Fatigué par cette première journée, Artie s’extirpa de l’embrasure d'une porte, s’échappant de deux chambres juxtaposées pour enfin déboucher sur une salle qui paraissait plus agréable que les autres. Arrivé, il poussa la porte et découvrit un tout nouveau monde qui s’offrait à lui : Divers instruments étaient entreposés là-bas avec soins, des guitares de tout genres décoraient les mûres et des piano d’une très grande qualité donnait cet air de vétusté et d’ancienneté au milieu. Artie se guida naturellement vers l’un deux, tira le tabouret vers lui de manière à ce qu’il entrepose gracieusement ses fesses, le rapprochant encore plus de l’instrument. Sa position était parfaite. Ses doigts se baladèrent sur les touches neuves et propres du piano, essayant de reproduire l’une de ses propres réussites, lorsqu’il suivait ses cours en compagnie de son professeur privé… Lancée dans sa conception du son, une forme masculine rejoignit la pièce, surement par curiosité… Ne s’arrêtant point, il poursuivit tout en annonçant à haute voix, les yeux fermée essayant au maximum de se concentrer « Bonsoir » Ne sachant à qui il avait à faire, il s’arrêta finalement un moment pour se retourner…

Il y avait une salle dans laquelle je n'avais encore jamais mis les pieds... la salle de musique. Tous les mélomanes du nid s'y retrouvaient pour jouer mélodies en tous genres, et usaient des nombreux instruments qui étaient mis à leur disposition. En cette fin d'après-midi, alors que la nuit commençait doucement à tomber, je marchai dans les couloirs et fut étrangement attiré vers cette fameuse salle. Était-ce la mélodie au piano qui pouvait s'entendre dans tout le couloir qui m'en fit m'approcher ? Sans doute, oui. Il fallait dire que, même si je ne m'y connaissais pas vraiment en musique, c'était vraiment très plaisant. J'ignorais qui pouvait bien jouer aussi talentueusement. Je m'approchai alors de la porte de la salle, restée entre-ouverte, et avançai tout doucement à pas de loups pour ne pas déconcentrer l'interprète du morceau. C'était un homme, que je ne pouvais pour le moment voir que de dos. « Bonsoir » Il m'avait entendu approcher. Il s'arrêta un instant puis se retourna. Je pouvais enfin mettre un visage et un nom sur ce mystérieux joueur de piano. C'était Artie, et jusqu'à maintenant j'ignorais tous de ses talents de musicien. « Salut. Eh ben toi, on peut dire que tu sais jouer du piano ! » C'était si fluide, si mélodieux. En général je ne raffolais pas de ce genre de musique, mais franchement ça s'écoutait tout seul. « Ça gère, sérieux. T'as un putain de talent, tu le sais ça Artie ? » Si l'aventure venait tout juste de commencer, il y avait quand même certaines personnes et certains noms qui marquaient. Artie, en l'occurrence, m'avait marqué et je m'étais souvenu de son nom tandis que j'avais encore un peu de mal avec d'autres candidats. Je restai droit comme un piquet, encore un peu surpris par ce que je venais d'entendre. Bon, je n'allais pas non plus me mettre à chialer, hein. Mais quand même, je n'étais pas resté indifférent à cette mélodie.

La personne qui arriva finalement était pour Sir Artie une personne partiellement inconnue. Il voyait souvent ce visage familier dans les couloirs et il le rencontrait même régulièrement sans vraiment lui parler. Il fallait aussi dire que le nombre de candidat était vraiment énorme, et vivre dans ce surnombre était presque insupportable. Assis dans son tabouret, il salua de la main le jeune gaillard qui avait l’air d’apprécier la mélodie qu’Artie avait interpréter avec brillance. « Je sais. J’ai suivis des cours privés de piano dès mon plus jeune âge » Effectivement, Artie, en l’occurrence des autres candidats, était issue d’un milieu assez aisé et plutôt propre qui lui garantissait le fait de pouvoir jouir d’une éducation conforme à la norme. Ces parents avaient accentué sur le fait de garantir à leur protégé un moyen de s’épanouir et le jeune garçon, à huit ans avait opté pour le Piano. « J’apprécie le fait que cette mélodie te plaises, J’aimerais bien te montrer ce dont je suis réellement capable de faire… » Il laissa la proposition ouverte et se contenta de croiser les bras un moment, fixant bien le candidat anonyme « Je crois que nous avons oublié les présentions non !? *affichant un large sourire peinait à durer* Je me nomme Artie, tout simplement » Laissant planer un vide qui invitait d’une manière implicite le jeune homme à se présenter à son tour, il enchaîna continuellement « Et toi, pratiques-tu quelque chose en particulier ? »