~ starring malo and laoise

Fin de la première semaine. Deux candidats avaient été éliminés, deux sauvés. Les candidats félicitaient les uns, consolaient les autres. Sur le plateau, ils annoncèrent la fin du deuxième prime. Soulagé, il soupira. Il pouvait enfin quitter cette pièce. Cette soirée l'avait épuisé. Mentalement et Physiquement. Il tenait à peine debout que sa canne supportait tout son poids pour lui permettre de sortir et prendre l'air. Il remit sa veste, il embrassa Aj sur le front pour lui souhaiter une douce nuit avant de diriger vers sa partenaire, Laoise. Il lui prit la main, puis l'entraîna avec lui sans prêter garder autres candidats. Sa mauvaise humeur transparaissait dans ses traits, dans sa parlure. - Viens, nous allons parlé dehors. Il voulait se calmer, se aérer l'esprit. Et il s'était inquiet pour la jeune femme pendant toute la soirée. Elle avait l'air contrariée par le déroulement des événements durant la soirée. Il n'était pas la seule. Malo n'avait pas apprécié les images qui avaient diffusés ce soir-là. Évidemment qu'il était en colère. Mais il gardait tout enfoui, il ne voulait que personne le voit dans cet état. Donc le meilleur, c'était de s'échapper. La main dans la main, les deux candidats se dirigèrent vers le lac. Ils arrivèrent. L'eau était claire et y miroitait des reflets de la lune naissante. Le souffle haletant, je regardai ma partenaire avant de retirer sa veste qu'il déposa sur le sol. Il posa sa canne noire à terre, il retroussa les manches de sa chemise et les jambes de son pantalon. Il claudiqua jusqu'au bord du lac. Il déposa ses pieds dans l'eau. Il frissonna. Elle était fraiche. Son corps s'habituait peu à peu à la température. Il pouvait se détendre. Détendre les muscles, les nerfs. Il se retourna, remarquant que sa partenaire ne l'avait pas suivi. Il adressa un sourire. - Qu'est-ce que tu fais, Laoise ? Viens., tonna-t-il. Ils n'étaient que tous les deux. Mais le jeune homme se méfiait tout de même des caméras. Elles n'étaient jamais très loin.

Ses doigts touchèrent, palpèrent la peau rougissante de son cou. Il se détendait au fur à mesure que l'eau faisait frémir son corps tout entier. - Tu n'es pas très courageuse, tu sais., dit-il d'un ton taquin en sortant de l'eau pour venir à côté de la belle. Tu voulais parler ? Je hochai de la tête. - Ce soir, tu n'avais pas l'air de t'amuser ? Quelque chose te contrariait ? Il l'avait observé toute la soirée. Il n'aimait pas la voir faire la tête et être dans son coin, car l'un des principaux traits qui avait marqué le blond la première fois qu'ils s'étaient rencontrés - c'était son côté chaleureux et enthousiaste. Il voulait qu'elle lui ouvre son cœur, qu'elle s'épanche. Ils devaient tout se partager. Enfin presque tout. La base solide d'un "couple" est la communication, dit-on. Le jeune homme ne quitta pas du regard son interlocutrice. - Une femme est beaucoup plus ravissante quand elle sourit. Ses mains vinrent épouser les contours du visage de la candidate, puis étira avec ses pouces les lèvres de Laoise pour former un semblant de sourire. Il essayait de lui remonter le moral par n'importe quel moyen. En sa présence, il se sentait beaucoup plus à l'aise qu'avec les autres candidats.

