Ainsi donc, mon côté détaché plaisait plutôt bien à Laoise. Qui l'eut cru... Mon narcissisme et ma grande gueule aussi ? Ah vraiment, elle ne faisait rien comme tout le monde, elle, hein. Toutes ces choses, on me les reprochait à longueur de journée, pas forcément dans cette aventure mais j'avais droit à des critiques, des jugements au quotidien. Laoise ne me jugeait pas, elle, voilà pourquoi elle méritait peut-être mon amitié finalement. Mais bon, je n'avais jamais considéré personne comme étant mon ami. J'ignorais à partir de quand l'on passait de la simple connaissance à la véritable amitié. Par contre, elle, elle le savait, forcément, car sans doute avait-elle bon nombre d'amis ici comme à l'extérieur. En même temps elle savait se faire apprécier Laoise. Et j'étais bien placé pour le savoir. Bref, peut-être étions-nous faits pour être amis tous les deux, finalement. La voir aussi morose ces derniers temps ne me faisait clairement pas rien. Même, je désirais plus que tout qu'elle sourisse à nouveau, qu'elle puisse profiter de cette aventure comme nous le faisions à peu près tous ici, enfin, surtout moi. D'ailleurs, comptait-elle s'amuser prochainement ? Et par là j'entendais se faire un peu plaisir, avec des mâles ou bien des femelles, hein, entre "amis" on allait pas chipoter et puis Laoise était assez grande pour faire ce qu'elle voulait avec qui elle voulait. « Si tu veux dire batifoler à droite, à gauche et coucher avec n'importe qui alors, la réponse est non. » C'était... plus ou moins ça, oui. « Je suis plus sérieuse que ces nanas qui s'envoient en l'air comme si c'était rien du tout. Et j'ai, de toute façon, bien trop de respect envers ma famille pour me montrer nue ou dans des positions compromettantes à la télévision. Je n'ai pas envie que ma petite sœur se retrouve avec des images ainsi de moi en allant sur internet. » Ah, bon. Pourtant il n'y avait aucun mal à se faire un peu plaisir, de temps à autres. Une chose que j'avais parfaitement comprise, au vu de mes agissements dans tout le château. Ah mais je ne regrettais rien moi, hein, au contraire j'assumais tout. « Je ne te retourne pas la question. » Hum non, ça n'était pas forcément nécessaire. Malgré le fait qu'il était question de Laoise, de ses choix et non de moi, je ne pus m'empêcher de me sentir quelque peu jugé par la demoiselle. Tout à l'heure elle acceptait à peu près tout chez moi, là c'était un peu comme si je me comportais comme le dernier des cons. Je me redressai, avant de ne prendre à nouveau la parole. « Ton discours est aussi valable pour les hommes ? Non parce que je couche moi-même à droite et à gauche - tu n'es pas sans le savoir d'ailleurs -, alors selon toi je suis tout sauf sérieux ? Je suis blâmable ? Je devrais avoir honte de mettre toutes ces filles faciles dans des situations compromettantes ? Selon toi je traine ma famille dans la boue, je lui manque de respect ? » Non non je ne prenais pas la mouche, du tout. Seulement il semblait que mon comportement déplaisait fortement à Laoise. Enfin, ça elle ne me le disait pas directement, mais c'était ce que je comprenais à travers ses propos. Qu'elle me le dise, hein, si tout ceci la dérangeait, ou la mettait mal à l'aise. Ou si même elle avait honte de s'afficher avec un mec comme moi. Après, que ce soit bien clair, amis ou pas, je ne changerais pas ma façon d'agir ici. Ni pour elle, ni pour personne.

