En finale. Jackson était en finale. Qui l'eut cru. Pas lui, en tout cas. Parce que tout avait été très clair dans sa tête dès le départ. En participant à cette aventure, il ne s'était jamais vu aller plus loin que la deuxième ou troisième semaine. Pessimiste d'entrée ? Pas nécessairement. Disons plutôt, réaliste. Parce qu'il savait bien qu'avec son tempérament et ses tendances emmerdantes, il ne parviendrait pas à se faire apprécier de grand monde. Et ça lui allait très bien, d'ailleurs. Parce que, n'appréciant personne -ou presque - il n'attendait de personne qu'on l'apprécie. C'était simple. Et pourtant, il était en finale. Cherchez l'erreur, hein. Parce que, là encore, il avait sérieusement cru que cette place reviendrait à Franckie. A ses yeux, c'était tellement évident. Bien sûr, l'idéal aurait été qu'ils y aillent tous les deux, ensemble. Mais non. Tant pis. Au moins, Jackson savait une chose : Franckie resterait ici cette semaine. Il le lui avait dit à la fin du prime, alors il avait tout intérêt à le faire. Et justement, en cette fin de soirée, Jackson était parti à la recherche de son ancien camarade. Où était-il encore passé celui-là ? Hm, bonne question. Après de longues minutes à le chercher partout, il tomba finalement sur lui au détour d'un couloir. Ah bah enfin. Sans réfléchir, il prit la main du jeune homme. « Viens » fit-il alors, tout en attirant son camarade jusqu'à une porte qui leur était familière. Il ouvrit cette dernière, le fit entrer, entra à son tour puis referma la dite porte. Un peu de tranquillité ne serait pas de trop, d'après lui. Là, il alla s'assoir sur le lit, entrainant Franckie pour que celui-ci s'assoit à ses cotés. Parfait. Jackson tourna alors la tête vers le jeune homme, puis serra sa main dans la sienne. « Merci d'être resté » lui adressa-t-il doucement, et dans un fin sourire. Merci de ne pas l'avoir laissé seul comme un con. Merci de lui permettre d'apprécier un tant soit peu cette ultime semaine. Merci d'être là, tout simplement.

Cela faisait maintenant une bonne journée que j'étais considéré comme étant "éliminé" du jeu. Pourtant tout m'allait bien, oui, ce statut ne me dérangeait pas et au fond, il ne me tardait pas de revenir à ma vie normale puisque je m'étais habitué à ce rythme là. Oui, revenir au "normal" allait être difficile. Alors j'avais décidé de rester ici, encore un peu, plus pour lui que pour moi très certainement. Et en parlant de lui, je sentais déjà sa main se glisser dans la mienne au détour d'un couloir « Viens » m'ordonna t-il de le suivre, cependant cela ne me dérangeait pas. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que par petits pas, je marchais derrière lui, curieux de savoir où il pouvait bien m'emmener. Bientôt, nous arrivions dans la fameuse chambre où tout avait réellement débuté. Une chambre que j'avais l'impression de visiter bien trop souvent, c'était hallucinant. Il ferma la porte derrière nous et m’entraîna sur le lit sur lequel je ne tardais pas à m'asseoir à ses côtés, un même sourire flamboyant aux lèvres « Merci d'être resté » comme si j'étais capable de partir sans lui. Non, je m'étais promis de rester si lui ne partait pas avec moi, et comme je l'avais prédit c'est ce qu'il s'était finalement passé. Alors oui, j'étais resté. Je sentais sa main se resserrer sur la mienne et mon sourire ne s'agrandit qu'un peu plus « Tu comprends bien que si j'étais parti, t'aurais été tout triste ! Et personne ne vote pour quelqu'un de triste. » lâchais-je comme si c'était une évidence, sur un ton des plus amusés. « Et puis je dois t'avouer que tu m'aurais drôlement manqué si j'étais parti sans toi... » mais bon ça, il l'avait déjà très certainement deviné.

