Il ne répond pas à sa question. Vaut mieux pas en fait, mais la rousse ne regrette pas de l'avoir posé. La rousse pense qu'ils ont quand même bien évolués, les deux. Syssoï comme elle. Parce qu'avant, elle n'aurait jamais ce genre de questions, parce qu'il faut se souvenir que Gabrielle n'a jamais eu de relations qui en vallaient vraiment la peine. Ce qui sous-entendait que celle-ci, en vallait la peine, vraiment. Finalement, il n'a pas besoin de répondre.
On enchaine sur le sujet de sa mère, apparemment elle n'aurait pas du puisse que tout ce qu'elle récolte c'est:
« Ce n’est pas une Romanov. » Et ? Ce n'est pas ce qu'elle veut savoir, mais elle préfère laisser tomber, pourune fois, elle va abandonner.Okay, au moins il est clair,et franc, c'est déjà ça, la rousse tente de compte tous les points de la liste 'je ne veux pas' ils sont quand même nombreux, rien d'autre à ajouter ? Parce que là, c'est le moment d'y aller, s'il en a encore envie, maintenant qu'ils en parlent vraiment, enfin, à voix haute, c'est le moment ou jamais. Bon il semble avoir fini, il commence encore à parler avec son 'sauf', la rousse arque un sourcil, oui ? Quoi d'autre ? « Sauf que voilà, j’ai un problème... Je suis pas sûr de pouvoir dormir sans toi, maintenant... Pas une seule nuit. » Ca la rassure presque. Parce qu'elle aussi. Elle ne se voit pas dormir dans un lit vide, sans Syssoï, c'est étrange hein, mais la rouquine a prit l'habitude de s'endormir la tête posée sur son torse, en guise d'oreilleur, tout contre lui. Elle ne se voyait pas dormir autrement maintenant. Mais elle se dit qu'à la sortie, lui ira à Paris, et elle à Quimper -c'était obligé pour l'instant- et qu'ils seraient séparés, ils allaient devoir composer avec. Elle y pense lorsqu'elle sent les mains du brun qui trainent sur sa joue, avant de s'attarder sur sa joue, et faire demi tour, elle profite de son contact plaisant, et ne bouge pas. « Tu voudras un chien ? » Un sourire amusé apparait sur les lèvres de la rousse. Gabrielle finit par changer de position parce qu'elle en a marre de se tordre le coup et qu'elle ne peut pas le voir. Elle fait un demi tour, et se retourne pour faire face à Syssoï, la main de celui -ci glisse sur sa peau pendant le changement, passant de son ventre à son dos. La rousse entoure ses jambes autour du bas ventre du russe, juste pour une question de praticité parce qu'elle essaye de trouver un minimum de confort dans cette pose. « Un labrador, blond. » précise t-elle comme s'il s'agissait d'un détail capital avant d'un sourire amusé ne vienne s'étire une nouvelle fois sur ses lèvres rosées. puis cette fois, c'est Gabrielle qui vient gouter les lèvres de Syssoï tandis que ses deux mains -synchro- remontent et viennent se glisser sur la nuque de son -ancien- partenaire.