Bon, et bien Laoise ne semblait pas prête à prendre du bon temps ici. Pourtant il n'était jamais question que de se faire un peu plaisir, de temps à autres. Je ne lui suggérais même pas de faire comme moi des ravages aux quatre coins du château - seulement ça ne lui ferait pas de mal de se laisser un peu aller. Et puis, si c'était la peur de se faire voir en pleine action qui l'en empêchait, elle pouvait toujours se cacher sous une couette, se planquer dans un buisson... Mais au fond j'avais l'impression qu'elle me jugeait par rapport à mes agissements ici. Sans doute mon comportement ne lui convenait pas. Non je n'étais pas parano. Du moins je ne crois pas. « Je pense que... tu ne dois pas avoir énormément de respect envers toi-même et clairement pas tellement de respect envers les filles avec qui tu t'envoies en l'air. Et tu ne traines pas ta famille dans la boue, n'abusons pas, simplement, je considère que ne pas se mettre dans des situations compromettantes quand on sait que notre famille et nos proches regardent l'émission ou pourraient tomber sur des images d'une quelconque façon est un minimum. Et de toute façon, je suis bien trop pudique pour penser que qui que ce soit pourrait assister à mes histoires de fesses. » Elle se trompait. J'avais suffisamment de respect envers moi-même, seulement il était certain que je n'en avais pas grandement envers ces filles que je baisais sans relâche. Le fait que mon père puisse me voir dans de telles postures ne me faisait rien, ou si, ça me faisait sourire. « Je suis prêt à tout pour faire honte à mon père. » lâchais-je sans retenue. Quant à ma mère, elle ne suivait rien de mes aventures de là où elle était et ça n'était sans doute pas plus mal. Je n'ose imaginer comment elle aurait réagi face à tout ça. Déjà que j'aurais à faire aux reproches de mon père une fois sorti d'ici. Celui-ci ne se ferait certainement pas prier pour me traiter de petit merdeux, de gros dégueulasse ou encore de pervers et j'en passe... Laoise poursuivit ensuite. « Et je pense aussi ce que ce je pense n'a aucune importance et que même si je ne comprends pas ce genre d'attitudes et que ça me donne envie de te frapper, chacun peut vivre sa vie comme il le souhaite. » Pa... pardon ? Ça lui donnait envie de quoi, me frapper ? Elle était sérieuse ? Ah mais si ça pouvait la soulager, lui faire extérioriser tout ce qui la pesait en ce moment, j'étais prêt à tendre la joue de mon plein gré, vraiment. En plus cela signifiait que mon comportement l'agaçait, et puis ça n'était pas comme si j'allais me recevoir ma toute première gifle ici. Anabel, par exemple, se faisait souvent une joie d'imprimer sa main sur ma joue. Donc que Laoise ne se tracasse pas, surtout, si elle désirait me gifler, elle le pouvait sans problème. « Si ça peut te faire du bien, gifle-moi. Sincèrement si tu penses que je le mérite, n'hésite pas quoi. » Wow, ça n'était quand même pas tous les jours que j'autorisais une demoiselle à lever la main sur moi. Qu'elle en profite quoi, car ça ne se produirait assurément pas tous les jours.

Une fille facile manquait de respect à ses proches et se manquait également de respect à elle-même. Telle était l'opinion de Laoise. Mais était-ce aussi valable pour les mecs faciles ? Genre... moi ? Parce que bon, j'avais du respect pour ma personne, un peu moins pour mes partenaires c'est vrai... là je me sentais jugé, ni plus ni moins. Bon, y'avait quand même une chose que j'allais pas démentir, à savoir le fait que j'agissais aussi de cette façon pour faire honte à mon père. Ce magnat de l'automobile en entendrait des belles, au boulot, moi je vous le dis... « Pourquoi ? » Oh la petite curieuse. Et bien, j'avais comme l'impression qu'il me faudrait me justifier et m'étendre sur mes rapports avec mon père d'une minute à l'autre. « Tu ne t'entends pas avec lui ? » Quelle perspicacité ! Vraiment, elle m'épatait. Mon père et moi, oula, c'était une longue et vieille histoire. Nous étions en conflit depuis belle lurette, et pourtant je l'avais suivi jusqu'en Angleterre, et pourtant il avait choisi les études que j'aurais à entreprendre, et pourtant je comptais sur son fric. Alors oui, vu comme ça c'est vrai, je passais pour un petit opportuniste de merde. Mais si vous saviez, ouh, si vous saviez ce que ce porc m'avait fait endurer pendant des années... La victime dans l'histoire c'était moi, et pourtant je n'avais pas l'habitude de me poser comme telle. Donc non, on ne s'entendait pas lui et moi, mais alors pas du tout. « C'est le moins que l'on puisse dire... » De façon générale je détestais parler de ma relation avec mon père, car celle-ci me laissait un certain arrière-goût amer, si vous voulez tout savoir. Mais bon, là c'était Laoise qui me questionnait à ce sujet. Et à elle, je pouvais tout lui dire. Du moins je l'espère. Oh et puis mince, au pire elle en parlerait à son cheval. Et puis je n'avais rien à cacher moi. « Mon père est un salopard, une enflure. Si je ne craignais pas la taule, je pense que je l'aurais déjà saigné comme un porc, ce fils de chien. » Okay okay okay. On allait se calmer, là, peut-être. Car mes jambes en tremblaient et mes poings se serraient. Bref, j'avais tout intérêt à ne pas en dire plus. Pour le bien de tout le mobilier présent dans cette chambre. Sans déconner, mon père avait le don de me rendre incontrôlable et particulièrement violent, même lorsqu'il était loin de moi. Bon, là, je pense quand même qu'elle avait saisie la chose : je méprisais cet homme. Du plus profond de mon être. Hum, si on changeait de sujet là ? Ainsi Laoise n'approuvait pas forcément ma façon de mener mon aventure ici, et mon attitude avec les demoiselles. Elle prétendit même que parfois, ça lui donnait l'envie de me cogner. Et bien qu'elle le fasse alors. Non vraiment, si c'était le prix à payer pour qu'elle se sente soulagée par la suite... « Oh oui, je vais te frapper, j'en rêve depuis tellement longtemps, tu la mérites tellement, cette claque. » Devais-je en déduire qu'elle se foutait de moi et que, donc, je n'aurais pas de gifle aujourd'hui ? « Tu te rends pas compte de la chance que t'as ! Anabel rêverait que je l'autorise à me claquer, beaucoup de gens ici en rêveraient également. Je tends limite la joue et tu ne fais rien. C'est d'un triste... » Moi aussi j'avais un minimum d'humour, hein, qu'on se le dise. Après, si vraiment l'envie de me claquer ne se faisait pas ressentir, j'allais pas prendre sa main et la coller violemment contre ma joue, hein. Déjà parce que j'étais pas maso, ensuite parce qu'une gifle, c'est jamais réellement indispensable. Bien au contraire.

