Tu te retrouvais attaché à Enora pendant toute la semaine. Oui, toute la semaine. Et tu aurais franchement vécu mieux sans. Pas que tu ne l’apprécies pas, au contraire. C’était seulement la mauvaise semaine pour ça. La sortie d’Isis t’avait clairement attristé. Du coup, tu n’avais pas la tête à parler à qui que ce soit, à être sociable, à t’amuser, ni rien du tout. T’aurais voulu qu’Isis reste avec toi, ici. Certes, tu ne l’as connaissait pas depuis longtemps –cinq semaines à tout casser, hm- mais tu t’étais bizarrement attaché à elle. Tout simplement parce que tu t’attachais toujours trop vite aux gens. Et t’étais quasiment sûr de ne plus jamais la revoir, en plus de ça. Vous viviez sur des continents différents. Bref. Tu avais mal dormi, ce soir. Oui, pour la première fois de ta vie, tu dormais mal. Sûrement parce que tu n’étais pas habitué à dormir avec Enora, déjà. Et aussi à cause d’Isis, encore. Après votre réveil, vous vous dirigez ensemble vers la cuisine. De toute façon, vous avez pas le choix, vous devez tout faire ensemble. Il faut d’ailleurs dire que tu as une belle tête de déterré en ce lundi matin. M'enfin, c'était sans importance. Et vous étiez apparemment les deux seuls à avoir eu l'idée de prendre son petit déjeuner à cette heure-ci : Mado était là. Oh, Mado. Tu lui fais d'abord un petit sourire, tout simplement parce que t'as pas la tête à faire tes grands sourire que tu peux bien lui faire d'habitude. « Tu vas bien … ? » demandes-tu alors. Et tu te doutais que la réponse ne serait pas positive, vu tout ce que vous aviez pu apprendre au prime, la veille. Fitz et Everleigh, Ezra et Emilien... T'aimerais bien essayer de la réconforter, de faire quelque chose pour qu'elle aille mieux. Mais tu n'es pas sûr qu'elle veuille s'ouvrir à toi en présence d'Enora. Chose que tu pourrais comprendre.

Il était relativement tôt mais Mado était déjà débout. Non seulement elle était déjà débout, mais en plus, elle était déjà postée dans la cuisine, décidée à petit-déjeuner, mais pas franchement fixée sur ce qu'elle petit-déjeunerait, justement. Disons que ce matin, choisir entre des céréales et de la brioche, c'était un peu le dilemme de sa vie. Parce qu'en ce moment, et bien, sa vie ne ressemblait plus à grand chose, justement. Oh elle ne se plaignait pas - ça n'était généralement pas son genre - mais disons qu'elle aimerait quand même que ce soit un peu moins le foutoir pour elle, ces temps-ci. Entre les images qu'elle avait vu au prime et la nostalgie qu'elle se trainait depuis déjà quelques jours, disons qu'elle ne se sentait pas nécessairement très bien. Pourtant, cette nuit, elle l'avait passée avec son petit-frère, Ezra, dans le lit du jeune homme, puisque leurs partenaires se retrouvaient attachés cette semaine. Drôle de hasard si l'on tient compte des problèmes qu'il y avait eu entre eux quatre lors du tout premier prime, hm. Naturellement, avoir pu dormir et retrouver son frère - dans les deux sens du termes - n'avait pu que l'apaiser, mais nombreuses étaient hélas encore les choses susceptibles de la contrarier. C'était comme ça. Mado était quelqu'un qui prenait tout vachement à cœur, alors oui, un rien était susceptible de l'atteindre. Car clairement, elle était bien moins forte qu'ils le pensaient tous, ou presque. Ce matin par exemple, ça n'était pas la grande forme, et pas uniquement parce qu'elle avait préféré passer toute une partie de la nuit à papoter avec Ezra qu'à rattraper tout le sommeil qu'elle avait en retard. Non, elle n'en menait véritablement pas large, c'était un fait. Elle était d'ailleurs tellement dans les vapes qu'elle mit un certain temps à noter la présence de Bob et Enora, les deux malheureux qui se devaient de rester accrochés l'un à l'autre pour les prochains jours. Un sourire gagna spontanément les lèvres de Mado, autant parce que cette situation l'amusait - autant l'avouer - que parce que Bob lui manquait un tantinet, quand même. Enora, elle la connaissait encore relativement peu, mais elle n'avait plus rien contre elle, du moment qu'elle ne martyrisait pas son petit Bob. C'était son domaine, souvenez-vous. A la question de son partenaire, Mado ne perdit rien de son sourire. Alors hm, nombreuses étaient les choses qu'elle