Connor au confessionnal !

Syssoï, quel secret penses-tu avoir découvert ?

Sérieux, cette fois, je me traine jusqu’au confess. J’ai beau apprécier cette pièce, à un moment faut pas déconner non plus, j’ai pas l’intention d’y passer ma vie. Oui, ça me gonfle, clairement ça me gonfle, parce que si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais enchainé, le soir de la rével, directement sur un autre intitulé, ré-engageant 5000 euros de ma cagnotte, rien à foutre, mais sans passer par la case “confrontation”. Parce qu’une confront avec Connor, ça embrouille plutôt qu’autre chose, alors bon... Mais c’est le jeu. D’ailleurs, en parlant de jeu, je traine sur mon passage un jeu qui pèse trois tonnes cinq, fauché à la bibliothèque, et qui semble tout droit sortit des Sims. J’entre dans le confess, où Connor n’est pas encore, et place la table de jeu entre les deux fauteuils, avant de m’installer et d’attendre mon compatriote de connerie en plaçant les figures sur l’alternance de blanches et de noires. Lorsqu’il entre, je suis entrain de disposer le dernier pion. Je relève les yeux sans bouger mon visage, provoquant plusieurs plis sur mon front. « Une partie, ça te tente ? » Je lui demande en désignant le jeu d’échec entre nous. Quoi ? C’est fort à propos, non ?

Deux heures du mat', l'alarme des secrets retentit, merde. J'sais déjà que c'est pour moi ça. J'sais aussi que ça risque de durer des heures. Une chance, j'suis sur la terrasse entrain de fumer ma cigarette, Rory sur mes genoux qui s'est greffé à moi depuis son arrivée, je lui demande de se relever, un sourire au coin des lèvres, j'suis déjà entrain de reboutonner ma chemise lorsque j'entends Cupidon m'inviter au confessionnal. Quelle surprise. Je me sépare de ma siamoise et traverse la chambre avec ma cigarette, j'termine ma clope rapidement et passe par la chambre pour attraper mes médocs, une bouteille d'eau dans la cuisine et je me rends vers la cabane en bois dans mon habit de lumière. Sauf qu'il ne brille plus, j'suis totalement débraillé que ça en paraît suspect. J'entre et remarque le jeu sur la table. Original. Je m'installe et dépose ce que j'ai apporté avec moi sur la table, juste au cas où. « Si tu veux mais j'ai rien d'un Kasparov je te préviens. » J'en suis même loin, les jeux cérébraux très peu pour moi.

« Qu’est-ce que tu branlais ? » Je lui demande en désignant sa tenue du regard. J’hésite entre Esther et Sixtine pour le résultat de sa tenue. J’pense pas à Rory, j’oublie toujours Rory, sauf quand elle se trouve devant moi. « Me dis pas que je suis le dernier puceau du nid, quand même ? » Ouai, enfin «puceau» entre ses murs, parce que sinon... Je me suis placé côté noires, je lui ai laissé les pièces blanches, j’trouve ça logique en fait. Bon, je pense pas que ce sera aussi long que la dernière fois, mais une petite partie d’échec peut permettre de joindre l’utile à l’agréable. « Alors, t’as eu chaud au cul, pas vrai ? » Je lui demande en avançant un pion de deux cases, c’est comme ça qu’on débute. « Techniquement, si je n’avais pas été si prolifique, l’intitulé était là. » Et techniquement Cupicon aurait pu, au moins, me laisser mes 5000. Pas vrai ?

« Rory est contente de me revoir... » Oui enfin elle ne m'a pas déshabillé, c'est juste qu'elle remue beaucoup et que cette chemise est merdique, c'est tout. J'peux pas m'empêcher de sourire face à sa remarque, un sourire qu'il saura toute suite identifier d'ailleurs. « Si, d'ailleurs j'sais pas ce que tu branles. » Bah rien vraisemblablement. Sauf que finalement, j'suis entrain de me dire que ça m'arrange qu'il soit encore "puceau" j'sais pas qui il pourrait "utiliser" hormis Sixtine, Gabrielle était visiblement pas libre, enfin j'sais pas trop vu le comportement de toute le monde à la soirée c'est chaud à savoir, et du coup cette idée me donne envie de gerber. Est-ce que j'ai eu chaud. J'réponds pas, parce qu'il poursuit, ajoutant que l'intitulé était dans était dans ... J'sais même pas comment qualifier ses théories en réalité. J'avance moi même un pion à sa suite avant de prendre la parole. « C'est bien ce que j'dis, parfois, trop c'est trop. »

« Avec Rory ?? » Je demande avec surprise. Non, mais vous auriez compris quoi, vous, en mettant ses deux phrases bout à bout ? La même chose que moi, voilà. Sauf que Rory, à mes yeux, elle a le potentiel excitation d’un nénuphar. Oui, c’est exactement ça, un nénuphar. Et moi, qu’est-ce que je branle ? Haha... Bah justement. « Non, le jeu de mot est trop facile, je ne te donnerais pas ce plaisir. » J’esquisse un nouveau sourire, avant d’avancer un nouveau pion. « La faune et flore locale se réduit à vue d’oeil, et celles qui restent se retrouvent parasitées. » Ouai, il a très bien compris ce que je voulais dire. Bon, revenons au sujet. Ce crétin semble fier de lui. Et il a des raisons de l’être, il m’a suffisamment embrouillé pour que je rende les armes de la confrontation avant que je ne détienne toutes les clefs. Cette fois, je ne commettrais pas la même erreur, dusse-je être enterré dans cette pièce. « Alors... Coma ou EMI ? » Oui, finalement j’ai pas envie de crever ici.

