GIOANOUCHKACESARLUCYPENNYZIYANSIDKARLAACHANAALYCRISTOPHERRHEA
FAWNGOLSHIFTEHLINADASHRICHARDBASTIANLEONJOAQUIMMAZEJULIETTEULISESTIMEO
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez
 

 Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ismay

Ismay
MESSAGES : 868
AGE : 35
LOCALISATION : salisbury, england.
POINTS : 15

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE:
RELATIONS:
PARTENAIRE:

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) EmptyLun 1 Oct 2012 - 18:34

featuring janka

Ismay était assise en tailleur sur une pierre tombale, tête penchée sur un vieux livre qu'elle avait emporté avec elle, peu sûre que la bibliothèque du nid - s'il en comportait une, ce dont elle n'était pas certaine lorsqu'elle avait fait sa valise - recèle de tous les ouvrages qu'elle souhaitait lire ou relire. En l'occurrence c'était un essai de Freud intitulé Malaise dans la culture qu'elle avait pioché dans ses affaires personnelles. Un essai qu'elle avait lu pour la première fois au lycée, sans réellement accroché - sans doute était-il trop compliqué à l'époque - mais auquel elle s'était réessayé plus tard, se délectant de tout ce qu'elle avait été incapable de comprendre la première fois. Elle adorait Freud et en même temps, restait étrangement septique. Ses théories étaient passionnantes mais comme bon nombre d'individus de son ère, elle avait du mal à les prendre pour vraies, du moins certaines. Que la création artistique puisse n'être qu'une pulsion refoulée et sublimée, par exemple, n'était pas une explication qui la satisfaisait complètement. N'était pas une explication qui la satisfaisait tout court, en réalité. Qu'un enfant n'ait aucun souvenirs de sa petite enfance à cause des pulsions œdipiennes qu'il refoulait également la laissait septique. Bref, chaque fois qu'elle se plongeait dans les théories freudiennes, elle prenait du recul sur ce qu'elle savait, ce qu'elle lisait et ce qu'elle pensait, et elle parvenait alors à dévorer l'ouvrage avec beaucoup de plaisir et sans froncer les sourcils toutes les dix pages. La question, à présent, était pourquoi avait-elle choisi le cimetière comme lieu d'isolement ? Sans raison particulière, à vrai dire. Le petit livre fourré dans la poche arrière de son jean, elle avait déambulé dans le village, jusqu'à arriver devant une petite porte en fer, qu'elle avait bien vite dépassée, son esprit se trouvant déjà de l'autre côté. Ainsi, elle était là, installée sur une pierre tombale qu'elle avait prit bien soin d'inspecter au préalable. Elle n'était pas parvenue à déchiffrer le nom, seulement les dates de naissance et de mort. Avec tout le respect dont elle était capable, elle s'était mentalement et un peu stupidement excusée du possible affront qu'elle allait commettre, s'était assise, dos à la porte, et avait commencé sa lecture, apaisée par le silence du cimetière.
Janka

Janka
MESSAGES : 649
AGE : 37
LOCALISATION : NEW-YORK,USA.
EMPLOI : DJ&PIANISTE.
CITATION : « AIME-TOI TOI-MÊME, ET LAISSE LA FOULE TE HAÏR. »
JUKE BOX : CHOPIN.
POINTS : 15

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE:
RELATIONS:
PARTENAIRE: PERSONNE.

