Je suis encore à bout de souffle, incapable de bien reprendre mes esprits. Je vais cependant devoir le faire, nous n’allons pas rester dans cette position jusqu’à la fin de nos jours. Même si l’idée qu’il se sépare de moi en ce moment en était pratiquement insupportable. Je plonge mon regard dans le siens, ne pouvant m’empêcher de laisser traîner mes doigts contre son dos, effleurant tendrement sa peau. Je lui souris aussi. « Tu regrettes ? » Si je n’avais toujours la tête dans les nuages, cela me fit très vite redescendre sur terre et reprendre contact avec la réalité. Il me demandait ça, là maintenant. Je restai figé un instant, surement trop surprise de sa question. Je n’avais pas encore eu le temps de me demander si je le regrettais. Comment pourrais-je le savoir maintenant, alors que mon corps est encore brûlant de tout ce plaisirs. Je baisse les yeux, m'apprêtant à lui donner une réponse, avant que lui même reprenne la parole, ne m’en laissant pas le temps. « Peut être pas maintenant, mais demain sûrement, ou après demain, mais tu vas sûrement regretter. » C’était à ce demander s’il voulait que je lui dise que je le regrettais. Parce qu’il mettait des mots dans ma bouche que je n’avais pas eu l’intention de lui dire. Je relevai mon regard vers lui. « Je... Non. Je ne regrette pas. Mais... oui, peut-être demain, ou après demain. On verra rendu là. » murmurais-je en allant caresser sa joue, déposant un simple mais doux baiser contre ses lèvres. Je n’avais pas envie de me pencher sur le sujet ce soir. Je n’avais pas envie de me dire que je venais de faire une erreur, que je le regretterais tout le restant de l’aventure et encore. Le moment que nous venions de passer ensemble était précieux à mes yeux. Il relevait d’une relation jusqu’ici très étrange à mes yeux. Cette connexion que nous avions, lui et moi, je n’avais jamais ressentis ça auparavant. Et pour une fois, je n’avais pas Cooper en tête, et je n’avais pas envie de penser à lui, sachant que cela ne me ferait que du mal. Connor se décida finalement à se laisser tomber à mes côtés, rompant notre contact physique. J’ai comme l’impression de manquer de quelque chose. Sa présence me manque, c’est ça. Pourtant, il n’est qu’à quelques centimètres. Ce doit être mental, je dois avoir un dérèglement au cerveau pour penser ainsi. Pourtant ça aussi, ça me fait mal. « Toi... Tu regrettes ? » demandais-je dans un souffle, tournant la tête pour le regarder, un frisson me traversant le corps à cette idée. C’était à ce demander si ce n’était pas lui qui regrettait finalement. Il pensait peut-être à Sixtine et au fait que nous n’aurions jamais du nous laisser aller aux plaisirs de la chair. J’eu soudainement peur de sa réponse. Peut-être qu’il était déçu aussi... que je n’avais pas été assez bien pour lui. L’insécurité embarqua, celle-ci se lisant bien dans mon regard, bien que j’aurais franchement aimé mieux le cacher.

J'ai à peiné prononcé cette phrase, ces phrases bien étrange que je regrette déjà. Putain mais j'suis con ou quoi ? Non j'suis con, y'a pas de question à se poser. Quelle idée de merde, comment elle peut regretter alors qu'il y a quelques minutes encore nous étions entrain d'éprouver du plaisir l'un et l'autre. C'était stupide. J'avais envie de me frapper lorsque je me rends compte de la réaction de la jeune femme, je grimace par ailleurs, et essaye de me rattraper sauf que finalement j'fais pire que mieux. J'suis con des fois. Elle me donne sa réponse, tout d'abord j'suis soulagé, parce qu'elle me confirme que nous, pour ensuite m'avouer que oui, peut être demain. Mon coeur loupe un battement, et ça me fait beaucoup plus mal que je ne l'aurais pensé. C'est pas normal, ça me touche beaucoup trop pour que je n'y prête pas d'attention. Elle dépose sa main sur ma joue, sûrement pour se vouloir rassurante mais ça ne m'aide pas vraiment. J'suis ridicule, totalement ridicule, on dirait une fillette. Son baiser déclenche en moi une nouvelle vague de chaleur. Je lui rends volontiers, avec un peu plus d'intensité peut être. Et puis, je me retire, m'écrasant à ses côtés sur le matelas. Sauf que je ne regrette déjà, mais je me vois mal repartir à l'assaut de son corps, surtout après la bombe que je viens de lancer. Ce qu'il y a c'est que je sais que Cooper est très présent, qu'elle est amoureuse de lui et que je ne fais clairement pas le poids à côté. Pas que j'ai envie de prendre sa place, simplement j'espère juste qu'elle n'a pas fait ça juste parce qu'elle est en colère contre lui. J'pense pas, j'pense que ce que nous avons développé à pesé dans la balance néanmoins, on est jamais sûr de rien. Je me place sur le côté, et passe ma main sur sa hanche pour rétablir un contact. Finalement elle me retourne la question, je peux facilement lire l'angoisse dans ses yeux, j'pense que quelque part ça me soulage. « Non absolument pas, au contraire. » J'approche mon visage du sien pour déposer un baiser sur ses lèvre, plus fougueux, comme pour lui prouver qu'elle ne devrait pas s'inquiéter. Non en réalité c'est moi, je m'inquiètes pour rien. Ce qui m'inquiètes c'est le manque totale de culpabilité. J'devrais pourtant, par rapport à ce que j'éprouve pour Sixtine, même si j'sais au plus profond de moi que ce ne doit pas être réciproque de son côté. Je n'ai pas pensé à elle depuis un moment et cette sensation m'oppresse. Tout comme cette situation ci, j'ai l'impression de ne plus rien contrôler, de ne plus être maître de mes agissements. « J'sais pas pourquoi j'ai abordé le sujet c'était stupide. » Je pose ma main sur sa joue et l'embrasse à nouveau. Oui bon ça commence à faire beaucoup là non ? C'est bizarre aussi. Tout aussi étrange que tout à l'heure. « Tu viens ? » Je murmure, et m'installe à nouveau sur le dos, l'invitant à se blottir contre moi, afin de l'avoir au plus près.

