En ce beau matin d'été, alors qu'elle n'était pas parvenue à dormir plus de quelques heures dans la nuit, Tweedy se promenait le plus tranquillement du monde dans le château. Elle ne savait pas tellement pourquoi, ni pour aller où, et très franchement elle n'avait même pas envie de se poser ce genre de questions. A cet instant précis, la petite brune n'avait qu'une seule envie : ne penser à rien. Elle arpentait alors les couloirs du château, pénétrait dans certaines pièces, en snobait d'autres, jusqu'à finalement se diriger vers la cuisine, qui n'était pourtant même pas censée être son lieu d'arrivée. Parce que, pour une fois, Tweedy n'y avait strictement rien à faire. Et ça, elle s'en rendit bien compte lorsqu'elle regarda autour d'elle, en mode "oh non, j'ai plus qu'à repartir". Sauf qu'elle n'en eut pas le temps, figurez-vous. Et non. Car presque aussitôt, elle vit Laoise pénétrer dans la cuisine et l'aborder. Hm, déjà, elle avait l'air de meilleure humeur qu'il y a deux semaines. Car si Tweedy n'avait pas tellement cherché à se retrouver seule avec sa camarade ces derniers jours, c'était avant tout parce qu'elle ne voulait pas avoir l'impression de la déranger, vu le niveau d'amabilité de Laoise ces deniers temps. Pour autant, à cet instant précis, elle avait comme l'agréable impression que sa camarade allait mieux. Elle avait en tout cas de l'humour, hm. C'est d'ailleurs bien pour cela qu'un petit rire s'échappa des lèvres de Tweedy. « A quoi bon essayer ? Ce n'est pas dans tes cordes » répondit-elle alors, dans un sourire espiègle, et dans un élan de provocation. Il est évident que Tweedy ne se prenait présentement pas au sérieux. Car beaucoup savaient ce qu'elle pensait de cette histoire de prétendue victoire, de la côte de popularité, des awards ... Par contre, elle se réservait le droit d'en plaisanter, car c'est encore l'une des choses qu'elle savait faire le mieux.

Non mais oh, elle s'y croyait un peu trop la Laoise, non ? Parce que prétendre qu'il faudrait qu'elle fasse tomber Tweedy pour gagner ce jeu, c'était gonflé, non ? Non ? Ah. Bah alors c'est Tweedy qui avait vu ça comme une occasion d'entrer dans un gros délire, alors. En tout cas, la petite brune ne manqua pas de provoquer gentiment sa camarade, en laissant entendre, l'air de rien, que celle-ci ne pouvait de toute manière rien contre elle, que ça n'était pas dans ses cordes. Oui bon, ça n'était peut être pas extrêmement sympathique, mais elle pariait sur le fait que Laoise comprendrait qu'elle n'était pas sérieuse, et donc qu'elle ne lui en voudrait pas. Mais de toute manière,que Laoise soit contente ou non, c'était la même chose hein. Parfaitement. Et non, Tweedy n'avait aucunement cherché à la défier. Non, non. Absolument pas. C'est alors que Laoise lui demanda si elle voulait parier. Attendez voir, c'était un piège ou ... ? Non, quand même pas. Quoi qu'il en soit, Tweedy avait bien du mal à se sentir un tant soit peu menacée par Laoise. Il faut dire que la jeune femme ne semblait pas capable de faire le moindre mal à qui que ce soit. Alors naturellement, tout semblant de menace sortant de sa bouche ressemblait fort à une grosse blague. « Arrête ma belle, tu ne me fais pas peur » fit alors Tweedy, tout à fait provocatrice, avant de hausser les épaules, de faire un mouvement de tête façon "'cherche pas les embrouilles avec moi ou tu vas douiller" et tournant le dos à sa camarade. Donc là, Laoise était supposée abandonner et retourner à ses occupations, c'est ça ? Bah logiquement, oui.

Non mais sérieusement, Laoise s'attendait à ce que Tweedy ait peur d'elle, hm ? Vraiment ? Un peu comme si elle était un tant soit peu impressionnante, un tant soit peu effrayante surtout ? Soyons sérieux, ça n'était pas du tout le cas. Il fallait bien admettre que cette jeune femme, en plus d'être extrêmement jolie, ne semblait pas le moins du monde à craindre. Elle avait ce visage angélique qui inspirait plutôt confiance, à vrai dire. Ainsi donc, il était bien impossible pour Tweedy d'avoir peur de sa camarade, et ce, même pour de faux. Parce que bien sûr, elle aurait très bien pu s'amuser à faire croire à Laoise qu'elle la craignait véritablement, ayant pu aller jusqu'à lui faire savoir qu'elle la voyait régulièrement dans ses cauchemars. Mais il était, à ses yeux en tout cas, bien plus plaisant de la provoquer gentiment. Après tout, peut être que Laoise était effectivement un être redoutable qu'il valait mieux craindre, mais dans ces cas là, Tweedy n'attendait qu'à le voir, hm. Mais voilà que Laoise insinua que Tweedy ne la connaissait pas assez bien. Tss, elle la connaissait assez bien pour savoir qu'elle était inoffensive pardi. Par contre, le coup du "hamster", c'était fort quand même. Tellement fort que Tweedy eut bien du mal à garder son sérieux, si bien qu'elle laissa échapper un petit rire. « Oh je t'en prie, ne tombe pas aussi bas » articula-t-elle alors, son sérieux quelques peu retrouvé, avant de se détourner de sa camarade pour carrément lui tourner le dos. Oui, elle osa. Une provocation de plus, sans doute. Que comptait faire Laoise, maintenant ? Déserter la cuisine ? Probablement. Ce serait naturellement la preuve que Tweedy n'avait absolument rien à craindre d'elle. Mais alors que cette pensée traversa son esprit, elle fut pour le moins surprise de sentir les bras de sa camarade enrouler sa taille, puis le menton de celle-ci se déposer sur son épaule. Oh bon sang, elle avait failli la faire sursauter. Mais vous vous doutez bien que Tweedy n'en montra rien. Après tout, elle se devait de rester digne, de rester fière. La remarque de Laoise la fit alors doucement sourire, tandis qu'elle ne tarda pas à la provoquer, une fois de plus. « Il ne tient qu'à toi d'y remédier » la défia-t-elle alors, se retenant une fois de plus d'éclater de rire. Oui parce que, soyons clairs, ce genre de choses ne lui ressemblaient pas le moins du monde, et il était probable qu'il en soit de même pour sa camarade.

