L'épreuve de la douche. [27.11.10 à 11h05]

Leone

La douche. Un passage obligé sur lequel Robbie s'était posé beaucoup de questions. Après tout, dans les anciens jeux de télé réalité, on en avait vu de belles. Néanmoins, certaines personnes avaient l'air plutôt pudiques, contrairement à lui même qui n'avait aucun mal à dévoiler son corps d'Apollon. Pas complexé pour un sou, il savait que sa plastique serait un atout non négligeable durant l'aventure. Il semblait n'y avoir personne en train de se laver en ce moment, même si la buée attestait du fait que certains habitants avaient déjà effectué leur toilette. Pour ne gêner personne, le Londonien décida de rester en maillot de bain. Après avoir pris une bonne douche bien chaude, le jeune homme s'apprêtait à sortir. Il se sentait tout propre, et après la soirée qu'ils avaient passé, ce n'était pas du luxe. Robbie n'entendait rien autour de lui, à cause de l'eau qui avait coulé jusque là, si bien qu'il fut surpris de croiser quelqu'un. La situation pouvait paraître gênante, sachant qu'il était à moitié nu, toujours humide suite à sa douche. « Oh. Salut. » Il était un brin pris de court, si bien que la surprise était bien plus visible que la volonté de connaître les gens qu'il avait pu afficher jusqu'ici.

« Je ne suis pas la personne que tu t’attendais à voir ? Je risquerai de me vexer. » Répliqua-t-il un brin ironique.

Pour une raison qu’il ignorait encore, son interlocuteur semblait assez surpris. Leone en profita donc pour le taquiner amicalement. Dans une maison peuplée d’une vingtaine de candidats, la solitude était devenue un luxe inaccessible en particulier dans la salle de bain.

Le jeune homme lui adressa un sourire amusé avant de saisir la première serviette qu’il trouva étendue à côté d’un lavabo, certainement celle de son colocataire. Il s’assura qu’elle était bien sèche avant de lui envoyer.

Contrairement à Robbie, le New Yorkais portait un gilet noir à boutons dont il avait retroussé les manches et un jean bleu clair présentant un large trou au niveau de son genou gauche. Il s’était déjà lavé et venait de terminer son petit-déjeuner. Dévisageant son camarade à travers le reflet du miroir, il saisit sa brosse à dents.

Robbie n'avait pas vraiment peur de cette omniprésence de la part des autres candidats. Plutôt sociable et pas vraiment pudique, la solitude lui faisait plutôt peur. Ainsi, alors que l'un de ses camarades le surprit lorsqu'il sortit de la douche, le jeune homme ne fut pas gêné le moins du monde par la situation. « Je ne m'attendais pas à voir qui que ce soit, en fait. J'ai l'impression qu'il y a soit des maniaques de la douche qui s'y prennent super tôt, soit des maniaques du sommeil qui sont encore dans leur lit. Bref, personne n'est normal, ici ! Sauf moi, bien sur. » Un large sourire aux lèvres, il attrapa au vol la serviette que lui lançait l'habitant pour la mettre vaguement autour de sa taille. A vrai dire, c'était plus pas ne pas avoir froid que pour véritable se couvrir. Commençant à farfouiller dans ses affaires pour trouver des sous vêtements, Ne voulant pas laisser tomber la conversation, pour ne pas perdre une occasion de faire connaissance avec un candidat, Robbie poursuivit donc. « Enfin bon. Ta soirée c'est bien passé ? T'as pas l'air d'avoir fait d'excès, t'as l'air assez vraiment, ce matin. Certains candidats vont morfler quand ils vont se réveiller, moi, j'te le dis ! » En effet, certains candidats avaient sans doute un peu trop abusé des bonnes choses dès le premier soir.

« Rares sont ceux qui se vantent d’être normaux. Respecter des normes définies par d’autres, distribuer des stigmates, se fondre dans une masse, j’espère vraiment pour toi que tu n’es pas normal. Et d’après moi ceux qui se disent normaux ont toujours une bête noire à cacher. » Répondit-il un brin provocateur avant de se rincer la bouche.

