Il était parti par là, elle en était certaine. Et Tweedy était plutôt douée lorsqu'il s'agissait de pourchasser quelqu'un. Beaucoup pouvaient en témoigner à ce jour, sachez-le. Et donc, ayant décidé qu'elle passerait l'après-midi avec son partenaire et ayant vu ce dernier se diriger vers le labyrinthe, la petite brune avait jugé tout à fait normal de s'y rendre à son tour. Peut être penserait-il qu'elle ne pouvait déjà plus se passer de lui, si ça pouvait lui faire plaisir. Mais une chose était en tout cas certaine, personne ne parvenait bien longtemps à échapper à Tweedy. Arrivée à l'intérieur de cet espace pour le moins surprenant, mais surtout impressionnant, la jeune femme ne perdit pas de vue son objectif : retrouver Finnick. Où était-il passé, encore ? Une minute plus tôt, elle l'avait sous les yeux, et voilà qu'il s'évaporait tout d'un coup. Pas cool du tout, ça. Qu'importe, elle allait bien finir par le retrouver. A moins qu'il se perde. A moins qu'elle se perde. A moins qu'ils se perdent tous les deux. Non, ça n'arriverait pas. Et alors que la jeune femme n'était pas prête de faire demi-tour et d'abandonner sa quête, elle put enfin ré-apercevoir son charmant partenaire. Ni une, ni deux, la jeune femme s'approcha de lui, tandis qu'il semblait ne l'avoir même pas vue. « Je t'ai retrouvé » fit-elle spontanément, dans un fin sourire. Elle ignorait si il avait simplement voulu s'isoler, visiter ce labyrinthe ou carrément la fuir, et elle s'en foutait à vrai dire. « Un peu plus et tu me faisais courir, hein » reprit-elle doucement. Le principal était tout de même qu'elle avait retrouvé la trace de Finnick. Bien sûr, elle comptait sur lui pour retrouver le chemin de la sortie dans l'hypothèse où ils se perdraient. Mais ça, c'était évident.

La journée avançait et je m’ennuyais de plus en plus, cette histoire de secret avait déjà émoustillée plus d’un candidat et j’avais déjà l’impression que le moindre de mes gestes était épiés, j’avais envie de leur gueuler au visage que m’observer manger ne servait à rien mais à la place je gardais mon calme… Jusqu'à ce que j’en eus marre, alors là je sortis de la maison et je me dirigeai vers le labyrinthe où je pris plaisir à me perdre. « Je t'ai retrouvé » HEIN QUOI ? Je sursaute en voyant l’ours en peluche, comme je la surnomme dans ma tête et souris, ce n’est que ma partenaire au prénom tout doux. « A vrai dire, je ne cherchais pas a me cacher de toi ! » dis-je en riant. « Un peu plus et tu me faisais courir, hein » je haussai les épaules « Je me serais mis à courir, alors, mais là tu ne m’aurais probablement pas suivi… » Dis-je en faisant semblant de réfléchir sur la question mais au final je lachai un petit rire et l’invitai a me suivre d’un geste de la main. « Bon, on s’est trouvé, ou plutôt tu m’as trouvé, c’est cool, mais maintenant il faut qu’on sorte. Non ? » Ah oui, c’est un peu le problème des labyrinthe, ils ont tendance a nous faire nous perdre.

