« Mais oui, c’est tout de ma faute. » Voilà, elle l'avouait. Tout était de sa faute, point. Bien sur je ne le pensais pas réellement. Après tout, elle n'y pouvait rien si j'étais un connard fini. Un handicapé des sentiments. Ça ne datait pas d'hier. Je ne répondis rien, parce que cela ne servait à rien. Et puis elle me défia en quelque sorte d'oser lui avouer que je me fichais bien d'elle. Encore une fois, je voulais la jouer salaud, et qu'ainsi on mette un point final à cette histoire. Qu'elle m'oublie et passe à autre chose. Voilà pourquoi j'avais menti. Pour me reprendre peu de temps après. Je ne voulais pas la blesser une fois de plus, inutilement. Cela semblait limite sadique, de lui faire subir un tel ascenseur émotionnel, mais ce n'était pas voulu. Esther finit par lâcher un sourire. Mouais, je ne voyais pas ce qu'il y avait d'amusant à ce qu'elle m'énerve ainsi ! Je ne savais plus quoi penser, quoi faire, quoi dire. Elle m'embrouillait. Voilà qu'en plus elle vint se blottir dans mes bras, déposant sa tête sur mon torse. Mais, qu'est ce que ? « Tu m’énerves aussi. » dit elle avant de déposer un baiser sur ma mâchoire. Elle avait de drôles de manière de me montrer que je l'énervais. En revanche, là, c'était justement un comportement qui m'énervait ! Grrr pourquoi fallait il qu'elle agisse ainsi avec moi ? Elle devrait continuer de m'insulter là, plutôt que de se coller à moi non ? J'étais partagé entre l'idée de lui faire comprendre, et l'autre de rester ainsi. Parce qu'au final, ce n'était pas si désagréable...J'optai finalement pour la deuxième solution. Je l'entourai même de mon bras.  « Ouais, mais tu m'énerves encore plus » répliquais je tel un gosse.

Mon comportement était totalement contradictoire avec mes paroles, j’en avais bien conscience. Je ne saurais donné une explication valable à tout ça. Mais tout était contradictoire en ce moment. Comme le bras de Cooper qui se resserra autour de moi. « Ouais, mais tu m'énerves encore plus » Je fis une petite moue, même si ses paroles sonnaient plutôt drôles à mes oreilles. Comme s’il voulait avoir le dernier mot. « Tu fais ton gamin et tu boudes ? » murmurais-je en levant mon regard vers lui. C’était pas que j’avais envie de détendre un peu l’atmosphère, mais oui. Parce que ça commençais à devenir lourd tout ça. Je n’aimais pas m’engueuler avec lui. Je n’en avais pas l’habitude, ni la force. Mes doigts caressant toujours son avant-bras remontèrent un peu plus, faisant des aller-retour contre sa peau tendrement. « Arrête de mettre autant d’effort pour que je te déteste... s’il-te-plait. » dis-je doucement, dans un souffle après un moment à rester dans ses bras. Ma voix émettait plus qu’une demande. Je l’en suppliais. « Je te crois, quand tu me dis que t’es un salaud... Que t’as fait des choses horribles et tout. » recommençais-je finalement, ne pouvant pas laisser la situation comme elle est. « Mais je sais aussi, que le Cooper que j’ai connu ici. Le Cooper qui est mon partenaire. Il est pas un salaud avec moi. Que ce n’est qu’un masque qu’il porte. » ajoutais-je en relevant ma tête pour le regarder. Pour me perdre un peu plus dans son regard. C'était le retour d'Esther la douce, la gentille. Ma main remonta tranquillement son bras pour se glisser contre son cou, sa nuque puis trouver refuge dans ses cheveux. J’avais envie d’aller capturer ses lèvres dans un doux baiser, à ce moment même. Mais je me retins de le faire, ayant soudainement peur du rejet pour une énième fois.

