Prime de fou. Tellement d’émotions que mon coeur battait toujours à une vitesse aussi folle. Déjà, la joie de me retrouver encore parmi les candidats et dans le nid d’amour ne s’explique même pas. Je voulais tellement rester, ça m’aurait brisé le coeur de partir. Cependant, d’autres émotions, auquel je ne m’attendais pas avait fait surface. Evey était éliminée. Je n’étais pas en très bon terme avec la demoiselle, bien qu’elle ne m’est jamais fait quelque chose à moi directement. Cependant, lorsqu’elle alla embrasser Cooper, et que ce dernier répondit à son baiser, je ne pus que ressentir ce mal et cette jalousie qui me prit de cours. J’avais aussi décroché le téléphone rose, offrant ainsi un accès à la chambre secrète à Connor. C’est pourquoi nous nous étions donné rendez-vous dans la pièce quelques minutes plus tard. J’étais chamboulée, mêlée. Ma tête tournait, pour des raisons que j’ignorais totalement. Plus l’aventure avançait, plus je me sentais perdue, incertaine de mes décisions. Je passai à la cave nous chercher une excellente bouteille de vin et je pris la direction de la chambre, ne prenant pas le soin de me changer, restant habillé de la même façon qu’au prime. J’étais la première arrivée. J’enlevai mes chaussures pour me laisser tomber sur le lit en soupirant fortement. Je ne faisais que revoir la scène du baiser dans ma tête. Ça me tuait totalement. La porte s’ouvrit. Je relevai la tête pour regarder Connor entrer, auquel j’offris un sourire, cependant, il était un peu forcé. J’étais contente de me retrouver ici, avec lui. À l’abris des regards. Juste lui et moi. Cependant, je commençais à me poser des questions face à notre relation, qui commençait à être un peu plus complexe à mes yeux. Ce besoin d’être constamment près de l’autre. Toujours devoir se toucher pour se sentir mieux. N’y avait-il pas quelque chose de troublant dans tout ça, lorsqu’on se mettait à bien y réfléchir. « Je suis allée chercher une bouteille... Pour célébrer. » dis-je en me redressant un peu pour m’asseoir sur le lit, tendant la main pour qu’il vienne à mes côtés.

Le prime est terminé, j'suppose parce que tous les candidats sont partis, j'crois qu'il n'a rien assimilé d'autre que le fait qu'Esther reste. J'sais même pas qui est parti, ah si j'crois que j'ai vu Cooper rouler une pelle à Evey. Ou peut être l'inverse, et là je me suis rappelé à quel point ce type était un connard. J'ai aussi vu la détresse dans les yeux d'Esther, à ce moment là j'ai ressenti comme une décharge électrique. Sa douleur qui m'était projeté comme si nos corps ne formait qu'une seule entité. C'est bizarre. Tellement bizarre que la seule chose que j'ai réussi à faire c'est l'attirer un peu plus contre moi. C'est ce que j'faisais toujours ces derniers. L'attirer contre moi, sentir son corps contre le mien, n'importe quelle partie du moment qu'on se touchait. Un besoin qu'on éprouvait et que je trouvais des plus étranges plus les jours passaient. La réaction de Cooper avait certainement dû m'ouvrir les yeux. Si ce n'était que cela encore, mais j'crois bien que ma gêne ne soit pas sans raison non plus. Finalement cette nouvelle venait du téléphone rose, me paraissait arriver au bon moment. J'ai libéré Esther de mon étreinte, elle avait quitté le prime, et m'avais donné rendez-vous dans cette pièce. J'avais pris quelques minutes pour récupérer mes cigarettes, il m'avait faillit deux cigarettes avant de pouvoir la rejoindre. Elle était déjà là, m'accueillant avec un sourire pas des plus naturels mais qui me suffisait tant il était sincère. Je lui rends, avec plaisir et prends à moment afin d'observer les lieux. Oui donc l'endroit tant convoité n'était ni plus ni moins qu'un baisodrome. Rien de bien étonnant. J'suis surpris d'entendre la jeune femme m'annoncer que nous avions quelque chose à célébrer. « Oh et qu'est-ce qu'on fête ? » J'suis à deux doigts de lancer joyeusement l'éviction d'Evey, puisque quelque part c'est une bonne nouvelle pour la candidat, lui laissant libre champs vers le coeur de Cooper, sauf que je me remémore le baiser et décide de m'abstenir. Aussi, je m'approche vers la main tendu que je saisis. « Ton statut de favoris du public ou notre partie de pictionnary qui s'annonce particulièrement chaude ? » Je me mors la lèvre, capturant son regard azuré. Je fais référence à ce que je lui ai promis la semaine dernière. Même si le sous-entendus me trouble plus qu'il ne le devrait. Nous sommes toujours l'un contre l'autre, nos cuisses se touchent, ma main vient d'ailleurs se perdre sur sa cuisse, qui n'était pas recouverte par sa robe anormalement courte. « Tu vois, j'avais raison, tu n'avais pas à t'inquiéter... » Je murmure tandis que l'autre main, vient caresser son visage.