Oh mais c'est que Laoise était bel et bien redoutable, en fait. On ne dirait pas comme ça, à première vue, qu'elle était dotée d'un coté démoniaque affirmé, et pourtant, c'était vraisemblablement le cas. Car la jeune femme, visiblement contrariée que Tweedy ait osé lui tourner le dos, prit la liberté d'enrouler ses bras autour de la taille de celui, posant également son manteau sur son épaule, histoire de la garder prisonnière. Quelle cruauté, n'est-ce pas. Ah non vraiment, Tweedy en était déjà au stade où elle s'adressait mentalement à toute sa famille - genre par télépathie si vous préférez - histoire de leur dire au revoir. Parce que la fin était maintenant très proche, c'était certain. A partir du moment où Laoise agissait avec une telle cruauté, l'on était effectivement en droit de penser que la vie de Tweedy était plus que jamais en sursis. Autant elle en avait connu de belles à l'extérieur, autant à cet instant précis, il est certain qu'un danger véritable rodait. Pour autant, loin de vouloir montrer à sa camarade qu'elle était pour le moins déstabilisée, elle prit la décision de lui faire croire qu'elle était au contraire décidée à la provoquer à nouveau. Car c'est bien ce dont il s'agissait depuis quelques instants, non ? De provocation, hm. Et donc, Tweedy lança une sorte de défi à sa camarade. Un défi qu'elle la savait bien incapable de relever, ce qui était le plus amusant dans cette histoire, c'est certain. Il était alors question de remédier au fait que la petite brune soit si naïve. Ben quoi ? Elle venait bien de se plaindre de sa naïveté, non ? Alors maintenant, il lui fallait assumer ses dires et l'en débarrasser. A moins, bien sûr, qu'elle ne soit bien incapable. « Tu saisis vite » la taquina-t-elle gentiment, se retenant rire en même temps que sa camarade. Poussant un soupire faussement désabusé, elle reprit bien vite la parole, sur un ton désolant à peine exagéré. « Mais ça non plus, ce n'est pas dans tes cordes. » Oui bon, la provocation semblait toujours de mise, hm. Et pourtant, détrompez-vous, elle n'avait rien de personnel contre Laoise. C'était vraiment une sorte de caprice. Oui, rien que ça.

La provocation. Voilà une chose dont Tweedy évitait un maximum de se servir. Il faut dire que provoquer les autres n'était pas franchement une chose qu'elle affectionnait. A ses yeux, il y avait toujours une meilleure manière d'agir qu'en provoquant. Pour autant, à cet instant précis, elle se permettait effectivement de provoquer - et pas qu'un peu - la jolie Laoise. Pourquoi ? Et bien, pourquoi pas ? Parce que cette dernière avait commencé, en fait. Ouais voilà, tout était en réalité de sa faute, si bien que la provocation de Tweedy en devenait tout à fait acceptable. Parfaitement. Et elle pouvait donc se permettre de continuer dans cette voie, hein. Par exemple, elle avait parfaitement le droit de prétendre que Laoise n'était absolument pas dans la capacité de se charger de sa naïveté, pas plus qu'elle était dans la capacité de la faire tomber pour remporter ce jeu, d'ailleurs. Non vraiment, Laoise n'était absolument pas disposée à lui faire quoi que ce soit. Elle avait beau prendre un air menaçant, la provoquer comme elle le faisait elle-même, Tweedy n'était absolument pas dupe. Non vraiment, ça ne prenait pas avec elle. Tenez, même lorsque Laoise se planta devant elle, les sourcils froncés et les bras croisés, elle n'eut absolument aucune crainte. Elle se permit même de rire quelques peu, laissant un sourire clairement amusé se dessiner sur ses lèvres. Oui, rien que ça, c'était une nouvelle fois de la provocation. Laoise disait donc que Tweedy la sous-estimait beaucoup. Ah, vraiment ? C'est ce qu'elle pensait ? Intéressant. Naturellement, Tweedy n'était pas décidée à se laisser faire. Oui parce qu'elle prenait ça comme une attaque. Absolument. Et elle n'allait pas la laisser gagner. Ah ça non. La petite brune posa alors ses mains sur les épaules de sa camarade, faisant reculer celle-ci jusqu'à la plaquer contre le mur le plus proche. « Peut être. Mais en attendant, je ne te trouve pas tellement à la hauteur. » Elle était même complètement à la ramasse, cette pauvre Laoise. Allez, on l'aide ? Ah bah non, certainement pas. Tweedy était la plus forte, elle devrait s'y faire. C'est tout.

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