Le prime touchait à sa fin, quelqu’un que je ne connaissais pas était partit et Tweedy avait quitté le plateau en moins de temps qu’il n’en faut pour dire désolé encore une fois. Je me levai et courrai presque vers elle, la faim me tiraillait encore mais ce n’était plus aussi insupportable qu’au début du prime. J’attrapai la jeune femme par le poignet, doucement et l’obligeai a me suivre d’un regard. Elle n’avait pas tellement le choix en fait. Je savais qu’elle allait m’interroger, poser plein de questions, mais j’avais décidé de ne répondre à rien jusqu'à ce qu’on se retrouve planté devant la porte du spa. « Bon, tu es plus rancunière que moi alors je me suis qu’un baiser serait sans doute trop peu. » dis-je en lui lançant un regard espiègle. J’ouvris la porte et désignai la table de massage d’une main. « Allonge toi. Et euh… Par contre… Il faut que tu retires ton haut. » dis-je en passant une main dans mes cheveux, mais qu’elle se rassure, je n’allais pas la mater hein, même si j’avais tout le loisir de le faire chaque soir et chaque matin, grr. Aha ! Bref. Je me tournai vers les huiles, attendant que la jeune femme me fasse un signe, quelque chose. Pitié que ça fonctionne, je déteste aller me coucher en étant faché avec quelqu’un que j’apprécie et la jeune Tweedy est déjà assez importante pour que j’en ai quelque chose à foutre. Damn it.

C'était donc la fin du prime. Un prime plutôt plaisant, quoi que relativement épuisant. Tweedy espérait donc pouvoir se coucher sans tarder, raison pour laquelle elle ne tarda pas à quitter le plateau une fois les résultats définitifs annoncés. Son lit l'attendait impatiemment, c'était évident. Mais tandis qu'elle s'apprêtait à rejoindre sa chambre, elle fut pour le moins surprise de sentir une main la tirer par le poignet. La main de Finnick. Oh, son charmant partenaire. Voulait-il encore lui faire savoir qu'elle avait mauvaise haleine ? Sans doute. L'interrogeant du regard, Tweedy aurait espéré que le jeune homme daigne lui donner des explications. Mais au lieu de ça, il se tût et se contenta de la conduire on-ne-sait-où. Finalement, Tweedy prit conscience qu'ils étaient sur le point d'entrer dans le spa. Quelle drôle d'idée à cette heure-ci. Les paroles de son partenaire ne firent qu'ajouter à la bizarrerie de la situation. Il lui parlait d'un baiser qui, selon lui, ne serait pas suffisant. Sans blague. Vu comment il s'était comporté ce soir, c'était même certain. Et maintenant, il lui demandait de s'allonger sur la table de massage et de retirer son haut. Okay, c'était définitivement bizarre. Ce type était définitivement bizarre, en fait. « Je ... hum ... d'accord » fit-elle alors. « Ne te retourne pas tout de suite, s'il te plait » demanda-t-elle doucement. Après un instant, Tweedy se débarrassa de son haut puis fit doucement de même avec son soutien-gorge, veillant à cacher sa poitrine à l'aide de son bras pour ne pas que les caméras ne filment ce qu'elle ne voulait pas voir filmé. Là, la jeune femme s'allongea à plat ventre sur la table de massage, comme le lui avait précédemment demandé Finnick. Une fois prête, elle lança « C'est bon, tu peux te retourner. » Visiblement, Monsieur farfouillait dans les huiles de massage. Espérons qu'il soit plus doué de ses mains que de ses mots. Sinon, ça n'allait clairement pas le faire si il espérait se racheter aux yeux de Tweedy. Clairement pas.

