ft. keelan

Trois cent trente-trois marches. Je les ai comptées, oui. Toutes, chacune à leur tour. Après avoir poussée cette lourde de porte en bois qui les cachaient, je les ai aussi grimpées… résultats, je me rends bien compte que je n’ai aucun cardio, moi! Je suis essoufflée, et très, très heureuse d’avoir atteint le sommet. Une autre porte s’offre à moi, et je l’ouvre pour tomber sur un décor… intéressant. Le noir, le blanc et le rouge foncé est à l’honneur. Ça me crache aux yeux les premières secondes, mais au final, je pense que je fini par m’y faire. De toute façon, vu l’heure qu’il est, je m’en fiche un peu. Ce soir, j’avais juste envie d’être à l’écart du monde, et de passer une nuit tranquille, sans devoir me coltiner Andreas, comme à tous les nuits. Cet accès à cette chambre, c’est un peu mon salut, ma porte de sortie. Liberté, en quelque sorte. J’ai un refuge quand j’ai envie de fuir le reste du monde, si ce n’est pas bien. Je me glisse dans le lit, vêtu de mon unique pyjama. Je m'affale parmi la pile de coussins, et du regard, je fixe le plafond. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi. Est-ce que je me suis assoupis, c’est possible. Toujours est-il qu’un bruit sourd me fait sortir de ma torpeur, et je me redresse, surprise. Des yeux, je recherche le fautif. Mon regard se fige sur Keelan. C’est un peu… étrange, que le hasard ait voulu que ce soit lui qui me rejoigne en ces lieux. J'esquisse un fin sourire, en le reconnaissant.

Finnick était bien mignon, mais je préférais dormir tout seul, plutôt qu'à ses côtés. En plus, comme j'avais tendance à avoir le sommeil agité, c'était mieux pour lui que je découche. De toute manière, il était très rare que je passe une nuit complète dans le lit conjugal. Généralement, quand j'en avais ras le bol de fixer le plafond, et de me tourner, et me retourner sous les couettes, je sortais pour une petite balade nocturne. Où il pouvait se passer pleins de choses, croyez moi. On n'était pas à l’abri d'une surprise. Quoi qu'il en soit, ce soir, j'avais décidé d'aller pioncer dans la chambre secrète. Celle qui n'était accessible qu'à un petit groupe de personnes, dont j'en faisais parti. Privilège que j'avais obtenu lors du prime. Pour une fois que le téléphone rose apportait une bonne nouvelle. J'ouvris la porte avec la clé qu'on m'avait donné, pour me rendre compte que c'était déjà ouvert. Ah, il y aurait il déjà quelqu'un ? Je poussais lentement la porte, l'oreille aux aguets, des fois que j'entendrais des bruits suspects. On ne savait jamais sur qui on pourrait tomber. Mais a priori c'était silencieux. Alors si il y avait un candidat, il devait dormir. Ou peut être avait on simplement oublié de refermer à clé la porte. Finalement, j'aperçois la bouille d'Anabel. C'était donc elle.  « Dieu merci ce n'est que toi. J'ai eu peur un instant de tomber sur des petits chenapans en train de copuler. » Je me laissai choir sur le lit, sautillant légèrement. Ouais, je ne lui demandais pas si ma présence la dérangeait, elle l'aurait quand même. Après tout, si elle était là, c'était uniquement grâce à moi.  « Tu comptais dormir peut être ? » lui demandais je, un petit sourire désolé.