Dites donc, heureusement que Franckie avait eu le temps de reconnaitre Jackson hein, sinon il aurait pu croire qu'un obsédé sexuel cherchait à l'attirer dans cette chambre dans le but d'y faire "certaines choses" avec lui. Mais non, qu'il se rassure, ça n'était que Jackson. Quoi que, était-ce nécessairement mieux ? Pas sûr. Quoi qu'il en soit, l'heure était avant tout aux remerciements. Car, oui, Jackson cherchait véritablement à remercier le jeune homme d'être resté cette semaine. Il n'était pas certain que celui-ci soit véritablement resté pour lui, mais sa présence était en tout cas des plus agréables. Alors, serrant encore et toujours sa main, Jackson le remercia. Et c'était sincère. Franckie répliqua sans tarder, parvenant à agrandir le sourire qui trônait alors sur les lèvres du grand blond. « J'aurais été tout triste, oui » confirma-t-il alors. Bah oui, passer toute une semaine sans Franckie, ça l'aurait bien évidemment attristé. Ça semblait même évident. Par la suite, Franckie insinua que Jackson lui aurait manqué si il était parti malgré tout. Celui-ci cessa subitement de sourire. Non pas qu'il n'en avait plus envie, hein. Simplement, garder un tant soit peu son sérieux était bien, aussi. Là, il utilisa son autre main - celle qui ne tenait pas celle de Franckie - pour la déposer sur la joue de celui-ci, venant la caresser d'un geste délicat. Le regard alors ancré au sien, il resta silencieux quelques instants. Ça n'était pourtant pas comme si il préparait la réplique du siècle. Car tout ce qui parvint ensuite à sortir de sa bouche fut un « Tu m'aurais manqué aussi », bien qu'absolument sincère. Finalement, une esquisse de sourire retrouva le chemin de ses lèvres, qu'il mordit doucement. Sans doute parce que les dites lèvres auraient aimé faire tout autre chose que de laisser échapper ces paroles superflues car tellement évidentes, hm.

« J'aurais été tout triste, oui » me dit-il alors qu'un sourire étirait ses lèvres. Finalement sa seconde main vint trouver ma joue alors que son sourire s'était déjà fané, le beau blond prenant un air plus grave, plus sérieux. « Tu m'aurais manqué aussi » je le vis se mordre légèrement la lèvre inférieure alors que mon regard était encré dans le sien. Finalement, mes lèvres s'étirèrent une seconde fois en un sourire qui se voulait cette fois léger, délicat, simple. J'approchais alors mon visage près du sien et déposais un baiser sur ses lèvres. Le genre de baiser innocent, éphémère. Me retirant alors, je me remettais droit, jetant un coup d'oeil à mes pieds comme à chaque fois que je devais dire quelque chose qui me gênait particulièrement. « Je me suis juré d'être toujours honnête avec toi... » et c'était vrai, je n'aimais pas le genre de relations, amitié ou autre basés sur des mensonges, il n'y avait pas de place pour ça chez moi. J'étais qu'un gosse après tout. « Je sais pas trop comment tu vas le prendre... t'as le droit de m'en vouloir, je comprendrais... » continuais-je continuant de fixer mes chaussures qui semblaient décidément plus attrayantes que je ne l'aurais pensé ces jours ci, puisque je n’arrêtais pas de leur lancer des regards maladroits. Mon teint virait peu à peu au rouge alors que je n'osais même plus croiser le regard du jeune homme « Mais il est possible que... je... enfin... il est possible que... j'éprouve quelque chose de particulier comme... pour toi comme hum... » les mots se bousculaient dans ma bouche, je pouvais très bien vous sortir un truc à la E.T là, tout de suite « Comme... » allez dis le Franckie, au pire tout ce que t'arriveras à faire c'est le faire fuir « de... l'amour ? »

