Comme je m’étais rhabillé, la jeune femme en fit de même, elle s’était d’ailleurs assise dans le lit pour ça et je ne pus m’empêcher de passer mes doigts dans le bas de son dos, dessinant des dessins invisibles dessus, finalement je retirai mes doigts quand elle revint contre moi et je passai mon bras autour de ses épaules alors qu’elle se penchait pour m’embrasser. Merde, du coup je me demandais, on était toujours ami ou quoi il s’était passé quoi là ? Une petite envie de fuite s’empara de moi mais rapidement remplacée par une forte envie de rester près d’elle. « La prochaine fois que j'aurais envie de retirer mon tee-shirt, j'ai intérêt à ne pas me trouver en compagnie des autres. » Elle ça l’a fait rire, moi j’arque un sourcil. D’ailleurs je sens à peine son doigt sur ma peau. « C’est une évidence. » je dis, comme si s’en était vraiment une. Cependant, vu qu’on est pas du tout en couple, elle peut encore faire ce qu’elle veut et je n’aurai rien à dire (comme si j’allais me taire). La seule manière pour moi d’avoir l’exclusivité, c’est de le lui demander, mais j’suis pas prêt à m’engager à ça, alors je me tais.

Après avoir revêtu ses sous-vêtements, Tweedy s'était laissée retomber dans les bras de son camarade, profitant à nouveau d'une étreinte des plus agréables. Elle était si bien, comme ça, à cet instant présent, et avec lui. Elle se permit d'ailleurs de faire un trait d'humour, mais se rendit bien vite compte que ça n'amusait pas autant Finnick qu'elle l'aurait cru. Elle se contenta alors de lui sourire, continuant de laisser son doigt dessiner quelques vagues figures sur le torse du jeune homme, tandis qu'elle replanta son regard dans le sien. Là, elle se posa mille et unes questions. Des questions qu'elle avait expressément ignorées pendant qu'elle avait savouré ce délicieux moment en la compagnie de Finnick, mais qu'elle ne pouvait plus mettre de coté à cet instant précis. Comment leur relation évoluerait-elle ? Comment devrait-elle agir à l'égard de Finnick désormais ? Y aurait-il une certaine gêne due à ce qu'ils venaient de faire ? Ou cela renforcerait-il leur amitié pour les rendre plus complices encore ? Elle n'en savait rien. Ce qu'elle savait désormais, c'était que le jeune homme ne la laisserait pas tomber, et c'était véritablement une bonne chose, une chose qui la rassurait grandement. « Je ne veux pas faire comme s'il ne s'était rien passé » avoua-t-elle alors, d'une toute petite voix, tandis qu'elle vint passer une main sur la joue de son camarade. « Je sais qu'ici, beaucoup font ce genre de choses et sont amenés à faire comme si de rien n'était ensuite ... » reprit-elle, sur le même ton, tandis qu'elle vint cette fois-ci trouver la main du jeune homme pour entremêler leurs doigts. « Je ne veux pas faire ça. Je ... je ne peux pas faire ça. » Voilà, c'était sorti.

« Je ne veux pas faire comme s'il ne s'était rien passé » fit-elle en levant les yeux vers moi. Je ne voyais tellement où elle voulait en venir, parce que même si je ne voulais pas non plus faire comme si ce qu’on venait de faire n’était jamais arrivé, je ne voyais pas non plus tellement en quoi on devrait changer l’un par rapport à l’autre. Puis une idée me vint : elle n’avait sans doute jamais imaginé qu’un jour je pourrais avoir du désir pour elle. Autant vous dire qu’elle se trompait grandement, car depuis quelques temps, j’avais quelque part cessé de la voir comme une simple amie, ou plutôt comme une petite sœur, mais plus comme une femme. Je pensais d’ailleurs qu’elle s’en était rendue compte, j’avais été beaucoup plus tactile avec elle ces deux dernières semaines, mais il faut croire que c’était trop subtil, ou qu’elle ne comprend rien. « Je sais qu'ici, beaucoup font ce genre de choses et sont amenés à faire comme si de rien n'était ensuite ... » Sa main qui s’était un instant posée sur ma joue trouva ma main et nos doigts s’entremêlèrent. Je décidai de laisser la jeune femme terminer avant de répondre, mon expression était neutre, j’étais en train de me demander où, au juste, elle voulait en venir. Pourtant une chose était sure, elle ne voulait pas qu’on se perdre de vue, qu’on s’abandonne. Sur ce point j’étais on ne peut plus d’accord avec elle, hors de question de ne plus lui parler, de ne plus la prendre des mes bras sous prétexte qu’on a pris du bon temps ensemble. « Je ne veux pas faire ça. Je ... je ne peux pas faire ça. » Je fronçai les sourcils, je m’attendais a ce qu’elle me dise clairement ce qu’elle voulait. Tweedy était trop imprévisible pour que je le devine, trop étrange pour que je puisse même essayer avec une chance d’avoir la bonne réponse. Elle devait me dire ce qui se tramait dans sa tête sans quoi je n’aurais aucune idée de ce que je dois faire ou dire. Alors je lui demandai. « Qu’est-ce que tu veux, alors ? » je lui demande, mes doigts caressant toujours son bras, sans vraiment y penser d’ailleurs. « Il faut que tu sois plus explicité, pour moi tout ça ne dois pas forcément changer la nature de notre relation, mais je ne ferai pas comme si rien ne c’était passé. Pourtant j’ai l’impression que pour toi, quelque chose devrais changer, je me trompe ? » Pitié parle moi sans message codé, je ne suis qu’un homme et comme on dit, les hommes ne comprennent jamais rien aux femmes.