pouvait répondre, là. Restait à savoir si elle voulait être un peu ou très ironique. « Oh, tu sais, ça va toujours » énonça-t-elle alors, aussi peu convaincue par ses paroles que devait l'être le verre qu'elle venait de saisir. Ouais, lui non plus il n'était dupe de rien. « Ça doit aller, de toute façon » reprit-elle, comme si elle cherchait inconsciemment à rectifier ses propres dires. Oui, voilà, ça devait aller. The show must go on, quoi qu'il arrive. Elle n'était pas venue ici pour faire dans le social, et sa dispersion avait joué contre elle. Aujourd'hui, elle était blessée, un tantinet humiliée aussi. Mais c'était de sa faute. Alors oui, ça devait aller. Garder la tête haute et le sourire fier, c'était comme indispensable. « Et vous deux, ça va comment ? Vous ne faites pas de bêtises, au moins ? » Une question assez impersonnelle, compte tenu de ce qu'elle aurait voulu demander à Bob suite au départ d'Isis. Mais là, c'était plus délicat. Et au même titre que lui, elle ferait plutôt dans le général ce matin. Le but n'était pas de s'embarrasser atrocement.

Autant dire que ça allait sûrement être une mauvaise semaine. Ça allait te faire bizarre de ne pas pouvoir parler à Mado. Par là, tu entends vraiment parler. Comme des personnes complices. Dire des choses que tu ne pouvais dire qu'à elle, en soit. Ne plus pouvoir être avec Isis, aussi, ça te la foutait mal. Genre vraiment. Son départ était sûrement la pire chose qui avait pu se passer pou toi depuis le début du jeu, sans aucun doute. Elle était l'une des seules personnes dont tu étais réellement proche ici. Du coup, tu n'étais pas d'humeur à t'amuser, ni à être réellement le plus drôle des zigotos en ce lundi matin. T'étais quelque peu déprimé, en plus d'être fatigué. Et bien sûr, Enora était avec toi dans cette épreuve. Pas par gentillesse, non. Tout simplement parce que vous n'aviez pas le choix. Grâce à cette chère Emmeline, vous étiez liée pour toute cette semaine. Trop génial. Bon, t'étais certain qu'au final, ça n'allait pas être si horrible que ça, mais tu avais tout de même le droit de ne pas sauter le plafond à cette nouvelle. Quand vous entrez dans la cuisine, Mado sourit. Et tu sais ce qu'elle pense. La fourbe. Tu lui lances un regard genre "tais-toi c'est pas drôle". Bon, si, ça l'était. Il était clair que si c'était ta partenaire qui se retrouvait dans cette même situation, tu aurais ris. Beaucoup. Tes sourcils se froncent à la réponse de Mado. Tu te doutais que ça ne devait pas aller très bien, mais t'étais pas certain qu'elle veuille t'en parler, là maintenant, devant Enora. Alors tu n'insisterai pas. « Tu crois ? Moi je crois pas.» réponds-tu alors. Et bien oui, pourquoi est-ce que ça devrait toujours aller ? Pour faire plaisir aux autres ? Pour se convaincre que tout allait bien ? Toi, si à la base tu étais toujours de bonne humeur, ce n'était pas pour ces raisons. C'était parce que tu allais vraiment bien, parce que tu accordais de l'importance à très peu de chose. Mais là, ça n'allait pas forcément bien. Pour plusieurs raison. Mais c'était sans importance. « Ça peut aller » dis-tu en haussant tes épaules. Puis tu arbores un léger sourire amusé aux paroles d'Enora. « Il faudra reposer cette question samedi soir... Je pense que la réponse sera plus révélatrice. » Oh, à coup sûr, samedi soir, vous en aurez pas, vous voudrez vous taper dessus, et pleins de choses encore. Tu soupires alors un peu, sans aucune raison, ton sourire abandonnant lâchement ton visage. Oui, toi, Bob, tu ne souriais pas. Puis finalement tu te fais tirer par Enora. Tu la suis. Ta pas le choix, de toute façon. Tu attrapes un bol, et sans qu'elle ait eu le temps de prendre le sien -sans l'avoir remarquer, bien sûr- tu te diriges vers le frigo pour prendre du lait, traînant Enora derrière toi. « Allez, hop hop hop, plus vite ! » Bah quoi ? Bon, ok, t'étais peut-être un gros nigaud pour le coup. Mais.. t'avais pas vraiment l'habitude d'avoir quelqu'un accroché à toi. « En plus, Enora ronfle encore plus fort que toi... Et elle donne encore plus de coups de pieds. C'est génial. Tu me manques presque, tu sais. » répliques-tu sur un ton ironique. T'avais beau ne pas être très heureux en ce moment même, t'en restais pas moins débile.