Bien sûr que Jackson aurait été triste si Franckie avait préféré regagner Paris plutôt que de rester avec lui durant cette dernière semaine. Il aurait même eu du mal à le lui pardonner, c'était certain. Mais heureusement, Franckie était resté. Visiblement, le jeune brun avait bien compris que, sans lui, Jackson vivrait très difficilement cette dernière semaine. Ou bien c'était parce qu'il lui aurait manqué, comme il le disait lui même. D'ailleurs, et après avoir attendu quelques instants avant de répondre, Jackson avait affirmé que cela aurait été tout à fait réciproque. Oui, Franckie lui aurait véritablement manqué. Mais c'était tellement évident qu'il en venait à penser qu'il aurait pu s'abstenir de le dire, finalement. Mais alors qu'il avait cette envie particulière d'unir ses lèvres à celles de son ancien camarade, ce fut Franckie qui décida d'initier un baiser. Bon. Ça n'était évidemment pas pour déplaire à Jackson. Ce dernier ferma les yeux le temps que dura ce contact puis les rouvrit, cherchant le regard de Franckie alors que celui-ci baissait le sien. Ah. Que devait-il comprendre par là ? Que finalement, il regrettait de l'avoir embrassé ? Ou bien qu'il s'apprêtait à lui dire quelque chose d'un peu embarrassant ? A l'écoute des premières paroles du jeune brun, Jackson opta pour la seconde option. Qu'allait-il lui dire, alors ? Telle était la question. Jackson s'enferma alors dans un profond silence, se contentant d'observer attentivement Franckie qui, décidément, était plutôt mal à l'aise. Il devint même rouge, prenant quelques airs d'écrevisse. Spontanément, Jackson serra d'avantage la main du jeune homme, comme pour l'apaiser. Mais ça n'avait pas l'air tellement efficace, soyons lucides. Franckie pensait donc que Jackson pourrait lui en vouloir. Okay, c'était bizarre. Allait-il lui dire qu'il avait brûlé sa veste Adidas préférée ? Si ça n'était pas ça, alors Jackson pourrait probablement tout lui pardonner. Mais s'agissait-il seulement de pardon ? Pas sûr. Finalement, et après quelques difficultés l'élocution, Franckie cracha le morceau. Alors comme ça, il était possible qu'il ressente quelque chose de particulier pour Jackson ? Quelque chose comme de l'amour ? Un sourire amusé se dessina alors sur ses lèvres de celui-ci. Oui, à ses yeux, c'était une plaisanterie. « Alors que tu sais désormais que j'ai des problèmes cardiaques, tu oses me faire ce genre de plans ? » tenta-t-il alors de plaisanter. Bon allez, que Franckie retrouve sa couleur naturelle maintenant. Attendez, pourquoi semblait-il toujours aussi gêné ? Est-ce que ... ? Oh bon sang. Ça n'était donc pas une blague ? « Ah ... Euh ... » Le sourire de Jackson disparut subitement, prenant un air plus grave, comme quelques instants plus tôt. « Tu ... Non, tu ... Tu ne peux pas, Franckie ... M'aimer ... Tu ne peux pas. » Pour le coup, il se mettait à bafouiller lui aussi. Quelle belle équipe.

Je sentais sa main se refermer un peu plus sur la mienne, comme pour me soutenir, autant vous dire qu'au moment où il apprendrait la nouvelle, celle ci aurait bien vite fait de déguerpir sans que je ne l'y reprenne. Mais non, elle était encore là après avoir tranché le gâteau en deux, c'était surprenant et... déconcertant. « Alors que tu sais désormais que j'ai des problèmes cardiaques, tu oses me faire ce genre de plans ? » et ça c'était encore plus déconcertant... Pour le coup, le fait qu'il prenne mes paroles à la plaisanterie me gênait encore plus, dans le sens où il ne voyait pas cette option comme étant sérieuse. Alors, je gardais le silence, les yeux toujours rivés vers le sol, comme si l’attraction terrestre elle même attirait mon regard. Oui, il était scotché au sol à ce moment présent. Finalement, un léger blanc s'installa, blanc qui me paraissait être une éternité, si bien que je ravalais ma salive avec difficulté, attendant une prochaine remarque du jeune homme même si pour le coup, je craignais déjà le pire. « Ah ... Euh ... » d'un coup sa voix se voulait plus chevrotante, son ton plus hésitant, et c'était compréhensible. Mon regard grimpait alors le long des jambes du jeune homme pour rapidement croiser ses yeux qui semblaient autant si ce n'est plus gêné que moi. « Tu ... Non, tu ... Tu ne peux pas, Franckie ... M'aimer ... Tu ne peux pas. » continua t-il par plusieurs bouffées d'air, l'air sérieux, grave, déstabilisant. Mes yeux se fermèrent, du plus fort que je le pouvais pour essayer de ne pas lire la déception dans le visage de mon camarade « Je suis désolé, désolé, désolé, désolé... ! » miaulais-je. S'excuser d'aimer quelqu'un, c'est tout de même quelque chose. « Je sais que c'est pas réciproque et je te demande pas à ce que ça le soit... je comprends... et je comprendrais si tu voulais qu'on prenne nos distances, parce que je suis du genre à m'attacher bien trop vite... mais juste... s'il te plait... ne me dis juste pas que je suis trop bien pour toi ou quelque chose du genre, comme beaucoup s'amuseraient à le faire... parce que c'est pas vrai... » je rouvrais alors lentement les yeux « T'es quelqu'un de génial Jackson... » et je le pensais, au plus profond de moi.