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Re: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) EmptyLun 1 Oct 2012 - 22:29

Mon âme est brisé, il en reste un bout bien accroché quelque part je sais bien où mais il m'est tout simplement impossible de la retrouver de récupérer. Alors je suis une âme brisé, une âme qui ne demande qu'à être réparé. Et pourtant c'est peine perdu n'est-ce pas ? Alors je me raccroche à la partie encore intacte tout en sachant pertinemment que la plus importante c'est elle, celle qui me nargue depuis là bas, depuis ce très loin que j'évite de côtoyer. Moi et mon âme brisé on aime s'imprégner de lieu où le passage d'autres âme est palpable. J'aime cette ambiance, ça me donne certains frisson parce que je me sens plus proche de la mort, parce que je la foule la mort. Alors je me balade dans ce cimetière déchiffrant du mieux que je peux le nom des défunts et leur rendant un hommage muet, un hommage silencieux, le meilleur des hommage. Je laisse une trace de mon passage en effleurant la pierre. Toujours pieds nus je me délecte des vibrations que certaine trouverons glauque que d'autre comme moi trouverons authentique. On est à l'essence des choses. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. Je pense à ces mots alors que je détaille de mes doigts le prénom français gravé sur le granite. Un genoux à terre je sais que ça fait longtemps qu'on ne lui a pas rendu visite, vous trouverez ça étrange à force de vous balader dans mes pensées mais je trouve ça réellement triste. Alors je prie pour lui, je prie pour Eugène je crois je ne suis pas certaine la roche est abîmé, l'écriture peu lisible. Je prie pour lui comme tu prierais pour ta famille, parce que je me sens plus proche de lui. Parce que ma vie résonne comme la mort à certain moment. Et aujourd'hui c'est un de ces moments où même le feu de la colère qui m'anime continuellement semble sur le point de mourir et pourtant il suffira d'un instant, d'une respiration pour qu'il s'anime de nouveau. Je suis là depuis un moment et je ne remarque que maintenant la jeune femme qui lit. Mon regard effleure sa peau blanche et ses lèvres roses. Je sens le feu plus vif en contacte du vivant, il s'anime. Parce que je suis en colère contre eux, contre les vivant je ne peux l'être contre les morts, je ne peux que les jalouser. C'est la fille à l'italien celle qu'il appelle vulgairement son GPS. De silence je suis faite, c'est donc en silence que je m'approche d'elle, pas de louve, pas de souris comme vous voulez mais pas une branche ne craque sous le poids de mon corps. Plus je m'approche plus le feu grandis, plus je sens son odeur, plus j'imagine je sang se mouvoir dans ses veines, plus je suis en colère, plus le vide se remplit et plus je souris. « Ismay, c'est beau. » je lui sors d'une voix poétique. Je ne crois pas me trompé et quand bien même elle restera Ismay, parce qu'elle est aussi belle que son prénom et pourtant si peu intéressante face au son que j’émets lorsque que je prononce ces quelques lettres. Iz-may.
Ismay

Ismay
MESSAGES : 868
AGE : 35
LOCALISATION : salisbury, england.
POINTS : 15

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE:
RELATIONS:
PARTENAIRE:

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Re: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) EmptyMar 2 Oct 2012 - 0:17