La jeune femme semblait étonnée de se retrouver devant la porte du spa et elle le fut plus encore quand je l’invitai a se dévêtir partiellement et a s’allonger sur la table de massage. J’étais doué de mes mains, je le savais parce qu’un certain nombre de mes partenaires me l’avaient fait savoir, aha, hm. Non mais ce n’était pas du tout les même intentions qui m’animaient ce soir. J’avais un ami kinésithérapeute et il m’avait appris comment masser pour que ça fasse vraiment du bien. Beaucoup s’imagine que c’est facile et qu’il suffit de caresser la peau un peu fort pour faire du bien, mais non. « Ne te retourne pas tout de suite, s'il te plait » dit-elle alors que je m’étais approché des huiles de massage. Je hochai la tête, ne répondant pas tout haut. Je me demandais laquelle sentirait le meilleur. J’ouvris alors deux trois flacons que je reniflai avant d’en choisir un qui avait une douce odeur de monoï. « C'est bon, tu peux te retourner. » dit-elle, je me tournai et vis la jeune femme a moitié nue sur la table de massage. Son t-shirt et son soutien-gorge trônant sur une chaise. Je m’approchai et ouvris le flacon que j’avais choisis afin de mettre de l’huile sur mes mains. « Bon, sache que je n’aurai jamais fais ça si ce n’était pas pour me faire pardonner. Et aussi que je n’ai pas l’habitude de vouloir me faire pardonner. » C’est essentiel qu’elle le sache, peut être que ça ferait tilt dans son crâne et qu’elle me pardonnerait plus vite ou plus facilement. Je posai ensuite mes mains sur son dos, plutôt dans le creux dans ses reins et remontai en exerçant une certaine pression sur son dos, jusqu’aux épaules. Et rebelote.

Cette situation était pour le moins étrange, il faut bien l'avouer. Car se retrouver dans un spa en compagnie de Finnick et devant se dévêtir partiellement et s'allonger sur une table de massage à la demande de celui-ci, c'était effectivement étrange aux yeux de Tweedy. Automatiquement, il est vrai qu'elle s'était imaginée certaines choses. Non pas qu'elle soit particulièrement méfiante de nature ou qu'elle ait l'esprit bien mal placé, mais disons que Tweedy avait parfois tendance à avoir une imagination un peu trop développée. Ouais, voilà. Quoi qu'il en soit, la jeune femme n'avait pas attendu ben longtemps pour s'exécuter, ayant tout de même prié Finnick de ne pas se retourner, le temps qu'elle puisse retirer son haut, son soutien-gorge et se placer sur la table de massage. Quand ce fut chose faite, elle fit savoir à son partenaire qu'il était désormais libre de se retourner. Oui, il n'y avait plus aucun risque qu'il en voit trop tant que Tweedy restait dans cette position. Finnick s'approcha alors de la table de massage et reprit la parole. Un fin sourire naquit alors sur les lèvres de Tweedy. « Dis plutôt que tu n'aurais jamais fait ça s'il ne s'agissait pas de ta merveilleuse partenaire » plaisanta-t-elle. Visiblement, la fatigue n'avait pas entaché son sens de l'humour. « J'espère juste que tu ne me démoliras pas le dos, hein » reprit-elle, encore un brin amusée. Là, Tweedy put sentir les mains de son partenaire se poser sur son dos et commençant à la masser. De petites gémissements s'échappèrent alors des lèvres de la petite brune, qui ne pouvait qu'apprécier l'instant présent. Il faut dire qu'elle n'avait pas tellement l'habitude d'être massée, par qui que ce soit. « J'ai eu tort de douter de tes talents de masseur » fit-elle alors, tandis que ses yeux commençaient à se fermer tout doucement. Réflexion faite, masser Tweedy à une heure pareille et alors que la fatigue se faisait sentir, ça n'était clairement pas l'idée du siècle, hm.

« Dis plutôt que tu n'aurais jamais fait ça s'il ne s'agissait pas de ta merveilleuse partenaire » Au d’autres termes c’était effectivement plus ou moins ça. Un sourit se dessina sur mes lèvres alors que j’approuvai un hochement de tête. Sauf qu’elle ne pouvait pas le voir. « C’est une autre manière de le dire. » fis-je. J’avais alors débuté mon massage en partant du bas de son dos pour remonter jusqu'à ses épaules. J’étais assez concentré dans mes gestes parce qu’il suffirait que je le fasse mal pour lui bloquer quelque chose et là je pourrais définitivement dire adieu a son pardon. « J'espère juste que tu ne me démoliras pas le dos, hein » dit-elle juste quand j’y pensais. Aha, transmission de pensée ? J’espère qu’elle ne sentait pas plutôt une hésitation dans mes geste mais apparemment non puisque je l’entendis pousser un gémissement d’aise. J’ai des mains magiques, voilà tout. « J'ai eu tort de douter de tes talents de masseur » dit-elle un peu dans le vague. Bon au pire si elle s’endormait je la réveillerais à la fin. « J’aurais pu attendre demain mais je déteste aller me coucher si quelqu’un est faché contre moi. » Sauf si c’est une fille dont je me suis foutu de la gueule deux minutes auparavant, parce que ces pauvres cruches ne savent pas reconnaitre un connard quand elles en voient un, tant pis. Ca, ça ne me touchait pas, je ne connaissais en général pas ces filles là alors…