Effectivement, c’est grâce à lui que j’ai obtenu cet accès à cette chambre secrète. Je n’ai même pas pensé à le remercier en fait, il faut dire qu’avec toute l’agitation qui régnait au prime avec ce jeu-questionnaire, il était facile d’en perdre des bouts. Mais j’avais bel et bien retenu ce détail… sinon, je ne me serais pas rendu en ces lieux, dans le but d’en profiter un peu, hein. Il semble presque soulagé de me trouver là, moi, et personne d’autre. « Dieu merci ce n'est que toi. J'ai eu peur un instant de tomber sur des petits chenapans en train de copuler. » Je rigole un peu, car il est vrai que cette pièce à la réputation d’être l’endroit où les couples se retrouvent pour s’envoyer en l’air… quoique, en fait, je me demande s’il y a vraiment un endroit pour ça. Ici, tout le monde copule avec n’importe qui, et surtout, n’importe où. Et malheureusement, je fais partie du lot… Pas de quoi en être fière. Keelan s’installe sur le lit à mes côtés, s’amusant à sautiller un peu, et je me tasse légèrement pour lui laisser de la place – je m’étais quand même installée en étoile en son centre, croyant rester seule un bon moment. « Tu comptais dormir peut être ? » me questionne-t-il et je tourne la tête vers lui. « Je dormais, avant que tu n’arrives. » le corrigeais-je, taquine. « Merci pour le dérangement, d’ailleurs. » Je lui donne un léger coup de coude. Non, mais en vrai, il ne me dérangeait pas du tout. Je préférais d’ailleurs tomber sur lui que sur n’importe qui d’autre… ou pire, un couple en plein ébat. La prochaine fois, quand même, je devrai songer à verrouiller la porte. Par précaution.

Anabel se poussa un peu pour me faire de la place. « Je dormais, avant que tu n’arrives. » Ah, elle sous entendait donc par là que je venais de la réveiller. Oups. J’esquissai un sourire désolé. Alors qu’en réalité je ne l’étais pas vraiment, mais chut. La preuve, je lui aurais proposé de sortir pour la laisser tranquillet et continuer sa nuit.  « A 22h ? Tu commences à te faire vieille, fais gaffe, ce sont les premiers signes avant coureur » la taquinais je. C’est vrai quoi, il était relativement tôt quand même, non ? « Merci pour le dérangement, d’ailleurs. » dit elle en me donnant un léger coup de coude.  « Avec plaisir ma belle, quand tu veux. » Non mais oh, tss de toute manière, si je l’embêtais, elle n’avait qu’à me virer à coup de pieds aux fesses. Mais quelque chose me disait que ma compagnie lui plaisait.  « Oh et de rien pour l’accès à la chambre. » Parce qu’elle ne m’avait même pas remercié la saleté ! Alors que je lui faisais là un grand privilège.  «  J’ai remarqué que tu avais tendance à te montrer souvent ingrate, de toute façon » Par exemple l’autre jour, je lui avais juste évité une mort certaine, mais est ce qu’elle m’aurait dit ne serait ce qu’un petit merci ? Noooooon. Alors qu’on aurait très bien pu me remettre la médaille du courage pour ça. Alors vraiment, je ne demandais pas grand-chose. Cette Anabel alors.

Effectivement, j’étais en train de dormir lorsqu’il avait fait intrusion dans la chambre secrète. Ce qui, en fait, sortait de l’ordinaire quand on me connaissait. Moi, d’ordinaire, j’étais une couche-tard, et j’étais souvent debout, alors qu’il était depuis longtemps passé minuit. Pas étonnant qu’il m’en fasse la remarque. « A 22h ? Tu commences à te faire vieille, fais gaffe, ce sont les premiers signes avant coureur. » Vieille? Il venait de me traiter de vieille! Le salaud! « Bah tu sais quoi, la vieille, elle t’envoie balader, hein! » Non, mais oh! On avait pas le droit d’avoir un soir de répit, par moment? Ça avait été une dure semaine de silence, et le prime s’était éternisée tout en longueur… résultat, je n’étais allée dormir qu’aux petites heures du matin, et en fait, je n’avais pas tellement bien dormi non plus. « Avec plaisir ma belle, quand tu veux. » me répondit-il après que je lui eu donné un léger coup de coude. « Ça ne sera pas nécessaire… » le taquinais-je en retour. Je n’avais pas besoin que quelqu’un vienne me réveiller, je m’en sortais très bien toute seule d’habitude… Sinon, je pouvais compter sur le brouhaha que les autres candidats faisant dans la chambre pour me tirer de mon sommeil. « Oh et de rien pour l’accès à la chambre. » Mes yeux s’ouvrirent grand, tout à coup. Avais-je oublié de le remercier? Peut-être, avec l’agitation du prime, ce devait être passé comme dans du beurre, et j’avais loupé ce petit détail. « J’ai remarqué que tu avais tendance à te montrer souvent ingrate, de toute façon. » Bon, voilà qu’il se moquait encore de moi. J’allais finir par m’offusquer, là, ce n’est pas juste. Je croisais d’ailleurs mes bras sous ma poitrine. « Oh, parce que tu crois que tu le mérites! » Ah, mais c’est qu’il m’avait cherché, celui-là. Je n’allais pas lui donner tout cuit dans le bec ses remerciements, oh non. « D’ailleurs, je profite bien de la chambre, ça devrait te suffire, non? » N’avoir pas apprécié son ‘présent’ je serai resté bien loin d’ici, en toute logique, n’est-ce pas?