Il était un peu ardu, parfois, de parvenir à déchiffrer le texte initial parmi toutes les traces de feutre, les annotations dans les marges ou entre les lignes et les post-it encore collés sur les pages qui dataient de ses interrogations de lycée. Pourtant, elle se plaisait presque à relire - du moins, ce qui n'était pas encore devenu illisible avec le temps - toutes ses notes, comparant ses façons de voir les choses et voir les théories freudiennes - celle d'aujourd'hui, et celle de quand avait dix-huit ans. Même si, au final, elle constatait que peu de changements s'étaient opérés entre temps, si ce n'est l'affinement de ses idées. Dieu ce qu'elle pouvait être brouillonne à cette époque. Encore pire que maintenant. Depuis, elle avait fait des études universitaires, et avait été obligée d'apprendre à s'organiser, à structurer ses pensées, ce genre choses ennuyeuses et qu'on estime superflues sur le moment. Alors qu'elle tournait délicatement une page, essayant de ne pas arracher un drôle de cornage ou pliage dont elle ne parvenait à se remémorer l'intérêt et le but, qu'une voix lui apprend qu'elle n'est pas seule. Sursautant, elle tourna la tête si rapidement qu'elle sentit sa vision se troubler et ses épaules partir un rien en arrière. Mais habituée, elle se ressaisit aussitôt. Les chutes de tension, ce n'était pas rare chez elle. Dès qu'elle se levait trop brutalement après le repos, qu'elle passait trop vite de l'obscurité au plein soleil - ce genre de situation l’amenait toujours à voir gris l'espace de quelques secondes. Là, rien de tout cela. Ce n'était qu'une brunette qui l'avait un peu trop surprise. Reprenant ses esprits, donc, elle glissa légèrement vers la gauche, pour lui faire face. Maintenant bien mise, Ismay la reconnu aussitôt. « Oh, merci. Mes parents seront ravis de savoir que leur choix de prénom plait » fut tout ce qu'elle trouva à répondre. Elle aurait pu être touchée, sourire - ce qu'elle fit, légèrement - ou la remercier sans rien dire, l'attribution de son prénom ne lui revenait pas. Elle n'avait rien à voir là-dedans. N'ajoutant rien dans l'immédiat, elle se permis de l'observer. De toute façon, elle se l'était toujours permis, que cela gêne ou non. Et lorsque la personne observée en devenait réellement mal à l'aise, elle partait, ou faisait semblant de se détourner pour ne plus avoir à affronter le regard curieux et impudique d'Ismay. « Tu es Janka, c'est ça ? » fit-elle alors, bien qu'elle sache parfaitement la réponse. Certains prénoms s'imprimaient plus facilement que d'autres dans son esprit, c'était comme ça. Il n'y avait pas vraiment de critères. Ou peut-être seulement des critères inconscients. « L'intrépide des maisons détruites » et un sourire naquit sur ses lèvres en se souvenant de Janka, un malheureux briquet à la main, partant à l'assaut des habitations abandonnées. Redressant les genoux, elle les enroula de ses bras, livre toujours dans sa main, et posa le menton sur sa rotule, sans cesser de l'observer.
Janka

Janka
MESSAGES : 649
AGE : 37
LOCALISATION : NEW-YORK,USA.
EMPLOI : DJ&PIANISTE.
CITATION : « AIME-TOI TOI-MÊME, ET LAISSE LA FOULE TE HAÏR. »
JUKE BOX : CHOPIN.
POINTS : 15

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE:
RELATIONS:
PARTENAIRE: PERSONNE.

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Re: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) EmptyMar 2 Oct 2012 - 21:54