Bien sûr que Finnick agissait de la sorte parce qu'il s'agissait de Tweedy, son adorable partenaire dont il ne pouvait naturellement plus se passer. Bien sûr. C'était même une évidence, hein. Il le disait d'ailleurs lui même, c'était une autre manière de le dire. Évidemment. Un sourire amusé prit alors place sur les lèvres de la jeune femme, un sourire que son partenaire ne pouvait évidemment pas voir. Par la suite, Tweedy osa espérer qu'il tâcherait de ne pas lui démolir le dos. Disons que ça n'était pas franchement le but de la manœuvre, d'après elle. Parce qu'aux dernières nouvelles, un massage est d'avantage censé vous faire du bien que du mal, hein. Heureusement, après quelques instants d'un massage délicat, Tweedy put se rendre compte qu'elle s'était fait du soucis pour rien. En effet, c'était tout à fait agréable, et pour le moment, aucune douleur particulière n'était à sentir au niveau de son dos. Une bonne chose, à n'en point douter. D'ailleurs, il n'était pas difficile de comprendre que ce massage plaisait beaucoup à Tweedy. Les yeux de cette dernière commençaient d'ailleurs à se clore doucement, tandis qu'elle luttait tant bien que mal contre cette irrésistible envie de dormir qui s'abattait sur elle et contre laquelle elle semblait hélas bien impuissante. Fort heureusement, son partenaire eut la bonne idée de reprendre la parole, si bien que les yeux de la petite brune se rouvrirent tout d'un coup et que celle-ci reprit doucement conscience. « Demain, ça aurait peut être été trop tard, de tout façon » insinua alors Tweedy. Non pas qu'elle soit rancunière à ce point, mais elle se plaisait quelques fois à le faire croire. Mais très vite, les yeux de la jeune femme menaçaient de se refermer, pour de bon cette fois. « Par...parle-moi si tu ne veux pas que je ... m'endorme ... » fit-elle alors d'une petite voix. Il valait effectivement mieux qu'il l'empêche de s'endormir car quand Tweedy dormait, elle ne dormait pas à moitié.

Mes mains continuaient leur chemin sur le dos de Tweedy alors que celle-ci ouvrit a nouveau la bouche pour me répondre « Demain, ça aurait peut être été trop tard, de tout façon ». J’avais pourtant cru que la jeune femme n’était pas rancunière, jusqu'à ce soir j’aurais mis la main au feu qu’elle ne l’était pas. Je l’imaginais mal en vouloir a quelqu’un pendant un long moment. Je fronçai les sourcils en lui demandant. « Comment ça, trop tard ? » Aurait-elle vraiment été du genre à ne plus me parler du temps ? Après tout, qui sait, je ne la connais que depuis deux semaines. C’est pas assez pour connaitre quelqu’un, pour le connaitre vraiment. « Par...parle-moi si tu ne veux pas que je ... m'endorme ... » dit-elle après un moment de silence. « Hm, tu peux dormir si tu veux, je te réveillerai. » dis-je alors en continuant le massage. Si c’était trop dur pour elle de garder les yeux ouverts, qu’elle dorme. Bon après si elle insistait pour rester éveiller je lui ferais la conversation.

