La soirée dernière avait été mouvementée. J’avais vraiment passé très proche de quitter le nid. C’était étrange comme sensation, mais j’étais réellement reconnaissante de l’opportunité que j’avais eu et surtout, pour une fois, cupidon m’avait un peu fait un cadeau indirectement, que je n’allais pas oublier. Les choses ne s’étaient pas vraiment réglées avec Cooper cependant, nous n’avions pas vraiment discuter. Mais heureusement, nous aurions la chance de le faire tout au long de la semaine. En ce lendemain de prime, alors que je m’étais couché très tard, j’étais plutôt matinale, incapable de dormir plus tard que neuf heure. Je regardai le cadran un moment, me tournant pour voir si mon partenaire était éveillé, ce qui n’était pas le cas. Je décidai de me lever, prendre une bonne douche et de me dirigeai, fraîchement habiller, les cheveux encore mouillés vers la cuisine. J’avais envie d’un bon déjeuner, pas simplement d’une toast ou d’un bol de céréales. Des crêpes ? Des gaufres ? Des oeufs et du bacon ? Tout ça. Oui, j’avais une faim de loup. Sortant tous les ingrédients sur le plan de travail, je me mis les mains à la pâte, commençant à faire la préparation pour les gaufres. Je levai les yeux en entendant quelqu’un entrer dans la pièce, tombant face à un Cooper qui visiblement venait tout juste de se réveiller. Je lui souris, timidement. Moi qui n’avait plus l’habitude de me gêner de sa présence, j’avais l’impression de retourner à mes premières journées ici, quand Cooper avait cette façon de m’intimider. Cependant, les choses avaient bien changées depuis. « Bon matin... Je ne t’ai pas réveillé j’espère. » dis-je de ma petite voix, baissant les yeux pour continuer le mélange à gaufres. « Petit déjeuner d’Ogre ce matin. Crêpes, gaufres, oeufs, bacon. Ça te vas ? » demandais-je à la suite, prenant pour acquis que je lui faisais le petit déjeuner. Ce n’était pas comme si cela me dérangeait. J’adorais cuisiner. Je relevai les yeux pour le regarder l’espace d’un instant. Je me demandais si nous allions revenir sur ce qui c’était produit la semaine dernière, ou si nous allions simplement faire comme si rien n’était arrivé.

Le prime de la veille avait été mouvementé, mais on pouvait dire qu'il avait été plus que positif pour moi. J'avais réchappé à l'élimination, et c'était ce qui comptait le plus à mes yeux. Mon temps n'était pas encore fini dans ce jeu. Je savais que ça n'avait pas dû faire plaisir à mes détracteurs, mais tant mieux. Deuxième bonne nouvelle : Esther restait elle aussi. Inespéré. Au mieux, j'avais pensé que cela serait l'un ou l'autre, mais les deux qui restaient, très peu de chances. Et pourtant, nous voilà aujourd'hui. Et grâce à qui ? Cupidon. Pour une fois qu'il faisait une bonne action. Parce que malheureusement on avait pu constaté qu'Esther se serait fait éliminée sans son intervention. Apparemment, le public n'aimait pas les personnes trop gentilles. Quant on voyait que c'était Milan et Siomha qui avait récolté le plus de votes. Mais d'un autre côté, c'était positif pour moi. On appréciait mon caractère à la con. Bref. Je venais de passer une petite nuit. Couché à 2h30, levé à 9h30. Pour tout vous avouer, Esther m'avait réveillé sans le faire exprès en se levant, et j'eus beau batailler pour retrouver les bras de Morphée, impossible. Bon. Au bout d'un moment je n'eus pas d'autre choix que de m'extirper du lit. Je n'étais vraiment pas beau à voir au saut du lit. Surtout pas fréquentable. Très rochon, valait mieux pas m'emmerder. Tant que je n'avais pas eu ma douche et ma dose de nicotine, restez plutôt éloignés de moi. Je pris d'ailleurs la direction de la salle de bain. Une bonne douche froide, de quoi me tirer de ma léthargie. Un petit tour dans le parc pour fumer ma clope, et je me rendis dans la cuisine. Je tombai sur Esther. « Bon matin... Je ne t’ai pas réveillé j’espère. »  « Bonjour. Si, tu m'as réveillé, mais ce n'est pas grave » lui répondis je franchement. Je la regardai en train de préparer des gaufres. Apparemment elle avait l'intention de nous faire un petit dej' d'Ogres.  « Si ça me va ? Un peu mon n'veu. Ça rattrapera le fait que tu m'as tiré de mes songes » dis je un sourire aux lèvres. Ben oui, il fallait bien ça pour se faire pardonner non ?  « Tu m'en voudras pas si je te regardes juste hein ? Je suis pas très doué » Ouais ouais, ou feignant plus tôt.  « Remarques, je peux toujours faire le café » Voilà, de quoi me rendre légèrement utile. Et puis il me fallait ma dose de caféine aussi. Je me dirigeai donc à la cafetière, mettais un nouveau filtre, changer l'eau et tout le tralala.

