Depuis une semaine j’étais… comment dire… méchante ? Non, pas plus que les autres jours, mais j’avais en moi l’envie de baffer tout le monde sur mon passage. Mais contrairement à ce que l’opinion publique pouvait croire, je savais me tenir. C’est aussi parce que la violence nous était interdite, mais ça, ce n’était que secondaire. J’avais trouvez dans le spa, le meilleur endroit pour me calmer et une manière d’échapper à toutes ces têtes de cul. Passé vingt et une heure, je me sentais confiante à l’idée de ne pas tomber sur quelqu’un ou que personne ne vienne m’emmerder. Comme j’avais déjà été au spa, quelques heures plus tôt, je n’avais pas changé de maillot de bain. J’avais d’ailleurs bien suivi la fashion police et, même si j’adorais mon maillot de bain flashy/flashy, je l’avais relégué au fond de mon armoire, pour le reste de l’aventure. Tant pis pour les autres, ils devront se contenter de maillot de bain plus classique et donc plus moche, évidemment. Arrivée dans les lieux et constatant avec plaisir que j’étais seule, complètement seule et plaisamment seule, je me laissais aller à m’immerger dans l’eau du bain à remous. Je fermais peu à peu les yeux ; ma tête tomba un peu arrière contre le bord du jacuzzi. Un soupire de plaisir s’échappa d’entre mes lèvres. Je profitais de ce luxe qui ne m’étais pas forcément permit d’avoir dans la vie de tout les jours, me sentant quelque peu privilégiée. Bien évidemment, le privilège qu’était ma solitude me fut enlever aussi rapidement qu’un roulement de yeux et me fit longuement soupirer, mais pas pour les même raison. Je n’ouvrais pas les yeux, ne comptant pas être cet intrus ; je me contentais de lui rappeler que j’étais tranquillement allongée et que je ne voulais pas me faire déranger. « Qui que tu sois, j’te jure, je t’explose si tu me fais chier… » Aimable, hein…

J'ai mal partout, la plage est artificielle et ça se sent, j'suis cassé. Tellement cassé qu'un massage n'aurait pas été de refus, sauf que j'ai pas envie d'emmerder le monde pour un massage. Une douche ça aurait pu faire l'affaire sauf que la salle de bain ruisselle de monde, j'sais pas ce qu'ils y font tous d'ailleurs. Du coup pour poser une option sur la baignoire et espérer un peu de tranquillité, j'pense que je devrais attendre cette nuit. Alors je me rabats sur le spa, je me dis qu'avec un peu de chance vu tout le monde qui pullule dans la salle de bain, le jacuzzi sera libre. Pas que j'adore ce truc, mais ça a le mérite de détendre les muscles endoloris. J'enfile un maillot, mais pas un de ces shorts que je mets à a piscine ou bien à la plage, non un truc bien moulant qui vous moule tout le paquet, y'a pas plus discret dans le genre. Un peu comme un boxer, mais en pire. Parce que ces trucs là, ça colle. Mais bon là dedans les shorts c'est un peu casse couille puis ça sert à rien, faudrait presque y aller à poil là dedans. Ouais presque. J'déambule dans mon boule bite sans gêne dans les couloirs, toute façon, y'a pas grand monde, soit ils se cachent, soit ils se préparaient pour une fête à laquelle je n'ai pas été invité, c'est possible aussi. Je m'en branle au pire. J'ai à peine poussé la porte du spa que je me fais accueillir par une personne tout à fait aimable. J'aurais presque envie de faire demi tour, sauf que l'idée d'emmerder Irène est bien trop alléchante. Elle m'explose ? Hum. « J'aimerais bien voir ça... » Je le dis comme je le pense, et j'rentre. Ouais, c'est pas comme si je faisais facile quinze centimètre de plus qu'elle est vingt bons kilos, non du tout. Allez, j'lui souris, j'suis d'humeur casse-couille jusqu'au bout ce soir. J'rentre dans le bassin, mais on dirait qu'une baleine s'est échouée, y'a pas vraiment de place. « Pousse toi un peu, tu serais un ange chérie.. » J'insiste volontairement sur le dernier terme. Et pose mon cul sur le rebord du bain, en attendant que mademoiselle daigne se bouger. Parce qu'au pire, je peux la bouger aussi, mais pas sûr qu'elle apprécie.

