Je n’aime pas être seule. Je n’aime pas être sans elle. Ma cousine, c’est ma moitié ; sans elle c’est comme si mon âme n’était pas complète. Ce doit être la raison pour laquelle je n’arrive pas à trouver le sommeil d’ailleurs. J’ai beau me tourner et me retourner il n’y a rien à faire, je me demande ce qu’elle fait et si ça se passe bien avec sa lesbibi peroxydée. Je ne pouvais plus tenir ainsi. Me levant, j’enfilais par-dessus ma petite culotte La Perla un jogging Victoria’s Secret pour bonasse et m’engageais à traverser l’avenue qui nous séparait. Pour office de chaussures je m’étais chargée de piquer les chaussons de grand-père de Malik el padre. Telle une enfant perdue, je cherchais mon chemin à l’aveuglette dans le village… et en plus en soutif ça caille. Au bout d’une dizaine de minutes et de nombreux calvaires – je passe outre les détails, je n’ai pas envie qu’on se foute trop de ma gueule- je trouvais enfin la fameuse école des garçons. La porte grinçait, on se serait cru chez Harry Prouteur. Suivre les ronflements pour trouver la chambre, là est l’astuce. J’entrais donc dans une pièce noire mais je reconnu la perruque fluo de Teresa directement. Mon sourire colgate illumina la chambrée tellement j'étais heureuse de retrouver mon point de repère. Je trottinais, sautant sur le lit comme une grande duduche. « Hinhiiiiiin je n'arrive pas à dormir! T'es trop loiiiin. Et je peux pas trouver le sommeil tant qu'on a pas débriefé! » C'était la tradition, sous une couette comme deux enfants. D'ailleurs je m'en foutais bien de quoi pouvait dormir dans la chambre à ce moment là. Mais alors cooomplètement.

Il déboutonna mon chemisier blanc pour laisser entrevoir ma peau laiteuse. Il posa sa douche bouche son mon hmmmmmmm...

« QUOIIIIIIIIIIII??? » Teresa sursauta, alors prise de panique. En plein rêve érotique avec l’homme de ses rêve qui était en fait une femme blonde et maigre qui n’avait qu’une seule envie: tirer Teresa du côté minou de la force ! C’est donc les larmes aux yeux que la Coréenne émergea de son sommeil, mais ces mêmes larmes ne tardèrent pas à se dissiper à la vue de sa cousine. C’était elle en fait. Teresa aurait dû reconnaitre son parfum qu’elle avait toujours associé à la pomme d’amour. Sans attendre, elle prit sa cousine dans ses bras et lui dit, sans contrôler le ton de sa voix :

« OMG mais j’suis trop conteeeeente !! » La belle pouffa de rire et secoua la tête, comme ces chiens bubble head à l’arrière des voitures. C’est pas que Teresa n’avait rien à foutre du sommeil des autres, mais elle en avait juste rien à foutre. Elle avait tellement de choses à dire à Nicole, qu’elle ne savait pas par où commencer.

« Chériiiie, t’étais divine ce soir ! Et moi, j’étais genre trop belle heiiiiin? T’as vu ma partenaire, OMG, je sais pas quoiiii faiiiiire est ce que je me convertis à la bible du cunnilingus ou alors est ce que je fais genre voeu de chasteté jusqu’à ce que je saute sur ton mec à toiii? MAIS TOI ALORS? Racontes moi toouuuut ! »

Comment ne pas sursauter quand une furie hurle de sa voix de bambina chiquita aïgue ? Bah je sais pas ! Plus rapide que l’éclair, Teresy baby m’étouffa contre son torse ; à défaut de sa poitrine. Quoi que ça semblait rembourré même lorsqu’elle est en pyjama. Sourire jusqu’aux oreilles, mes mains frappaient nerveusement entre elles tellement j’étais excitée. « Merciii baby ! T’étais super ! L’entrée était sublissiiiiiime ! marquant une pause, mon regard mauvais et blasé se dirigea vers la personne endormie dans le lit « Ouais ouais j’ai vu, c’est un bonhomme déguisé en fille, faut attendre qu’il craque ! GOD BITCH ! On vient de trouver son secret !! Faudra aller buzzer ! Ou maintenant pour tous les réveiller ?! Ouais bon bref ! Moi tu verrais le mec il a presque pas de conversation quoi ! Il est trooop pas funky. Les gens ont l’air grave de mauvaise foi ici, il faut swinguer tout ça !» Peu m’importe si les gens dormaient ou non, de toute façon à l’intonation de nos voix c’était certain qu’ils allaient vite être interrompus dans leur sommeil. Je bondissais maintenant sur le lit, ne pensant même pas une seconde au travelo qui sommeillait aux côtés de ma chère cousine ; un rire débile de pipouf s’échappant de mes lèvres. Comme si la foudre venait de me toucher, j’ouvrais grand la bouche genre ECLAIR DE GENIE ! Cerveau en éruptioooooon ! « Han t’as vu on est dans la même équipe ! Je sais pas à quoi ça seeert. A se taper le présentateur à qui on appartient tu crois ? »