Je ne sais pas si elle a conscience du bordel dans ma tête, ni même de l’effort considérable que cette conversation représente, mais si c’est le cas, elle n’en laisse rien voir, restant impassible malgré tout ce que je peux être entrain de lui balancer dans la tronche. Parce que, soyons honnête, toute ma première partie, celle durant laquelle je me décris comme un solitaire absolument pas tourné vers les choses de l’amour et du couple, aurait fait flipper la plus aguerrie des croqueuses de diamants. Gabrielle, elle, ne montre absolument rien, et si elle est déçue ou blessée par ce que j’énonce, elle ne laisse rien filtrer. Et c’est à mon tour de douter et d’éprouver une certaine forme de crainte lorsque j’achève mon laïus. Et si elle n’en avait rien à foutre finalement ? Et si tout ceci devenait trop compliqué pour elle, au point de n’en plus vouloir ? Comme un con, je lui propose un chien, ma façon à moi de lui demander de ne pas me laisser dormir sans elle… et tout ce que ça implique. Brusquement j’appréhende sa réponse. Alors que jusqu’à présent j’avais l’impression d’être le pire obstacle à un éventuel « nous », je me rends compte qu’elle seule détient tout pouvoir de décision. Je m’en mords la joue en observant mes doigts parcourir la peau tendre de son cou. Elle sourit, puis se retourne, pivotant intégralement son corps contre le mien en une lente caresse, inconsciente de l’effet que ça a sur moi. Je me mords la joue un peu plus fort en prenant une profonde inspiration tandis qu’elle cherche sa position en prenant tout son temps. Est-ce qu’elle le fait exprès ? Elle échoue finalement à califourchon sur mon bassin. Tiens, ça me rappelle quelque chose, sauf que la dernière fois, on avait moins de vêtements, me semble-t-il. Nouvelle morsure de ma joue interne, plus j’ai mal, mieux ça vaut. « un labrador blond. » Pardon ? Avec tout ça, j’en ai perdu le fil. Et elle ne m’aide pas à le retrouver en venant coloniser mes lèvres et ma nuque. Ça ressemblerait presque à une tentative de viol, si je n’en profitais pas pour remonter ma main le long de son dos, et que l’autre n’allait pas, en tout bien tout honneur, se poser sur ce joli petit fessier dont j’ai déjà pu goûter la fermeté. Je me détache de ses lèvres, pas de son corps. « Ca veut dire ‘oui’ ? » Je lui demande, le regard autant interrogateur que la voix. Je lui laisse le temps de répondre en allant établir un nouveau camp dans son cou. « Parce que si c’est un ‘peut être’ je ne discute pas, mais si c’est un ‘oui’, j’aimerai assez qu’on revienne sur la race du chien… Un labrador ? T’es sûre ? » Ma voix est étouffée par sa peau, et par les baisers que j’y dépose à intervalle régulier. « Tu préfères pas un truc de poche, genre yorkshire ou charpey ? » Visiblement, la notion de compromis est quelque chose de totalement étranger à la rousse. Et quelque part, je me demande si ce n’est pas ce qui me rend dingue, dans tous les sens du terme.

La jeune rousse n'a pas su réagir face à son charmant discours, il y avait tellement de points, il faut qu'elle encaisse, et le temps que toutes ses informations lui montent au cerveau, ça met du temps, y en a pas mal. Elle n'a pas le temps de lui répondre qu'il a déjà enchainé. Que pouvait-elle dire face à cela, hein ? Rien. Gabrielle est plus attentive que jamais en ce moment, et la proposition du chien, ça la fait sourire. Elle préfère lui faire face, parce qu'elle aime bien lui parler en pouvant voir ses yeux, et puis, quand à ces jambes, il faut bien qu'elle en fasse quelque chose, et puis ce geste lui vient assez naturellement, aller savoir pourquoi, elle ne se pose pas de questions, et entoure le bassin de Syssoi. La main de celui-ci monte encore, tandis que l'autre se pose sur ses fesses. « Ca veut dire ‘oui’ ? » Quelle question. Gabrielle hoche lentement la tête, esquissant un léger sourire, ses lèvres s'étirent de quelques centimètres. « C'est oui. » annonce t-elle. Il continue, ses lèvres se posent sur le cou pâle de la rouquine « Parce que si c’est un ‘peut être’ je ne discute pas, mais si c’est un ‘oui’, j’aimerai assez qu’on revienne sur la race du chien… Un labrador ? T’es sûre ? ». Hum, non. Pas question. La rousse secoue négativement la tête, faisait bouger ses cheveux attachés en queue de cheval. Elle pince ses lèvres en une moue désolée, pas question qu'elle cède sur le labrador. « Oui, oui, un labrador, un gros chien, avec plein de poils. C'est pas tellement négociable. » répond t-elle d'une voix douce, mais ferme, un sourire accroché sur son visage. Gabrielle est très tenace comme fille, certains candidats le savent. Elle trouverait toujours un moyen de le convaincre, au pire, s'il n'est toujours pas d'accord pour le labrador, la rousse est assez persuasive. « Tu préfères pas un truc de poche, genre yorkshire ou charpey ? » La jeune rousse maintient sa decison, un labrador, c'est tellement mignon, et puis assez affectueux. Gabrielle en avait déjà eu un, étant petite. « J'aime pas les petits chiens, je les trouve hargneux. » annonce t-elle simplement. « Mais si tu veux.. » commence t-elle, pour le faire une proposition.« Je te laisse choisir la couleur du pelage.. » lui demande t-elle, un sourire plus qu'amusé bien campé sur ses lèvres avant que ses deux mains ne se posent sur ses joues, pour faire doucement reculer sa tête, et sa bouche qui est occupée dans son cou. Les lèvres de la rousse se posent une nouvelle fois sur celles de Syssoï, sa langue effleure la sienne. C'est Gabrielle qui met fin à ce long baiser.

