3h du mat'. Le prime s'était terminé il y a maintenant presque deux heures de cela, pourtant je me trouvais toujours debout. J'avais cherché refuge dans la cave, loin de tout le monde. Tout ces pleurs, ces mines d'enterrements, ça me tapait sur le système. J'avais besoin d'isolement. Sauf qu'Evey n'avait pas tardé à me tenir compagnie. Quoi qu'il en soit, maintenant, il se trouvait être très tard, et moi je n'étais plus de première fraicheur. Pour tout vous avouer, j'avais même bu quelques verres. Pas assez pour être saoul, et ne plus avoir conscience de mes actes, mais assez par exemple, pour décider de prendre la direction de la chambre secrète. Au prime, je m'étais dis que je n'irais pas rejoindre Esther. Pourquoi faire ? Au vu de nos relations actuelles, cela aurait été bien trop bizarre, voir même déplacé me semblait il. Pourtant voilà, ces quelques verres dans le pif, suffirent à me faire changer d'avis. Une connerie probablement. J'ouvris la porte, et là je fus accueillis par le noir total.  « Esther ? Tu dors ? » chuchotais je. Hm sauf que si elle dormait réellement, chuchotait ne servirait à rien, dans la mesure où je venais d'entrer comme un bourrin dans la pièce. Pas très délicat avec la poignée de porte.

Prime de merde. Sérieusement, je crois qu’il avait été le pire de tous. D’abord, Baptiste était partit, je n’en revenais tout simplement pas. Comment le public avaient-ils bien pu vouloir le voir partir ? C’était insensé. Je perdais une des personnes les plus chers à mes yeux ici et c’était dans des moments comme ceux-ci que l’on se rendait compte que nous faisions partie d’un jeu. Et puis, il y avait l’affaire Cooper. Qu’est-ce qui m’avait pris. Pourquoi le choisir alors que je lui ai dis en plein visage qu’il me dégoutait. Que je ne voulais plus avoir à faire à lui. La réponse était si simple pourtant. Mais je n’arrivais à croire que j’avais osé donner son nom. Je n’avais même pas pu voir sa réaction. Elle n’avait pas du être bonne. Bref, après avoir perdu du temps à la fin du prime, je décidai de me rendre à la fameuse chambre. Oui, j’avais l’espoir, aussi mince qu’elle était, de le voir débarquer pour venir passer la nuit avec moi. C’était ridicule n’est-ce pas ? Vêtue d’un boxer et d’un grand t-shirt, je me blottis sous les couvertures, n’ayant même pas sommeil. Les yeux ouverts, je laissai passer les minutes, puis les heures. Il n’allait pas venir, c’était certain. Il était surement avec Evey. Alors que je pensais ainsi, la porte s’ouvrit et sans délicatesse j’entendis quelqu’un entrer dans la chambre. « Esther ? Tu dors ? » Mon coeur fit un bon dans ma poitrine lorsque j’entendis sa voix. Je m’assis dans le lit, tendant la main pour ouvrir la petite lampe sur la table de chevet. « Coop’... » dis-je en le regardant les yeux plissés par le choc de la lumière sur mes rétines. Il n’était pas dans son état naturel, je le voyais bien. « T’as bu ? » demandais-je doucement, ne sachant absolument pas comment agir avec lui. J’avais le sentiment de toujours lui en vouloir, et celui de voir me jeter dans ses bras. Je me gardai bien de faire ce dernier. « Je croyais que tu ne viendrais pas... » dis-je dans un petit murmure alors que je souhaitais qu’il vienne me rejoindre dans les couvertures. S’il avait bu, je n’étais pas certaine que nous allions pouvoir avoir une bonne discussion.

