses yeux, ça, non ça n'était pas prévu. Je croyais qu'elle ne devait pas fondre en larmes hein ? Qu'elle savait encaisser ? Et là d'une manière incompréhensible, elle se mit à frapper des mains. « Bravo... Tu voulais me repousser. T’as réussi. » Ouais mais en fait non. Non non non, ce n'était pas censé se dérouler ainsi. Elle devrait être en colère, me foutre une baffe, être révulsée par mon comportement. Me détester. Pas me faire cette tête là. Elle semblait si fragile. Si détruite. Ne me dites pas que c'était mon œuvre. Oh merde, ressaisis toi Cooper. N'était ce pas ce que tu recherchais ? « Tu me dégoutes. » Bien. Elle pensait que je serais aller au bout, et c'était bien mieux que ça reste ainsi. Au moins maintenant elle savait. Elle avait enfin ouvert les yeux sur ma personne. Depuis le début, elle semblait vouloir se mettre des œillères, passer tous mes défauts, balayer d'un geste de la main mon sombre passé. Ne l'avais je pas suffisamment prévenue ? Pourquoi n'avait elle pas voulu me croire ? Mais p'tain, malgré tout, pourquoi je me sentais si mal, à l'instant présent ? Me disant que je venais peut être de faire là ma pire connerie dans ce jeu ? Je la regardai s'en aller, impuissant. Je renfilai mon jean en quatrième vitesse. Et mon Tshirt, qui se trouvait dans un sale état. J'avais besoin de prendre l'air, tout de suite maintenant. Rien à foutre de l'état lamentable dans lequel était la pièce. Sur le chemin qui menait au jardin, des poufs volèrent, à vrai dire, tout ce qui avait le malheur de rencontrer mon chemin. Ma main quant à elle fit méchamment la connaissance avec un mur. Cette douleur valait mieux à l'autre. Oh oui, la souffrance physique, je gêrais. Mais le reste...

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