« Tu fais ton gamin et tu boudes ? » Je fais ce que je veux d'abord ! Et si j'avais envie de bouder, et bien que je boude, non mais. La demoiselle pendant ce temps continuer de me caresser le bras. Hm. Elle s'était montrée violente avec moi y a peine 5 minutes, et maintenant voilà qu'elle nous la rejouer toute gentille et affectueuse. Si je ne connaissais pas déjà son secret, j'en viendrais à croire qu'elle avait des troubles bipolaires. Remarquez étais je vraiment mieux ? On s'engueulait, et maintenant je passais mon bras autour d'elle. Bon allez, on va mettre ça sur le compte de l'alcool. « Arrête de mettre autant d’effort pour que je te déteste... s’il-te-plait. » Si elle pensait que ça c'était mettre tous mes efforts... Si je l'avais voulu réellement, elle me détesterait bel et bien à l'heure actuelle. Quand il s'agissait de trouver les points où ça faisait mal, j'étais très fort pour taper dedans. « Je te crois, quand tu me dis que t’es un salaud... Que t’as fait des choses horribles et tout. » Quoi ? Elle osait dire que j'étais un salaud ? N'avait elle pas honte ?  « Non mais je ne te permets pas ! » Quoi ? Ce n'était pas le moment pour faire de l'humour ? D'accord, chuuut je me taisais. «Mais je sais aussi, que le Cooper que j’ai connu ici. Le Cooper qui est mon partenaire. Il est pas un salaud avec moi. Que ce n’est qu’un masque qu’il porte. » Dites moi, elle en savait beaucoup de choses. Et allez, vas y que maintenant elle passe sa main dans mes cheveux. J'avais le sentiment que je ne devrais pas la laisser faire ce genre de choses. Pourtant je ne protestais pas.  « Je peux toujours essayer... » Parce que lui promettre c'était autre chose. J'étais imprévisible. Je me laissais parfois un peu trop régir par mes pulsions. Qui savait ce qui se passerait ? Si elle se mettait à agir de telle manière à nouveau, que ça m'effraie ? C'était mon mécanisme d'auto-défense depuis tant d'années que bon... Mais ouais, j'allais arrêter. Seulement il fallait qu'elle comprenne une chose.  « Mais t'as conscience que toi et moi...ça ne se fera jamais ? » Pour un paquet de raisons différentes. Cela pouvait paraître peut être brutal, mais je en voulais pas qu'elle se fasses d'illusions. Mais croyez pas, cela n'était pas évident pour moi de lui dire ça.

« Non mais je ne te permets pas ! » Était-ce de l’humour ? Parce que je n’en étais pas certaine rendu à ce point. Je levai simplement les sourcils, n’ajoutant cependant aucune remarque à cette phrase. Puis, après que je lui demande de laisser tomber le masque, d’arrêter de vouloir me faire fuir, je ne réussis pas à avoir une promesse de sa part, mais bien qu’il allait essayer. C’était mieux que rien, non ? Je ne le savais plus. Ma main toujours dans ses cheveux, je les caressai doucement, continuant à fixer mon partenaire du regard. « Mais t'as conscience que toi et moi...ça ne se fera jamais ? » Je m’arrêtai dans mon mouvement, essayant de ne pas laisser entrevoir mes émotions, alors que clairement, ses paroles venaient de me faire mal une nouvelle fois. Lui et moi, moi et lui. Jamais rien ne se produirait entre nous. Voilà qui était claire. C’était le signal de lâcher prise. De comprendre et de pour une fois, laisser aller les choses. Je ne pouvais le forcer à ressentir quelque chose pour moi non plus. Je devais me rendre à l’évidence à un moment. « Je... Oui. Ça à le mérite d’être claire. » dis-je dans un souffle, laissant ma main retomber, cessant mes caresses. J’aurais aimé pouvoir être indifférente, pouvoir lui dire que je le savais de toute façon, que rien n’arriverait entre nous. Mais ma naïveté m’avait poussé à croire qu’il avait simplement peur, qu’il finirait par se laisser aller. Ce qui n’était peut-être pas le cas finalement. À ce moment même, le sentiment que je ressentis fut l’abandon. Cette chose dont je parle beaucoup, mais qui, finalement, ne s’explique pas. Il n’y a pas de mot pour décrire comment je me sens. Je lui souris, sourire remplie de tristesse et peut-être bien de déception, approchant mes lèvres des siennes, les effleurant un moment avant de déposer un baiser. Un baiser doux mais à la fois si déchirant. Puis je me reculai, ne sachant plus vraiment comment agir face à lui. « Voilà. Je ne te demanderai plus rien... Je suis vraiment désolée... » Oui, je trouvais le moyen de m’excuser, malgré tout. De quoi ? De tout. De ces sentiments que j’avais pour lui et qui le rendait mal à l’aise. De mon comportement qui avait décidément détruit toute la complicité que nous avions depuis le début. Mais aussi, j’étais désolée qu’il se ferme à moi, alors que j’étais prête à surement tout donner pour lui. Je me défis de son étreinte, la trouvant trop lourde pour mon petit coeur, déposant ma tête sur l’oreiller.