« Bonjour. Si, tu m'as réveillé, mais ce n'est pas grave » Je fis une petite moue en l’entendant. Cela n’était vraiment pas mon intention. Mais en même temps, je n’avais pas vraiment fait exprès. Je retrouvai mon sourire lors qu’il paru enthousiasme face à mon offre de lui faire à manger. « Promis, ça va tout pardonner. Tu vas voir meilleur petit déjeuner de ta vie ! » dis-je en souriant. Ok, peut-être pas tout pardonner, mais bon, c’était une manière comme une autre. Terminant le mélange à crêpes, je me demande soudainement où j’ai appris cette passion pour la cuisine. Surement pas de ma mère, elle qui parfois oubliait que le petit déjeuner était le repas lui important pour un enfant. J’essayai d’oublier ce souvenir qui refaisait surface et revint à la réalité lorsque Cooper s’adressa de nouveau à moi. « Tu m'en voudras pas si je te regardes juste hein ? Je suis pas très doué » Je levai les yeux vers le haut, affichant un sourire léger. « T’es plutôt paresseux, oui. » dis-je, voulant l’agacer. « Mais c’est bon, occupes toi du café. » ajoutais-je, mélangeant de nouveaux ingrédients pour faire de bonnes crêpes. Je tirai mon bras pour aller chercher le lait qui se trouvait seulement à côté de Cooper, frôlant au passage son bras du bout de mes doigts. Gênée, je reculai aussitôt faisant comme si rien n’était arrivé, même si mon sourire timide trahit le tout. Je me décide donc de dire quelque chose, après quelques minutes de silence. « Je suis contente qu’on soit encore ici. Toi et moi. » dis-je doucement, gardant les yeux sur ma préparation à crêpes. Si un de nous deux étaient partit je... j’aimais mieux ne même pas y penser.

 « Je n'en doute pas » répondis je lorsqu'elle déclara que j'aurais le meilleur petit dej' de ma vie. Et de ce que je pouvais en voir, c'était bien vrai. Dans mon enfance, ma mère n'était jamais là pour me le préparer. Et après, je me contentais d'un café, et d'un bon de céréales, le tour était joué. Alors là, mon estomac en salivait déjà d'avance. Surtout quand on savait combien j'aimais manger. Un des points positifs ici. Nourriture à volonté. Pas besoin de se priver, ou devoir faire des choix sur les aliments, faute de frique. Le paradis pour mon ventre. « T’es plutôt paresseux, oui. » Grillé. Il fallait l'avouer, si j'aimais manger, en aucun cas je n'aimais faire à manger. Deux trucs bien différents. Je rêverais d'avoir un cuisiner personnel, à ma botte. Jusqu'à claquer des doigts, et il te préparait ce que tu désirais.  « Comment peux tu dire une chose pareille ? Je suis choqué » fis je faussement outré face à ses déclarations. Finalement je pris la décision de m'occuper du café. Ce qui était déjà pas mal venant de ma part. J'étais en train de bidouiller la machine, lorsqu'Esther s'affaira à mes côtés, frôlant au passage mon bras. Un geste anodin de mon point de vue, mais qui sembla provoquer une autre réaction du côté de la jeune femme. Elle se recula hâtivement, esquissa un sourire timide, avant de repartir à ses gaufres. Je préférai faire comme si de rien n'était. Je finis alors de préparer le café, et allumai la machine. Je m'installai ensuite sur l'un des tabourets, de l'autre côté du comptoir, en face d'Esther. « Je suis contente qu’on soit encore ici. Toi et moi. »  « Pareil. Et puis ça m'évite d'avoir à casser la figure de tous ceux qui n'ont pas voté pour toi » répliquais je en plaisantant. Petite référence à ce que j'avais dis sur les falaises. Hmm mouais, peut être pas le plus judicieux de faire référence à ce moment là. Quant on savait comment ça avait tourné...  « Tu m'aurais manqué si t'étais parti » lâchais je tout à coup. Euh, pourquoi je venais de dire ça ? Mon dieu en se levant elle avait dû me donner un coup sur la tête, je ne voyais pas d'autres solutions.