« Oh et qu'est-ce qu'on fête ? » Je ne le savais pas vraiment. Le pire, c’est que je n’avais pas vraiment le coeur à la fête. J’avais envie de boire un peu, d’essayer de rire, de me sortir ce fichu baiser de la tête et surtout, de passer un bon moment avec Connor qui venait de prendre ma main pour s’installer à mes côtés sur le lit. « Ton statut de favoris du public ou notre partie de pictionnary qui s'annonce particulièrement chaude ? » Je souris en accrochant mon regard au sien. J’avais presque oublié cette histoire de pictionnary. Cela m’amusa qu’il en fasse référence, bien que la sensation que je ressentis n’étais pas la même que j’aurais pensé. De l’attirance ? Peut-être bien. Sa main se déposa sur ma cuisse, ce qui eut le don de me faire frissonner instantanément. Merde, qu’est-ce qui m’arrivait ? Je ne réagissais pas aussi fortement lorsqu’il me touchait habituellement. Ce n’était pas parce que c’était désagréable, non. J’avais toujours autant ce besoin qu’il me touche, mais j’avais l’impression de voir la chose de oeil différent maintenant. « Les deux. Mais j’avoue que c’est sur la partie de pictionnary que j’ai envie de plus me concentrer... » répondis-je en souriant, aimant le fait qu’il dépose son autre main sur ma joue. J’avance finalement ma visage du sien. « Tu vois, j'avais raison, tu n'avais pas à t'inquiéter... » Oui, il avait eu raison. Mais j’avais tout de même douté de mon avenir entre ces murs. Nous ne pouvions être certain de rien, c’était bien quelque chose que j’avais appris ici. Mais j’avoue que cela m’avait redonné un peu de confiance que j’avais malheureusement perdue lors du dernier prime. « Je suis contente que t’aie eu raison. Ça m’aurait déchiré de devoir te dire au revoir ce soir. » dis-je d’une petite voix, allant déposer un long et doux baiser sur sa joue. J’aurais eu envie de rester dans cette position un moment infinie, mais je me reculai finalement pour prendre la bouteille que j’avais apporter. Munie de l’ouvre bouteille j’entrepris d’ouvrir ce qui je l’espérais, allait m’aider à mieux terminer ma soirée. L’alcool n’est pas la solution, mais ici, j’avais l’impression qu’elle était mon seul remède. Je ne vois pas de coupes à l’horizon, même s’il doit bien y en avoir, mais je l’avoue, je suis un peu trop paresseuse pour chercher. Je prend donc une gorgée à même la bouteille en souriant. « Pas besoin de coupe, de toute façon, on est en toute intimité. » dis-je en prenant une deuxième gorgée avant de lui tendre le vin. J’ai soudainement de nouveau envie de me sentir près de lui, c’est pourquoi je glisse ma main dans son dos pour y effectuer de tendres caresses. Je me sentais toute drôle. Incapable de mettre un terme sur ce sentiment. Et ce n’était pas encore l’effet de l’alcool sur moi, tout de même. Je me demandais s’il ressentait la même chose lui aussi. Si j’étais la seule à trouver notre proximité inquiétante. Je n’osais pourtant pas lui demander.