« Je... Oui. Ça à le mérite d’être claire. » Même si elle tentait de le cacher, je commençais à connaître ses réactions, et je voyais bien que mes propos venaient de la blesser. Encore une fois. Pourtant ce n'était pas ce que je désirais, mais ça paraissait inévitable. Certes, je n'étais pas obligé de lui dire ça, mais ça ne serait pas encore plus cruel de lui donner de faux espoirs ? Qu'elle sache à quoi s'attendre dès maintenant. L'idée qu'un nous deux n'existerait jamais n'était pas difficile à avaler que pour elle. Pour moi aussi... Si encore elle me laisserait complètement indifférente, que je ne la verrais que comme une amie. Mais non. Ce n'était pas le cas. Et ça craignait, parce que ça rendait les choses d'autant plus dures. Esther ôta finalement sa main de mes cheveux. Elle approcha ses lèvres des miennes, pour y déposer un doux baiser. Presque comme un dernier baiser. Genre d'adieu. « Voilà. Je ne te demanderai plus rien... Je suis vraiment désolée... » Elle se défit alors de mon étreinte, et se réinstalla à mes côtés. Bon sang, j'aimerais pouvoir effacer d'un coup de baguette magique toute la peine que je lui causais.  « Pourquoi tu t'excuses ? Tu n'as pas à être désolée. C'est plutôt moi qui devrait l'être. » Oh oui j'aurais beaucoup plus de raisons.  « Quand je dis que toi et moi ça n'arrivera jamais, ce n'est pas parce que tu ne m'attires pas, ou que je n'ai pas... » Pas quoi ? Rien du tout, valait mieux pas finir ma phrase.  « Enfin ce que je veux dire, c'est que le problème, c'est moi, ce n'est pas toi » Merde, j'avais l'impression de sonner comme un cliché là. En même temps c'était la vérité.  « T'es une fille extraordinaire. Tu mérites quelqu'un qui saura t'aimer à ta juste valeur. Quelqu'un de gentil, d’attentionné, qui prendra soin de toi, qui serait incapable de te faire souffrir, qui serait prêt à déplacer des montagnes pour toi... Je ne suis pas cette personne. Tu mérites tellement mieux que moi » Si seulement elle pouvait s'en rendre compte.