Mon regard planté dans le siens, je vois qu’à un certain point, tout du moins, je crois que le fait que je lui dise que je regretterais peut-être demain ne lui faisait pas nécessairement plaisir. Mais encore là, je ne veux pas m’avancer sur le sujet, de peur de me tromper. Mais je ne voulais tout de même pas qu’il pense que j’allais arrêter d’être près de lui ou de lui parler, ce ne serait jamais le cas. Je n’en serais surement pas capable de toute façon. J’ai cette angoisse qui naît en moi, comme à chaque moment où je pense que quelqu’un ne m’apprécie plus, que je ne vaux plus rien à ses yeux. Je me maudit presque de lui avoir retourné la question, tant que je ne suis pas certaine de pouvoir tolérer la réponse. C’est maladif chez moi, avec certaine personne plus que d’autre et je me rendais compte que Connor faisait dès maintenant partie de ces personnes. Il déposa sa main contre ma hanche, ce qui eut le don de m’apaiser légèrement. « Non absolument pas, au contraire. » Je peux enfin respirer de nouveau, n’ayant plus cette boule qui se formait dans mon estomac, m’en faisant presque mal. Il vint ensuite s’emparer de mes lèvres dans un baiser fougueux auquel je ne pus m’empêcher d’y répondre avec passion, glissant ma main dans ses cheveux en batailles. Simplement sa façon de m’embrasser me confirmait le peu de doutes qui pouvait me rester en moi. Je devais arrêter de paniquer pour peu. Il n’allait pas quitter la chambre et me laisser seule, ça allait. Il s’excuse d’avoir abordé le sujet, puis je lui souris faiblement, caressant ses cheveux et descendant sur sa nuque. Je ne lui en voulais pas d’avoir poser la question, c’était légitime qu’il la pause je crois. Elle m’avait simplement prise par surprise. « T’excuses pas... Ça va. » murmurais-je avant qu’il ne reprenne mes lèvres à nouveau. Est-ce que c’était normal ? De vouloir autant s’embrasser ? Au moins, je n’étais pas la seule à ressentir ce besoin. « Tu viens ? » me demande-t-il tout en s’installant sur le dos. J’esquisse un sourire tout en me raprochant de lui, déposant doucement ma tête contre son torse en passant une main sur son ventre pour venir me serrer à lui, le bras maintenant autour de sa taille. Je soupire, déposant un baiser tendre sur son torse, fermant les yeux et profitant de cette proximité et du silence. « Connor... » dis-je tout bas, en brisant finalement le silence. Je cherche mes mots, pour surtout bien les dire et ne pas raconter n’importe quoi. « Je... Merci d’être là pour moi. » dis-je après quelques secondes, les yeux toujours fermés. Je ne savais pas ce que moi je pouvais lui apporter à l’intérieur du nid, si j’étais tant utile à sa vie ici, mais pour moi, il était clairement important et indispensable à mon aventure dans cette émission. C’est pour cela que je le remerciais. Je voulais qu’il en prenne conscience. Que j’avais besoin de lui.

