Il y a une semaine, jour pour jour j’apprenais à l’issue d’une deuxième nomination en une seule soirée que j’étais éliminée, être désignée face à Emmeline n’avait pas été quelque chose de positif pour moi, je dirais même qu’elle m’avait écrasé à plate couture et c’était hélas la règle, ceux qui avaient le moins de pourcentage provenant du public étaient éliminés et j’avais donc quitté l’émission sans demander mon reste, fière de mon parcours et de la chance que j’avais eu d’être sélectionnée par la production pour participer à cette nouvelle édition. Depuis ma sortie il s’était passé beaucoup de choses, aussi bien pour les candidats à l’intérieur puisqu’une semaine pouvait paraitre plusieurs mois dans le jeu mais également pour moi, j’étais très sollicitée par la télévision, on m’avait même proposé d’animer une petite chronique dans une émission de télé-réalité d’une chaine concurrente à celle qui diffusait Fake Lover mais j’avais refusé. En participant à Fake Lover mon objectif n’avait jamais été de devenir célèbre, je n’aspirais pas à ça dans la vie et je ne tenais pas non plus à faire irruption dans le show biz. Je tenais juste à faire passer un message et c’était le cas pour ceux de l’extérieur, c’est pour poursuivre quelques semaines mon aventure sans le stress des nominations et du jeu en lui-même que j’avais accepté de revenir pour les trois dernières semaines, j’étais même très heureuse d’avoir l’occasion de revenir ici, ça m’avait un peu manqué quand même. Le prime achevé avec le départ d’Emmeline et de Bob je m’étais éclipsée pour prendre un café tranquillement à la cuisine avec les autres candidats, la majorité d’entre eux couchés je m’étais décidée à aller prendre une bonne douche chaude afin d’être dans les meilleures conditions possibles pour dormir. Une fois à la salle de bain j’avais donc retiré ma robe, mon soutien-gorge et mon boxer féminin, puisque je ne voulais pas qu’on puisse mater mon cul sous ma robe pendant la soirée, l’eau allumée et bien chaude je m’étais donc glissée en dessous poussant un petit soupir d’aisance au contact de l’eau avec ma peau.

L’eau chaude qui dévalait sur mon corps me soulageait énormément, je me sentais tout de suite bien plus relaxée oubliant toutes mes pensées pour uniquement me concentrer sur les sensations que me procurait l’eau. Prenant la bouteille de gel douche j’en faisais glisser une petite partie dans ma main pour l’étaler entièrement sur mon corps la mousse restant momentanément sur mon corps avant d’être retirée par l’eau qui s’écoulait sur mon corps. Mes cheveux étaient également trempés, je m’appliquais donc tranquillement un shampooing et c’est au moment où Nadan était arrivé que j’avais rincé le tout étant tout de suite plus propre à mes yeux, je n’étais pas sale au fond, je m’étais lavée ce matin mais je détestais avoir l’impression de ne pas sentir bon et ce genre de conneries, les vieilles habitudes d’un métier qui imposait une hygiène au-dessus de la moyenne. « Alecia, il faut que je te… » Je relevais la tête me retournant pour regarder Nadan sans même penser qu’il pourrait me voir intégralement nue sans avoir besoin de se donner du mal pour obtenir ce même résultat. « ... parle. » Je coupais l’eau m’emparant d’une serviette que je venais entourer contre ma poitrine. « Je t’écoute. » Disais-je calmement, je sentais Nadan plus froid qu’avant et ça me faisait bizarre depuis qu’il était arrivé, lui qui, jusqu’à maintenant avait été toujours très chaleureux avec moi.

La première semaine lorsque j’avais fait connaissance avec Nadan, et bien que notre conversation ne se soit pas orientée vers quelque chose de très mémorable puisque je l’avais menacé de lui en mettre une et certains noms d’oiseaux étaient ensuite sortis, je lui avais tout de suite trouvé un certain charme, chose que j’avais enfouie en pensant uniquement de lui que c’était un connard de première mais une fois que nous avions fait preuve d’intelligence j’étais passée à autre chose et j’avais pu redécouvrir le mec intéressant autant à l’intérieur que physiquement, ne crachons pas dans la soupe, même si je n’avais jamais avoué aux autres avoir une attirance plus intense que la simple envie de l’embrasser une fois juste comme ça et d’oublier très vite pour courir derrière quelqu’un d’autre c’était un peu le cas. Il me plaisait, j’avais beaucoup pensé à lui et le phénomène c’était amplifié après son départ si bien que j’avais longuement pensé à nos retrouvailles et, chose suffisamment rare depuis douze ans pour le signer, j’avais eu comme l’impression d’avoir des désirs. Le voir ainsi, peut-être troublé de me voir si peu vêtue je m’étais donc dissimulée une partie de mon corps à l’aide d’une serviette blanche qui compressait ma poitrine. « Je... » Je souriais, amusée devant son trouble, que voulait-il me dire ? « C'est pas mon truc, ces choses là... Enfin.. Tu sais, les rapprochements si... » Il s’arrêtait. « naturels. » Je ne le quittais plus des yeux, oubliant complètement que j’étais trempée. « Tu entends quoi par rapprochement ? » Demandais-je avec une timidité qui ne pouvait que sonner faux, normal puisque je voulais juste m’assurer de ne pas interpréter les choses d’une manière qui me plaisait à moi. Me faire des films ça n’était pas vraiment mon truc.