Il s’agit donc d’un oui. Un oui qu’elle annonce alors que je parasite son cou. Un oui qui répond à une question simple, et qui pourtant entraine tout une série de conséquences qui n’ont absolument rien de simple. Est-ce qu’elle veut partager mes nuits pour me permettre de dormir, tout simplement ? Oui, elle veut bien. Ceci dit, pour partager mes nuits alors que je suis à Paris et elle à Quimper, cela signifie bouger pour elle, s’installer chez moi, et prendre le risque de tenter cette vie là. Et si je ne mets pas de mot sur tout ça, c’est simplement parce que la trouille me prend aux tripes, simplement parce que cette solution n’a rien de réfléchit ou de réellement voulu, on n’a pas rêvé de ça toute notre vie, on n’a pas eu le choix face à cette situation inextricable. On n’a pas le temps de peser le pour et le contre, alors on suit nos besoins et nos instincts, et mon instinct me dit que j’ai besoin d’elle avec moi, chez moi, pour moi. Peut être qu’on va droit dans le mur à pleine vitesse, mais lorsqu’on a passé, comme moi, sa vie a faire attention à ne surtout pas faire un seul faux pas, cette vitesse prend des airs d’eldorado tentateur, et même le mur me semble préférable à cette non-vie de laquelle on vient de m’extraire. Cela dit, pour le labrador, je ne suis pas trop sûr. « Oui, oui, un labrador, un gros chien, avec plein de poils. C'est pas tellement négociable. » Je grimace, mais depuis son cou, ça ne se voit pas. Je visualise sa description et la transpose dans mon appartement au mobilier spartiate mais luxueux, avec son parquet vitrifié, ses meubles laqués, ses canapés en cuir qui valent un ou deux reins, trois pour les malformés, mes bibliothèques aux murs chargés de livres, allant du plafond jusqu’au sol, un sol accessible même au plus petit chien. J’imagine la tronche du gardien, aussi, lorsqu’il nous verra passer à trois heures de mat’ elle ou moi, en jogging pourri pour moi, en ugg sur jambes nues et doudoune trop large pour elle, afin de permettre à médor d’aller déposer sa crotte sur les trottoirs des quartiers chics de Paris. « Mais si tu veux... Je te laisse choisir la couleur du pelage.. » Non ? Sérieusement ? Merci, c’est trop cool ! Je vais pouvoir choisir la couleur du truc qui va me ravager la moitié de l’appart. Merci mon ange. Et pour couronner le tout, elle me prive de mon joujou qu’est son cou, pour me ramener jusqu’à elle. Une moue boudeuse s’installe sur mes lèvres avant qu’elle ne les flatte des siennes. Ok, je boude plus. J’en profite même pour la coller davantage contre moi, comme si c’était de l’ordre du possible. Et lorsqu’elle met fin au baiser, ma moue s’est transmutée en sourire tendre. « Tu es vraiment sûr de vouloir faire ça ? » Je lui demande en ramenant une énième mèche évadée de sa queue haute, derrière son oreille. « Je veux dire, est-ce que tu as bien conscience de ce à quoi tu t’engages ? Je suis pas n’importe qui... Enfin aux yeux de certaines personnes, je ne suis pas n’importe qui... C’est lourd à porter, crois-moi... » Mes lèvres se déposent sur sa mâchoire, comme si mon corps cherchait à contredire mes mots. Ma voix lui demande de réfléchir, mes lèvres la supplie de ne pas le faire... Pourtant, il le faut, il faut qu’elle sache absolument à quoi s’attendre avant de prendre une décision plus ou moins définitive. C’est le moment de poser tes questions, ma belle.