« Comment peux tu dire une chose pareille ? Je suis choqué » « Je sais... C’est totalement déplacé ! » répondis-je automatiquement, ne pouvant m’empêcher de laisser un rire s’échapper de mes lèvres. Puis, je frôle son bras en comme une idiote, cela me gêne. Et pourquoi donc ? Je dors dans le même lit que lui depuis maintenant deux mois. Ma réaction m’énerve et j’essaie clairement de faire comme si je n’avais rien fait. De toute façon, il n’y avait rien à dire sur le sujet. J’y allai donc d’une confession, voulant qu’il sache à quel point j’étais contente que nous soyons encore entre ces murs. « Pareil. Et puis ça m'évite d'avoir à casser la figure de tous ceux qui n'ont pas voté pour toi » Je souris. Je ne souvenais même plus de cette phrase. Disons que ce qui c’était produit après avait hanter ma mémoire depuis ce temps. « Heureusement, l’humanité ne se serait pas remis d’autant de violence. Ton poing non plus. » répondis-je en rigolant, tout en le regardant s’asseoir en face de moi. « Tu m'aurais manqué si t'étais parti » Je cessai de rire immédiatement, gardant tout de même un sourire sur mes lèvres. Venait-il réellement de m’avouer que je lui aurais manquer. Là en ce moment, c’est mon coeur qui manque un battement. Fallait que je me calme, il ne venait pas non plus de me faire une déclaration d’amour. Mais pour Cooper, c’était comme si. Je le voyais bien dans son regard, qu’il n’avait pas prévu me dire cela. J’aurais eu envie d’aller dans ses bras, chose que je ne ferais pas. « Évidemment que je t’aurais manqué. Qu’est-ce que tu ferais sans moi ? » dis-je en retenant un fou rire. Tourner la situation à la blague était surement la meilleure chose à faire pour ne pas créer de malaise. Je pris alors une pincée de farine espiègle et lui envoyai en plein visage en moins d’une seconde. Il allait vouloir me tuer. « Je suis tellement adorable. » ajoutais-je fière de moi, alors qu’il avait le visage tout blanc.

« Heureusement, l’humanité ne se serait pas remis d’autant de violence. Ton poing non plus. » J'avoue. Et je craignais plus pour mon poing que pour l'humanité. Surtout que malheureusement beaucoup de personne 'avaient pas voté pour elle, donc ça ferait beaucoup de monde à taper. Je n'aurais pas encore fini dans 1000 ans. Et puis là, allez trop savoir pourquoi, j'avouais à la demoiselle qu'elle m'aurait manqué si elle avait été amené à partir. Des mots peut être anodins pour certains, mais pour moi c'était déjà énorme. Elle le savait très bien d'ailleurs. Heureusement elle décida de la jouer sur la carte de l'humour, parce que sinon on était mal barré moi je vous dis. [i]« Évidemment que je t’aurais manqué. Qu’est-ce que tu ferais sans moi ? »[/color] Très bonne question.  « Pas grand chose en effet. » Bon, j'avais survécu sans elle pendant 25 ans, je devrais quand même y arriver maintenant. Et là sans crier gare, Esther me balança de la farine en pleine gueule ! Non mais oh, ça n'allait pas la tête ? Quelle agression ! Je toussotai un peu m'en ayant prit dans la bouche. Sans compter les yeux, me voilà devenu aveugle. Et pendant ce temps je l'entendais se prétendre adorable. ADORABLE ? Vade retro satanas !  « Tu ne paies rien pour attendre... » Je me frottai les yeux, pour essayer d'y voir plus clair. Et là, d'un geste vif, j'attrapai le paquet de farine, pour lui en envoyer à mon tour à la tête. Vengeance !!!