Les échanges salaces c'est habituel, y'a rien de bizarre dans le fait de proposer une partie de pictionnary torride à une jeune femme qu'on apprécie énormément ? Pourtant cet échange est quelque peu différent, et les sous-entends semblent prendre tous leurs sens. J'suis entrain de me faire des idées et elle me répond de la même manière qu'avant; ouais c'est ça, et j'réfléchis trop. Néanmoins je dessine des petits ronds sur sa cuisse, comme si la partie avait débuté et que mon doigt le crayon quant à son corps, le papier. « J'suis presque déçu de ne pas trouver l'armoire rempli de jeux. J'pense qu'on va devoir improviser, ou inventer nos propres régles. » Ouais comme utiliser nos langues comme pinceau et peau dénudée en guise de toile. Ou. Ou peut être que je m'emballais légèrement, oui voilà je m'emballe, du coup j'ai tendance à raconter n'importe quoi. Elle approche dangereusement son visage du mien, doucement, nos yeux se croisent à nouveau, et elle fini par déposer un baiser sur ma joue. Un sacré baiser par ailleurs. Plutôt le genre qu'on donne avec passion mais sur les lèvres, pas un truc d'enfant, clairement pas. Ouais donc, j'crois qu'elle est visiblement sur la même longueur d'onde que moi. Celle où on se perd, celle où tous nos gestes sont interprété d'une manière exacerbée. Et à ce dont on arrive pas à attribuer la cause. C'est à peu près ce que je ressens. Elle m'a au préalable révélée qu'elle aurait bien eu du mal à me dire au revoir. Et ouais c'est certain. « N'y pensons pas maintenant, on devrait profiter au contraire, profiter d'être ensemble dans cette pièce, loin de tout, de tout le monde, de ce prime. » Mes mains quittent sa joue alors qu'elle ne s'éloigne, ouais c'était un peu une bulle ici. Ou un terrain neutre, comme la suite, ou plutôt comme Vegas. Ouais, genre, tout ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. No man's land, y'a personne, tout ce qui se passe n'a aucune importance. J'pense pas que ce soit aussi facile que ça. Je l'observe en silence ouvrir sa bouteille, elle semble chercher quelque chose, je n'y prête pas vraiment attention, parce que je la regarde elle. Je le regarde et j'essayer de chercher une réponse, à une question que je ne me suis pas posé. C'est flou, particulièrement déroutant. Je souris face à sa remarque. Ouais en toute intimité. J'attrape la bouteille qu'elle me tend, obligeant à rompre le contact de ma peau sur la sienne, pour boire plusieurs gorgée. Et puis j'sens sa main courir le long de mon échine, même à travers la veste cette sensation m'est particulièrement agréable. Je décide de poser la bouteille un instant sur le sol, elle me gêne parce que j'ai besoin de cette main pour venir à nouveau caresser son visage, je dessine les contours de ses lèvres du bout de doigts, mon visage se rapproche de nouveau. J'sens son souffle chaud s'écraser contre mes lèvres. Je romps la distance, entre ses lèvres et les miennes et les scellent en un baiser, doux d'abord. Et puis, je ne la sens pas réfractaires, puisque ses lèvres s’entrouvre légèrement, suffisamment pour que ma langue s'engouffre à l'encontre de la sienne. C'est doux, c'est plutôt innocent, au premier abord. Mais ce baiser se prolonge, il est long, chaud, et particulièrement envoûtant, aventureux. Un peu comme ma main qui remonte doucement le long de sa cuisse. Et puis finalement, j'interromps le baiser, comme si une décharge électrique venait de me ramener à la raison. « Ok, c'était quoi ça ? T'as senti non ? Tu... J'suis... Tu l'as senti ? » J'déraille, et ok c'est super gênant, on est d'accord ?