Syssoï n'est pas très emballé par l'idée du gros chien, mais en même temps, fallait pas poser la question, la rousse a répondu, et puis c'est tout. C'est lui qui lui demande si elle veut un chien, maintenant, il va être un peu obligé d'adopter un labrador. Imaginer sa petite tête blonde, les poils brilants, c'est juste adorable. Mais bon, c'est gros, et dans le style je-fous-bien-le-bordel, y a pas mieux. Gabrielle en a l'expérience. Pendant que la tête de Syssoï est enfouie dans son cou, la rouquine pense à toutes les choses -si nombreuses- qui allaient avec cette proposition de chien. Il range une mèche flamboyante, la remet à sa place, avant de reprendre
la parole. « Tu es vraiment sûr de vouloir faire ça ? » dit-il.
« Je veux dire, est-ce que tu as bien conscience de ce à quoi tu t’engages ? Je suis pas n’importe qui... Enfin aux yeux de certaines personnes, je ne suis pas n’importe qui... C’est lourd à porter, crois-moi... » Les lèvres de Syssoï se plaquent contre sa mâchoire, apparamment, il veut l'empêcher de réflechir correctement, ça marche toujours lorsqu'il la touche de cette façon là. Si il continue, elle va pas être capable de formuler une réponse correct, quelqu'un pourrait calmer ses lèvres s'il vous plait ? Bon ok. Personne. « Arrête ... » commence t-elle. « Je me fiche de tout ça. » termine t-elle. Parce qu'elle s'en fiche de devoir devenir parano en restant près de lui, ou autrechose, cela ne compte pas pour elle. Ses mains viennent reprendre leur place sur sa nuque, s'amusant avec la peau de Syssoï, la caressant, la cajolant. « Tout ce que je veux c'est .. » commence t-elle, sans finir sa phrase puisse que ses lèvres, au lieu de parler, se déposent sur celles du russe pour lui offrir un doux baiser. C'est quoi ce qu'elle veut déjà ? Ah oui. Elle veut juste Syssoï, c'est beaucoup demander, hein, mais elle sait. Gabrielle est exigeante, c'est tout. La rousse se fiche pas mal de ce qui peut lui dire, il veut qu'elle réflechisse ? Done, sa decision était prise. On espère juste que le message est bien passé, parce que son interlocuteur semble mettre un peu de temps de comprendre, enfin, dans ce domaine là quoi.

Je ne crois pas qu’elle ait réellement conscience de tout ce que ça implique. J’essaye de le lui faire comprendre mais elle s’obstine à me faire taire. J’aimerais, au contraire, qu’elle me pose des questions, qu’elle s’interroge, qu’elle se renseigne, parce que si elle croit que la “famille” ou ne serait-ce que ma mère, va laisser vivre une fille sous mon toit en toute tranquillité, elle se fourre le doigt dans l’oeil. Avec Julia c’était différent, elle ne vivait pas officiellement chez moi, même si elle avait un double des clefs et squattait à demeure, mais je ne parlais jamais d’elle, personne ne connaissait son existence mis à part le cercle proche, et encore. Là, y a quand même la moitié de l’Irlande et de la France qui ont vu Gabrielle et moi disparaître sous une couette. Bon, ils n’auront pas vu grand-chose, mais ils ne sont pas complètement teubés, on était clairement pas entrain de faire un concours de blagues sous cette couette. Et maintenant, cette conversation... Ma mère doit probablement être entrain d’appeler son conseiller afin qu’il récupère toutes les informations disponibles, ou non, sur la famille de Gabrielle, en priant pour que celle-ci remonte à suffisamment loin pour être digne d’un Romanov. Car oui, ça aussi c’est compliqué, on acceptera une vie à deux qu’à condition qu’un mariage soit à la clef. D’accord, je ne partage pas les mêmes “valeurs” que le reste du clan, mais à un moment, ça pèse quand même. Et ça pèsera bien plus sur Gabrielle que sur moi. Elle n’a en rien conscience de la pression sur ses épaules, et lorsqu’elle l’aura, il sera trop tard pour reculer. « Arrête ... » Quoi ? De l’embrasser ? J’immobilise mes lèvres contre sa mâchoire, histoire de voir si c’est bien de ça qu’il s’agit, mais elle reprend en expliquant qu’elle se fiche de tout ça. Alors je reprends. Un, puis