« Pas grand chose en effet. » Mouais, bon. Il survivrait bien sans moi, je le savais très bien. C’est alors que dans un geste nullement réfléchi, je lançai un peu de farine dans la figure de Cooper. J’aurais du y penser deux fois avant de faire ça. Il n’était pas du genre à se laisser faire et ne pas répliquer. Sur le coup, son visage valait tout l’or du monde. Cooper tout blanc, j’aurais du avoir mon appareil photo pour immortaliser le moment. « Tu ne paies rien pour attendre... » J’étais sur le point de lui faire une grimace, quand je reçu non pas une petite poignée de farine comme moi je l’avais fait, mais bien le sac en entier en pleine tronche. Oh le salaud. Il n’avait pas osé ! Toujours tout en finesse, le Cooper. J’ouvris grand la bouche recrachant de la poudre blanche que j’étais entrain d’avaler, alors que j’ouvris les yeux pour lancer un regard noir à Cooper. « Moi je m’offre pour te faire à déjeuner et voilà ce que je reçois en retour ? » dis-je en enlevant la farine de mes yeux pour mieux le voir. C’est alors que je contournai le plan de travail pour m’approcher près de lui, prenant soin de cacher l’oeuf que je tiens dans ma main, dans mon dos. « Faut pas jouer à ce jeux là avec moi mon chaton. » ajoutais-je un sourire en coin sur les lèvres. Bon techniquement, c’était moi qui avait commencer, mais c’était seulement pour une petite blague, pour le taquiner. En moins de deux secondes je lui écrasai sans trop de difficulté l’oeuf sur le dessus du crâne, riant de façon diabolique. Bon, maintenant je devais m’enfuir, parce qu’il allait me massacrer. En vitesse, je mis à courir dans la cuisine tout en continuant à rigoler. « Attrape-moi si tu peuuuuux ! » lançais-je, mettant la main sur un autre oeuf pour me faire une munition.

Esther devrait savoir qu'il ne fallait pas jouer avec moi. Je gagnais toujours. M'envoyer de la farine dans la figure avait été sa première erreur. Conclusion : je lui avais retourner la pareille. Sauf que je n'y étais pas allé avec le dos de la cuillère, lui envoyant carrément le contenu du sac de farine dans la gueule. Bon en réalité, je n'avais pas l'intention de lui balancer en entier, mais fallait croire que je n'avais pas bien dosé. Mais je ne regrettais pas. Ça valait son pesant d'or. Et puis finalement c'était une punition à la hauteur de son crime non ? Un sourire s'était dessiné sur mes lèvres, alors qu'elle se débarrassait du surplus de farine qui l'encombrait. « Moi je m’offre pour te faire à déjeuner et voilà ce que je reçois en retour ? » Sauf que c'était elle qui avait commencer, semblait il qu'elle l'avait oublié. La demoiselle finit par contourner le comptoir pour s'approcher de moi. Hm je me méfiais. Ça sentait la revanche. «Faut pas jouer à ce jeux là avec moi mon chaton. » Chaton ? Non mais...Pas le temps de protester, que bim, je me pris un œuf sur le crane. Non mais elle le sortait d'où ? Un shampoing à l’œuf, un ! Eurk, c'était désagréable, ça me coulait dans le dos. Sur ce, elle détala en courant. « Attrape-moi si tu peuuuuux ! » Oh oui elle faisait bien de fuir. Alors qu'elle s'écarter j'en profitais pour me munir de deux œufs.  « La guerre est déclarée. » Et là, j'entrepris de lui courir après. On avait pas l'air ridicule à tourner en rond autours du comptoir, dans un état lamentable. Il fallait faire attention, parce que mine de rien, avec nos conneries, le sol glissait. Alors qu'elle me balança un nouvel œuf, que j'esquivai de justesse, je finis par réussir à la rattraper.  « On ne t'as donc jamais apprit à ne pas jouer avec la nourriture ? » Haha, et qu'est ce que je faisais là ? N'empêches j'étais pourtant bien le premier à savoir combien il ne fallait pas gaspiller ainsi. Jamais de la vie on ferait ça chez moi. Mais bon là...on pouvait bien se lâcher un peu non ? Et puis de toute manière, ce n'était pas moi qui payait. Alors à mon tour, je lui écrasai un oeuf sur la tête. Le deuxième s'était malencontreusement éclaté dans ma main. Mais ça ne suffisait pas. Non non non. La demoiselle étant de dos, je l'attrapai par la taille, et fit décoller ses pieds du sol. Ma prisonnière. Je l'emmenai ainsi jusqu'au plan de travail, où se trouvais la patte à crêpe qu'elle faisait. Je reposai Esther au sol, la gardai prisonnière d'une main – bien que c'était plutôt difficile vu combien elle gigotait – et prit le saladier. Et là, j'en versai la moitié sur sa tête.  « C'est ça de vouloir s'en prendre au Maître » En attendant je ne l'avais toujours pas relâché.