Il faisait chaud dans la salle de bain, comme d’habitude il suffisait que l’un des candidats ne prenne une douche pendant plus de cinq minutes avec une température plus ou moins chaude pour que toute la pièce gagne quelques degrés au minimum. Du coup, même en étant mouillée je mourais de chaud et sentir les magnifiques yeux de Nadan sur mon corps me faisait quelque chose, je me mordillais la lèvre souriant amusée en lui demandant ce qu’il entendait par rapprochement, j’avais besoin qu’il soit franc avec moi, je n’attendais pas de lui une déclaration d’amour ou quelque chose de ce genre-là hein, j’avais arrêté de croire au prince charmant il y a bien longtemps mais je voulais être certaine de ne pas me faire d’idées sur notre relation que ce soit amicalement ou peut-être plus, ainsi j’étais à peu près certaine qu’il aurait la franchise de me répondre, il n’était pas un homme qui se défilait d’après ce que j’avais pu voir de lui depuis le début de la saison. « Je... » Devais-je avoir peur de ce qu’il allait dire ? Non, au contraire je n’attendais qu’une chose, qu’il passe la deuxième pour m’en dire plus. « Tu te moques de moi. » Je ne voulais pas qu’il pense ça, je ne me moquais pas de lui, je tentais juste d’être détendue. « Ne le prends surtout pas comme ça, je ne me moque pas de toi au contraire ! C’est juste que… Je n’aurais jamais pensé te voir dans une telle situation un jour je dois bien l’avouer. » Je me sentais privilégiée pour le coup et j’aimais cette sensation avouons-le. « Tu mériterais vraiment que je te ligote. » Je souriais à nouveau comprenant la référence à la première semaine. « J’ai été vilaine à ce point ? J’accepte mais… Dans un lit uniquement parce que contre un arbre ça doit être douloureux ! »

Je me sentais très étrange à cet instant, il n’était pas dans mes habitudes d’être aguicheuse mais peut-être que je l’étais ce soir. Nadan m’avait manqué, je ne m’en cachais pas mais je ne savais pas vraiment de quoi il s’agissait entre nous, une amitié, une relation ambiguë, une attirance purement physique ou plus ? Il était difficile pour la fille sevrée de la moindre relation houleuse avec un homme depuis douze ans d’avoir tous les éléments pour trouver une réponse acceptable. Non, je n’en savais définitivement rien mais quelque chose me disait que j’aurais droit à des réponses ce soir, peut-être devais-je suivre mes envies, mon impulsivité pour voir ce qu’il se passerait ensuite ? « Je ne pensais pas non plus, je dois bien l'avouer. » Je souriais, voir Nadan gêné comme il pouvait l’être, le voir se débattre avec les propos qu’il voulait me dire était très flatteur pour moi mais aussi intriguant, que voulait-il me dire après tout ? La légèreté de la situation était bien vite balayée lorsque je parlais d’être attachée à un lit sans avoir d’idées perverses en tête à première vue. « La douleur, c'est dans la tête très chère. Si tu arrives à la ménager, tu serais en mesure de connaître des sensations inexplorées... » Nadan était-il un expert dans les démonstrations sadomasochistes ? Je n’avais jamais essayé la moindre pratique de ce genre, j’étais en quelque sorte une novice bien que j’ai été très appréciée pour mes aptitudes sexuelles à l’époque du lycée. « Quoi comme sensations par exemple ? » Demandais-je plus taquine et provocatrice que jamais. « Mais fais attention, je pourrais te prendre au mot. » Je le regardais sentant mon cœur gagner en chaleur à nouveau, quelque chose en moi ne tournait pas rond ce soir, j’avais tellement envie… De lui… D’envoyer douze longues années d’abstinence au placard pour céder aux plaisirs de la chair, d’avoir à nouveau droit à cette proximité avec un homme aussi attirant que Nadan. « Qui te dis que ce n’est pas l’objectif ? » Je jouais avec le feu, et si mon objectif était justement de me brûler ?