Imaginez-vous à la place de Jackson l'espace de quelques instants. Imaginez-vous face à un Franckie terriblement gêné et qui virait dangereusement au rouge. Même la main de Jackson ne parvint pas à l'apaiser, c'est vous dire. Ainsi donc, Jackson se trouvait face à ce jeune homme embarrassé qui trouvait difficilement les mots pour lui dire ce qu'il avait visiblement sur le cœur. Puis quand il y parvint enfin, le malheureux dût en plus supporter la réaction de Jackson, qui pensa très sérieusement à une blague sur le coup. Comprenez-le, il était si peu habitué à ce qu'on lui sorte ce genre de choses. Ça ne lui était plus arrivé depuis ... pfiou, tellement longtemps. Des siècles, probablement. Alors d'entendre Franckie lui dire ces choses était particulier, d'où cette réaction ... particulière. Mais bien vite, il comprit qu'il avait mal interprété les choses. Ça n'avait en fait rien d'une plaisanterie. Et là, c'était grave. Si Franckie était sincère - et il avait bien l'air de l'être - alors oui c'était grave. Jackson prit alors la parole, très gêné lui aussi, et bafouillant comme ça n'était pas permis. En plus, il avait comme l'impression de faire des reproches à Franckie. Abusé. Ce dernier ne tarda alors pas à s'excuser, et Jackson se sentit affreusement mal. Puis il poursuivit, affirmant qu'il savait pertinemment que ses sentiments n'étaient pas réciproques, que Jackson puisse avoir envie de prendre des distances à présent. Simplement, il ne voulait pas que le grand blond lui sorte le genre d'excuses bidons qu'on connaissait tous. Pas de risque avec lui. Il alla même jusqu'à dire que Jackson était quelqu'un de génial. Hm, ne nous éloignons tout de même pas trop de la réalité. « Je ne sais pas si ça n'est pas réciproque, Franckie. Peut être que ça l'est » avoua alors Jackson, plutôt timidement. Et pour le coup, il avait un peu honte. « Je ne sais pas où j'en suis » reprit-il, cherchant le regard de Franckie qui, hélas, fermait désormais les yeux. « Ma vie est un vrai chantier. Je n'étais plus tombé amoureux depuis des lustres, et voilà que ça m'arrive ici, dans cette putain d'aventure ... et visiblement deux fois ... » Il s'arrêta, approchant finalement son visage de celui de Franckie pour coller leurs deux fronts, et ainsi espérer que le jeune homme le regarde à nouveau. « Je ne veux pas qu'on prenne nos distances. Je veux juste être avec toi » fit-il doucement. Pour le coup, ses paroles se précisaient. D'abord il n'était pas sûr de la réciprocité des sentiments de Franckie. Ensuite il admettait être probablement tombé amoureux de lui. Et enfin, il avouait vouloir être avec le jeune homme. Bizarre, ce type.

« Je ne sais pas si ça n'est pas réciproque, Franckie. Peut être que ça l'est » mes yeux étaient toujours baissés, rivés sur le sol fuyant quelque peu son regard « Je ne sais pas où j'en suis » j'avais l'impression d'entendre ce que j'avais pu dire à Lhoas précédemment, et je comprenais, tout était bien trop compliqué ici, ou ailleurs d'ailleurs. Mais particulièrement ici, oui. « Ma vie est un vrai chantier. Je n'étais plus tombé amoureux depuis des lustres, et voilà que ça m'arrive ici, dans cette putain d'aventure ... et visiblement deux fois ... » finalement ma tête se relevait légèrement après ces derniers mots. Deux personnes ? Faisais-je parti des deux personnes ? Mais... il disait qu'il ne savait pas et... ? Je ne lui demandais clairement pas à ce que cela soit réciproque, d'autant plus si lui ne m'aimait réellement pas et qu'il me disait ça pour aller simplement dans mon sens, bien que je doutais que le jeune homme soit capable de me mentir, ou du moins je l’espérais. Son front se colla alors au mien et mes yeux étaient maintenant dans les siens, profitant de ce contact. « Je ne veux pas qu'on prenne nos distances. Je veux juste être avec toi » un sourire se dessina lentement sur mon visage, jusqu'à devenir flamboyant. Oui, être ensemble, c'est exactement ce que je voulais. De tout mon coeur. Je ne savais pas si il venait de m'avouer que ses sentiments étaient réciproques ou non, mais au final, peut être n'avait-il pas besoin de le dire à haute voix ? Pour qu'il soit sûr de ce que j'avançais, lâché quelque peu au tac au tac, je lui murmurais quelques paroles « Je t'aime Jackson... quoi que t'en dises... » et là, tout de suite, ça ne me faisait pas peur de le dire. Je déposais alors mes lèvres sur les siennes, partageant cette fois un baiser des plus délicat, mais passionné.