S'il croyait pouvoir lui échapper comme ça, Finnick se plantait. On n'échappait pas à Tweedy. C'était elle qui fuyait les autres et pas l'inverse. Mais généralement, elle était bien incapable de fuir qui que ce soit. A croire qu'elle aimait trop les contacts humains cette fille. Quoi qu'il en soit, Tweedy ignorait si Finnick la fuyait véritablement ou s'il tentait simplement de s'isoler un petit peu, en partant à l'aventure dans ce labyrinthe. A vrai dire, elle préférerait ça plutôt que de savoir que c'était sa partenaire qu'il fuyait. Ça, ça ferait mal quand même. Mais en attendant d'en avoir le cœur net, Tweedy avait fini par rattraper Finnick, non sans accélérer un tantinet sa marche, puisque monsieur marchait plutôt vite. Et alors que son partenaire semblait ne l'avoir même pas vue, elle s'approcha de lui, manifestant sa présence par la parole et le faisait légèrement sursauter par la même occasion. Oui, elle l'avait retrouvé. En d'autres termes, il ne lui échapperait plus. Et si il ne la fuyait pas jusqu'à maintenant, il aurait probablement très envie de le faire à l'avenir. Bon, apparemment, Finnick n'avait pas cherché à se cacher d'elle. Tant mieux. Voilà qui était une assez bonne nouvelle, non ? « Encore heureux » commenta-t-elle alors dans un franc sourire. Mais bon, son partenaire avait quand même manqué de la faire courir, et ça, c'était grave vous savez. Ou pas, ouais. « C'est toi qui le dit » reprit-elle ensuite, toujours ce même sourire fixé à ses lèvres. Peut être bien qu'elle aurait fait un effort et qu'elle aurait tapé le sprint du siècle rien que pour lui, après tout. Qui peut savoir ? Lorsque Finnick lui adressa un signe de la main probablement censé lui faire comprendre qu'elle pouvait le suivre - quoi qu'elle l'aurait suivi de toute manière - Tweedy s'exécuta. « Sans doute. A moins que tu ais prévu de camper ici ce soir. Moi je m'en fiche, je m'adapte à tout. » Okay, cette histoire de camping était limite. Déjà, personne n'avait pensé à emmener le moindre matos. En plus, et bien, c'était un labyrinthe plutôt lugubre et pas franchement accueillant, surtout de nuit d'après elle. En fait, Tweedy espérait simplement qu'il lui dise qu'il n'aurait aucun mal à retrouver la sortie. Mais bizarrement, elle avait comme un petit doute à ce sujet.

« Encore heureux » déclara la jeune femme après que je lui ai dis que je ne comptais en aucun cas la semer ou même la fuir de n’importe quel autre moyen. « Du moins… Pas tout de suite. » Ajoutais-je, un brin malicieux. Après tout on ne sait jamais, je ne la connais pas, elle pourrait très bien se révéler être tellement bizarre que ça en deviendrait insupportable ou alors… Je ne sais pas moi, chiante au possible ? Ma tolérance aux gens chiants est plutôt basse, même si j’essaie de la remonter un peu pour les biens du jeu. Finalement j’avais fait un signe a ma partenaire pour lui intimer de me suivre et je constatai qu’elle le fit sans broncher. De toute manière c’était ça ou rester plantée là dans ce labyrinthe lugubre… Creepy. « Sans doute. A moins que tu ais prévu de camper ici ce soir. Moi je m'en fiche, je m'adapte à tout. » je lâchai un petit rire et secouai la tête. « Non, je te rassure, je n’ai pas prévu de camper ici, ce n’est pas trop mon truc… Le camping. Surtout sans tente. Mais je t’avoue que je ne sais pas par où est la sortie… » Dis-je avec un petit air innocent, bon je n’avais pas pensé a tendre un fil d’Ariane ou un truc du genre mais on allait la trouver, cette sortie, pas de panique !