Sa main qui dessinait abstraitement sur ma cuisse allait me rendre folle. Ce geste qui m’aurait surement parut anodin il y a deux semaines, déclenchait en moi une vague de sensation nouvelle en sa compagnie. « J'suis presque déçu de ne pas trouver l'armoire rempli de jeux. J'pense qu'on va devoir improviser, ou inventer nos propres régles. » Je souris à sa remarque. Dans le fond, nous n’avions pas vraiment exploré les lieux pour voir s’il y avait des jeux de cacher quelque part. Bien sincèrement, je m’en foutais un peu, je n’avais pas vraiment la tête à jouer à un vrai jeu de société. Et je me doutais que Connor pensait la même chose. « La première règle est qu’il n’y a pas de règle justement. » dis-je alors en esquissant un sourire. C’était bien plus amusant ainsi non ? Lorsqu’il n’y avait aucune règle ? Cependant, je ne savais pas si c’était une réelle bonne idée, vu comment je me sens en sa compagnie en ce moment même. « N'y pensons pas maintenant, on devrait profiter au contraire, profiter d'être ensemble dans cette pièce, loin de tout, de tout le monde, de ce prime. » Oui, dans le fond. J'hochai la tête pour confirmer que j'étais en accord avec sa suggestion. J’avais été sauvé, j’étais ici, avec lui. Pourquoi penser à si nous avions été séparé, et cela arrivera bien assez tôt, alors que nous sommes dans cette chambre, une bouteille de vin à la main, dans une proximité déroutante. D’ailleurs, en parlant de proximité, alors que mes doigts effectuaient de douces caresses contre le dos de Connor, le jeune homme déposa notre précieuse bouteille pour déposer à nouveaux sa main contre ma joue. Dans un geste timide, je mordillai légèrement ma lèvre inférieure, alors qu’il s’approcha de plus en plus de mon visage. Alors que mon regard se perdait dans le siens, je baissai les yeux pour fixer ses lèvres, ayant une soudaine envie de m’en emparer. Il eut la même pensé que moi, puisque quelques secondes suivantes, nous échangions un doux baiser. Doux, au début. Je me fis curieuse, aventureuse, voulant en avoir un peu plus, approfondissant le baiser avec toute ma douceur, mais aussi cette fougue qui se montrait nouvelle. Sa main qui remonta sur ma cuisse se fit dans le même mouvement où je glissai ma main dans son dos sous sa veste et son chandail, profitant de ce nouveau contact. Des contacts de plus en plus physique, c’était ça qui était entrain de nous arrivé. Nous y avions presque pris goût fallait croire. Puis d’un seul coup, il se recula, alors que moi aussi je me rendais compte de ce que nous étions entrain de faire. « Ok, c'était quoi ça ? T'as senti non ? Tu... J'suis... Tu l'as senti ? » Je soupire en ouvrant les yeux, agacé d’avoir aussi sentit cette chose, ce sentiment. « Je sais pas... Je comprend plus rien là. » murmurais-je tout près de ses lèvres, ne pouvant pas me reculer trop, comme si mon corps ne le voulait pas. « Qu’est-ce qui nous arrive Connor ? » demandais-je, de l’inquiétude se dessinant dans mes yeux. Ça me faisait un peu peur, tout ça.

