Putain, j'allais les tuer. Jamais je pourrais avoir une nuit de sommeil complète, non non non ! Comme s'il n'avait déjà pas suffi que nous nous couchions à pas d'heure la veille après la soirée improvisée par Slavin, il avait fallu que je sois tirée du lit, une fois de plus. On ne vous laissait jamais un instant de répit. Voilà comment je m'étais éveillée après moins de deux heures à dormir. Si j'additionnais tout ensemble, pour cette semaine, je devais péniblement atteindre les dix heures de sommeil. Si ce soir je ne dormais pas paisiblement, je ne pouvais pas savoir de quelle manière je parviendrai à affronter le prime de dimanche. Je n'avais envie de rien, si ce n'était d'en étriper quelques-uns. Alors je sortis, parce qu'heureusement, le temps lui au moins, m'apportait une bonne nouvelle, drapée dans un paréo, pieds nus, foulant l'herbe jusqu'à la plage. Le sable n'était pas encore chaud, la matinée pas encore assez avancée pour cela. Plusieurs minutes après mon arrivée, je remarquais un autre candidat assis sur une chaise longue, avec un bon repas face à lui. « Eh ben, ça c'est du festin de roi ! » Pour ma part, j'avais du mal à avaler quoique ce soit le matin. Ça me remuait l'estomac jusqu'au repas suivant si je m'y mettais. Je ne me rapprochais pas tout de suite, laissant d'abord mes jambes tremper dans l'eau fraîche. Ce contact me fit le plus grand bien. Enfin, tenant d'une main le bas de mon paréo que je voulais au maximum éviter de tremper, j'allais m'asseoir sur la chaise voisine. « Ça va ? » Eh oui, faut toujours que je sorte de telles futilités quand je ne connais pas les gens. Quoique, je crois qu'ils préfèrent mes futilités à mon autre tactique d'approche, généralement.