Tweedy tâchait toujours d'être la plus lucide possible. Et très objectivement, elle estimait qu'elle y parvenait plutôt bien. Comme quoi, elle avait beau être idéaliste dans le sang, ça ne l'empêchait pas de garder une certaine lucidité, et ce, en toutes circonstances. Tenez par exemple, Tweedy était bien conscience que son caractère parfois ambivalent pouvait plaire autant qu'il pouvait gêner. Certains lui prêtaient carrément une double personnalité. Il ne faut quand même pas pousser, hein. Bon, il est vrai que Tweedy était tantôt extrêmement sympathique, tantôt casse-pieds comme ça n'était pas permis. Elle était ainsi, que ça plaise ou non à tout le monde. Et donc, Tweedy supposait secrètement que Finnick aurait bien du mal à la supporter sur le long terme. Soyons clairs, Tweedy était loin d'être méchante de nature, mais il est vrai que quelques fois, elle était assez difficile à supporter. De toute manière, elle avait annoncée la couleur dès le prime d'ouverture de la veille. La Production n'avait pas nécessairement fait un cadeau à Finnick en lui refilant Tweedy comme partenaire, c'était certain. Restait maintenant à voir combien de temps il mettrait avant de réaliser que ça n'avait jamais été aussi vrai. La réponse de Finnick fit légèrement sourire Tweedy. Pas tout de suite, effectivement. Mais peut être dans un futur proche. Ou pas. Qui peut savoir à l'avance ? Pas eux, en tout cas. Pour le moment, la préoccupation était surtout de savoir s'ils seraient amenés à camper ici. En fait, il suffisait de savoir si Finnick était disposé à l'aider à retrouver la sortie. Mais visiblement, ce dernier semblait tout aussi débrouillard qu'elle, c'est à dire pas du tout. Au moins, ils formaient une belle équipe ces deux-là. « Vu que moi non plus, on est très légèrement dans la merde » fit-elle, veillant toutefois à garder un sourire faussement optimiste. Au pire, que pouvait-il leur arriver, à part peut être moisir ici et être retrouvés par leurs camarades complètement décomposés ? Hm, y'avait sans doute pire comme sort. « J'aurais dû semer des cailloux en arrivant » fit-elle alors, laissant ensuite échapper un petit rire. Tweedy se mit alors à marcher doucement, attrapant délicatement son partenaire par le bras. « Les pas-doués que nous sommes peuvent quand même essayer de retrouver leur chemin, hein » proposa-t-elle alors. Oui, ils pouvaient toujours marcher en espérant tomber sur la sortie à un moment ou à un autre. En attendant ... « Parle-moi un peu de toi » lâcha-t-elle subitement, dans un franc sourire. Autant mettre ce temps à profit pour en savoir d'avantage sur son partenaire, non ?

Je n’avais pas mit longtemps a comprendre que ma partenaire comtpait sur moi pour nous sortir de ca labyrinthe. C’est vrai qu’on dit souvent que les femmes ont un moins bon sens de l’orientation des hommes mais ce n’est pas pour ça qu’il faut en faire une généralité. Moi je suis super nul en orientation, depuis toujours. Mais on allait bien finir par la retrouver cette sortie, de toute manière je ne pensais pas que le labyrinthe était très grand alors je ne nous imaginais pas déambuler sans but précis comme ça toute la nuit. « Vu que moi non plus, on est très légèrement dans la merde » fit-elle alors remarquée. Je lâchai un petit rire et haussai les épaules « On va trouver la sortie, ce labyrinthe ne fait surement qu’une ou deux centaines de mètres carrés… » Dis-je en souriant, bon, je n’étais pas sur de moi mais même si l’émission avant de grands moyens, je pense que les