Spoiler:

La lumière de la lampe de chevet ne tarda pas à éclairer la pièce. Esther se trouvait bel et bien là. « T’as bu ? » Quelle outrageuse accusation. Et puis quoi, c'était pas marqué sur mon front tout de même, si ?  « Juste deux ou trois verres » Pas grand chose en somme. Ou peut être 4 je ne savais plus. Mais de toute façon j'allais bien. Ouep, j'étais parfaitement dans mon état normal. Ou pas. « Je croyais que tu ne viendrais pas... » Très bonne remarque.  « Moi non plus. Mais faut croire que j'ai changé d'avis. » Allez trop savoir pourquoi d'ailleurs. Je ne devrais rien avoir à faire dans cette chambre. Esther n'aurait même pas dû donner mon nom à la base. Quelle mouche l'avait piqué sérieusement ? C'était moi ou quand il s'agissait de ma personne, elle n'agissait pas de manière très rationnelle ? J'ôtai mes chaussures, et m'écroulai sur le lit tout habillé à ses côtés. Toujours aussi confortable le lit. Je me redressai finalement un peu, pour me mettre en position assise, appuyé contre le dossier.  « Pourquoi tu m'as choisi ? T'aurais pu prendre Connor, mais non, malgré tout, moi. » Certes, elle m'avait déjà confier qu'elle aurait aimé que l'autre jour je la choisisse à la place d'Evey pour venir ici avec moi, mais tout de même. Les circonstances avaient beaucoup changé depuis.

« Juste deux ou trois verres » J’haussai les sourcils mais ne dit rien. En même temps, il n’avait pas l’air totalement déchiré, mais il avait ce petit je-ne-sais-quoi dans son attitude qui m’avait tout de suite faite voir qu’il avait bien bu. « Moi non plus. Mais faut croire que j'ai changé d'avis. » Je soupirai. Est-ce qu’il était vraiment venu parce que ça lui tentait ou si c’était simplement parce qu’il avait un peu bu et que ses pas l’avaient menés ici. Je ne savais quoi penser. Mais définitivement, il n’était pas des plus enthousiasme. « Pourquoi tu m'as choisi ? T'aurais pu prendre Connor, mais non, malgré tout, moi. » Pourquoi je l’avais choisi. La question. Oui, j’aurais pu prendre Connor, j’avais bien hésité aussi. Je me serais bien amusé avec lui, je me serais surement changé les idées. Mais non. Etais-ce si dur à comprendre que le nom de Cooper se sois échappé de mes lèvres ? Pour moi, maintenant que j’y pense sérieusement, ça ne l’était pas du tout. Mais je ne pouvais le lui dire, il se fâcherait encore ou il aurait une mauvaise réaction. « T’as raison. J’aurais pu prendre Connor. J’aurais du prendre Connor. » commençais-je alors, tournant mon corps vers lui alors que j’étais toujours assise à ses côtés. Je ne savais comment bien m’exprimer. Comment lui faire comprendre tout ce que je ressentais. « Je suis tellement en colère contre toi Cooper. J’aurais tellement envie de te foutre un million de claques. J’aurais envie de te dire à quel point t’es un minable. Que t’es qu’un con. Que tu n’avais pas le droit de faire ce que tu as fait dans la cuisine. » Voilà. La machine était enclenchée. Tout ce que j’avais sur le coeur depuis vendredi sortait. J’avais envie de l’insulté, de le traiter de tous les noms. Parce que j’étais en colère contre lui, mais j’étais aussi en colère contre moi. Et c’était plus facile de lui en vouloir que de faire face à tous les sentiments que je ressentais. Je lui donnai d’abord une claque sur le torse, puis une autre. Et une autre. Jusqu’à ne plus pouvoir m’arrêter. Me défoulant sur son corps de marbre alors qu’il ne devait à peine ressentir quelque chose tant je n’étais pas forte. J’avais envie de lui faire mal comme il m’avait fait mal. Je ne m’y prenais peut-être pas de la bonne façon, mais je m’en foutais. « Je te déteste. » dis-je alors un peu plus fort, continuant à le frapper, le pousser, pour obtenir une réaction de sa part. J’étais pourtant à l’opposé du sentiment de haine en ce moment. À l’opposé totale.