« Pas de règles ? C'est très dangereux t'en es consciente j'espère ? » Ouais j'suis sûr qu'elle l'était étrangement. Comme si cette affirmation qui aurait pu passer totalement inaperçue et qui n'aurait éveillé aucune sensation bizarre la semaine dernière avait un sens totalement différent ce soir. Une sorte d'invitation à la déraison. Ceci dit, je ne la pris pas au mot pour le moment. Non au lieu de cela, je lui fis remarquer que ce n'était pas utile de penser à une prochaine séparation puisque je n'avais pas envie de commencer à déprimer. Bien qu'il était clair que son départ m'aurait été impossible à gérer. Elle approuva ma proposition d'un hochement de tête ce qui entraînait un sourire radieux qui illuminait mon sourire. La suite était beaucoup plus étrange. J'sais pas ce qui m'avait poussé à l'embrasser. Enfin si j'sais, c'est ce qui me pose problème à priori. Quoi qu'il en soit, le baiser était agréable, tout comme les caresse qu'elle m'octroyait. Si agréable que je sens mes poils s'hérisser, alors qu'un frisson me parcourt. Elle prolonge le baiser, y met du sien et à ce moment là je me rends compte que tout ce que je ressens, elle le ressent aussi. Mon esprit est tiraillé, poussé par l'envie de poursuivre cette étreinte, et peut être aller au delà, ou tout arrêter. Et finalement c'est ma raison qui prend le dessus puisque je m'écarte brusquement sans pour autant m'éloigner. Mes mots dépassent ma pensée, mais étrangement Esther y réponds, m'affirmant qu'elle ne comprend pas. Moi non plus à vrai dire, je comprends plus. Enfin si, en réalité je pense que je comprends et ça me fait peur. Beaucoup trop peur. Je finis par m'écarter davantage, rompant ce contact physique de peur d'être tenté à nouveau. Si bien que je retrouve ma place sur le lit. Je soupire. Baisse les yeux un instant puis je me rends compte que j'ai toujours ma main posé sur sa cuisse, comme aimanté. « Je sais pas, c'est le bordel dans ma tête d'habitude mais là c'est le summum. J'sais pas ce qu'il y a. J'sais juste que cette attraction, ce truc qui fait qu'on est toujours collé l'un à l'autre me perturbe. » Je capte son regard, c'est vrai qu'on s'était rapproche à une vitesse folle, ce besoin constant de la toucher m'oppressait. D'autant que j'pouvais pas, j'avais pas le droit, parce que, parce que j'étais amoureux de Sixtine, ouais. J'crois que ce que je ressentais pour elle pouvait s'apparenter à de l'amour. Et puis parce que j'avais l'impression de lui planter un couteau dans le dos alors qu'elle m'avait demandé du temps. Quel crétin. « J'suis désolé, j'aurais pas dû. Excuse moi. » Abruti, quel gros con. Ouais j'étais un gros con. Même si j'en crevais d'envie, j'étais con c'est tout.

« Pas de règles ? C'est très dangereux t'en es consciente j'espère ? » Oui, j’en avais parfaitement conscience, c’était ça le pire. Avais-je perdue la tête ? Surement. Je préférais ne pas me poser de réelles questions quand à cette idée. « Oui, je suis bien au courant. » répondis-je alors, simplement. C’était comme si je savais bien ce qui allait se produire dans les minutes suivantes. Comme si j’attendais que ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Un baiser tellement agréable, tellement désireux, que mon esprit se met à vagabonder, à imaginer la suite. Surement à cause de cela que glisse ma main sous ses vêtements pour sentir sa peau, pour prolonger l’échange. Mais au même moment, par un moyen que j’ignore, c’était comme si notre raison avait agit en même temps, bien que ce fut Connor qui coupa notre échange. Et c’est avec regret, mais aussi soulagement que je le sens s’éloigner.Je ressens son inquiétude, sa peur, avant même qu’il ne me dise un mot de plus. C’était comme si nous ressentions la même chose à partir du moment où un contact physique se faisait entre nous. « Je sais pas, c'est le bordel dans ma tête d'habitude mais là c'est le summum. J'sais pas ce qu'il y a. J'sais juste que cette attraction, ce truc qui fait qu'on est toujours collé l'un à l'autre me perturbe. » Je comprend exactement ce qu’il veut dire, bien que ses paroles ne soient pas si claires que ça. Ça ne se décrit tout simplement pas, de toute façon. Nous aurions beau vouloir l’expliquer, ce rapprochement entre nos deux êtres c’était