producteurs n’avaient aucun intérêt à perdre des candidats comme ça. « J'aurais dû semer des cailloux en arrivant » dit-elle, comme si elle était dans ses pensées. Ce qu’elle avait dit me faisait penser à quelque chose mais je voyais mal quoi… Je réfléchis quelques minutes sans rien dire avant de me souvenir « Ah, oui, comme dans le Petit Poucet, c’est ça ? Personnellement, je pensais plus au fil d’Ariane dans le Minotaure. » Mythe grec particulièrement intéressant, enfin ils l’étaient tous. Encore une fois, nous continuâmes notre chemin en silence avant que je ne sente un contact a mon bras, je baissai les yeux pour constater que ce n’était qu’elle qui avait attrapé doucement mon bras. « Les pas-doués que nous sommes peuvent quand même essayer de retrouver leur chemin, hein » Je souris. « Bien sur ! » Que dire de plus, nous avions déjà épilogué a ce sujet. Au pire on crierait pour que quelqu’un vienne. « Parle-moi un peu de toi » demanda-t-elle. Je passai une main dans mes cheveux, les ébouriffants encore plus au passage et, le regard ancré dans le sien, je dis simplement « Tu connais déjà mon secret. » Pour moi ce simple constat voulait tout simplement dire qu’elle avait l’occasion de me connaitre autant qu’elle voulait. Ou presque. Finalement je déviai mon regard droit devant moi et ajoutai. « Je suis un gosse de riche et j’aime ça. Je veux dire, je ne vais pas quitter ce luxe et cette facilité pour ma fierté personnelle ou que sais-je. Depuis que je suis gosse, mais surtout depuis quelques années, je ne m’entends pas avec mon frère. Mais c’est une habitude maintenant, ça ne me touche pas particulièrement. Je veux dire, c’est mon frère mais après… Quoi. Ce truc de jumeau, je ne crois pas que ça existe vraiment. Tu sais, quand les gens disent qu’ils ont une forte empathie l’un pour l’autre ? Non, je suis persuadé que ça n’existe pas. Ou alors pas dans notre cas. Hmm… Je suis Irlandais. J’ai pris une année sabbatique et je vais continuer mes études l’année prochaine. Je sais que c’est incroyablement… Prétentieux, de se permettre de prendre une année sabbatique mais je sais le faire alors je le fais. On ne vit qu’une fois. A ton tour, Tweedy. » Dis-je en souriant. Pour être honnête, je brulais de la connaitre mieux que ça, je me demandais ce qui pouvait bien se cacher derrière ce bout de femme, elle me semblait être complexe et justement c’est ça qui m’intéressait chez elle. Elle pourrait presque recevoir un prix pour avoir réussis a m’intéresser, d’ailleurs.

Alors là, ils étaient plutôt mal barrés. Ni Finnick ni Tweedy ne semblait visiblement disposé à retrouver la sortie, ce qui s'annonçait assez mal pour eux. Mais pas de panique, à deux, ils seraient plus forts. Ainsi, quelles que soient les terribles épreuves qu'ils seront amenés à affronter durant leur périple, ils s'en sortiraient probablement. A moins que Tweedy ne soit forcée de se débarrasser de son partenaire pour s'assurer la survie. A voir. Plus sérieusement, la jeune femme était loin de se faire un sang d'encre pour si peu. Il était évident que, tôt ou tard, les deux jeunes gens retrouveraient leur chemin. Et en attendant, ils pourraient toujours discuter, non ? « Mais oui, ne partons pas défaitistes » fit-elle alors, dans un grand sourire. Voilà la preuve du grand optimiste de Tweedy. Si quelques fois la jeune femme était bien moins enjouée, notamment quand elle constatait encore et toujours que ce monde était fou mais surtout en danger, ici, elle avait tendance à s'amuser de la situation et à prendre