Leone referma le tube de dentifrice et rangea sa brosse à dents pendant que son colocataire avait le nez dans ses vêtements. A en juger par son physique, Robbie devait avoir à peu près le même âge que lui. Il semblait également ouvert et plutôt sociable.

Effectivement, l’agent marketing s’était montré particulièrement sage lors de cette première soirée. Il s’était simplement contenté de découvrir le Nid d’Amour et d’en apprendre davantage sur sa partenaire Helena. Désormais appuyé contre le mur et les bras croisés, Leone regardait d’un œil amusé son colocataire à la recherche d’un boxer.

« Non je ne me suis pas bourré la gueule si c’est ça que tu insinues par excès. Pas de gueule de bois pour moi aujourd’hui. J’ai pas encore trouvé la personne digne de confiance qui me sortira d’affaires si je me mets à me déshabiller sur la table ou vomir mes tripes. » Déclara-t-il avec une touche d’humour.

Nous avions tous un ami dans notre entourage prêt à nous prendre en main, et inversement, lorsque notre sang transportait plus d'alcool que d'oxygène...

Son camarade commença à faire un traité de philosophie sur la normalité. Visiblement, il était un anti conformiste convaincu. Robbie, lui, n'était pas aussi catégorique. C'était peut être du à son éducation stricte, dans un milieu bourgeois, mais pour lui, il fallait quelques normes pour que les choses fonctionnent. Il ne se sentait pas toujours à l'aise avec les gens trop étranges. Ils pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, au fond, si la personne était trop en décalage avec ce qu'il connaissait déjà, un malaise évident et inévitable s'installait. Haussant les épaules, un sourire mystérieux aux lèvres, le Londonien répondit. « Et ben, dans ce cas, espérons que mes noirs secrets ne soient pas dévoilés dans le Nid ! » Après tout, chacun cherchait à cacher quelque chose, c'était le principe de l'émission. Ensuite, alors que son camarade parlait de possibles frasques qu'il pourrait faire par la suite sous l'emprise de l'alcool, le jeune homme sourit, avant de répondre. « Moi qui pensais que tout le monde allait se déshabillait dès le premier soir, mes préjugés sur les émissions de télé réalité s'écroulent ! » Évidemment, il plaisantait... un peu. On pouvait tout de même dire qu'en général, les gens voulaient du sexe et des candidats dévergondés, et d'après ce que l'on pouvait lire dans les magasines, les émissions leur servaient cela sur un plateau d'argent ! D'ailleurs, Robbie ne se jeta pas pour détailler physiquement son camarade. Après tout, il fallait bien se tenir au courant de la concurrence ! « Enfin bon, de toute façon, j'en connais quelques unes qui n'auraient rien fait pour t'empêcher de te déshabiller sur la table.... en plus, il paraît que ça fait de l'audience ! »

« Compte sur moi pour te percer à jour. D’ailleurs si tu étais aussi normal que tu le prétends, tu ne serais pas ici. » Ajouta-t-il d’un ton joueur.

La chasse aux secrets s’annonçait prometteuse. La maison devait comporter un véritable amas de personnalités sensationnelles à l’état brut. Leone avait hâte de découvrir ses mystérieux colocataires plus en détails, à commencer par Robbie.

Ce dernier avait certainement raison. Leone ne savait pas exactement à quelles filles il faisait allusion néanmoins le New Yorkais ne doutait absolument pas de son sex-appeal. Il n’avait malheureusement pas suivi la première saison, mais Robbie lui laissait fortement croire que le Nid d’Amour s’était transformé en niche à partouses ?

« Et toi, tu m’en aurais empêché ? » Demanda-t-il partagé entre humour et curiosité. Question ambiguë ou façon détournée de lui demander s’il était digne de confiance ou alors… intéressé par un show inédit spécial Leone ?

