Ils mangent, ou font des trucs en groupe ça tombe bien j'en peux plus du groupe alors je passe une veste en cuire sur ma tenue et je m’éclipse clope au bec. Janka est là, elle a besoin d'être nourri et si vous la connaissez un peu maintenant ou par quelques traits du moins parce qu'il est impossible de la connaître réellement et bien vous allez comprendre qu'elle se nourri de musique et pas d'écureuil. Non ce n'est pas un vampire ou toute autre bête de ce genre. Je fume distraitement mes groles savent le chemin, mes groles vont m’emmener jusqu'à l'Auberge. Elles le connaissent tellement bien que j'ai pas finis ma clope que je suis déjà devant l’écriteau rouge. Je pourrais entrer, parce que fumer à l'intérieur ne dérange que les non fumeurs et que je m'en fiche de les déranger alors je pourrais mais non. Je reste là à regarder les nervures de la pierre et lorsque j'arrive au filtre je choisi une nervure en particulier pour venir y écraser la clope, m'attendant presque à voir une larme de douleur rouler sur la roche. Je pousse la porte et jette le mégot dans une poubelle avec lassitude. Ma veste enlever mes épaules dénudé, mes bras allégés je m'installe sur le banc. Les touches blanches me regarde, les touches blanches et noirs m'appelle et u sourire se dessine sur mon visage en même temps que la mélodie se fait dans mon esprit je connais la première note, je connais celle qui suit et elle donnera naissance aux autres. Mes doigts enlacent les touches, mes respirations chatouillent les sons, mes mouvements enroulent les notes, mes yeux brillent d'un feu rare d'un feu à préserver. Ma bulle est parfaite, ma bulle est solide. Aucune respiration, aucun mouvement trop brusque ne pourrait la briser. Et ma bulle est souples, ma bulle l’accueille elle sans que je n'en ai conscience. Mes doigts s'animent, dansent avec une facilité déconcertante sur l'instrument que je fais mien en un rien de temps. Quand son menton se niche sur mon épaule je crois à un rêve à une élucubration de mon esprit alors je n'ouvre pas les yeux et je continue d'exister et de tuer toutes autres existences autour de moi. Je joue, je pourrais jouer jusqu'à ce que mes doigts saignent, je pourrais jouer jusqu'à ce que la déshydratation m'emporte. La musique, la seule chose positive de ma vie la seule chose que l'être humain n'arrive pas à ternir malgré sa participation. La musique c'est mon palpitant à moi, c'est ce qui fait vibrer mon cœur, c'est ce qui fait naviguer ce sang dans tout mon être, c'est ce qui me tiens en vie depuis toutes ces années. Je sens sa respiration caresser ma nuque et mon esprit croit que ce n'est qu'invention alors je ne m'en préoccupe pas, je ne me préoccupe pas de cette présence que je pourrais trouver envahissante, et je crois que c'est mieux ainsi, c'est mieux pour elle.

Chopin, fantaisie Impromptu.

Aucune présence, si ce n'est la mienne. Les caméras, les techniciens, les candidats n'ont plus aucune existence à mes yeux. Je joue, je m'envole. Mais je sens cette présence, je la pense imaginé de toute pièce parce que ça m'est déjà arrivé. De m'imaginer accompagné, de m’imaginer loin de la solitude. Alors je joue, je continue, je laisse danser mes doigts, je laisse mes émotions prendre le dessus. Ce n'est que lorsque je joue que j'en suis capable, ressentir, toucher... je ne sais pas le faire autrement. Je sens l'âme qui m'accompagne vaciller alors que les dernières notes résonnent encore dans la pièce. C'est le silence qui prend place, je regarde droit devant moi, je suis encore marqué part les émotions que la musique provoque chez moi. Elles me marquent, elles restent un moment mais finissent toujours part se dissiper. C'est ce qui crée cette addiction chez moi, parce qu'a chaque fois j'espère, oui j'espère qu'elles restent. L'âme se glisse à coté de moi et je tourne la tête en sa direction machinalement. Elliot, ma muse. Elle porte bien son surnom, elle m'a inspiré mes émotions, elle m'a inspiré cette interprétation et je le comprends alors. Ses yeux humides m'interloque et accaparent mon attention. - C'était beau. Me dit-elle en compliment. Sauf que je ne mérite aucun compliment, je ne sais faire que ça. C'est mon métier et on paye pour me voir jouer, pour me voir ressentir, pour me voir m'animer et vivre sur scène alors qu'en dehors je ne suis que néant. Est-ce que je mérite un compliment alors que c'est mon métier ? Je ne sais pas, je n'ai jamais su m'y faire, je n'ai jamais su comment prendre ce genre de chose. J'ai longtemps cru à de la pure politesse, mais quand je regarde ses yeux, quand je regarde son corps je comprends qu'elle est sincère que c'est son cœur qui parle et je me demande comment elle fait. Je peux faire semblant aussi longtemps que je le souhaite, ce n'est rien comparé à la pureté des émotions que dégage ma muse. Elle pose sa tête sur mon épaule et je ne sais comment réagir. Je n'aime pas que l'on me touche, pas maintenant, pas quand le masque est tombé.  - Merci pour hier. Pour hier ? Pour le pauvre torchon que j'ai enroulé autour de sa plaie quand un Ottelo lui sait faire les choses comme il se doit. « Je n'ai rien fais. » je lui réponds d'une voix écorchée. Je les sens partir les émotions et je commence de nouveau à sentir ce froid, cette noirceur, ce trou béant dans ma poitrine. Ce trou que je porte fièrement. « Tu devrais partir. » je lui conseille. Elle devrait partir avant que je ne lui fasse du mal, avant que je me nourrisse de sa souffrance faute de pouvoir ressentir autre chose.