les choses du bon coté, partant du principe qu'ils ne mourraient pas ici. « Oui, je faisait référence au Petit Poucet » reprit-elle, toujours souriante, avant de poursuivre « Mais au risque de paraitre totalement inculte, je ne connais pas le Minotaure. » Une petite grimace prit alors place sur le visage de la jeune femme. Était-ce particulièrement critique qu'elle ignore tout de cette histoire ? Est-ce que Finnick serait répugné du peu de culture que semblait avoir sa partenaire ? Peut être. En tout cas, Tweedy osait espérer que ce ne serait pas le cas. « Par contre, je connais Harry Potter et j'espère qu'on ne vivra pas la même aventure que lui dans ce labyrinthe » plaisanta-t-elle alors. Si Tweedy n'était ni férue de Littérature, ni férue de Cinéma, elle devait admettre avoir un faible pour cette saga. Mais n'était-ce pas le cas de tout le monde, de toute manière ? Après avoir saisi le bras de Finnick, les deux jeunes gens continuèrent d'avancer. A force, ils allaient bien finir par retrouver la sortie. Alors que Tweedy demanda à son partenaire de lui parler de lui, ce dernier souligna le fait qu'elle connaissait son secret, ce qui était logiquement véridique. « Effectivement, je le connais » répondit-elle alors, dans un mince sourire. Elle ne s'étendrait pas là dessus, de peur de gaffer à n'importe quel niveau, en supposant que les haies de ce labyrinthe avaient, à l'image des murs du nid, des oreilles. Là, Finnick lui parla un peu de lui, tandis que Tweedy l'écouta très attentivement. Nombreuses étaient alors les informations auxquelles elle eut droit, ce qui la ravit. « Tu ne t'entends pas avec ton frère ? Ah bon ? Je n'avais pas du tout remarqué » ironisa-t-elle, dans un rire, avant de sourire gentiment à son camarade. « Plus sérieusement, je trouve ça dommage que vous ne vous entendiez pas. J'aurais tellement voulu avoir une jumelle, moi. » Elle ne cherchait pas à le faire culpabiliser ou quoi que ce soit, soyons clairs, comme elle ne se permettait pas de le juger. « Je ne trouve pas ça prétentieux, moi. Je veux dire, chacun est libre de faire ce qu'il veut » reprit-elle, toujours souriante. Et la liberté d'action, c'était une chose à laquelle tenait beaucoup Tweedy. Mais voilà que c'était à elle de parler. Okay. « Alors, tout d'abord, je viens d'un milieu modeste. J'ai vécu aux Philippines de longues années, jusqu'à ce que mon père trouve du travail en France, à Paris, où ma famille domicilie actuellement. J'ai une petite sœur un peu casse-pieds sur les bords et des parents formidables. Hm, j'étudie le journalisme mais travaille également comme serveuse pour payer mes études. Mes parents n'ont pas à payer à ma place, sachant que je veux être indépendante et ne pas avoir à compter sur eux, surtout à vingt-et-un ans. Que dire de plus ? Que je défends les droits humains et animaux, ainsi que la protection de l'environnement et la sauvegarde de notre planète. J'ai des rêves pleins la tête, au point qu'on me voit comme une idéaliste. Je suis du genre à croire en un futur meilleur, et pas à ces conneries de fin du monde. On me prend pour une barge, je crois. Quant à mon secret, tu le connais aussi. » Oh mais dites donc, c'est qu'elle en disait beaucoup, la Tweedy. Un peu trop ? Non, probablement pas. Après tout, si Finnick voulait la connaitre, c'était le minimum à savoir à son sujet. « Tu ne m'as pas dit ce que tu étudiais, au fait » reprit-elle, comme si ce détail lui revenait subitement. Bah oui, autant gratter la moindre information, tant qu'on y est.