Surtout ne plus me parler de mon père. Ou en tout cas le moins possible. Car plus j'avais à parler de lui - et bon sang que nos rapports pouvaient en intéresser certains ici, sans que je ne sache pourquoi d'ailleurs -, plus le mépris que je nourrissais à son égard se faisait ressentir dans tout mon être. En clair, je ne tarderais pas à exploser s'il me fallait à nouveau évoquer ce salopard. En même temps c'était un peu de ma faute, là. Car c'était bel et bien moi qui avait parlé de lui comme d'un type à qui je voulais faire honte. Bref. Laoise sembla avoir compris qu'un tel sujet était à éviter désormais et c'est avec insouciance qu'elle posa sa main sur mon épaule comme pour me... rassurer ? Bah, je n'avais pas besoin de l'être. Mais c'était gentil. Enfin je crois. Ce geste ne manqua d'ailleurs pas de me faire sursauter. Comprenez-moi, premièrement je ne m'attendais pas à ça venant d'elle... ensuite ce genre de petites attentions, j'y avais jamais droit d'ordinaire. Parallèlement à ça j'étais prêt à laisser Laoise me gifler si cela pouvait la soulager. Sait-on jamais, des fois que cela puisse la libérer d'un certain poids, puisque mon comportement l'énervait disait-elle, parfois. « Je sais. Mais je préfère garder ce privilège pour une autre fois. » Oh et puis elle avait raison. Mieux valait garder cette gifle pour une grande occasion. J'y aurais peut-être droit si, prochainement, je la mettais en rogne. Ne vous en faites pas, je n'étais pas stupide au point de tout entreprendre pour la recevoir, cette baffe. Au contraire, si je pouvais éviter d'énerver Laoise, croyez-bien que je le ferais. Car mon objectif premier était quand même de la faire sourire à nouveau. « Très bien. » Telle était la décision de la demoiselle et dieu sait que je la respectais totalement. Je n'allais quand même pas me plaindre de ne pas avoir reçu une claque ce matin. Okay, ça réveillait parait-il, mais tout de même... « Bref, je vais aller prendre ma douche, je pense. » Ah, nous faisions de la télépathie sans même nous en rendre compte ou quoi ? Non parce que figurez-vous que je prévoyais moi aussi d'aller prendre ma douche, d'ici quelques minutes. Mais bon, les demoiselles d'abord. Et puis je lui devais bien ça. Si si. « Je comptais faire de même, mais vas-y. En attendant je vais plutôt aller petit-déjeuner moi. » Je déposai mon doigt sur sa joue avant de ne caresser celle-ci non sans délicatesse, pour finalement me lever et me diriger vers la porte. J'entrepris de me tourner une dernière fois vers elle, en souriant, avant de ne quitter la pièce. Un bon petit-déjeuner ne pourrait me faire que du bien après une telle discussion. Au moins j'avais l'impression que nous avions mis les choses au clair, et c'était une bonne chose à mon humble avis. Après, je considérais que nous avions encore des choses à nous dire, dans les prochains jours. Sans omettre le fait que je garderais dorénavant un œil sur elle, pour m'assurer qu'elle retrouverait progressivement sa joie de vivre, et par conséquent le sourire. Elle en était capable, même s'il était certain que la concernant ça n'était pas simplement une question de volonté. Elle pourrait en tout cas compter sur moi à l'avenir, comme... sur un ami.

Sujet terminé pour Andreas.