« Pourquoi tu t'excuses ? Tu n'as pas à être désolée. C'est plutôt moi qui devrait l'être. » Je soupirai légèrement, ne croyant pas qu’il devait d’excuser de la situation. C’était moi qui l’avait mit au pied du mur avec ce que je ressentais pour lui. « Quand je dis que toi et moi ça n'arrivera jamais, ce n'est pas parce que tu ne m'attires pas, ou que je n'ai pas... » Ou qu’il n’a pas quoi ? Je le regardai attendant qu’il termine sa phrase. Où voulait-il en venir avec tout ça. Je viens de lui dire que j’allais essayer de le laisser tranquille et de ne plus rien lui demander. N’était-ce pas ce qu’il voulait entendre ? Puis, il me sortit l’excuse que ce n’était pas moi, mais bien lui le problème. Il aurait été mieux de ne rien dire sur ce coup, parce que je trouvais cela totalement ridicule. « T'es une fille extraordinaire. Tu mérites quelqu'un qui saura t'aimer à ta juste valeur. Quelqu'un de gentil, d’attentionné, qui prendra soin de toi, qui serait incapable de te faire souffrir, qui serait prêt à déplacer des montagnes pour toi... Je ne suis pas cette personne. Tu mérites tellement mieux que moi » Non. Je n’étais tellement pas d’accord avec ce qu’il me disait en ce moment. Je ne suis pas une fille extraordinaire. J’ai tout de très ordinaire même. Ses paroles me touchaient, cependant, je ne voyais pas pourquoi il pensait ainsi. Tout cela me dépassait. Surement parce que je ne m’étais jamais fait dire de telles choses. Jamais personne ne m’avait vu de cette façon et pensait que je méritais ce genre d’amour. « Du coup... T’es entrain de me dire que je ne me fais pas des films, qu’il y a bien quelque chose entre nous deux. Mais que cela n’aura jamais lieu parce que je mérite mieux ? » lâchais-je en le regardant, constatant la situation en même temps que je lui dis ce que je pense. C’était totalement insensé. Et qui décidait de ce que je méritais dans ma vie ? Lui ? « Je crois que cette fois-ci, c’est toi qui se ferme les yeux sur ce que je suis vraiment Cooper. » dis-je dans un souffle, baissant les yeux. J’essayais encore de comprendre le sens de ses paroles. Parce qu’il le veuille ou non, il venait de le dire, il était attiré à moi, et peut-être même plus... même si je ne pouvais en être certaine sur ce point, parce qu’il n’avait pas réussit à terminer sa phrase. Je savais que déjà, de m’avoir dit tout cela, c’était énorme pour lui. Il n’était pas comme moi. Il n’avait pas autant de facilité à parler de ses sentiments et je ne lui en voulais pas pour ça. Je regrettais maintenant d’avoir dit que je le laisserais tranquille, puisque de nouveau, j’avais envie de m’accrocher à un peu d’espoir. Même s’il avait clairement dit que c’était impossible. « On est pas dans la réalité ici... » dis-je après un moment de silence. Bon, je ne venais pas de m’en rendre que maintenant tout de même, c’était seulement une constatation que je voulais lui faire comprendre. « Surement que dans la vraie vie... Nous ne nous serions jamais parlé. Que j’aurais passé inaperçue à tes yeux. » ajoutais-je, imaginant très bien la scène, même si elle ne se serait jamais produite puisque les chances de s’être rencontrer sans ce contexte de télé-réalité étaient inexistantes. « Je retire ce que j’ai dit plus tôt. Je ne regrette absolument pas de te connaître. » Mon coeur se serra un peu plus, alors que je continuais dans mon monologue. « Mais pour l’instant, nous sommes encore dans ce jeu qui nous a permit de nous rencontrer. Lorsque se sera terminé... Tout sera terminé. » Le tout représentant notre relation. Il ne serait plus mon partenaire. La vie reprendrait son chemin normal. « Alors on est là à se prendre la tête, alors que nous vivons une situation totalement éphémère. C’est un peu ridicule, tu ne trouves pas ? » demandais-je en forçant un sourire, qui même à moi me parut faux. Parce qu’il y avait quelque chose dont j’étais certaine. C’était que mon coeur battait pour lui en ce moment. Malgré toute la fausseté de cette émission.

