Ce qui se passait actuellement dans la cabine de douche défiait toute logique. Il y a quelques jours encore, Moore me demandait du temps car elle ne se sentait pas prête, et maintenant elle me sautait au cou. Ce que je craignais, surtout, c'était le fait qu'elle puisse tout à fait se servir de moi pour un plan fesses avant de me jeter, tout en sachant pertinemment que j'avais des sentiments pour elle. J'avais cru comprendre qu'elle en avait également pour moi, du moins je l'avais saisi lorsqu'elle avait fait un lapsus l'autre jour. Seulement je savais aussi qu'elle ne disait jamais non à une petite partie de jambes en l'air, tout en sachant très bien qu'elle n'en était pas à sa première au sein de ce nid. En ce qui me concerne je n'avais pas passé un tel moment avec une demoiselle depuis plusieurs semaines maintenant, et je pouvais dire que j'étais clairement en manque. Seulement je n'avais pas vraiment prévu que nous puissions passer à la vitesse supérieure aujourd'hui, dans cette salle de bain. Je pense qu'elle ne l'avait pas prévu elle-même, ne pouvant de toute façon pas de se douter qu'elle m'y trouverait tout à l'heure, lorsque j'étais en pénurie de serviette. Et pourtant nous étions là, tous deux serrés l'un contre l'autre, à s'embrasser, à se caresser, à frissonner de plaisir. Oui c'était un moment fort agréable, et j'avais bien envie de conclure dans les instants à venir. Moore laissait ses mains se balader un peu partout : mon torse, ma nuque, mes cheveux, mon "mini Ruben". Tout ceci me donna d'ailleurs l'envie de hurler tout mon plaisir, mais je me retins afin de ne pas réveiller tout le nid. Certains dormaient encore, à cette heure-ci. Nous continuâmes de plus belle tandis que nos lèvres se rejoignirent à nouveau. Un baiser que je décidai d'interrompre un instant, suspicieux. Je détachai alors mes lèvres des siennes avant de plonger mon regard noir dans ses pupilles bleues. Je m'adressai à elle dans un murmure. « C'est vraiment ce que tu veux ? » Je ne voulais pas que cet instant ruine absolument toutes mes chances avec elle. S'il était évident que nous en avions autant envie l'un que l'autre, je voyais Moore comme celle que j'aimais, et non comme celle qui pourrait mettre fin à plusieurs semaines d'abstinence sexuelle. Voulait-elle vraiment franchir le pas tout en sachant que je l'aimais ? Moi ça ne me posait aucun problème, seulement si c'était pour qu'elle pense que je n'attendais que ça d'elle et qu'ensuite j'allais l'oublier, ça n'était pas la peine. Je ne voulais pas passer pour un connard une fois encore. Et si c'était une ruse pour me faire m'éloigner d'elle par la suite, alors je préférais encore tout arrêter. J'avais bien dit vouloir en finir définitivement avec les histoires sans lendemain. Un plan cul comme ça, très peu pour moi. De toute manière les sentiments que j'avais pour elle étaient bien trop forts pour que je la laisser m'échapper.

Les choses allaient réellement vite dans cette salle de bain. Je n'étais venu ici dans cette idée, je ne savais même pas qu'il était là lorsque je suis entrée dans la salle de bain. Et lorsque je me suis dénudé devant lui ce n'était pas pour arrivé à ça. Non croyez moi. Je suis ne suis pas pudique pour un sous et je prends toute occasion comme un moment pour jouer. Je suis une joueuse je n'y peut rien. Alors c'est vrai qu'en ce moment même je suis complètement flippé et totalement certaine que ce n'est pas une bonne idée. Mais en même temps il y a ce désir hardant qui me tenaille. Je ne peux pas stopper les choses bien au contraire je contribue à les accéléré en venant caressé son intimité. Je ne perds pas mon temps quand il s'agit de sexe. Ruben s'écarte un moment et plonge son regard dans le mien, je l'interroge d'un simple haussement de sourcil. « C'est vraiment ce que tu veux ? » Cette question. Pourquoi cette question. Est-ce que c'est ce que je veux, bien en tendu j'en crève d'envie. Est-ce que je suis sûre en cent pour cent que c'est ce que je veux, ce que je souhaite. Je ne sais pas. Je mordille ma lèvre inférieur un instant. Je me rappelle des mots de Syssoï. Mon cœur fait un bon, ma main coquine quitte son intimité pour se poser sur on torse. Non ce n'est pas ce je veux. Ce que je veux c'est bien plus que ça, bien