deux, puis trois, puis quatre, puis je repasse par sa joue, ses lèvres, électrisant absolument tout sur mon passage, et enfin je me recule légèrement pour l’observer et profiter de son air agacé, celui qui fait systématiquement naître un sourire au coin de mes lèvres. « Tout ce que je veux c'est ... » Mais elle ne fini pas sa phrase, préférant venir s’échouer contre mes lèvres. Je ne juge pas nécessaire de lui demander précision quant à ce qu’elle veut, son baiser m’apporte une réponse bien plus concrète que des mots. On verra si quand elle se trouvera face à pléthore de Romanov à la mine austère et au regard inquisiteur, elle me voudra toujours autant. « Est-ce qu’on peut s’accorder quelques secondes pour bien imprimer ce moment ? » dis-je en me reculant légèrement de ses lèvres, penchant bien la tête en arrière afin qu’elle ne revienne pas à la charge et ne me fasse perdre, par la même occasion, toute faculté de raisonnement. Puis je jette un coup d’oeil à la ronde, cherchant à repérer une de ces caméras sans cesse braquées sur nous. « Toi, là ! » j’interpelle plus fort que mes précédents chuchotement, en délogeant une mais du dos de la rouquine pour pointer un index impérieux en direction de l’objet de voyeurisme. « Y a moyen qu’on me mette les cinq à dix dernières minutes de film de côté, s’il vous plait ? Je vais en avoir besoin lors des futures disputes, lorsque ma mère la harcèlera pour connaitre ses périodes d’ovulation. Merci bien ! » Puis je reporte mon regard moqueur sur elle, un regard qui signifie “ce qui est dit, est dit. T’es dans la merde, chérie.”. Elle veut toujours de moi, là ?

Il arrête de l'embrasser, c'est pas tellement ça qu'elle voulait au départ, mais si ça lui permet de réflechir correctement, elle ne dit pas non. Il ne lui laisse que trois secondes, avant de prendre. Elle remarque que lorsqu'elle est agacée, il ne peut pas s'empêcher de sourire. Hm.« Est-ce qu’on peut s’accorder quelques secondes pour bien imprimer ce moment ? » Il penche sa tête en arrière, ça fait naitre un sourire légèrement amusé sur ses lèvres, elle l'observe. « Toi, là ! » Il s'adresse apparemment à une caméra, mais pour quoi faire ? « Y a moyen qu’on me mette les cinq à dix dernières minutes de film de côté, s’il vous plait ? Je vais en avoir besoin lors des futures disputes, lorsque ma mère la harcèlera pour connaitre ses périodes d’ovulation. Merci bien ! » WHAT ?! Gabrielle n'est pas sûre d'avoir bien entendu ? Hein ? Elle demande si c'est pas une joke bien pourri de Syssoï, parce ... A ce point ? Doit t-elle prendre peur ? Définitivement ? Oui, surement. « Mes périodes d'ovulations ?! » répète t-elle, ses yeux prenaient un air outré, tandis que sa bouche reste entrouverte, formant un 'o' parfait. La rousse se dévisse le cou pour observer la caméra ... jusqu'à ce qu'elle prenne conscience qu'un truc assez important. Sa mère. Elle doit la suivre à travers son écran. Sa tête rousse revient dans sa position de départ, tandis que son regard se pose sur les lèvres de Syssoï. Elle repense à tout ce qu'elle a vécu, et à tout ce qu'à du voir sa mère, ok, elle peut rougir maintenant. Sa mère était très vieille école, elle avait du arracher ses cheveux -roux- en voyant sa fille agir ainsi. Gabrielle en prend soudain conscience, elle plaque sa main sur sa bouche. Elle va prendre cher en rentrant, plus que cher. Revenir à Quimper relève du suicide pour la rouquine, et merde, pourquoi elle habite dans la même que ses parents déjà ? Ah oui, pour les voir souvent. 'Je vais prendre cher' voilà ce qui résonne dans la tête de la rousse depuis quelques secondes, et là, les retrouvailles avec sa mère lui paraissent bien plus effrantes que la rencontre de la mère de Syssoï. Gabrielle jette un nouveau coup d'oeil à la caméra, légèrement appeurée cette fois, avant d'enfouir sa tête dans le cou de Syssoï, pour s'y cacher, entourant ses deux bras autour de son torse, soupirant légèrement. Néamoins, c'est ses lèvres qui viennent se poser sur sa peau.