« Du coup... T’es entrain de me dire que je ne me fais pas des films, qu’il y a bien quelque chose entre nous deux. Mais que cela n’aura jamais lieu parce que je mérite mieux ? » Vu comme ça, forcément...  « Non. Oui. Enfin pas que... » Rholala, ce que j'étais vachement clair. Je devrais peut être penser à aller prendre des cours pour m'exprimer correctement. « Je crois que cette fois-ci, c’est toi qui se ferme les yeux sur ce que je suis vraiment Cooper. » Non, cela m'étonnerait. Certes, la vie entre ici et l'extérieur, c'était sensiblement différent. Pour autant j'avais devant moi la vraie Esther. Authentique. D'accord elle avait ses défauts, mais cela ne changeait pas ma vision de sa personne. Je pensais tout ce que je venais de dire, et ne changerait jamais d'avis.  « J'en doute » A mon avis, on avait surtout un problème de confiance en nous. A se déprécier peut être un peu trop parfois. Esther évoqua alors le fait que nous n'étions pas dans la réalité ici. Comme si je ne le savais pas. « Sûrement que dans la vraie vie... Nous ne nous serions jamais parlé. Que j’aurais passé inaperçue à tes yeux. » Elle avait sûrement raison malheureusement. Je lui aurais probablement accordé pas la moindre attention. Elle n'était pas le genre de personne que je côtoyais dans la vraie vie. Mais cela aurait été bien dommage, parce que je serais passé à côté de quelqu'un d'exceptionnel oui. Alors cette émission avait ça de bien. Nous faire connaître des personnes qu'on aurait jamais rencontré dans la réalité. Valait mieux ne rien répondre. Lui dire le contraire serait mentir. Finalement Esther retira ses précédents propos, elle ne regrettait pas de m'avoir connu. Ah je préférais.  «  Mais pour l’instant, nous sommes encore dans ce jeu qui nous a permit de nous rencontrer. Lorsque se sera terminé... Tout sera terminé. » C'était plus que probable, malheureusement. Cela avait quelque chose de déprimant, je préférais ne pas y penser. Alors on est là à se prendre la tête, alors que nous vivons une situation totalement éphémère. C’est un peu ridicule, tu ne trouves pas ? » J'avais envie de lui rétorquer, que si on se prenait la tête, c'était à cause d'elle. Qui était ce qui avait tout compliqué en impliquant des sentiments ? Alors qu'on aurait pu tranquillement continuer notre aventure comme si de rien n'était.  « Peut être. Mais tu penses que tes sentiments seront éphémères ? » Ce qui était probable à vrai dire. A sa sortie elle m'oubliera probablement très vite, se rendant compte que s'être éprise de moi était complètement ridicule. « Le fait que cette situation soit éphémère...C'est justement une des raisons pour lesquelles toi et moi ce n'est pas possible. T'habite la France, moi l'Irlande. Certains diraient que ce n'est pas si loin, mais c'est en fait très éloigné. » Elle aurait peut être voulu que je la contredise quant au fait qu'une fois dehors ça serait terminé. Mais c'était la réalité. On ne se reverrait sûrement pas. « Donc oui t'as raison, c'est ridicule. » conclus je finalement.