C'est bizarre cette sensation de crainte, celle qui vous coupe littéralement la respiration qui vous prend au tripes si violemment que vous avez l'impression de tourner de l'oeil. Le pire dans tout cela c'est qu'en réalité cette crainte est superflu, elle est irrationnelle et totalement flippante. J'ai comme l'impression que cette émission nous change et pas forcément dans le bon sens, elle nous rend vulnérable et parfois stupide. Evidemment, il y a des avantages, une multitude d'avantages qui nous perturbent. Un peu comme cette situation avec Esther qui est particulièrement inédite et assez inattendu. J'suis pas du genre à m'inquiéter de ce genre de détail, habituellement j'fais même en sorte de ne plus jamais revoir cette fille avec qui je couche, quitte à m'enfuir comme un salopard. Mais là c'est différent, j'suis presque incapable de détacher de la jeune femme, j'suis tétanisé à l'idée que nous puissions nous séparer, comme si ma vie en dépendant ce qui était particulièrement idiot en somme. J'sais pas pourquoi je me suis imaginé qu'elle allait me tourner le dos après ça, puisque techniquement l'inverse est supposé se produire. Bien qu'être plus proche relève du compliqué finalement. Étrangement, j'avais l'impression qu'on éprouvait tous les deux les même craintes, alors que finalement nous venions de prouver à l'un et à l'autre que c'était inutile. Nous ne cessions d'ailleurs de nous embrasser, j'étais le principale instigateur mais c'était loin de me rassurer, comme si ça déclenchait de nouvelles craintes, en moi. Néanmoins, je me tenais bien de les évoquer puisque je n'étais pas sûr de savoir ce qui en incombait. Je me contente de sourire lorsqu'elle m'indique que ce n'est pas utile de s'excuser. J'sais, sauf que je ne peux pas m'en empêcher, ça non plus ce n'est pas dans mes habitudes. Finalement, elle vient s'installer contre moi, pour mon plus grand plaisir. Je passe ma main dans ses cheveux caressant doucement son visage du bout des doigts. Mon coeur loupe un battement lorsqu'elle prononce mon prénom, c'est jamais bon. Finalement j'inspire soulagé, d'ailleurs un léger rire sort de ma bouche. « Putain tu m'as fait peur... » Je me penche légèrement pour embrasser son front, et aussitôt je me dis qu'il faudrait peut être que j'arrête, merde. « T'as pas à me remercier, j'pense que j'aurais pété un plomb un si tu n'avais pas été là pour moi, tu m'apportes une certaine stabilité et je te remercierais jamais assez pour ça. D'ailleurs j'pense que tu devrais songer à venir t'installer chez moi, ma mère serait ravie. » Je souris, j'plaisante sur la deuxième partie mais bon, le reste j'suis totalement sérieux, même si quelque part, on serait pas dépaysé, puisque finalement on habite déjà ensemble là un peu.

« Putain tu m'as fait peur... » Je souris en l’entendant rire, ouvrant finalement les yeux, relevant la tête pour le regarder. Je n’avais pas voulu lui faire peur. Mais j’avoue, qu’il aurait prononcé mon prénom de cette façon, je me serais probablement posée des questions, à savoir si j’avais fait quelque chose de mal, ou dans ce genre là. C’est se qu’on appel de l’insécurité et je suis surement la reine dans ce domaine. Et même encore, on dirait que ce sentiment est multiplié depuis que je suis dans cette émission. Dire qu’à la base j’étais venu ici pour augmenter mon estime de moi et ma confiance. Bon, j’étais aussi ici pour l’argent, mais cela me semblait moins important maintenant. C’est surement con, puisque lorsque ce sera fini, je vais me dire que j’aurais vraiment du me concentrer sur l’argent. Bref, alors que je plonge mon regard dans le siens, Connor décide de me remercier à son tour tout en déposant un baiser sur mon front, ce qui me fait encore plus sourire. « T'as pas à me remercier, j'pense que j'aurais pété un plomb un si tu n'avais pas été là pour moi, tu m'apportes une certaine stabilité et je te remercierais jamais assez pour ça. D'ailleurs j'pense que tu devrais songer à venir t'installer chez moi, ma mère serait ravie. » Moi, apporter de la stabilité ? Quand on sait que je ne suis pas très stable moi-même. Je suis presque certaine que plusieurs personnes doivent me penser bipolaire ou un truc du genre. La blague tout de même. Mais ses paroles me touchent vraiment. Parce que cette stabilité, il me l’apportait aussi. Si il pensait qu’il aurait pété un plomb, j’en aurais surement pété un plus gros. Ça fait tellement du bien de ce faire dire qu’on est important pour quelqu’un. Qu’on est pas totalement inutile sur cette terre. C’est peut-être égoïste comme pensé, mais je me suis tellement fait rabaisser dans ma vie, que là, il m’avoue cela, ça me rassure. Je me relève très légèrement pour aller déposer mes lèvres contre les siennes pour probablement la millième fois de la soirée. Tout ça me dépasse, mais je n’ai pas envie de me retenir si j’ai envie de l’embrasser, que se soit trop ou non. Puis je repense à la fin de sa phrase, me reculant pour le regarder, affichant un sourire. « Je viendrai m’installer chez toi seulement si tu deviens mon esclave personnel. » dis-je en essayant de garder mon sérieux, ce qui ne fonctionne pas vraiment. Je plaisante évidemment et c’est pourquoi un rire s’échappe de mes lèvres. N’empêche, ça me fait penser que dans quelques semaines, nous n’aurions plus la possibilité de nous voir à tous les jours. Qu’après Fake Lover, tout serait différent. Je repris mon sérieux, fronçant même légèrement les sourcils à cette pensée. Nous avions déjà abordé le sujet, mais je voulais juste m’assurer. « On va se revoir, hein ? » demandais-je faiblement en le fixant. Je sonnais presque comme la fille désespérée qui veut absolument revoir le mec après qu’ils aient couché ensemble, alors que c’est clair que ce n’était qu’un coup d’un soir. Mais nous étions dans une émission de télé-réalité, tout était possible.