Et c’était partit. Nous courions comme des idiots autour du comptoir, moi, dans l’espoir de lui échapper, même si je savais que j’étais dans la belle merde. Il allait finir par me rattraper, c’était écrit dans le ciel. « La guerre est déclarée. » Alors qu’il dit ces quelques mots, je lançai l’oeuf que j’avais dans ma main, le manquant de peu. Merde, il était rapide tout de même. « On ne t'as donc jamais apprit à ne pas jouer avec la nourriture ? » Je rigolai encore plus en entendant sa phrase. « Non !! » répondis-je en le sentant se rapprocher. Et voilà. Ses bras s’enroulèrent autour de ma taille pour finalement me soulever. Je n’allais pas le déclarer grand gagnant tout de suite. Oh non. C’est pourquoi je me mis à gigoter dans tous les sens, essayant de me défaire de son étreinte. Il était cependant beaucoup plus fort que moi, et j’avais beau avoir toute la volonté du monde, je ne pourrais pas m’en sortir. Je le vis mettre la main sur le saladier. Non, il n’allait tout de même pas oser. « Pas mes crêpes, pas mes crêpeeeees !! » m’écriais-je, doublant d’ardeur pour l’en empêcher. Mais il était trop tard. Le liquide froid me tomba dessus lentement. Mon dos se cambra sous la sensation désagréable, alors que j’ouvris grand la bouche pour laisser échapper un petit cris. « Cooper ! » « C'est ça de vouloir s'en prendre au Maître » Oh le doublement salaud. Dans un geste vif et nullement réfléchis, j’étirai le bras pour m’emparer du saladier à moitié plein qu’il tenait toujours dans ses mains, dans l’espoir de réussir à lui verser le reste sur la tête. C’est alors que mes pieds glissèrent et qu’en moins d’une seconde je me retrouvai couché sur le plancher de la cuisine, entrain mon partenaire dans ma chute. Et boom. Il y eu quelques secondes de silence avant que je n’éclate de rire. Les bras et les jambes entre-mêlés, mon sourire s’agrandit lorsque je me rendit compte qu’il avait bel et bien reçu le reste de la préparation à crêpe sur la tête, surement pendant la chute. Je m’étirai le cou pour m’approcher de son visage, un sourire toujours aux lèvres. Puis, sans réfléchir encore une fois et sans aucune gêne, ma langue toucha le bout de son nez. « Miam, tu goûtes bon. » murmurais-je, riant tout doucement. C’était ce genre de moment, ce genre de complicité que j’avais avec Cooper que je n’échangerais pour rien au monde.

La demoiselle tenta de se débattre comme elle pouvait, mais ça ne servait à rien. J'avais l'avantage physique. Et oui le monde était injuste. « Pas mes crêpes, pas mes crêpeeeees !! » s'écria t'elle alors que j'attrapai le récipient contenant la pâte qu'elle avait préparé quelques minutes plus tôt. Et si. J'avais osé. Il ne fallait pas me chercher. Pas de pitié pour son travail ! De toute façon elle en refera plus tard au besoin hein. Ce n'était pas comme si on avait que ça à faire de nos journées en fait. En tout cas, elle n'avait sûrement pas prévu en la préparant que c'était à ça qu'elle allait servir sa pâte. Héhé. Ça dégoulinait de partout sur sa tête, j'étais plutôt fier de moi. Mais pas trop vite. Moment d’inattention, et voilà qu'elle me subtilisait le saladier ! Et merde. Je venais de me faire avoir par mon excès de confiance. Sauf qu'à peine l'eut elle en main, qu'elle dû glisser sur le liquide avait coulé sur le sol. Résultat des courses, elle tomba à la renverse, m’entraînant dans sa chute. Comme si ça ne suffisait pas, je me pris au passage le reste du contenu du saladier. J'aurais mieux fait de le lui verser entièrement sur la tête tiens. Heureusement, aucun de nous deux ne sembla s'être blessé dans la chute. Pas de traumatisme crânien en vu. Remarquez si, on avait dû me taper fort sur la tête pour que j'en arrive à me comporter tel un gamin. Pour l'heure, je me retrouvai sur la demoiselle, les jambes emmêles aux siennes. Je fis en sorte de ne pas l'écraser de tout mon poids, sans pour autant m'extirper de ce bourbier. Elle trouva amusant de me lécher le nez. Bon c'est vrai que ça l'était.  « Fais voir toi » dis je à mon tour, en passant rapidement ma langue sur sa joue, où se trouvait pas mal de pâte qui avait dégouliné.  « Hmm pas mal. Mais t'aurais pu mieux faire. » Oui oui genre je donnais mon avis culinaire.  « Remarque j'ai pas bien goûté attends » Mais cette fois ci, ce furent mes lèvres qui se déposèrent sur son cou, où encore une fois se trouvait sa préparation. Oui parce que voyons vous vous doutez bien que je n'aurais pas osé si ça n'avait pas été le cas. Je relevai la tête finalement, un sourire aux lèvres.  « Toi aussi t'as bon goût »