Voilà, c'était tout Tweedy ça, il fallait toujours qu'elle trouve le moyen de se mettre à parler pour livrer le fond de sa pensée. Et pour le coup, dans la présente situation, la jeune femme n'avait pu s'empêcher de livrer ce qu'elle avait sur le cœur, car il lui semblait importait que Finnick comprenne qu'elle n'était pas du genre à faire ce genre de choses simplement par pulsion. Non, il y avait nécessairement plus que ça. Bien sûr, elle n'était aucunement en train de lui signifier qu'elle était tombée follement amoureuse de lui ou qu'elle souhaitait vivre une grande histoire d'amour en sa compagnie, ce serait dingue comme aveu. Par contre, il est vrai que la jeune femme s'était véritablement attachée à Finnick et qu'elle préférait qu'il sache que ce qu'ils venaient de faire ne représentait pas rien à ses yeux, que ça n'était pas un simple coup comme ça et qu'elle ne pourrait l'oublier de si tôt, et même probablement jamais. Légitimement, et parce qu'il est vrai que la jeune femme n'avait pas été particulièrement claire dans ses paroles, son camarade chercha à comprendre. Il voulait savoir ce qu'elle voulait vraiment, lui disant qu'elle devait parler plus explicitement, et se demandant si Tweedy n'espérait pas que quelque chose change au sein de leur relation. Bon, du calme, elle allait lui expliquer. Tout lui expliquer. « Je ne sais pas précisément ce que je veux, Finnick. Juste, ce qu'il vient de se passer a désormais beaucoup d'importance à mes yeux. Je n'attends rien de toi, je te rassure. Et je n'espère pas nécessairement que notre relation évolue. Je sais bien que je ne peux pas tellement espérer davantage de toi que ce genre de moments ... et je suis prête à l'accepter. » Allez, un nouveau petit baiser, et là, Tweedy en vint à penser qu'il serait peut être bien de se lever, parce qu'à la base, Finnick était venu pour la tirer du lit. Bah oui, quand même. Tweedy s'extirpa alors de la couette pour aller enfiler les fringues qu'elle avait préparé pour la journée d'aujourd'hui. Une fois grossièrement vêtue, elle revint en direction du lit et déposa un baiser sur le front du jeune homme. « A plus tard » lui adressa-t-elle avant de quitter la chambre. N'empêche, avec tout ça, elle n'aurait pas été contre une petite heure de sommeil supplémentaire, hm.

Franchement Tweedy était une énigme, je ne comprenais pas tellement ce qu’elle attendait de moi en cet instant, ou alors j’en avais une vague idée mais la connaissant j’étais certain d’être à coté de la plaque, parce que Tweedy est imprévisible. C’est indéniable, bien que j’apprécie cette qualité, parfois ça me faisais chier, comme maintenant quoi. « Je ne sais pas précisément ce que je veux, Finnick. Juste, ce qu'il vient de se passer a désormais beaucoup d'importance à mes yeux. Je n'attends rien de toi, je te rassure. Et je n'espère pas nécessairement que notre relation évolue. Je sais bien que je ne peux pas tellement espérer davantage de toi que ce genre de moments ... et je suis prête à l'accepter. » Je fronçai les sourcils, je ne voyais pas tellement comment réagir à ça, encore une fois j’avais du mal à la suivre. Je me redressai en même temps qu’elle avant qu’elle ne pose un baiser sur mes lèvres, auquel je n’avais même pas réagis puisque je me demandais ce que j’étais censé répondre à ça. En quelque sorte, elle m’avait totalement cerné mais j’avais l’impression que ça la blessait, même si elle se disait prête à l’accepter. Du coup je me demandais si on avait bien fait, finalement. Bon c’était ma faute, si j’étais resté dans mon lit, ou si j’avais pu contrôler mes pulsions, rien ne serait arrivé. Pourtant je ne regrettais rien, c’était ce que j’avais eu envie de faire à ce moment là et les regrets ne servent à rien. « Je… Euh… Ok. » je fais simplement alors qu’elle sort du lit et enfile une tenue vite fait. J’en fais de même, enfilant mon pantalon. « A plus tard » fit-elle en sortant de la pièce. Et moi je restais là comme un con a fixer la porte pendant quelques secondes avant d’aller prendre une douche, les pensées en ébullition.

sujet terminé.