Elle est là, à feuilleté un livre épuisé, un livre lu et relu. Ses pages cornés, ses pages jaunit, ses marges noircis. Je ne sais pas ce que c'est que ce livre mais il semblerait qu'elle puisse le dévorer sans être rassasier. La lecture ne me passionne pas plus que ça, je n'ai souvent aucune patience à ce sujet. J'aimerais toujours que l'histoire, le raisonnement ou tout autre chose aille plus vite. C'est certainement pour ça que je me contente de lire des partitions, je les comprends souvent au premier coup d’œil et je n'ai pas besoin d'attendre pour que les choses deviennent intéressantes. Voilà pourquoi la lecture ne me passionne pas plus que ça. Mais elle, ça la rend belle je ne sais pour quoi. Peut être que c'est ce que produit la musique sur moi. Elle semble se délecter de chaque mot et je crois pouvoir apercevoir plusieurs sourires avant que je ne la force à quitter ses mots pour accrocher ses prunelles dans les miennes. Je trouve son prénom joli, je n'attend aucun remerciement, c'est juste une évidence même. Et je n'attends même pas de commentaire de sa part, elle pourrait rester là à ne rien dire que je ne m'en formaliserait pas le moins du monde. « Oh, merci. Mes parents seront ravis de savoir que leur choix de prénom plait » Je crois qu'elle est de la race des éloquente. Je souris, parce que je note qu'elle ne me remercie pas et c'est tant mieux. Bien d'autre aurait été flatté jusqu'à ce que des ailes leur poussent dans le dos. Je suis certaine que tu dis à Barbie que ses cheveux sont magnifique, elle se sent plus pisser et te colle toute la journée dans l'espoir de recevoir d'autres compliment à deux balles. Elle, elle n'a pas besoin de ça, je crois. Et c'est tant mieux, parce que je ne suis pas une machine à compliment. Elle me dévisage, mais ça ne me dérange pas, j'en fais de même pour elle. Et puis je ne vois aucune atteinte à ma vie privée, à mon intimité lorsque l'on me regarde. Ou en tout cas pas maintenant, regarde moi prier ou jouer du violon ou encore du piano et là ce sera autre chose. Mais nous sommes dans une toute autre situation. « Tu es Janka, c'est ça ? » Yan-ka, on le retient. Mais Janette ça ça tombe aux oubliettes. Parce qu'il n'y a qu'une personne à qui j'ai donné spontanément mon prénom parce que je savais que le mensonge ne servirait à rien. Mais j'imagine qu'étant sa partenaire elle a eu vent de l'information. « Il m'arrive de l'incarner. » Je lui réponds avec une attention approximative, je ne suis pas lassé, je semble juste distraite, je semble toujours distraite alors que mon attention est toujours bien sur elle. « L'intrépide des maisons détruites » Ah oui. C'est vrai, j'ai du mal à comprendre pourquoi je suis la seule avec Barbie à être entrée... je ne sais pas on nous propose un truc comme ça, une découverte de ce genre je ne vois pas pourquoi la remettre au lendemain en faite.. non vraiment je ne vois pas. « C’était … divertissant. » Je lui avoue un demi sourire sur les lèvres. « Pourquoi tu lis ? » Non je ne veux pas savoir ce qu'elle lit, je veux savoir pourquoi elle lit, ce que ça lui provoque, si ça lui plaît... j'aime comprendre les choses qui m'échappent parce qu'alors je peux faire semblant de les maîtriser, et je peux donc jouer un nouveau rôle.
Ismay

Ismay
MESSAGES : 868
AGE : 35
LOCALISATION : salisbury, england.
POINTS : 15

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE:
RELATIONS:
PARTENAIRE:

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Re: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) EmptyMer 3 Oct 2012 - 17:28

Sa réponse intrigua Ismay. Il lui arrivait de l'incarner. Il lui arrivait. De l'incarner. Quoi ? Mais Janka n'était pas un personnage. Janka, c'était elle. Janka, elle l'avait juste devant elle. Janka, elle était là. Bien vivante. Mais... Mais quoi ? Peut-être n'était pas que ça. Peut-être n'était-elle pas que ça. Peut-être était-elle mille personnes à la fois, l'une se manifestant chaque fois que l'autre n'en pouvait plus ou n'était pas adaptée à la situation, la personne affrontée. Ça aurait été idiot et prétentieux d'affirmer qu'Ismay comprenait le sens des paroles de la brune qui lui faisait face. Pourtant, ces simples mots la firent cogiter si vite qu'un million de questions défilèrent dans son esprit sue le court laps de temps de quelques nouveaux mots furent échangés. Elle entendit à peine ce que la brune répondit, ne cligna des yeux dans un signe de retour à la réalité que lorsqu'elle entendit qu'on lui posait une question. Pourquoi elle... ? Son regard fit un aller-retour sur le livre qu'elle avait en main et sur elle. Pourquoi elle lisait ? C'était à la fois extrêmement complexe et affreusement simple. « Parce que j'aime ça. Pour le plaisir. Pour savoir, apprendre, comprendre. Pour m'évader, pour rêver, pour les plumes des écrivains, qui peuvent tenir en haleine, toucher jusqu'aux larmes, surprendre, fasciner, choquer, dégoûter, faire rire aux éclats. Pour vivre des choses que je ne pourrais pas vivre en vrai et pour ces histoires qui me plaisent parfois plus que d'autres dans la vie réelle. Pour tout ce que les émotions, les pensées, les réactions, les actes des personnages peuvent m'apporter. Pour les personnages eux-mêmes, dont j'adore décortiquer le caractère, les manies, les pensées et dont certains finissent par m'accompagner et me suivre partout où je vais, comme des amis... » Elle aurait pu lui trouver des centaines d'autres raisons, encore. Ismay adorait lire - elle aurait pu passer ses journées et ses nuits à lire - elle ne se lassait jamais de faire un détour par la librairie en revenant du travail, de lire les résumés de bouquins qu'elle prévoyait ou non d'acheter, et de découvrir encore et encore des romans, essais, nouvelles qu'elle ne connaissait pas encore. Mais elle n'oubliait pas ses propres interrogations, si bien qu'elle ne pu se retenir plus longtemps. « Et toi » commença-t-elle à son égard, avant de terminer « pourquoi tu n'incarnes pas toujours Janka ? » Voilà, c'était sorti. Elle n'avait plus qu'à attendre que la demoiselle daigne répondre. Ou la remballe.
Janka