Franchement, Mado avait été sceptique lorsqu'Emmeline avait fait le choix de lier - au sens propre du terme - son partenaire et Enora. Parce que bon, elle s'était dit que ce ne serait pratique ni pour les principaux intéressés, ni pour ceux qui auraient envie de passer du temps avec l'un sans forcément vouloir de la compagnie de l'autre. Elle, par exemple, elle avait beau ne pas déprécier Enora, il est vrai que ça lui ferait tout drôle de ne pas pouvoir confier de petites choses à Bob. Parce que oui, inévitablement, la présence d'Enora aurait doucement tendance à l'embarrasser, et donc à l'empêcher de parler aussi librement que si la jeune femme n'avait pas été là. Mais l'idée, ça n'était absolument pas de laisser penser qu'Enora était de trop, alors elle allait simplement faire comme si de rien était, et attendre la semaine prochaine pour pouvoir agir plus naturellement à l'égard de Bob. Ce matin, par exemple, elle ne voyait en soi aucun inconvénient à avoir à faire aux deux petits malheureux qui, elle l'espérait, vivaient plutôt bien le fait d'être attachés l'un à l'autre. Quant à son état, et bien, il était ce qu'il était. Cette nuit, Mado avait pu converser avec Ezra, donc elle était encore un peu bouleversée. Et puis, il y avait tous les tracas qu'elle avait en tête, toute cette pression qu'elle ne cessait de se mettre. Donc techniquement, elle était un brin malhonnête lorsqu'elle prétendait que ça allait, comme toujours. Mais clairement, si tant est qu'elle ait eu envie de se confier à ce sujet, elle se voyait mal le faire alors qu'Enora était là et qu'elles n'étaient tout de même pas suffisamment proches pour se dire ce genre de choses. De toute manière, Bob avait du deviner qu'elle essayait surtout de faire bonne figure, là. Il la connaissait bien, à force. Après, il est vrai que Mado avait tendance à penser que ça devait aller, quoi qu'il arrive. Et là, on retrouvait bien son mental de compétitrice, qui ne lui laissait pas l'occasion de défaillir, comme si c'était défendu, comme si elle se l'interdisait tout bonnement. Et c'était le cas, dans un sens. Aux propos de Bob, elle sourit partiellement. « Chacun son point de vue sur la chose, je suppose. » Et partir dans un débat ne servirait à rien. C'était simplement comme ça qu'elle fonctionnait. Elle n'aimait pas montrer que ça n'allait pas et elle partait du principe qu'il fallait de toute façon que ça aille. C'est tout, et ça n'engageait qu'elle. Et les concernant ? Est-ce qu'au moins, ils ne vivaient pas cela trop durement ? Visiblement, non. Mais comme venait de le souligner Enora, il était effectivement peut être un peu tôt pour s'en plaindre. « J'espère que ça restera gérable au fil des jours, mais il n'y a pas de raisons que ça devienne insupportable. C'est loin d'être la pire association possible, je pense. » Un rictus lui échappa lorsqu'elle imagina la même situation avec Bob attaché à Nadan ou Bob attaché à Mickey ... Ouais non, il avait franchement du peau que ce soit tombé sur Enora et lui. Mado les observa ensuite mouver au sein de la cuisine, le sourire aux lèvres, car amusée il est vrai de les voir à l’œuvre. Bon, ça devait quand même est bien galère, tout ça. A noter que Bob la jouait un peu perso, là. « Roh, Bob, laisse-lui au moins le temps de suivre ! Y'a pas le feu, ça ne te coûte rien de ralentir un peu le rythme. » Parce que s'il commençait déjà à oublier Enora, ça promettait pour la suite, hm. Et à la place de la jeune femme, Mado aurait vite fait de mettre rapidement les point sur les i. Aux nouveaux propos de son partenaire, Mado écarquilla de grands yeux. Comment ?! « Pff, je ne ronfle même pas ! Et je suis certaine qu'Enora non plus. Les coups de pieds, par contre, il parait que c'est un truc très féminin, ouais ... » Enfin, on disait souvent que les femmes avaient la bougeotte lorsqu'elles dormaient, mais bon, elle n'était pas spécialiste non plus. « Enora, s'il pleure trop, tu lui feras un câlin ? » Vu qu'il laissait entendre qu'elle lui manquait presque, dès le premier jour. Imaginez au fil de la semaine. Allait-il tenir le coup ? Cela restait à voir.