« Non. Oui. Enfin pas que... » Ça c’était tout une réponse. Dans le genre très claire. Soupire. Enfin, il faisait déjà un effort pour se montrer franc avec moi, je ne pouvais lui en vouloir d’avoir de la difficulté à s’exprimer. Mais je ne peux m’empêcher de le questionner, de vouloir savoir ce qu’il voulait bien répondre. « Oui, non, pas que quoi ? » demandais-je sans vraiment être compréhensible à mon tour. J’avais tout de même bien résumé la situation entre nous deux. Il y avait donc quelque chose entre nous. Je n’hallucinais pas et je n’étais peut-être pas aussi folle que je l’aurais cru. Il affirma ensuite douter du fait qu’il se fermait les yeux sur ma personne. Je ne savais quoi penser de cela non plus, parce que sérieusement, je ne pensais pas mérité tout ce qu’il avait mentionné un peu plus tôt. C’était de me voir trop gentille et trop bonne. L’étais-je vraiment trop ? Peut-être finalement. Fake Love était éphémère. Cela ne durerait pas le restant de nos vies. Même si en ce moment, nous avions l’impression que jamais cela ne se terminerait, il y aurait bientôt une fin. Et seulement la pensé de celle-ci me donnait des frissons. J’avais peur de l’après. Peur de me retrouver seule de nouveau, surement. « Peut être. Mais tu penses que tes sentiments seront éphémères ? » C’était une bonne question. Mais même si je le voulais, je serais incapable de bien y répondre. « Je ne sais pas. Peut-être. » dis-je alors, mon coeur battant toujours aussi vite. J’allais finir par faire une crise cardiaque s’il n’arrêtait pas de faire des siennes, ce putain de coeur. « D’un côté, j’aimerais qu’ils le soient, ce serait bien plus simple. Mais de l’autre... » commençais-je à lui avouer, allant prendre sa main délicatement pour la déposer à l’emplacement exacte ou mon coeur défilait à une vitesse folle. « ... C’est tellement fort, que je n’arrive pas à croire qu’ils ne sont que temporaires. » dis-je dans un murmure, pressant sa main sur ma peau, comme pour qu’il le ressente vraiment. Je n’avais jamais été aussi franche avec quelqu’un. J’avais l’impression que Cooper connaissait tout de moi, alors que nous ne nous connaissions que depuis deux mois. Je n’avais plus de retenu avec lui. Je voulais lui faire comprendre à quel point il comptait. Que cette aventure, le fait de l’avoir rencontré, avait bouleversé des choses en moi, comme je savais qu’elle avait bouleversé des choses en lui aussi. Je libérai finalement sa main, l’écoutant prendre parole. « Le fait que cette situation soit éphémère...C'est justement une des raisons pour lesquelles toi et moi ce n'est pas possible. T'habite la France, moi l'Irlande. Certains diraient que ce n'est pas si loin, mais c'est en fait très éloigné. » La distance, évidemment. J’y avais bien pensé. Et sur ce point, il avait parfaitement raison. Deux pays différents, une distance affreuse à mes yeux. Je ne savais même pas quoi répondre à cela, puisque seulement y penser me faisait mal. « Donc oui t'as raison, c'est ridicule. » Je soupirai à nouveau. Plongeant mon regard dans le sien, je me demandais à quoi nous menait une telle discussion finalement. Nous n’avions avancé à rien. Plus de dispute, plus de coups, je ne pensais même plus à ce moment dans la cuisine où j’avais affirmé haut et fort qu’il me dégoutait. Non, j’avais l’impression que cette scène avait eu lieu il y a de cela une éternité. « C’est surement con... Et tu vas me dire que j’ai tort de penser comme ça... » dis-je en cherchant mes mots, ne voulant pas dire les choses toutes croches. « Mais... J’ai encore plus envie d’être avec toi... malgré tout ça. J’aurais envie de profiter de chaque instant ici... Parce qu’on vient de le dire... ça ne durera pas. » Dans un souffle, j’approche mon visage lentement du sien, ne faisant cependant rien, me retenant pour ne pas le toucher. « J’ai envie que tu m’embrasses... j’ai envie de dormir dans tes bras... j’ai envie... » Que tu me fasses l’amour. Non. Je n’allais pas lui demander cela. Même si l'envie ne me manquait pas. Mon souffle se mêlant au sien, je restai à quelques centimètres de lui, ne dérogeant pas de son regard.