Janka
MESSAGES : 649
AGE : 37
LOCALISATION : NEW-YORK,USA.
EMPLOI : DJ&PIANISTE.
CITATION : « AIME-TOI TOI-MÊME, ET LAISSE LA FOULE TE HAÏR. »
JUKE BOX : CHOPIN.
POINTS : 15

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE:
RELATIONS:
PARTENAIRE: PERSONNE.

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Re: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) EmptyDim 7 Oct 2012 - 2:18

Il y a certaines choses que je ne comprends pas. Il y a certaines choses que ressentent les gens pour d'autres que je n'arrive pas à assimiler parce que je ne comprends pas pourquoi ils aiment ça. Comme dans le cas de la lecture que je pratique de temps en temps sans véritablement y prendre goût. Certainement parce que mon apprentissage de la lecture à été très long et très douloureux. Vous ne me verrez pas lire un livre qui appartient à la bibliothèque du nid. Parce que je ne lis que dans ma langue. Et je ne connais guère le français de toute manière. Je lui demande à cette étrangère pourquoi elle lit. Elle me réponds ce que j'apprécie. « Parce que j'aime ça. Pour le plaisir. Pour savoir, apprendre, comprendre. Pour m'évader, pour rêver, pour les plumes des écrivains, qui peuvent tenir en haleine, toucher jusqu'aux larmes, surprendre, fasciner, choquer, dégoûter, faire rire aux éclats. Pour vivre des choses que je ne pourrais pas vivre en vrai et pour ces histoires qui me plaisent parfois plus que d'autres dans la vie réelle. Pour tout ce que les émotions, les pensées, les réactions, les actes des personnages peuvent m'apporter. Pour les personnages eux-mêmes, dont j'adore décortiquer le caractère, les manies, les pensées et dont certains finissent par m'accompagner et me suivre partout où je vais, comme des amis... » Je crois que je comprends, c'est en partie ce que je ressens pour la musique sauf que ça m’apparaît bien différent. « Ce ne sont que des mots. » je ne peux m'empêcher de lui signifier comme si elle n'avait pas déjà assimilé la chose depuis longtemps. « Les livres mentent. » Je continue sur le même ton plat et neutre. Les livres mentent, les romans particulièrement. Ce ne sont que des mensonges je pense, je n'arrive pas à saisir les choses comme réelles. Je sens qu'elle est désireuse de m’interroger sur quelque chose. Alors machinalement je m'approche. « pourquoi tu n'incarnes pas toujours Janka ? » Je souris légèrement. C'est une bonne question à laquelle personne n'a pensé jusqu'ici je crois. Ou alors personne n'a osé la formulé je ne sais pas... Parce qu'ils savent tous, que je ne suis pas toujours la même personne. «  C'est comme dans tes livres, tu aime te mettre dans la peau d'un personnage et vivre des choses qui tu ne pourrais même pas espérer vivre. » Je lui réponds et m’asseyant à coté d'elle. « Je n'aime pas Janka. » je lui intime sur un ton mystérieux. Les personnages qu'elle n'aime pas j'imagine qu'elle ne s’identifier pas à eux et préfère s'identifier à un autre... c'est ce que je fais.
Ismay