J’aspirais au calme et à la sérénité. C’est d’ailleurs ce que j’eus durant trois, quatre, voir cinq minutes. Apparemment le maximum que l’on pouvait espérer ici, dans ce nid, parce qu’un candidat était toujours obligé de venir vous déranger. C’est emmerdant, mais c’est malheureusement toujours comme ça. La preuve, c’est une fois détendu et me sentant parfaitement bien, que quelqu’un entrait dans le spa. N’ayant pas ouvert les yeux, je ne pouvais savoir de qui il s’agissait. Peut-être bien l’une des rares personnes qui me « supportais » ou que je « supportais », allez savoir. « J'aimerais bien voir ça... » Cette voix me disait quelque chose… une voix désagréable comme ça, s’en était sûr. Qui plus est, quelqu’un qui voudrait me voir exploser quelqu’un… Un sourire satisfait se logea au coin de mes lèvres. Certes, je ne serais pas capable de le faire pour certain mec, mais j’étais dotée d’une certaine force, à en faire pâlir les plus maigrichon. Finalement j’ouvrais un œil, pour remarquer la présence de Slavin. Oh je me disais bien que cette voix sonnait désagréablement à l’oreille. Tout s’expliquait… Mais, mais qu’est-ce qu’il croit là. Il ne m’avait juste pas compris : ce n’était pas une invitation à venir tout de même s’installer dans le même bain que moi. Non, je voulais le voir dégager et rapidos d’ici. Non, monsieur entrait carrément dans le jacuzzi et se permettait même de m’adresser la parole. « Pousse toi un peu, tu serais un ange chérie.. » Il croit sérieusement que je vais daigner me bouger pour lui ? Sérieusement quoi ? Un sourire amusé étira mes lèvres, tandis que mes yeux se posèrent sur lui : « Evidemment, chéri… » Et là… bah je ne m’exécutais évidement pas. Non non, je restais bien allongée, mais la seule que je fais, ce fut de caller de nouveau ma tête contre le rebord, en fermant les yeux. Slavin croyait réellement pouvoir être chiant... mais personne ne pouvait me battre...

Quelqu'un m'explique pourquoi j'suis encore là ? Si ce n'est pour faire chier davantage Irène ? Non parce qu'à la base, j'avais juste envie et surtout besoin de me détendre. J'suis pas sûr d'être capable de me détendre avec la blonde dans les parages. Parce qu'en plus, elle a visiblement décidé d'être casse-couille. Forcément. J'suis dans le jacuzzi, le cul posé sur le rebord peu confortable parce que madame la chieuse a décidé de s'étaler de tout son long. Elle m'emmerde. J'suis utopique entrain de lui demander de se décaler, elle me dit oui, mais ne bouge pas. Ok, c'est pas grave. Elle croit m'emmerder là non ? Elle ne sait pas du tout de quoi j'suis capable. Je me lève, lui souris, un sourire des plus hypocrites et je m'approche, je me baisse et je l'attrape. Je la soulève et la pose hors du bassin. Rapidement. Et m'installe finalement. « Oh puisque t'es dehors, tu ne voudrais pas me rapporter un truc à boire chérie ? » Légèrement provocateur, je lui souris à nouveau alors que mes membres commencent doucement à se détendre au contact de l'eau. C'est tellement agréable. Et puis elle est conne parce que si elle n'avait pas décidé d'être casse-couille en s'étalant de tout son long, y'a encore largement de la place, malgré mon mètre quatre vingt-cinq, alors merde hein. « Sinon ça va, tu la vis bien ta nomination ? » Bon d'accord, j'abuse clairement là, mais bon, au pire je m'en fiche totalement alors bon.

Slavin croyait réellement m’assujettir. Qu’en me demandant aussi gentiment de me bouger, j’allais lui laisser ma place, surtout lorsque je ne souhaitais qu’une seule chose : être seule. C’est vrai qu’en lui laissant tout de suite la place, j’aurai évité tout sorte d’emmerdement parce qu’il n’allait pas rester là les bras croiser. Sauf que lorsque l’on me tend une perche pour emmerder les gens, je m’en saisis immédiatement. Ainsi donc, je rester gentiment à ma place, allongée dans l’eau. Cool. Yeux clos, totalement décontractée. Sauf que, tout d’un coup, je me sentais attraper et, en un clin d’œil, je me retrouvais hors de l’eau. Je ne savais d’où Slavin trouvait sa force, mais il m’avait prit de court en me portant comme un poids plume. Et maintenant, ce clampin était à ma place. « Oh puisque t'es dehors, tu ne voudrais pas me rapporter un truc à boire chérie ? » Je lui fis une grimace, ahah, très drôle. Il me prenait pour une poire ou pour sa bonne et comme à mon habitude, je ne pouvais rester là sans répliquer. Impossible. Je regardais autour de nous et trouvais une espèce de récipient. Comme un verre quoi. Je m’approchais de nouveau du bain à remous, dans lequel je recueillais de l’eau. « Ca te va ça, chéri ? » Lui demandais-je, un large sourire hypocrite aux lèvres, en me penchant sur lui. Puis rapidement je lui jetais à la figure, avant de jeter le ‘verre’ par-dessus mon épaule. La seconde d’après, je m’étais glissée de nouveau dans le jacuzzi : contrairement à lui, je n’hésitais pas à le pousser pour avoir une place, quitte à allonger mes jambes sur les siennes. « Sinon ça va, tu la vis bien ta nomination ? » Je fis une petite moue, haussant les épaules. « Tranquille… » Ce n’était pas totalement vrai, mais autant ne pas le dévoiler. Quoique, naissait en moi cette certitude que j’allais rester dimanche. « On ne peut pas virer une personne comme moi… tu comprends ! » Je lui lançais un clin d’œil, en callant mes mains derrière ma tête. Evidemment qu’il comprenait : j’étais bien trop drôle et bien trop sexy pour m’en aller d’ici… « Je suis certaine que ça te rendrais triste en plus, de me voir partir... »