« Mais oui, ne partons pas défaitistes » fit-elle, je hochai la tête alors que j’avançais encore a travers les couloirs de ce labyrinthe, on tournait a droite, puis a gauche, puis a droite… Afin de faire une avancée la plus droite possible, du moins c’était ma stratégie pour sortir de ce tunnel et j’étais persuadé que ça ne pouvait que fonctionner. « Oui, je faisais référence au Petit Poucet » dit-elle après que j’eus posé la question. Je n’étais pas un grand fan des contes pour enfants alors j’avais eu du mal à saisir la référence, enfin ceci dit je n’étais pas fan des enfants tout courts, ceci expliquant sans doute cela. « Mais au risque de paraitre totalement inculte, je ne connais pas le Minotaure. » je fis un faux air choqué avant de hausser les épaules. « Tu ne t’en souviens surement plus, mais je suis presque certain qu’on t’as raconté cette histoire en cours, en primaire. » En tout cas moi on me l’avait racontée en primaire, au collège et j’avais même du lire un livre relatant le mythe ! « C’est l’histoire d’un roi, Minos, je crois, qui fait construire un labyrinthe, en Grèce antique, pour y enfermer une bête féroce : le Minotaure. D’ailleurs le nom de l’architecte du labyrinthe est Dédale, c’est de là que vient le mot français, enfin je ne sais pas si tu parles le français mais je trouvais ça intéressant à savoir. Bref, la créature a une tête de taureau et un corps d’homme. Un jour, Thésée, fils du roi Egée, décide de tuer le Minotaure pour sauver les athéniens. En fait, Minos était tellement puissant qu’il avait la main mise sur une grande partie de la Grèce. Du coup il exigeait qu’on envoie… sept, je pense, filles et garçons dans le labyrinthe pour servir de repas a la bête. Et cette année-là, Thésée y est allé aussi. Y’a une histoire avec des voiles, aussi, que le fils devait hisser a son bateau pour signifier a son père qu’il était en vie. Blanches, je crois, qu’elles devaient être. Bref. C’est important après. Quand les athéniens arrivèrent en Crète, Ariane remarqua tout de suite Thésée, il était fière, beau et courageux… Tu vois, un peu comme moi… » Je lâchai un rire avant de continuer l’histoire, espérant ne pas l’ennuyer au passage. « Bref, elle décida alors de le sauver et lui offrit une bobine de fil en échange que, quand il ressortira du labyrinthe, il l’emmènerait avec lui a Athènes. Alors si je me souviens bien… Ariana est la fille de la fille du soleil, alors tu imagines, elle devait surement être magnifique, Thésée n’allait pas refuser quoi ! Bref, il tue le Minotaure, il ressort grâce au fil d’Ariane et il l’emmène avec lui. Dans sa précipitation il en oublie de hisser les voiles blanches de son navire. Du coup son père, le croyant mort, se jette dans la mer et se noie. La mer porte son nom : Egée. Bon je t’avoue que j’ai un petit trou de mémoire sur la fin, je sais plus si il emmène vraiment Ariane avec lui ou pas mais bon a la limite c’est pas important. » Voilà comme ça elle connaissait l’histoire du Minotaure, je ne sais pas si j’étais un bon conteur mais j’aimais bien la mythologie, en fait c’était une de mes seules passions. « Effectivement, je le connais » dit-elle ensuite, après que je lui ai dis, avec raison, qu’elle connaissait déjà mon secret. Je ne fis cependant aucune grimace ou quoi que ce soit, elle savait donc a quoi s’attendre en ce qui me concerne. D’ailleurs je me demandais si son attitude a mon égard était différente de celle qu’elle aurait été si elle ne connaissait pas mon secret. Hm. « Tu ne t'entends pas avec ton frère ? Ah bon ? Je n'avais pas du tout remarqué » Je lâchai un petit rire et passai encore une fois ma main dans mes cheveux. « Et encore, c’était pas si terrible. » répondis-je, je veux dire… On ne s’était pas encore lancé des trucs dessus ou ce genre de chose. A vrai dire on s’était déjà retrouvé en face à face depuis la fin du prime mais bon ce n’était pas vraiment nécessaire de le mentionner. « Plus sérieusement, je trouve ça dommage que vous ne vous