Tweedy était rancunière, qui l'eut cru ? Non attendez, il était en fait très probable que la jeune femme en rajoute une tonne, là tout de suite. Parce qu'elle avait beau en vouloir un petit peu à Finnick pour son comportement bien particulier de ce soir, elle n'avait jamais réellement prévu de le bouder ou de ne plus lui adresser la parole. Ainsi donc, quand elle prétendait qu'il aurait été trop tard de se racheter demain, elle mentait, c'était évident. Demain, après demain ou encore la semaine prochaine, tout lui aurait convenu en fait. Visiblement, son partenaire s'inquiétait de la remarque de la jeune femme, qui quant à elle avait juste envie d'éclater de rire. « Trop tard dans le sens où je t'aurais définitivement rayé de ma vie. Tu aurais été mort pour moi, tout simplement » compléta-t-elle alors, très ironique, mais faisant en sorte que cette ironie ne se ressente pas trop. Par la suite, et tandis que Tweedy sentait la fatigue l'emporter petit à petit, elle fit savoir à son partenaire qu'il avait tout intérêt à lui faire la conversation s'il ne voulait pas qu'elle s'endorme pour de bon. Pour le coup, la réplique du jeune homme ne l'aidait pas tellement. « Mais ça n'était pas une question. Tu dois me parler parce qu'il ne faut pas que je m'endorme, Finnick » reprit-elle alors, dans un rictus. Elle lui demandait simplement de parler avec elle, ce qui ne devrait tout de même pas lui demander trop d'efforts. Les efforts, c'était plutôt la petite brune qui les fournissait en luttant contre son envie de sommeil. Alors flûte, qu'il ne l'abandonne pas aux bras du marchand de sable et puis c'est tout.

« Trop tard dans le sens où je t'aurais définitivement rayé de ma vie. Tu aurais été mort pour moi, tout simplement » Remarquez, j’avais déjà de la chance qu’elle ne projette pas de réellement me tuer. Cependant je trouvais la réaction un poil abusée et c’est par cela que je compris qu’elle donnait dans l’ironie et puis son ton le reflétait très légèrement. Etant moi-même passé mettre dans l’art du sarcasme et de l’ironie, je détectais mes pairs avec une facilité déconcertante. « Tu apprendras vite, Tweedy, que je suis inoubliable. » dis-je doucement alors que j’appuyai avec un peu plus de force dans son dos. Pas dans l’objectif de lui faire mal, bien sur, mais elle s’endormait, non ? « Mais ça n'était pas une question. Tu dois me parler parce qu'il ne faut pas que je m'endorme, Finnick » Je continuai mon massage sans un mot, je ne savais pas tellement quoi lui dire en fait alors a la place pour ne pas l’endormir je faisais un massage un peu plus… tonique. « Lance un sujet de discussion alors. » dis-je simplement, un peu froid. Ce n’était pas intentionnel, c’était sortit tout seul. Il était tard et le self control ne faisait désormais plus partie de mes priorités.

Okay, Tweedy n'était pas tellement crédible lorsqu'elle prétendait qu'elle aurait rayé Finnick de sa vie et l'aurait considéré comme mort si il avait attendu demain pour se faire pardonner. Ça sentait l'exagération à plein nez. C'était même gros comme une maison, n'est-ce pas ? Bien sûr que oui. Mais il ne fallait absolument pas prendre les paroles de la petite brune au sérieux, puisqu'il était évident qu'elle disait cela sur le ton de l'humour, ou du moins, sur un ton qui était bien loin d'être sérieux. Son partenaire avait d'ailleurs sans nul doute compris qu'il ne s'agissait que de paroles ironiques, du moins, elle osait l'espérer. Mais ce qui est bien avec Finnick, c'est que même après avoir compris la supercherie, il continuait d'entrer dans son jeu. Il lui adressa alors quelques nouvelles paroles, lui faisant savoir qu'elle ne tardera pas à comprendre qu'il était inoubliable. Un petit rictus - faussement moqueur - s'échappa alors des lèvres de la jeune femme. « Tu apprendras vite, Finnick, que personne n'est inoubliable » fit-elle alors avec une certaine fierté. Elle sentit alors les mains de son partenaire appuyer plus fermement sur son dos, ce qui fut loin de lui faire du mal, au contraire. La jeune femme avait alors demandé au jeune homme de lui faire la conversation histoire d'éviter qu'elle ne s'endorme. Mais le jeune homme - qui continuait d'appuyer avec plus de force et d'énergie sur son dos - lui fit savoir qu'elle n'avait qu'à lancer un sujet de conversation. Tweedy rouvrit brusquement les yeux. Le ton pris par Finnick l'étonna légèrement. Quoi que, peut être pas tant que ça. « Je ... d'accord » articula-t-elle alors. Lancer un sujet de conversation ... Une tâche plus facile à dire qu'à faire, hm. « As-tu mauvaise conscience d'avoir du nominer une équipe ce soir ? » demanda-t-elle subitement. Oui, c'était la première chose qui lui était venue à l'esprit. Au moins, c'était d'actualité.