J'suis pris d'un fou rire lorsqu'il ma demande s'il s'agit de Rory, parce que vu sa tête j'ai l'impression qu'il parle d'un monstre. J'sais aussi comment sont leur rapport c'est sûrement pour ça d'ailleurs. Non en réalité Rory, si y'avait une hiérarchie dans mes relations ce serait un peu comme une soeur plutôt qu'une potentielle partenaire sexuelle.« NON ! J'aurais l'impression de coucher avec ma soeur, quelle horreur. » Bon ma soeur dans le genre bombe y'a pas mieux, mais ça reste ma soeur donc voilà. Et puis elle est arrivée depuis peu, donc non pas Rory. « Tant pis. » Quant à la suite, ouais ça va j'ai pigé, y'a rien à ajouter. Nouveau pion, bon il va arriver un moment où ça va se compliquer pour moi. Bon même si j'ai plus ou moins vaincu lors de la dernière confrontation, j'ai l'intime conviction que ce ne sera pas la même chose cette fois. « Sinon t'as pas d'autres questions ? » Parce qu'à ce rythme là, on est pas sorti. « Parce que j'peux mentir sinon mais on ne va pas avancer... » Ouais et j'aimerais aller retrouver la demoiselle qui doit m'attendre et accessoirement fumer toutes mes clopes.

Donc pas Rory, et quelque part, ça me rassure. Franchement, s’il devait s’installer avec une Rory j’aurais beaucoup de mal à aller lui rendre visite après LA sortie. Oui, « LA » parce que c’est comme une ère, la fin d’un truc, le début d’autre chose. Y a before L.S et after L.S. Bref, j’hoche la tête, rassurer de constater qu’il ne compte pas se reproduire avec le Dragon, ça m’aurait fait chier d’être le parrain d’un monstre mi-homme, mi-tarentule. Bref, revenons à nos moutons. Je sais pas comment formuler les choses pour qu’il me réponde clairement, alors je fonce dans le tas. Sauf que, forcément, ça ne convient pas à monsieur. « Tu peux mentir, oui, mais dans ce cas, lorsque tu le fais, fuis mon regard et lève les yeux vers la droite. » Je lui annonce, le tout ponctué d’un clin d’œil qui se veut exagérément complice. « Ton électro-encéphalogramme… a-t-il connu des ratés ? » Ouai, en gros, est-ce qu’il a été plat à un moment donné. Je peux pas être plus « subtil » que ça, sachant qu’on sait tous les deux ce que je recherche. Hop, nouveau pion, je vais bientôt sortir mon fou.

Bon si on arrêtait de parler de mes conquêtes pour en venir au sujet principal ? Parce que bon, c'est un sujet particulièrement intéressant je le concède en plus d'être le genre de sujet que des potes n'hésitent pas à aborder. Et peut être que ça apporte un côté plus convivial à la confrontation autant éviter d'y passer la nuit comme la dernière fois. Parce que quitte à avoir une conversation avec Syssoï j'préfère que ce soit devant une bonne clope en toute honnêteté et sans que j'sois obligé de gérer mes réponses afin de ne pas trop en dire quitte à faire une boulette capable de m'enterrer sur le champs. Je souris franchement face à sa remarque. « Je n'y manquerais pas. » Ainsi, je fuis son regard et lève les yeux, vers la gauche, ouais non il avait dit droite j'crois. Et puis finalement je souris une nouvelle fois assez brièvement puisqu'il vient de me poser une nouvelle question des plus sérieuses. « Yep, et plusieurs fois même. » J'réponds tout en fixant l'échiquier, totalement concentré sur le jeu. Pas sûr que ça l'aide mais bon. Je décide de bouger mon cavalier qui ne risque visiblement rien pour le moment.

Il est naze pour le regard du menteur ! On lui dit à droite, il regarde à gauche, et il fait ça en me disant qu’il n’y manquera pas. Est-ce à dire qu’il ment en prétendant lever les yeux chaque fois qu’il ment ? Crétin. Ce qui ne m’empêche pas de sourire devant nos stratégies niveau école primaire. J’avance mon fou, il avance son cavalier. Tout va bien pour le moment. Je me gratte le menton, les yeux rivés au jeu tandis qu’il me confirme que son EEG a connu plusieurs ratés. Hum... Ok. Je bouffe un de ses pions avec ma tour, et le place sur le côté du jeu. « Tu as donc été cliniquement mort au moins une fois ? » C’est à son tour d’avancer une figure. Je pose mes coudes sur la table de jeu, mon menton reposant sur mes poings liés. « Je voulais te demander aussi si tu avais été plongé dans un coma artificiel suite à ton trauma crânien, mais... Tu m’as dit ne pas avoir été opéré du crâne. » C’est pas une question, juste une réflexion a voix haute. On enchaine.