Elle m’observe avec surprise... Non, stupeur ! Les yeux écarquillés, elle répète ma dernière intervention « Mes périodes d'ovulations ?! » avant d’accentuer son air outré, ses lèvres s’entrouvrant sous l’effet de surprise. Et moi je souris de plus belle. Mais j’hésite entre un sourire sincère et un sourire nerveux, parce que clairement sa réaction témoigne bien du fait qu’elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Si elle s’imaginait pouvoir vivre tranquille sa petite histoire avec moi, sans intervention extérieure, autant continuer de croire en l’existence du père Noël, des fées, des nymphes des bois, et des lutins des contrées verdoyantes. Lorsque je lui disais que je ne voulais présenter personne à ma mère ou à la famille, c’est parce que je sais qu’en l’autorisant à entrer dans ma vie, je vais être obligé de le faire, et qu’à la première rencontre la vieille tante Natalia Nicolaïevna s’empressera de lui tâter les hanches pour s’assurer que Gaby est bien féconde. Alors, ok, Natalia est princesse de Russie, mais c’est jamais agréable de se faire palper, même par une princesse. Ma mère la trouvera trop rousse, mon arrière-grand oncle pas assez russe, la grand tante trop maigre. Mais tous se féliciteront de ne pas me voir au bras de cette blonde à l’ascendance “négroïde” -c’est pas moi qui le dit-. Parce que ma famille c’est ça, un ensemble d’individu plus élitiste qu’Hitler, aussi ouverts d’esprit que Ben Laden, et aussi modernes qu’un vieux minitel. Alors non, ils ne vont pas me faciliter la vie, et vont pourrir celle de Gabrielle. Je ne suis pas sûr qu’elle en ait totalement conscience, mais si elle me veut autant qu’elle le dit... Est-ce cette prise de conscience qui force Gabrielle a se plaquer une main sur la bouche tandis que ses joues rosissent légèrement ? Je la vois passer par toute une gamme de couleur, avant de finir blanche comme un linge, les yeux rivés vers la caméra. C’est un regard apeuré qu’elle pose sur moi, par la suite, avant d’aller planquer son visage dans mon cou. Hum... Ok... Quelqu’un m’explique, là ? Et pendant que ses bras s’accrochent à mon torse, je tente de faire le lien de cause à effet entre la caméra et sa réaction... Est-ce parce qu’elle vient de réaliser qu’on était vu et entendu dans chaque foyer d'Irlande et de France ? Une de mes mains grimpent jusqu’à sa nuque, pour la cajoler autant que la calmer et la rassurer. « Qu’est-ce qui se passe, mon ange ? » je demande sans la voir, tandis que ses lèvres se posent contre ma peau. « Si c’est à cause des caméras, je t’assure que j’y suis pour rien, hein, elles étaient là depuis le début. » Ok, je suis pas drôle, mais j’avoue que je me sens un peu démunis face à sa réaction. Je ne sais pas quelles sont les causes exactes de sa gêne, mais s’il s’agit de notre séquence interdite aux moins de 18 ans, je vois mal ce que j’aurais pu faire de plus... Je l’ai arrêté une première fois, puis la deuxième fois je lui ai laissé mille fois le temps de m’arrêter, et j’ai fini par nous planquer sous une couette. Contrairement aux autres qui se sont dénudés et exposés comme de parfaits acteurs porno dans les pièces publiques, voir même en plein parc, nous on s’est montré très discret. Pas suffisamment pour que cela passe inaperçu, mais suffisamment pour qu’on ne voit absolument rien à l’image à part une couette en mouvement... Si bien qu’on peut totalement imaginer qu’on était entrain de faire une partie de Twister, là-dessous. Non ?