Spoiler:

« T’as raison. J’aurais pu prendre Connor. J’aurais du prendre Connor. » Tout à fait. Au moins elle aurait surement passé du bon temps en sa compagnie. Peut être qu'il lui aurait changé les idées. Alors qu'en optant pour moi, clairement, elle optait pour la voie bien plus compliquée et douloureuse. Elle ne se facilitait vraiment pas la vie, à croire qu'elle aimait souffrir. « Je suis tellement en colère contre toi Cooper. J’aurais tellement envie de te foutre un million de claques. J’aurais envie de te dire à quel point t’es un minable. Que t’es qu’un con. Que tu n’avais pas le droit de faire ce que tu as fait dans la cuisine. » commença t'elle. Enfin. Qu'elle se défoule, qu'elle m'insulte, qu'elle me frappe. C'était ça le comportement logique à avoir. Elle avait tous les droits de s'en prendre ainsi à moi. Je l'attendais même. A croire que c'était moi le maso dans l'histoire. D'ailleurs, ça y est, elle se mis à me frapper le torse, encore, et encore. La deuxième fois dans cette aventure. Mais l'autre fois, c'était Moore qui m'avait infligé ce traitement, mérité aussi. Quand je vous disais que j'étais un connard, ce n'était pas pour rien. « Je te déteste. » Bien, peut être que c'était mieux ainsi non ? Mais pourquoi avais je le sentiment que ce n'était pas vrai ? N'avait elle pas prouvé le contraire en me choisissant pour venir avec elle dans cette chambre ? Je ne pouvais croire que c'était juste pour me frapper à l'abri du regard des autres candidats. Elle aurait très bien pu le faire dans le château. Je la laissai me taper, sans tenter quoi que ce soit pour la stopper. Je devais surement avoir le torse rouge à présent.  « Vas y, continues, t'arrêtes pas, je le mérite » Mais c'est que j'en venais presque à l'inciter.  « Je suis un connard, un minable, t'as raison. Je t'avais prévenue pourtant, mais tu n'as pas voulu m'écouter. » Peut être le ferait elle maintenant.

Fallait que ça sorte à un certain moment. J’avais tellement eu mal vendredi et j’avais décidé de tout garder à l’intérieur, j’étais finalement comme une bombe à retardement. J’étais prête à exploser. J’en venais même à utiliser mes poings. Je n’usais pas de violence physique, ou tout du moins, que très rarement. Mais là, c’était plus fort que moi. Ma tête bouillonnait, j’en étais étourdie. Alors que mes poings s’écrasaient avec toute la force que j’avais sur le torse de Cooper, celui-ci en vint à m’encourager. « Vas y, continues, t'arrêtes pas, je le mérite. Je suis un connard, un minable, t'as raison. Je t'avais prévenue pourtant, mais tu n'as pas voulu m'écouter. » Voilà qu’il me mettait encore plus en colère. Je pinçai les lèvres en lui lançant un regard noir, arrêtant finalement de lui infliger tous ces coups. « Tu fais chier. Merde. » dis-je alors, ma voix tremblante par toutes les émotions qui me traversaient à ce moment même. J’avais l’impression de revivre une époque de ma vie. Mais cette fois-ci, avec encore plus de sentiments en jeu. J’avais décidé de tourner la page, je m’étais dit ne plus jamais vivre d’une dépendance aussi forte. De ne plus revenir lorsque la personne me dit qu’elle ne veut rien de moi. Pourtant, j’étais encore là à m’accrocher. Qu’est-ce qu’il me faudrait pour comprendre. Qu’il me frappe ? Jamais je n’imaginerais Cooper faire ça, comme mon ancien copain pouvait le faire, pourtant, c’était peut-être ça que j’attendais. « Tu me fais chier d’être aussi beau. Tu me fais aussi chier d’être aussi indépendant. » commençais-je de nouveau, mais cette fois-ci, les insultes se tournaient plus comme des reproches. Des reproches d’être celui qu’il était. Celui qui m’attirait tant. « Tu me fais chier avec ton arrogance et ta trop grande estime de toi. Tu fais chier d’être toi, Cooper. Et ça me fait chier de te connaître. » lançais-je finalement, à bout de souffle, comme si tout ce que je venais de lui dire venait de me vider de mon énergie. Il allait me rendre folle, c’était bien simple.