« Bah tu sais quoi, la vieille, elle t’envoie balader, hein!  Ouh attention, quelle répartie. Tremblez gamins des bacs à sable. Pour la peine, je lui tirais la langue, en guise de réponse. Na ! Réaction des plus matures, vous en conviendrez. Qu'on en conteste pas mes méthodes. Bref, je lui disais donc que ça serait avec plaisir que je la réveillerais. Mais apparemment, elle ne désirait pas réitérer l'expérience. Ah.  « Tans pis pour toi » Elle ne profitera pas de mes doux réveils alors. En attendant, je l'accusais d'être ingrate. Oui vous avez bien entendu. Une sale ingrate. Elle continuait dans sa lancée d'ailleurs. « Oh, parce que tu crois que tu le mérites! » Quelle insolente depuis tout à l’heure, je rêve. Moi ? Ne pas le mériter ? Non mais sur quelle planète elle vivait ? Tss. « D’ailleurs, je profite bien de la chambre, ça devrait te suffire, non? » Bah non. C’était le principe même de l’ingratitude non ? Ne montrer aucune reconnaissance des bienfaits. Vilaine.  « C’est comme ça que tu parles à la personne qui t’as sauvé la vie ? » fis je en la frappant doucement avec un coussin. Vraiment, on aura tout vu. Et après elle disait que je ne le méritais pas ? Il semblerait qu'elle avait besoin de que je lui rafraîchisse la mémoire.

« Tant pis pour toi. » qu’il me répondit, quand je repoussais d’un signe de la main son offre de venir me réveiller plus souvent. Ah non, je n’avais pas besoin de lui pour me tirer des bras de Morphée. Pas du tout, même, je m’en tirais très bien. « Pff, je ne rate pas grand-chose, de toute façon. » Oh, mais j’étais insolente en plus. Terrible. Il n’avait qu’à ne pas me provoquer, et on n’en serait pas arrivé là ! Bon, tout ça, c’était lancé à la blague, du moins de mon côté. Avais-je jamais été sérieuse quand je me prenais la tête comme ça? Et oubliez toutes mes scènes avec Andreas, il était probablement l’exception à cette règle. « C’est comme ça que tu parles à la personne qui t’as sauvé la vie ? » me répondit-il finalement, après m’avoir traitée d’ingrate. Et avant même de pouvoir réagir, il me ficha un coup de coussin au visage. Pas de quoi de me faire mal, mais ça sonnait quand même, quand on ne s’y en attendait pas. Pourtant, là je n’avais pas tellement envie de jouer, et j’attrapais le coussin que j’emprisonnais dans mes bras, question d’éviter une nouvelle tentative d’attaque de sa part. « Me sauver la vie ? Mais de quoi tu parles ? » Mon front s’était plissé, et mon regard était rivé vers lui, j’étais complètement à l’ouest, ne comprenant pas cette soudaine allusion à un possible sauvetage. Je crois qu’il me manquait un bout de l’histoire, et s’il souhaitait me rafraichir la mémoire, il aurait à y mettre du sien un peu, car je n’avais plus aucun souvenir de cette soirée dont il était question.

 Pff, je ne rate pas grand-chose, de toute façon. » Mais quelle insolente ! Comment osait elle dénigrer ainsi mes magnifiques réveils ?  « Que tu crois. La prochaine fois je comptais te réveiller pour t'apporter le petit dej' au lit, mais tans pis pour toi » Et oui c'était dommage. Elle n'en profitera pas. Puis je l'accusais d'ingratitude. Je plaisantais, parce que bon, je savais bien qu'elle ne se rappelait plus cette fameuse soirée. Sinon elle se serait empressée de me remercier de milles et une façons bien évidemment. Ce ne fut guère étonnant alors qu'elle ne comprenne pas de quoi je voulais parler.  « C'est ça de trop boire, on ne se souvient plus de rien » En attendant, je ne lui avais pas répondu.  « Cette fameuse soirée, aux remparts, ça te dit quelque chose ? Quand t'a décidé de jouer les équilibristes pour te marrer ? Et que t'as failli faire une chute mortelle, mais que je t'ai rattrapé avant ? Ça te revient maintenant ? » Valait mieux passer l'épisode où elle criait à tue tête qu'elle était une meurtrière.