- Bien sûr que si, je suis courageuse. C'était sa réponse à son pic de tout à l'heure. Toujours sur le ton de la plaisanterie évidemment. Un petit rire s'échappa de sa bouche. Laoise avait le don de lui remonter le moral. Il pouvait entrevoir l'ombre d'un sourire sur le faciès de la jeune fille. Elle n'avait pas perdu de sa jovialité pour autant. Il se sentit victorieux d'avoir réussi. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine frustration dans les traits de sa partenaire. Elle ne pouvait pas lui dire ce qui la tracassait - Non, ne t'inquiète pas, tout va bien. C'était raté car le jeune homme s'en inquiétait d'avantage. Il ne laissait transparaître comme d'habitude. Il la comprenait d'une certaine manière, car pour certains parler de soi était un exercice périlleux. Lui-même n'osait pas parler de lui. De ses sentiments, de ses émotions. C'était une sorte hantise provenant de son propre enfance. Il avait pris de l'adolescence de tout consolider à l'intérieur de lui. Un côté réservé de sa personnalité avait été relevé lors du sondage. Un défaut, apparemment. Il ne préférait pas l'embêter d'avantage, tandis qu'elle passa à autre sujet. - Et donc, j'ai vu que tu as embrassé AJ et Nora, tout à l'heure, pour le défi... Un sourire gêné s'esquissa sur les lèvres du bellâtre. Il passa la main dans ses cheveux pour dompter ses mèches blondes et répondit : - Ne seriez-vous pas jalouse, demoiselle ? Toujours sur le ton de la plaisanterie bien sûre. Il approcha son visage du sien. Quelques centimètres séparaient leurs lèvres respectives. - Nous devions embrasser les gens que nous estimions le plus. Tu faisais également partie de la liste. Malheureusement, j'étais arrivé trop tard. Il souleva le menton de Laoise et l'effleura du bout des doigts. - Dommage ... Cela n'aurait pas été désagréable. Un baiser pour souligner notre complicité. Pour sceller notre amitié. Quoi de plus beau qu'un baiser ? , murmura-t-il une lueur malicieuse dans les yeux. Il vint déposer ses lèvres sur son front. - Ça sera pour une prochaine fois peut-être. Il recula, en ricanant. Il souleva sa veste pour la mettre sur les épaules frêles de sa compagne. - Tiens. Tu vas attraper froid sinon. Il mit les mains dans ses poches. Il pouvait sentir son étui à cigarettes contre lui. Il s'abstint de le sortir de peur de déclencher le courroux de la jeune fille.

Il reçut un coup de coude amical en plein dans les côtes, il feignit d'avoir mal avant de se mettre à rire. Le vent frais s'engouffra dans ses cheveux blonds et dans ses habits. Il ne frissonna pas, il était habitué au froid. Il n'était pas frileux, ce qui surprenait son entourage. - Oui et maintenant, c'est toi qui va te chopper un rhume. Il tombait rarement malade. Son corps était vigoureux et sain. C'était avant la cigarette. Il était fumeur depuis trois ans seulement. Elle lui permettait d'évacuer un certain stress, de combler un vide. Il ne pouvait pas s'en passer. Il savait parfaitement que la nicotine endommageait de plus en plus son système immunitaire et empoisonnait ses poumons. A vrai dire, il s'en fichait. Il n'avait plus peur de mourir, il en était comme immunisé. Depuis cet accident traumatisant, il ne comprenait pas comment il avait pu rester en vie jusqu'à aujourd'hui. Il aurait du mourir ce jour-là, avec sa femme. Maintenant, il était devenue une âme errante, perdue dans un monde âpre et enchaînée à un système de vie qu'il ne voulait plus. C'est ainsi qu'il avait pris conscience de son ennui. Il lui manquait un but dans la vie. Il avait perdu ses repères, il avait besoin quelqu'un pour le guider. Il entoura les épaules de la jeune femme de son bras droit, puis murmura : - Ne t'inquiète pas. Je ne risque rien. Tu seras mon radiateur pour ce soir., répondit-il avec un sourire sincère. Il poursuivit : - Alors, tu as d'autres questions à me poser ? Sa partenaire était de nature curieuse. Il le savait, il le sentait. Étrangement, il lui était plus facile de se confier à Laoise que à d'autres candidats. Il en ignorait la raison. Le caractère compréhensif de la belle était tel qu'il oubliait sa tristesse.

- Je trouve que tu te débrouille bien pour l'instant., dit-il simplement quand il sentit la tête de l'irlandaise se poser contre son épaule. Il l'avait invitée à poser toutes les questions qui lui passaient par la tête. Elle posa une question : - Les baisers étaient agréables ? Cela surprit un peu le jeune homme, qui pris au dépourvu ne savait pas quoi répondre. Il pensait qu'elle était sérieuse, donc il allait lui répondre quand elle rajouta : - Je plaisante. Plaisantait-elle réellement ? Il ne savait plus quoi penser. Cette question l'avait un peu décontenancé. Pour les baisers, c'était dans un élan de rapidité, dans un esprit de jeu. Quand il embrassait Nora et Aj, il n'avait aucune arrière-pensée. Il les avait embrassées sur le moment. Il les appréciait mais leurs lèvres ne s'étaient qu'effleurer pendant un laps de temps assez court. - Pourquoi me pose-tu cette question ? J'avoue être un peu surpris. Un petit sourire gêné naquit sur ses lèvres. - Tu sais, je n'ai pas eu l'occasion d'embrasser beaucoup de filles dans ma vie. Là, j'avoue que c'était agréable. Mais ce n'était que pour le jeu et rien d'autre. Et toi ? Cela t'a plu d'être embrassée ? Il voulait la faire parler. Au final, il n'arrivait pas lire en elle aussi facilement qu'avec les autres filles. Elle se montrait extravertie et surprenante, mais elle ne parlait jamais de ses sensations, de ses ressentis.