« Oui, non, pas que quoi ? » Quoi ? J'étais pourtant parfaitement clair. Ah non ?  « Pas que, pas seulement. Ma phrase était finie » Ce que j'avais voulu dire c'est que ce n'était pas la seule raison. Il y avait par exemple le fait qu'on habitait à des centaines de kilomètres l'un de l'autre. Sans parler du paquet d'autres raisons que je pourrais vous trouver. Je lui demandais alors si elle pensait que ses sentiments seraient éphémères. « Je ne sais pas. Peut-être. D’un côté, j’aimerais qu’ils le soient, ce serait bien plus simple. Mais de l’autre... » Parfaitement compréhensible. Et peut qu'il valait mieux qu'ils le soient oui, pour son bien. C'est alors qu'elle attrapa ma main pour la placer sur sa poitrine, où je pouvais clairement ressentir son cœur battre. « ... C’est tellement fort, que je n’arrive pas à croire qu’ils ne sont que temporaires. » Non mais sérieusement, elle ne pouvait pas me dire ce genre de choses. C'était justement de tels propos qui m'effrayaient. Manquerait plus qu'elle ne déclare m'aimer, et là je vous fais une syncope. Autant de sentiments pour ma petite personne, je n'étais pas habitué. C'est alors qu'elle déclara qu'avec tout ça, maintenant, elle avait encore plus envie d'être avec moi. De profiter des instants qui nous restaient. Elle approcha lentement son visage du mien. « J’ai envie que tu m’embrasses... j’ai envie de dormir dans tes bras... j’ai envie... »  Je pouvais aisément deviner la fin de sa phrase. C'est vrai que c'était tentant, mais serait ce une bonne idée ? Je réduisis finalement la faible distance qui nous séparait pour déposer mes lèvres sur les siennes. Un baiser qui se voulait doux au départ, avant de lui donner plus d'intensité. Sauf qu'au bout de quelques secondes, je me détachai d'elle.  « Je suis fatigué, on ferait mieux de dormir... » Oui, ça valait mieux. Et puis j'étais réellement fatigué, il était quand même plus de 3h du mat', on avait passé une longue soirée éprouvante. J'otai finalement mon jean et ma chemise, mais pour me mettre en tenue de dodo, rien de plus hein. Je me faufilai ensuite sous les couvertures.  « Bonne nuit »

Essayer de lui faire comprendre ce que je ressentais en lui montrant mon coeur battre n’était peut-être pas la meilleure idée, j’en avais conscience. Surtout lorsque je vis l’espace d’un instant son regard paniquer face à une telle déclaration. Mais c’était tellement difficile de garder en moi tout ce que je ressentais, alors que je suis une personne qui a besoin de parler de ses sentiments. Bref, le visage tout près du sien, je ne pus m’empêcher de lui avouer avoir envie qu’il m’embrasse. J’avais envie de beaucoup plus, mais je ne sentais pas capable de lui dire. De toute façon, il l’avait bien comprit, il n’est pas idiot. Il franchit finalement les quelques centimètres qui séparaient nos lèvres pour venir m’embrasser. Je répondis sans attendre à ce doux baiser que j’attendais depuis son arriver dans la pièce pour être bien franche. Alors que nous y mettions un peu plus d’ardeur, ma main prête à se glisser sous sa chemise, il se recula. Mes lèvres en voulaient tellement plus, j’en voulais encore plus, je n’avais aucune envie qu’il s’arrête. « Je suis fatigué, on ferait mieux de dormir... » Mais oui, il était tard. Et dormir était probablement une meilleure idée que de faire une connerie que nous regretterions. Enfin, moi je ne le regretterais pas, mais lui, j’en avais l’impression. Puis c’était vrai qu’il commençait à se faire très tard. « Oui... t’as raison. » dis-je de ma petite voix, même si l’on pouvait sentir une pointe de déception dans celle-ci. Je le regardai enlever ses vêtements avant de se faufiler cette fois-ci en dessous des couvertures à mes côtés. Je m’approchai doucement, glissant ma main contre son ventre, allant nicher mon visage dans le creux de son cou. Je lui avais dit, je voulais dormir dans ses bras. Sentir la chaleur de son corps contre la mien. Il me souhaita bonne nuit, mettant ainsi fin à toute échange pour le reste de cette très longue soirée. « Bonne nuit. » murmurais-je, déposant un dernier baiser dans son cou avant de soupirer et fermer les yeux, prête à m’endormir, épuisée par toute cette situation.