Il était vrai que les habitants avaient l'air très originaux, à première vue. Pour que le public soit intéressé par ce genre d'émission, de toute façon, il fallait forcément de fortes personnalités pour créer des histoires. Leone semblait l'avoir bien compris. D'ailleurs, lui même dégageait quelque chose de particulier, un brin provocateur, pas besoin d'être devin pour savoir qu'il serait un personnage intéressant. Haussant les épaules, le jeune homme répondit. « Et bien, espérons pour toi que tu découvres ce que j'ai à cacher avant que je ne trouve ton secret. Et oui, je suis beau ET perspicace, ça t'épates, hein ? » Le Londonien émit un rire peu sonore. En effet, même s'il semblait bien sur de lui, en réalité, bien sur, il ne se trouvait pas si parfait. Néanmoins, Robbie ne se considérait pas comme une bille, et il espérait bien avoir des secrets. A la seconde question de son interlocuteur, le jeune homme ne parvint néanmoins pas à voir le test. Après tout, peut être que son cerveau était un brin limité. Il répondit donc, en haussant les épaules, sur le ton de la plaisanterie. « Oh, je ne pense pas, ça je serai celui qui t'aurait demandé d'y aller, soit je te rejoins sur la table et on fait grimper l'audience. Je ne suis pas vraiment du genre rabat joie, désolé ! »

Gueule de bois. Certains candidats faisaient un peu trop la fête dans ce nid, et Camille en faisait parti, malheureusement pour son corps. La barbe du lendemain - qui le rendait on ne peut plus sexy - il avala un énorme verre d'eau, et sauta directement dans la piscine, pour y sortir quelques minutes plus tard. Il n'y avait rien de mieux que sentir l'eau sur son corps, et de pratiquer quelques minutes de sport pour se sentir mieux, même si son corps réclamait quelques heures des sommeil supplémentaires. Se séchant rapidement les cheveux, il se dirigea jusqu'à la salle de bain, toujours muni comme seul vêtement, d'un maillot boxer, de couleur noir. Il tomba nez à nez avec deux garçons. Robbie et Léone. oui, il retenait assez vite les prénoms. Nullement gêné d'un possible dérangement, il se rendit jusqu'à l'évier suivant, sortant sa brosse à dent.

Vous étiez en grande discussion ? Dites, j'suis le seul à avoir la gueule de bois ou quoi ? La prochaine fois que vous me voyez avec une coupe de champagne, jetez la moi à la figure, j'aurai moins mal au crâne qu'aujourd'hui. Et il fixa enfin les jeunes hommes, via le miroir. Ils semblaient un peu plus âgés que lui, mais pas de beaucoup. En tout cas, on pouvait dire que les candidats avaient été choisis... avec soin.

Leone éclata de rire. Décidemment Robbie n’avait besoin de personne pour s’envoyer des fleurs et il avait bien raison, la confiance en soi et l’art de savoir reconnaître ses talents représentaient deux qualités essentielles dans notre société. Le New Yorkais n’hésita pas à lui répondre, plus dans le but de le taquiner en toute amitié que dans celui de lui enseigner la modestie :

« Beau, sûrement. Perspicace, j’attends confirmation. Et n’oublie pas l’orgueil. »

C’était en boxer noir que Camille débarqua ensuite dans la salle de bain, payant les conséquences douloureuses de sa cuite. L’agent marketing lui adressa un sourire franc et tourna de nouveau son regard vers Robbie portant toujours sa serviette enroulée autour de la taille.

« On était justement en train de parler des effets de l’alcool, et j’aurai bien envie de faire quelques expériences sur ce grand garçon dès que l’occasion se présentera. » Dit-il en parlant de Robbie qui apparemment semblait fêtard dans l’âme.
« Intéressé par le rôle du cobaye ? Je parie qu’une poignée de shots suffiront à le faire danser sur la table dans un string léopard, t’es pas d’accord Camille ? »