« Tu fais chier. Merde. » lâcha t'elle finalement, après avoir arrêté de me frapper. L'inciter avait eu l'effet inverse. « Tu me fais chier d’être aussi beau. Tu me fais aussi chier d’être aussi indépendant. » Elle avait de drôles de manière de se défouler sur moi. Apparemment elle s'apprêtait à me lister ce qu'elle aimait chez moi, et qui par conséquent l'emmerdait profondément. Ouais ben je n'y pouvais rien d'être aussi canon. Ni d'être un mec indépendant. Enfin si mais bref. Elle continua sur sa lancée. « Tu me fais chier avec ton arrogance et ta trop grande estime de toi. Tu fais chier d’être toi, Cooper. Et ça me fait chier de te connaître. » Ma trop grande estime de moi ? Hm c'est vrai, je venais de lui avouer que j'étais un connard doublé d'un minable, mais mis à part ça j'avais une superbe opinion de ma personne. Une confiance à toute épreuve. Grand dieu ce qu'il ne fallait pas entendre. Quant au reste... Elle venait quand même de balancer qu'en gros elle regrettait de m'avoir rencontré, sympa. Peut être devrais je m'excuser pour être ce que je suis ?  « Ouais bah désolé d'exister. T'iras te plaindre à ma mère. » lâchais je sèchement.  « Tu sais ce qui me fait chier moi ? Que tu te sois éprise de ma personne. Que tu cherches constamment à ne voir que le meilleur en moi. Que tu sois trop gentille. Que tu puisses penser une seule seconde que je te mérite. Que tu m'obliges à agir comme un connard avec toi. » Et la liste pouvait être encore très longue.

« Ouais bah désolé d'exister. T'iras te plaindre à ma mère. » Il ne le prenait pas bien. Tout ce que je venais de lui dire, je le voyais dans son regard qu’il n’avait pas aimé. Et déjà, je regrettais. Parce que oui, dans un certain sens, je pensais tout ce que je venais de lui dire. Chaque mot. Mais non, jamais je ne regrettais de l’avoir rencontré. C’était la colère qui me faisait parler. La tension entre nous deux était tellement palpable qu’elle en devenait déroutante. Puis ce fut à son tour. J’avais le droit à une liste de tout ce qui le faisait chier chez moi. Est-ce que je la méritais ? Oui. « Tu sais ce qui me fait chier moi ? Que tu te sois éprise de ma personne. Que tu cherches constamment à ne voir que le meilleur en moi. Que tu sois trop gentille. Que tu puisses penser une seule seconde que je te mérite. Que tu m'obliges à agir comme un connard avec toi. » Que je l’oblige ? Il mettait ça sur mon dos le fait qu’il agisse comme un salaud avec moi. Non mais il avait du culot quand même. « Ah parce que c’est moi qui t’obliges à être un connard avec moi ?! C’est vrai, ça a tellement du sens Coop’. » dis-je avec du sarcasme dans ma voix, ce qui n’était vraiment pas mon genre. C’est qu’il était entrain de me pousser à bout de nerfs. « Oh et t’iras te plaindre à ma mère toi aussi. T’as devant toi son chef d’oeuvre. » dis-je amèrement. Je pouvais jouer au jeu de la victime s’il le voulait, même si je détestais avoir dis ça. Je baissai les yeux, soupirant. Je devais me calmer. Arrêter de lui cracher tout mon venin. Ça ne servait à rien. Je ne pouvais me permettre de le pousser encore plus loin. J’allais le perdre, j’en avais tellement l’impression. Je levai finalement les yeux, le fixant fermement. Je restai silencieuse un moment, me lançant finalement. « Regarde moi dans les yeux et dis moi fermement que t’en as rien à foutre de moi. Dis le moi. Et je vais te laisser tranquille. » dis-je d’une petite voix, ayant terriblement peur de la réponse qu’il me donnerait. Mais s’il me le disait, je lâcherais définitivement prise. J’arrêterais de m’accrocher. J’essayerais de mieux que je peux, de taire les sentiments que je ressens pour lui, même s’ils sont extrêmement forts. Mon coeur battait à une vitesse excessive.