Chacun son point de vu. Oh oui, chacun son point de vu. De toute manière, rares étaient les fois où vous étiez d'accord, Mado et toi. Que ce soit sur la manière de penser, de prendre les choses, de réagir, et tout ça. Vos avis différaient souvent. Pour ne pas dire tout le temps, en fait. Mais peut-être que c'était aussi pour ça que vous vous entendiez bien, en parti. Parce que vous étiez différent, tout en vous ressemblant. Parce que vos principaux traits de caractères étaient quasiment identiques. Bref. Tu ne peux pas t'empêcher d'hocher la tête aux paroles de Mado. Qu'est-ce que tu serais devenu si t'étais tombé sur Mickey, ou Nadan ? Vous auriez fini par vous battre, à coup sûr. N'empêche, t'aurais pris un malin plaisir à leur pourrir la vie. Mais comme ça aurait été sûrement inversement valable, vous auriez tout les deux souffert. Triste sort. Ce qui était clair, c'était qu'Enora n'était pas la pire personne à qui on pouvait se retrouver attaché pendant toute une semaine. Mais à choisir, tu préférais tout de même être libre de tes mouvements, aussi sympathique soit-elle. « Ça va, ça va, je ne me plains pas. » répliques-tu en levant les yeux aux ciels, à l'intention des deux femmes qui avaient l'air de s'être liguée contre toi pour te convaincre de quelque chose que tu savais pourtant déjà. Pff. C'est pas cool, les femmes. Après avoir prit ton bol, tu te diriges directement vers le frigidaire, sans faire attention à Enora que tu avais déjà oublié. Et Mado ne manqua pas de te faire une remarque. Oh. « Mais j'ai super faim, je vais mourir là ! » Oui, t'étais connu pour ton appétit assez important. Toi, Bob, tu avais toujours faim. Encore heureux que tu étais un sportif, sinon tu serais probablement obèse à l'heure qu'il est. « Mais grouille aussi, Enora ! Je vais m'évanouir, là. » Ou pas, hein. Mais tu crevais de faim, ça, il n'y avait pas de doute. Après avoir prit ta brique de lait, tu la laisses prendre son bol. Et tu pars directement aller te prendre une cuillère. Bon, deux, comme ça, elle arrêtera de râler. Hum. Puis tu prends un air choqué aux répliques des deux femmes. Elles avaient décidément un truc contre toi. « Oh-mon-dieu ! Mais assumez, au moins ! Ah, vous les femmes... C'est n'importe quoi. J'ai même pas pu dormir à cause de toi, Enora ! Et demande à Mado, elle est témoin, je dors touuuuut le temps ! » Oui, en plus d'être un dalleux, t'étais un gros dormeur. Bon, t'exagérais peut-être. Un tout petit peu. Parce que si tu n'avais pas dormi cette nuit-là, ce n'était pas à cause d'elle, mais à cause d'Isis. N'empêche que tu n'avais quand même pas dormi. « Regardez, ma tête témoigne bien que je n'ai pas dormi ! » Tes cheveux étaient dans un pire état que d'habitude. Oui, oui, c'était bel et bien possible. Et des petites cernes s'étaient dessinées sous tes yeux. Rien de bien grave, en soi. Tu t’assois alors sur une chaise, sans prendre en compte Enora. Encore une fois. T'avais beau avoir passé une très mauvaise nuit, tu étais toujours aussi énergique, ça, ça ne changeait pas. Puis finalement elles parlent de câlin ou quelque chose comme ça. Quoi ? Tu écarquilles les yeux. Mais... non. « Déjà, je ne pleure jamais, moi. Et puis je veux pas de vos câlins tout pourris, là... Ils sont empoisonnés. » Oui, et bah ?