plus que du sexe. C'est lui que je veux, à point tel que j'en ai mal. Je lui souris pour le rassurer. Un mot franchit mes lèvres. « Non. » Bon là c'est certain je ne devais pas être rassurante. Mais ce que je veux dire c'est que je ne veux pas tout gâcher, je fais les choses à l'envers je l'autorise à baiser avec moi, mais je ne l'autorise pas à voler mon cœur c'est contradictoire. Les choses ne doivent pas se passer dans ce sens. « Je veux plus. » Pour la première fois je ne me sens pas paniqué, oui ça fait encore peur mais je ne suis pas effrayé et prête à fuir non il y a une certaine assurance qui peut se lire dans mon regard. « Tu vas pas me briser le cœur hein ? » Oui je suis encore réticente à lui donner mon cœur mais je vais le faire. Je me met sur la pointe des pieds et l'embrasse tendrement et pour la première fois amoureusement. J'ai l'impression que c'est le premier véritable baiser que vous échangeons, mon cœur manque un battement. Je m'écarte, plonge mon regard dans le siens un sourire au lèvre, je ne suis pas certaine d'avoir été assez claire. D'ailleurs c'est assez drôle, non non je me lasserais jamais de le faire attendre. Je souris de plus belle, mon cœur se serre je ne regrette pas mais j'espère ne jamais avoir à le regretter. Et surtout j'espère que je serais à la hauteur.

Il y a encore quelques minutes, tout laissant présager que Moore et moi nous enverrions tout simplement en l'air dans cette cabine de douche. Mais était-ce réellement ce que nous voulions ? Je ne pensais pas, non, qu'assouvir nos pulsions sexuelles arrangerait nos affaires. S'il était évident que Moore comme moi voulions passer à l'acte, ce n'était selon moi pas la meilleure chose à faire, là tout de suite. Oui je voulais passer à la vitesse supérieure avec elle, dans cette cabine de douche ou autre part d'ailleurs, mais j'en avais terminé avec les aventures d'un soir. Quand je voyais tous ses jeunes qui s'envoyaient en l'air à-tout-va ici, ça me dépassait quelque peu. J'estimais qu'à mon âge, il était grand temps de me poser et de vivre quelque chose de sérieux. Si nous devions conclure, tôt ou tard, ce serait par amour. Le sexe n'était pas forcément qu'un acte purement physique, un besoin naturel à satisfaire. C'était comme cela que je l'avais perçu pendant des années, et je ne voulais plus être ce mec qui collectionnait les nanas comme les chemises à carreaux. Le sexe pouvait aussi être un acte d'amour, à vivre avec la personne aimée. Et j'aimais Moore, oh oui je l'aimais. Tant de questions se bousculaient alors dans ma tête. Voilà pourquoi j'avais interrompu notre baiser pour lui poser une question existentielle à mes yeux. Était-ce vraiment ce qu'elle voulait ? « Non. » J'eus un léger picotement au cœur. Que voulait-elle dire par là ? Qu'elle n'avait en fin de compte aucun désir pour moi ? Que, comme moi, elle ne voulait pas précipiter les choses ? J'espérais qu'il était question de la seconde option. « Je veux plus. » Elle semblait confiante en disant ça. Je lui faisais confiance, je voyais bien qu'elle ne voulait pas là me jeter ou quoi que ce soit. Elle prenait juste conscience que notre histoire était assez compliquée pour ne pas en plus commettre un acte qui pourrait bien changer le cours des choses pour de bon. « Tu vas pas me briser le cœur hein ? » termina-t-elle alors, avant de se hisser sur la pointe de ses pieds pour m'embrasser. Ce baiser se voulait particulièrement doux, passionné, tendre. Comme s'il était le témoignage de tout ce qu'elle ressentait. Elle s'écarta alors, un sourire aux lèvres, tandis que je pris la parole. « Fais-moi confiance. Crois-en moi autant que je crois en toi. » Non, je n'allais pas lui briser le cœur. C'était fini ça, le temps où je la faisais souffrir. Il n'était plus question de ça désormais. J'avais changé, mûri, et elle aussi visiblement. « Je t'aime. » Mes lèvres capturèrent à nouveau les siennes, avec douceur toujours. J'étais prêt à lui laisser tout le temps qu'elle souhaitait, tant que je pouvais la garder auprès de moi. Mon désir pour elle en restait intact, mais si elle voulait arrêter, alors nous allions arrêter. Je décidai de n'aller que dans son sens désormais, en arrêtant ainsi de ne penser qu'à moi comme je l'avais déjà trop fait.