fait d’une façon naturelle et rapide, sans que nous n’ayons pu nous en rendre réellement compte avant ce soir. « Ça me fait peur... Parce que je suis incapable de ne plus te toucher, lorsque tu es à ma proximité. » avouais-je finalement, parce que oui, c’était bien un sentiment de peur qui me gagnait. Et Cooper dans tout ça. Merde. Ma tête voulait exploser à ce moment même. Je devais absolument arrêter de réfléchir, ça n’aidait à rien. « J'suis désolé, j'aurais pas dû. Excuse moi. » Ah non, mais pourquoi est-ce qu’il s’excusait. Nous étions deux dans tout ça. J’avais autant désiré ce baiser que lui. Incapable de me retenir, je me rapprochai du jeune homme, allant déposer ma main sur son épaule de façon quelque peu protectrice, aussi étrange que cela peu paraître. « Arrête... Ne t’excuses surtout pas. Et sérieusement... je crois que ce n’était qu’une question de temps avant que cela arrive. » murmurais-je à son oreille, détestant qu’il se sente soudainement coupable. J’imagine qu’il pensait à Sixtine, ce qui était normal. Ne pouvant cependant m’en empêcher, j’allai déposer un nouveau baiser sur sa joue, en toute douceur. « On peut essayer de se contrôler, mais j’ai comme cette étrange sensation, qu’on ne sera peut-être pas capable. » Je m’exprimais mal. Je ne savais pas comment expliquer le fait que j’aurais de la difficulté à ne pas vouloir le toucher, ou même maintenant l’embrasser. Et il ne faut pas croire que je ne pensais plus du tout à Cooper, qui restait en permanence dans ma tête. Ma main glissa contre sa nuque que je caressai du bout des doigts, me demandant ce que nous allions bien pouvoir faire devant une situation où ni l’un ni l’autre ne comprenait quoi que se soit. C’est le chaos dans ma tête.

Esther m'affirmait être au courant du dangereux qu'entraînait cette déclaration. Je n'avais pas lancé sur le ton de la rigolade, enfin au début si. Mais pas cette phrase, celle qui disait qu'elle risquait gros, tout autant que moi finalement au vu de sa réponse. Peut être qu'au fond c'est ce qui m'avait poussé à l'embrasser, peut être parce qu'inconsciemment, je me suis dit qu'elle en avait envie autant que moi. Ce truc physique, ça nous concerne tous les deux, j'suis pas le seul à réclamer sa proximité, elle le fit aussi alors peut être que j'ai fait le premier pas dans le but qu'elle poursuive, qu'elle prenne les rennes pour la suite. Qu'elle se montre plus entreprenante, qu'elle aille jusque là où je n'osais pas aller. Parce qu'il est clair que ce baiser résultait d'un cheminement logique en réponse à cette proximité déconcertante. Mais finalement je ne lui avais pas laissé l'occasion d'aller au delà puisque j'avais reculé. J'avais quitté ses lèvres à contre-coeur réalisant qu'il y avait trop de risque de poursuivre cette éteinte, autant pour elle que pour moi. Je mors l'intérieur de la bouche lorsqu'elle me fait part de son ressenti, constatant qu'on est visiblement sur la même longueur d'onde, en tout point. « Je sais, je ressens la même chose, c'est comme un besoin insatiable, qui ne s'apaise que lorsque l'on est en contact. Et encore... » Ouais la preuve, parce que finalement, on voulait toujours plus à chaque. Toujours plus prêt, toujours plus de contact, tout le temps. Et non seulement c'était dangereux mais aussi plus que suspect et pas tellement possible en faite. Elle ne semble pas d'accord lorsque je m'excuse par ailleurs. « Oh... » Oui donc ça signifie qu'elle m'aurait sans doute sauté dessus si je l'avais pas fait avant. Puis elle dépose un nouveau baiser sur la joue. « Tu sais que si tu continues comme ça j'risque de recommencer dans moins de 3 secondes... Et c'est pas ce que tu veux. si... ? » Non, c'est non qu'on est supposé dire, pas si. C'est bon c'est qu'un baiser, c'est juste que j'ai envie de recommencer, alors que j'sais que j'devrais pas. Non la seule que je devrais avoir envie d'embrasser c'est une autre blonde pour qui mon coeur bat présentement, à l'idée qu'elle n'apprenne ce qui se passe, qu'elle n'ait remarqué notre petit manège et qui pourrait faire pencher la balance. Je chasse ces idées de mon esprits, parce que c'est pas le propos et parce que j'suis pas sûr de pouvoir gérer deux crises à la fois. « Nous contrôler ? C'est vrai qu'on a l'air