Autant prendre les choses du bon coté. Si Bob s'était retrouvé avec l'un des deux candidats qu'il ne semblait pas tellement apprécier au sein du jeu, à savoir Nadan ou Mickey, il eut été probable qu'il ait véritablement eu de quoi se plaindre. Mais ça n'était pas le cas, alors disons qu'il ferait bien de s'estimer heureux d'être simplement attaché à Enora, une jeune femme probablement pas du genre à faire des histoires et sans doute même relativement conciliante, ne serait-ce parce qu'elle supportait Ezra, qui était déjà assez casse-pieds dans son genre, souvent. Les deux jeunes femmes semblaient en tout cas s'entendre pour dire qu'effectivement, il y aurait pu avoir bien pire association. Donc oui, qu'il évite de se plaindre, parce qu'il n'y avait vraiment pas de quoi. Mais voilà qu'affamé comme il semblait l'être, Bob ne laissait même pas à Enora le temps de vivre, ou en tout cas de le suivre. Et bien oui, il s'affolait un peu, comme s'il avait un train à prendre, si bien que sa camarade pouvait toujours courir pour prendre un bol, hein. Ah, ces hommes ! Ils ne pensaient tous qu'à eux, pff. A noter que Bob n'exagérait pas du tout, hein. Ah non vraiment pas. Entre ses "je vais mourir" et ses "je vais m'évanouir", vraiment, il n'en faisait pas trop là. « Oh mais écoute-le, ce martyr ! On croirait qu'il n'a pas mangé depuis trois mois. » Alors que bon, Mado était par exemple très bien placée pour savoir qu'il n'était pas du genre à se priver, et même qu'il avait plutôt un gros appétit. Donc bon, il devrait pouvoir survivre le temps de laisser à Enora l'occasion de suivre le rythme, hein. Ouais, sans doute. En tous les cas, Bob était sacrément gonflé de laisser penser que les deux jeunes femmes ici présentes étaient du genre à ronfler. N'importe quoi, franchement. Mado n'avait apriori jamais ronflé, et il était probable qu'Enora non plus, alors franchement, c'était de la mauvaise foi ça. « Mais assumer quoi ? Nous-ne-ronflons-pas. Par contre, te concernant, hm ... à mon avis, tu t'es simplement écouté ronfler. » C'était possible ça ? Genre, de dormir mais de prendre le recul nécessaire pour s'écouter ? Oula, peut être pas. Mais on n'attendait pas de Mado qu'elle soit experte en la matière, hein. « En tout cas, oui, je reconnais qu'il passe son temps à dormir. C'est fou, vu qu'il ne fout rien de ses journées. On dirait un chat. » Ouais, parce que les chats, ils ne faisaient rien d'autre que bouffer, chier et dormir. Alors oui, pour le coup, c'était tout lui. Enfin, même si elle ne le suivait pas aux toilettes, hein ... Bref. « Ah ? T'es pas toujours comme ça ? » Bah oui, cette tête-là, elle était semblable à d'habitude, non ? Ah oui, éventuellement, il était encore plus mal coiffé qu'en temps normal, mais franchement, pour ce que ça changeait ... Bon, elle lui adressa un sourire angélique, histoire de ne pas se prendre un bol en pleine poire non plus, quoi. Ah et maintenant, il prétendait ne pas être du genre à pleurer, et n'avoir pas besoin des câlins - empoisonnés, apparemment - d'Enora. Il n'en fallu alors pas davantage pour que Mado se tourne vers sa camarade, avant de prendre la parole assez solennellement. « Toi, courageuse Enora, tu recevras une médaille à la fin de la semaine ! » Ouais, parce que se farcir Bob, quand on n'avait pas encore bien l'habitude, c'était périlleux. Donc oui, elle serait récompensée pour sa patience. Okay, c'était aussi histoire d'éviter qu'elle en vienne à le frapper s'il devenait ingérable, sait-on jamais ...