entendiez pas. J'aurais tellement voulu avoir une jumelle, moi. » je ne savais aps trop quoi lui dire, elle sous-entendait clairement qu’on ne profitait pas de la chance d’être deux, enfin c’est comme ça que je le comprenais mais selon moi on avait jamais été deux (sous entendu : contre le reste du monde, j’imagine ? Lol.) mais plutôt chacun, tout seul, de notre coté. Enfin tout seul… Non, on était tout les deux bien entourés mais on avait jamais rien fait ensemble et ce ne serait sans aucun plus jamais le cas. « Tu veux dire qu’on devrait profiter du fait d’être deux ? Enfin, je veux dire… C’est la même éternelle histoire que celle de tout les frères qui ne s’entendent pas. Je ne trouve ni ça triste, ni dommage. Je m’en fou en fait. » Et ça, c’était une partie de ma personnalité qu’elle ne connaissait pas, mon je m’en foutisme récurrent. Le monde pouvait bien s’écrouler autour de moi que je n’étais même pas certain que ça m’intéresserait. « Je ne trouve pas ça prétentieux, moi. Je veux dire, chacun est libre de faire ce qu'il veut » je hochai doucement la tête avant d’entendre ce qu’elle avait à me dire sur elle. « Alors, tout d'abord, je viens d'un milieu modeste. J'ai vécu aux Philippines de longues années, jusqu'à ce que mon père trouve du travail en France, à Paris, où ma famille domicilie actuellement. J'ai une petite sœur un peu casse-pieds sur les bords et des parents formidables. Hm, j'étudie le journalisme mais travaille également comme serveuse pour payer mes études. Mes parents n'ont pas à payer à ma place, sachant que je veux être indépendante et ne pas avoir à compter sur eux, surtout à vingt-et-un ans. Que dire de plus ? Que je défends les droits humains et animaux, ainsi que la protection de l'environnement et la sauvegarde de notre planète. J'ai des rêves pleins la tête, au point qu'on me voit comme une idéaliste. Je suis du genre à croire en un futur meilleur, et pas à ces conneries de fin du monde. On me prend pour une barge, je crois. Quant à mon secret, tu le connais aussi. » Tout d’un coup, j’avais l’impression de beaucoup mieux comprendre la jeune femme, pourquoi elle me semblait justement du genre a défendre des idées becs et ongles. Je la trouvais fort intéressante, je me demandais ce que pouvais bien ressembler une journée dans sa vie, d’ailleurs. Et par rapport, je me sentais bien… Paresseux. Enfin soyons honnête, je l’étais et puis ma vie était un tel bordel que je ne pourrais pas faire autant de choses… Mais j’imagine qu’elle n’avait pas le choix d’avoir un peu d’organisation dans sa vie pour pouvoir faire tout ça. « Tu ne m'as pas dit ce que tu étudiais, au fait » « Le journalisme, aussi. J’allais justement te dire que moi aussi je faisais ça. Mais là j’ai pris une année sabbatique et puis l’année prochaine sera ma dernière. J’ai doublé la première et là où je fais mes études j’ai 5 ans, un master quoi. » Je sais qu’en général on fait un bachelor en journalisme mais moi j’avais d’abord eu un bachelor en communications sociales appliquées avant de continuer, dans cette école, le journalisme.

Le Minotaure. Non, Tweedy ne connaissait pas cette histoire. Rectification : ce nom lui disait bien quelque chose, mais pas au point de se rappeler du propos de l'histoire en question. Mais la jeune femme pourrait à coup sûr compter sur son partenaire pour la lui résumer, pas vrai ? Et justement, il ne fallut attendre que de courts instants pour que Finnick se lance dans une narration passionnante durant laquelle il relata donc le propos de l'histoire du Minotaure. Tweedy tenta de l'écouter le plus attentivement possible, se concentrant sur la moindre de ses paroles, comme si sa parole était sacrée. D'un coté, elle l'était. Car si Tweedy ne s'était jamais particulièrement intéressée aux livres, elle estimait avoir tout autant appris des humains et de leurs connaissances - des connaissances qu'on lui avait donc transmis - et ne pas être totalement dépourvue de savoir de cette manière. Et donc, ici, elle