d'y arriver regarde nous. » Je souris, constatant notre proximité exacerbée, à ce rythme là, elle va finir sur mes genoux dans la minute. Je ne peux m'empêcher de frisson sous sa caresse particulièrement délectable. « Clairement pas non. Et puis pour tout te dire, j'ai pas vraiment envie de me contrôler ou de m'éloigner de toi parce que ça peut être mal vu. J'pense qu'on a réussi à combler un manque, parce que j'sais pas toi, mais moi... Non rien, oublie ça. » Je me mets à rire et puis mes yeux glissent vers ses jambes, ses longues jambes, magnifique interminable et ... Il fait chaud. Si bien que je me lève et enlève ma veste, j'vais finir par mourir à force. Et puis je récupère la bouteille que je tends à la demoiselle tandis que je me réinstalle. « Tiens, si on reprenait plus ou moins où on en était ? »

« Je sais, je ressens la même chose, c'est comme un besoin insatiable, qui ne s'apaise que lorsque l'on est en contact. Et encore... » Oui, et encore. Parce que, en ce moment, je ne me sentais même pas apaisé, même si la distance entre nos corps étaient moindre, alors que sa main se retrouvait toujours sur ma cuisse et que mon visage était à quelques centimètres du siens. . Si avant, un simple contact entre nos mains me suffisaient, maintenant j’avais l’impression de vouloir plus. Mais c’était mal, je ne devais pas penser ainsi. Surtout parce que j’étais certaine de mes sentiments envers Cooper depuis un moment déjà. Alors que je déposai un baiser contre sa joue, Connor me fit par que si je continuais comme ça, il allait recommencer où nous étions arrêté. Peut-être avais-je envie qu’il continue. Peut-être que c’était pour ça que je n’arrivais pas à m’empêcher de déposer un baiser sur sa joue, de caresser tendrement sa nuque. Merde, mais qu’est-ce qui m’arrivait ? C’était surement con, mais j’en avais presque envie. Peut-être devais-je mettre cette attirance sur le fait que cela faisait maintenant plus de deux mois que nous étions enfermé ici et que je n’avais eu aucune relation sexuelle avec un candidat, au contraire de plusieurs ici. Je ne suis pas le genre de fille qui saute sur tout ce qui bouge, loin de là, mais je reste une femme, avec certains désirs. Et cette proximité ne faisait que me rappeler que j’avais de grands désirs à combler. Mais en fait, c’était bien plus que ça, je le savais bien. « Ce n’est pas tant ce que je veux... Pourtant, je n’arrive pas à reculer. » dis-je en croisant son regard, comme si je n’avais plus vraiment de contrôle sur mes gestes envers lui. C’était d’un automatisme effrayant. Et non, il avait bien raison, nous n’arrivions pas à nous contrôler puisque nous étions pratiquement l’un par dessus l’autre à l’autre qu’il était. « Clairement pas non. Et puis pour tout te dire, j'ai pas vraiment envie de me contrôler ou de m'éloigner de toi parce que ça peut être mal vu. J'pense qu'on a réussi à combler un manque, parce que j'sais pas toi, mais moi... Non rien, oublie ça. » Il changea de sujet. Je n’aimais pas lorsque quelqu’un changeait de sujet alors qu’il allait clairement dire quelque chose qui m’intéresserait surement. Parce que non, il n’aurait pas arrêté sa phrase si cela n’avait eu aucune importance. « Toi quoi Connor ? » demandais-je en plongeant mon regard bleuté dans le siens, cherchant absolument une réponse. « Tiens, si on reprenait plus ou moins où on en était ? » Tentative pour écarter le sujet, qui ne fonctionnerait clairement pas avec moi. D’ailleurs, Connor se leva, rompant le plus simple contact physique avec moi, ce qui me fit à un certain point, mal, comme si la situation le mettait mal à l’aise. Je pris la bouteille de ses mains, en buvant deux, trois... plutôt cinq gorgée de vin. Mouais, pas certaine que boire encore plus allait m’éclaircir les idées. Non, en fait, c’était surement une très mauvaise idée. « C’est surement déplacé si je demande à jouer à une partie de pictionnary ? » dis-je finalement, lui offrant tout de même de l’humour. Fallait bien tourner la situation à la blague, hein ? Non ? Bon d’accord. Je retirai finalement ma veste aussi, ayant tout aussi chaud, me retrouvant seulement dans ma, très courte, robe de prime. J’aurais peut-être du m’apporter un pyjama. Dans quel tenue allais-je dormir maintenant ?