Est-ce que Jackson s'était préparé à cela ? Bien sûr que non. Comment aurait-il pu, de toute manière ? Lui qui se trouvait déjà bien pathétique d'avoir récemment avoué ses sentiments à Gabrielle et qui s'était décidément fait une raison, à savoir que l'amour n'était définitivement pas fait pour lui. Mais ici, Franckie semblait vouloir lui dire qu'il ressentait certaines choses à son égard. Et dites vous bien que ça embarrassait grandement le grand blond. Bah oui, il n'était simplement pas du tout habitué à ce genre de discours, d'où sa réaction pour le moins surprenante de tout à l'heure. Ça n'était donc pas une blague. D'accord. Donc, c'était sérieux. Logique, en même temps. Et donc, Franckie était ... amoureux de lui ? Non, c'était impossible. Déjà parce que personne ne pouvait l'être. Mais aussi parce que Franckie serait idiot de ressentir ce genre de choses pour lui. Et il n'était pas idiot, aux yeux de Jackson. Ainsi donc, l'anglais avait toujours autant de mal à se faire à cette idée. Et de voir que Franckie semblait plus que sincère ne l'aidait pas. De plus, de son coté, il n'était pas certain de ses sentiments envers Franckie. Il y a quelques temps, il le voyait encore comme un frère. Mais aujourd'hui, tout semblait si différent. Est-ce qu'il était lui même amoureux de Franckie ? Il n'en savait trop rien. C'était possible, en tout cas. Et ça pourrait d'ailleurs expliquer certaines choses qu'il avait jusqu'ici ignorées. Alors Jackson prit la peine de faire savoir à son ancien camarade qu'il était probable qu'il soit lui aussi tombé amoureux. Un drôle de constat quand on sait que ça lui était déjà arrivé au sein de ce jeu. Cupidon - le vrai, hein - rattrapait visiblement le temps perdu avec lui. Et Jackson alla même jusqu'à lui annoncer qu'il voulait être avec lui. Allez savoir pourquoi, mais il l'avait dit. Et croyez bien que c'était sincère. Ça n'était pas le genre de choses sur lesquelles on pouvait se permettre de plaisanter, d'ailleurs. Donc, Jackson voulait être avec Franckie. On pouvait interpréter ça de plusieurs manières, en fait. Mais une semblait plus probable, tout de même. Par la suite, et alors qu'il avait collé son front à celui de Franckie dans l'espoir que celui-ci réouvre les yeux, il eut droit à une nouvelle déclaration, cette fois-ci plus "officielle". Son cœur s'emballa légèrement tandis que Franckie déposait ses lèvres sur les siennes. Spontanément, Jackson prolongea ce baiser, tandis que sa main vint se perdre dans les cheveux du jeune homme. Puis il s'arrêta net, séparant leurs lèvres et retrouvant le regard de Franckie. « Comment tu vois la suite ? » murmura-t-il alors, tandis qu'il vint, dans l'attente d'une réponse, déposer quelques brefs baisers sur les lèvres du jeune homme. Certes, Jackson n'avait pas véritablement répondu à sa déclaration. Mais tout vient à point à qui sait attendre, parait-il.

Je sentais sa main se perdre dans mes cheveux alors qu'un léger sourire pouvait s’apercevoir au coin de mes lèvres. C'était ce genre de contacts dont je ne me passerais jamais, et certainement pas venant de lui. Finalement il déposa quelques baisers sur mes lèvres après avoir prolongé leur précédent avant de reprendre la parole en un murmure « Comment tu vois la suite ? » comment voyais-je la suite ? Je n'en savais pour tout vous dire trop rien... Ce n'était pas le genre de choses que j'aimais penser à l'avance, vous savez, j'ai toujours été du genre à vivre le moment présent. Bien entendu, je faisais attention à ce que cela n'ait pas de répercutions trop graves, et puis, il ne fallait pas que je fasse un faux pas non plus... pour une raison maintenant connue de tous. Je me demandais d'ailleurs ce qu'en pensait mon père, de mes aveux. Mais là n'était pas la question. Comment voyais-je la suite, c'était là que je devais placer mon attention à ce moment présent, là mais également sur le jeune homme. Comment voyais-je la suite ? A vrai dire je n'avais qu'une seule certitude. « Comme toi tu la vois. » lui confiais-je sur une même intonation, en un murmure. En effet, qu'importe ce que dirait le jeune homme, je m'y plierais, bon peut-être pas pour tout non plus, imaginez qu'il me demande de me verser de l'essence dessus, et de craquer une allumette, là, pas sûr que j'approuve totalement... quoique. Plus sérieusement. Je déposais une main sur le torse du jeune homme, plus précisément sur sa poitrine, là où son coeur se tenait, battant la chamade. « En fait... ce n'est pas comment je la vois... plutôt comment j'aimerais qu'elle se déroule... » un sourire se dessina sur mes lèvres « Et là tout de suite... la suite... je la vois mal sans toi... »