apprendrait quelque chose de Finnick, ce qui était quelque chose de plaisant dans la mesure où il était son partenaire. Tout commençait plutôt bien, alors. Revenons-en au Minotaure, si vous voulez bien. Il était donc question de Grèce Antique, d'un roi nommé Minos, d'un labyrinthe - d'où la référence, sans doute - , d'une bête féroce appelée le Minotaure - ça devenait plus clair, déjà - et de maintes autres détails que Tweedy tâcherait assurément de retenir. Autant vous dire qu'il n'était pas simple de se concentrer à la vitesse où s'exprimait Finnick. Visiblement, ce dernier s'y connaissait, ou disons qu'il connaissait son sujet sur le bout des doigts. Bien que ce genre d'histoires ne soient initialement pas tellement au goût de Tweedy, la jeune femme faisait des efforts pour en retenir un maximum d'informations. Après tout, Finnick faisait l'effort de s'exprimer longuement pour tâcher de l'éclairer sur cette histoire, alors elle pouvait bien en faire de son coté. Quand il eut terminé, Tweedy afficha un large sourire sur ses lèvres. « Je dois dire que tu m'impressionnes, Finnick » déclara-t-elle alors, avançant toujours aux cotés de son camarade et tentant de voir si son cerveau se remettrait d'un tel flux de connaissances. « Pour en revenir à ce que tu disais précédemment, je parle le français, oui. J'ai bien été forcée d'apprendre cette langue à mon arrivée à Paris. Oh, et il est vrai que tu es fier, beau et courageux ... » Tweedy se mit alors à rire. Non, elle ne se fichait pas de lui. Du moins, pas volontairement. « Quoi qu'il en soit, cette histoire m'a beaucoup plu. Je te remercie d'avoir eu la patience de me l'expliquer. » Car il avait pris le risque de se voir forcé de répéter, vu que Tweedy ne percutait pas toujours très vite. Mais fort heureusement pour eux deux, Finnick avait visiblement tendance à très bien expliquer ses propos. Parfait, donc. Par la suite, et au fil de la discussion, Tweedy en vint à évoquer Jamie, le fameux frère de Finnick. Ces deux là devaient avoir l'habitude d'être associés l'un à l'autre, et ce serait d'autant plus le cas au sein de ce jeu. Sinon, il aurait fallu y venir individuellement. D'après Finnick, cette histoire de rivalité fraternelle n'était pas si horrible. Tweedy les connaissait encore trop peu pour en juger, alors elle se contenta de hausser les épaules. Elle verrait par la suite, disons. Mais la jeune femme reprit la parole lorsque Finnick répliqua à ses précédents propos. « Je ne vous juge pas, vous faites ce que vous voulez et je ne prétends pas comprendre votre relation. Je pense juste qu'il est dommage, oui dommage, que deux frères agissent de la sorte. Tu dis t'en foutre, c'est d'autant plus dommage à mes yeux. Et je suis certaine qu'il en est de même pour Jamie. Mais, encore une fois, je ne vous juge pas. » Ce fin sourire trônait toujours sur les lèvres de la jeune femme. Elle ne voulait surtout pas prendre un air dur, réprimandant, qui ne lui irait de toute façon pas le moins du monde. Elle donnait son avis, sans juger ni inciter qui que ce soit à suivre ses conseils. Que les choses soient claires, elle ne se permettrait aucunement une telle chose. Tweedy en vint ensuite à parler d'elle. Finnick en avait fait de même juste avant alors ce fut à son tour. Et puis elle demanda à son camarade quelles études il pouvait bien faire, puisqu'il lui semblait que c'était un point qu'il n'avait pas développer. Et, agréable surprise, il s'agissait de journalisme aujourd'hui. Tiens donc. « C'est quelque chose qui te passionne ? » demanda-t-elle alors, le sourire aux lèvres, avant de poursuivre. « Mes études se font en trois ans, mais disons que je ne me contente pas de suivre des cours, je m'improvise journaliste à ma manière ... » Oh oui, c'était bien vrai. Sans doute était-il inutile d'entrer d'avantage dans les détails. Oui, sans doute. En tout cas, il était plaisant d'apprendre que Finnick faisait les mêmes études qu'elle. Le hasard faisait donc bien les choses.