Elle est entrain de me dire qu'elle ne veut pas que je l'embrasse à nouveau, ou est-ce qu'elle me raconte l'inverse ? J'sais pas, j'arrive plus à différencier ce que je veux de ce que mon corps me dicte. J'sais plus ce que j'dois faire, ce que j'dois penser, le mal et le bien est assez abstrait. Mais en même temps je me dis que c'est ridicule de se prendre la tête pour un baiser, putain c'est qu'un baiser qu'est-ce que ça peut faire qu'on s'embrasse dans cette chambre. On ne fait rien de mal en réalité. Mais j'sais aussi qu'il ne s'agit pas que d'un simple baiser j'pense que je me prendrais moins la tête dans ce cas, j'pense aussi qu'Esther est aussi perdu que je semble l'être. Nos regards se croise, j'effleure ses lèvres du bout des doigts tandis que ce sont mes lèvres que j'voudrais déposer là. Je soupire. Finalement j'approche mon visage encore un peu, nos lèvres se touchent presque, quelques secondes s'écoulent peut être une ou deux, néanmoins, elles me paraissent durer une éternité. Finalement je l'embrasse à nouveau, plus tendrement, puis rompt le contact presque à contre-coeur, tandis que je lui replace une mèche de cheveux. Je me mets à parler et finalement je m'interromps, parce que j'ai l'impression de ne pas avoir le droit de dire ce que je m'apprêtais à dire. Mais j'suis dans une impasse puisque évidemment Esther ne l'entend pas de cette oreille. Cette phrase, je l'ai déjà entendu, je la déteste puisque la dernière fois, je m'étais ouvert, j'avais exprimé mes sentiments et ça s'était retourné contre moi. Par conséquent j'détourne le regard. C'est à ce moment là que je me lève pour retirer ma veste, je capte à nouveau son regard, légèrement inquiet. « J'suis tellement bien là, j'ai tellement envie de plus... beaucoup plus. De toi, de t'avoir contre moi et ... c'est pas possible, donc on laisse tomber. J'devrais peut être te laisse d'ailleurs. » Et bizarrement, c'est à ce moment là que j'décide de m'asseoir comme si mon corps me l’interdisait. D'ailleurs, mon discours est loin d'être cohérent puisque finalement l'occulte ma dernière réplique en lui proposant de reprendre là où on en était. J'récupère la bouteille lorsque la jeune femme a terminé, j'observe le contenu qui s'est vidé à une vitesse folle. J'ai rattrapé sa main entre temps après qu'elle ait ôté sa veste à son tour. D'ailleurs, sa robe est particulièrement courte, de partout, comme si elle l'avait piqué à sa petite soeur c'est dingue. Je manque de m'étouffer avec le vin lorsqu'elle propose de jouer au pictionnary. Elle est sérieuse ? « Ca dépend de quelle façon tu veux jouer... Parce qu'avec mes règles, tu vas devoir enlever ça... » Mes doigts glissent sur le tissus de sa robe pour appuyer mes propos, souriant malicieusement. Et puis merde... De toute façon peut être qu'elle renoncera, ou peut être pas, quoi qu'il en soit, j'ai pas envie de passer le reste de la soirée à me poser des questions qui vont nous gâcher la soirée. Finalement, j'envoie valser mes chaussures et m'allonge sur le lit, sans que mon regard ne quitte celui d'Esther. « Bah alors, tu viens ? » Je souris malicieusement.