Elles se moquaient de toi. Oui, oui, elles se moquaient de toi. Tout ça parce que tu osais dire que tu avais faim. Et alors ? Tu mourrais de faim, oui. Ce n’était pas une raison pour se foutre de toi, ho. Tu avais bien raison de te dépêcher. Plus vite tu mangeais, plus vite tu étais satisfait, et ton ventre ne crierai plus famine. Enfin, famine…C’était un bien grand mot. Mais elles avaient décidé de t’embêter dès le matin. Comme s’il n’y avait rien de plus intéressant à faire. Pff. « Hé, ho, stop là, vous deux. J’ai le droit d’avoir faim, et je le dis, c’est tout ! » Non, tu ne t’énervais pas. T’essayer seulement de les calmer, parce qu’à ce rythme, elles t’attacheraient au bûcher pour te brûler. Sans aucun doute, hm. Les femmes étaient toutes démoniaques, de toute manière. Attendez… quoi ? T’écouter toi-même ronfler ? C’était possible, ça ? T’étais certain que non. Tu plisses les yeux, regardant ta partenaire. « Toi, t’as de sérieux problèmes mentaux… » Genre vraiment. Parce que pour s’écouter ronfler, fallait être superman, ou avoir des superpouvoirs. Fin, avoir quelque chose de super bizarre, en somme. Un chat ? Toi ? Mais c’était moche un chat. En plus, c’était tout poilu. « Très bien. A partir de maintenant, je vais miauler, vous allez voir. » Est-ce que c’était une menace ? Peut-être. Dans tous les cas, elle n’était pas bien effrayante cette fichue menace, hm. « Oui, mais il faut que je ratrappe ma nuit ! Du coup ce soir, on restera deux fois plus dans la chambre, tant pis pour toi ! » annonces-tu à Enora. Bah quoi ? Il fallait que t’aies tout tes heures de sommeil. Non ? Si. Donc voilà. Elle n’avait pas à se plaindre. Tu écarquilles ensuite les yeux aux paroles de ta partenaire. Mais… Ils avaient vraiment quelque chose contre toi aujourd’hui, ce n’était pas possible. Tu attrapes le paquet de céréales, tu plonges ta main dedans pour en prendre une poignée, et tu lances le tout sur la figure de ta chère partenaire. Elle en avait plein les cheveux. Voilà une belle vengeance. « Ca, c’est pour l'ingratitude dont tu fait preuve face à ton partenaire ! » dis-tu alors. Tu ris ensuite. Parce que c’était drôle de voir Mado dans cet état. Tu te trouvais drôle, oui. Hum. Tu lui fais alors un grand sourire, lui conseillant en quelque sorte de ne pas t’en vouloir. Ce n’était rien de méchant, hein. Tu ne faisais jamais rien de méchant de toute manière. « Je t’en prie, toujours là pour toi ma jolie. » réponds-tu alors à Enora, quant à sa réaction par rapport à ses câlins empoisonnés. T’as un grand sourire amusé. Ma jolie ? C’était vraiment le surnom le plus ringard sur la terre, d’après toi. Mais c’était sûrement aussi pour ça que tu l’utilisais. Tu hausses tes épaules, et arques un sourcils face aux paroles des deux demoiselles. Sérieusement ? « Et moi, j’ai pas le droit à une médaille ? » Ca ne se faisait clairement pas. Toi aussi tu devais la supporter pendant une semaine…