Ismay
MESSAGES : 868
AGE : 35
LOCALISATION : salisbury, england.
POINTS : 15

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE:
RELATIONS:
PARTENAIRE:

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Re: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) EmptyDim 7 Oct 2012 - 2:52

Si elle estimait que ce n'était que des mots, c'était qu'elle n'avait rien comprit à la lecture. Rien du tout. Bien évidemment, d'un point de vue totalement technique, les livres n'étaient constitués que de mots, de phrases, de pages, chapitres, de papier et de carton. Mais en vrai, avec un peu d'ouverture d'esprit, ne devenaient-ils pas beaucoup plus que ça ? Pouvait-on dire d'un concerto qu'il n'était que des notes ? d'un acte qu'elle n'était que succession de scènes ? Les mots parlaient à ceux qui voulaient bien entendre, et ils devenaient alors mille fois plus que de simples mots. Et certes, ils pouvaient mentir, mais n'était-ce pas le cas de tout ce qui avait une âme ? Il était facile de tromper, tout, tout le monde. Un sourire, un rire, quelques mots rafraîchissants, une mélodie gaie. « Tout le monde ment » souffla-t-elle avec difficulté, comme si cette seule affirmation avait du mal à se faire de l'espace dans l’entremêlement de ses pensées et de ses convictions. Pourtant, c'était indéniable. Consciemment ou non, tout le monde cachait la vérité, l'éludait, l'enjolivait. Et elle aurait pu répondre qu'elle, Janka, ne mentait pas, qu'Ismay ne l'aurait pas cru une seconde. Alors que machinalement, la brune triturait son livre, en cornait la couverture, tordait un post-it, elle suivit son interlocutrice des yeux, la regardant s'asseoir juste à son côté. Son explication semblait... limpide. Étrange, aussi. Mais sans doute l'était-elle, étrange. Limpide, c'était moins sûr. « Et a contrario de mon livre, Janka n'est pas des mots figés sur du papier, ineffaçables et éternels, Janka est une personne qui, comme la musique, évolue sans arrêt jusqu'à ce qu'elle ait exactement la sonorité et l'émotion qu'on veut lui donner. » Elle était incapable de mieux décrire sa pensée qu'avec cette comparaison malheureuse et mal faite. Elle pouvait emprunter tous les pseudonymes, interpréter tous les personnages qu'elle voulait, ça n'empêcherait pas qu'elle était Janka, et que ça ne changerait jamais. Alors pourquoi ne pas faire de Janka quelqu'un qu'elle aimait ? « Donc tu es Janka, aujourd'hui ? Comment devrai-je t'appeler demain ? Jane ? » la questionna-t-elle à nouveau, curieuse de savoir à qui elle aurait affaire le lendemain. Ses personnages étaient-ils tous différents ? ou possédaient-ils tous une base commune, qui était Janka ? Et qu'était le genre de personne qu'elle aimait, alors ?

Contenu sponsorisé

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty
MessageSujet: Re: Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)   Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27) Empty

 

Ma planète est déréglée comme un oubli de pilule (04/10, 16h27)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» « RODEO OF SADNESS. » ► 02/11 (16h27)
» cookies (mardi 16h27)
» I'M COVERING MY EARS LIKE A KID.22/07 à 16h27
» friday the 13th, le 13/03 à 16h27.
» « moment détente. » le 05/06 à 16h27

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
FAKE LOVER :: Les différents chapitres :: Les chapitres :: CHAPITRE TROIS :: SAISON 8 :: la périphérie-