« Que tu crois. La prochaine fois je comptais te réveiller pour t'apporter le petit dej' au lit, mais tans pis pour toi. » Et voilà qu’il commençait à me faire du chantage, je suis peut-être ingrate, hein, mais lui n’est visiblement pas mieux que moi. Je lève les yeux au ciel en secouant légèrement la tête. Il n’a visiblement rien compris du tout. « Comment veux-tu que je change d’avis si tu ne daignes même pas le faire. Dommage, je te laissais une chance de me prouver le contraire… et tu ne la prends même pas. » Petite attitude hautaine et offusquée, avant que je ne craque, faisant entendre mon joli petit rire. Qui se fait rapidement interrompre par le coup de coussin que je me mange en plein visage. Heureusement qu’il n’était pas très fort, mais c’est suffisant pour me réveiller, alors que je m’empare du coupable, questionnant Keelan sur ce qu’il venait d’avancer. Me sauver la vie? Je crois vraiment que j’ai loupé quelque chose. « C'est ça de trop boire, on ne se souvient plus de rien. » Petite lumière qui s’allume au dessus de ma tête. Il n’y a qu’une seule soirée où j’ai pu être assez saoule pour en oublier des bouts. Et c’est celle que j’ai passée en compagnie de Keelan, semble-t-il. « Cette fameuse soirée, aux remparts, ça te dit quelque chose ? Quand t'a décidé de jouer les équilibristes pour te marrer ? Et que t'as failli faire une chute mortelle, mais que je t'ai rattrapé avant ? Ça te revient maintenant ? » J’ouvre les yeux grands sous la surprise. « Oh mon Dieu! J’ai fais autre chose de stupide ce soir là ? » est la première chose qui sort de ma bouche, parce qu’au vu de ce qu’il vient de m’apprendre, j’ai franchement l’impression d’avoir fait une folle de moi, ce soir-là, aux remparts. D’ailleurs, ce ne devait pas être très beau à voir. Quel affreux spectacle j’avais du lui offrir. « C’est bon, maintenant j’ai honte ! » Et tout en penchant la tête, je me mets à rougir en me maudissant d’avoir succombé au vice de l’alcool dans un moment de faiblesse.

« Comment veux-tu que je change d’avis si tu ne daignes même pas le faire. Dommage, je te laissais une chance de me prouver le contraire… et tu ne la prends même pas. » Ouais ouais, c'est ça, cause toujours.  « Il faudrait déjà que tu le mérites » Mériterait elle que je lui apporte le petit déjeuner au lit ? Rien n'était moins sur. Surtout quand on savait quelle ingrate elle faisait. D'ailleurs je n'hésitais pas à lui dire, même pas peur. J'évoquais le fait que je lui avais sauvé la vie, mais ça ne semblait pas lui dire la moindre chose. Alors forcément, me voilà obligé de lui rafraîchir la mémoire, et lui raconter ce qu'il s'était passé durant cette fameuse soirée. « Oh mon Dieu! J’ai fais autre chose de stupide ce soir là ? » Telle fut sa première réaction lorsque je lui apprenais lui avoir sauvé la vie. Ah ouais ? Non mais quand je vous disais qu'elle était ingrate celle là. Même pas un petit merci, rien ? La prochaine fois, je la laisserais tomber tiens ! Bon évidemment que non, mais tss.  « Possible...Il y a peut être eu un baisé d'échangé aussi...Mais pour le reste, c'est mieux que tu ne saches pas tout. » Regardez comme j'étais gentil et attentionné moi, à vouloir l'épargner. « C’est bon, maintenant j’ai honte ! » fit elle en rougissant. Ah mais oui clairement. Mais pas pour cette fameuse soirée, mais pour son comportement à l'heure actuelle ! Shame on you.