« Ah parce que c’est moi qui t’obliges à être un connard avec moi ?! C’est vrai, ça a tellement du sens Coop’. » Certes, c'était peut être un peu exagéré, mais pour moi ça avait du sens. C'était de sa faute, c'était elle qui m'avait poussé à agir ainsi. Oui oui oui, ou comment se décharger de sa culpabilité. « Si t'avais pas insisté, si tu t'étais pas montrée aussi bornée, si tu t'étais contenté d'un non sans poser de question... J'aurais pas eu à agir ainsi. » Bon d'accord, ça me dédouaner peut être pas de mes actes, mais n'empêches c'était vrai. On aurait pu s'arrêter à « c'est une mauvaise idée », mais non. Mademoiselle avait dû faire des siennes. Après j'aurais pu gérer les choses différemment, mais elle m'avait repoussée dans mes retranchements. « Oh et t’iras te plaindre à ma mère toi aussi. T’as devant toi son chef d’oeuvre. » dit elle en me copiant.  « Peut être que je devrais le faire oui » Hm je racontais n'importe quoi là. Surtout que si je devais voir sa mère, ça ne serait certainement pas pour me plaindre de sa fille, oh non. Un silence s'installa, avant que la demoiselle ne reprenne finalement la parole. « Regarde moi dans les yeux et dis moi fermement que t’en as rien à foutre de moi. Dis le moi. Et je vais te laisser tranquille. » C'était le moment. Oui je devrais lui dire ça, qu'on en finisse.  « Je... » Oh oui ça c'était de la réponse assurée et ferme. Allez. Je plantai mon regard dans le sien.  « J'en ai rien à foutre de toi, Esther. » Ah ben voilà, ce n'était pas si compliqué à dire si ? Sauf que cela sonnait terriblement faux à mes oreilles.  « Enfin non, c'est un mensonge de te dire ça... » me repris je finalement.  « Bien sur que tu comptes pour moi, tu..Arf, tu m'énerves .» conclus je dans un grognement. Oui voilà, ça résumait bien la situation. Bon sang, je n'étais vraiment pas clair dans mes propos.

« Si t'avais pas insisté, si tu t'étais pas montrée aussi bornée, si tu t'étais contenté d'un non sans poser de question... J'aurais pas eu à agir ainsi. » Pourquoi se sentait-il obligé de tout mettre sur ma faute. Il était vrai que j’avais poussé les choses, que je n’avais pas accepté le non comme réponse, mais c’était simplement parce que je savais que cette réponse ne correspondait pas à la vérité. Ou tout du moins, qu’il y avait un peu de mensonge dans ce non, si catégorique. « Mais oui, c’est tout de ma faute. » dis-je dans un soupire, n’ayant même plus la force de me battre avec tout ça. C’était trop, ça demandait trop d’énergie. Puis, il me dit qu’il devrait peut-être aller voir ma mère pour se plaindre. Il laissait parler la colère lui aussi, parce que je ne pouvais croire une seconde qu’il était sérieux. De toute façon, cette mère ne méritait pas une once d’attention, peu importe où elle se trouvait sur cette terre en ce moment. C’est alors que je posa la question. Si simple et si difficile à dire à la fois. J’avais les mains moites tellement la réponse me faisait peur. Il hésita, se qui fit battre mon coeur encore plus fort. « J'en ai rien à foutre de toi, Esther. » J’arrêtai de respirer. Pendant un instant, le monde arrêta de tourner. Je fermai les yeux, comme pour encaisser la nouvelle. Pour me faire à l’idée. C’était ce qu’il pensait après tout. La phrase venait de sortir de sa propre bouche. « Enfin non, c'est un mensonge de te dire ça... » Et le monde se remet à tourner. J’ouvris les yeux à nouveau, incapable de croire qu’il venait de revenir sur ses paroles. Mon coeur qui se faisait piétiné recommençait à battre à la vitesse de l’éclair. J’avais l’impression que mes émotions étaient à bord d’une interminable montagne russe. Que ça ne finirait jamais. « Bien sur que tu comptes pour moi, tu..Arf, tu m'énerves .» N’arrêtant pas de le fixer, je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire, le temps d’une seconde. C’était surement con, mais je préférais l’énerver, que le laisser totalement indifférent. Je me rapprochai de lui doucement, lentement, allant déposer ma tête contre son torse, ayant soudainement, après cette pseudo révélation, besoin de le sentir près de moi. Mes doigts se glissèrent sur son avant bras pour effleurer sa peau. Quelques minutes avant je le frappais et voilà que maintenant je le caressais. Il n’y avait rien à comprendre dans tout ça. Rien de logique dans cette relation. « Tu m’énerves aussi. » dis-je finalement, après un moment de silence, relevant légèrement ma tête pour déposer un doux baiser sur sa mâchoire.