ALICE

Depuis une journée déjà, Rafael était présent dans ce lieu où se mélangeait passé et technologie. En effet, bien qu’ils se retrouvent tous dans une sorte de Manoir, des caméras avaient été installées afin de pouvoir les suivre partout. Bien que dérangeant, cela n’en était pas moins original. Même ce matin, lorsque Rafael avait du mettre son micro, cela l’avait fait rire. Si déjà il devait s’énerver pour ces futilités, autant qu’il rentre chez lui. A la place, il se mit à découvrir ce que ce manoir semblait protéger. Passant devant les lieux remplis de candidats encore sous amphétamine, il préférait les voir s’amuser pour rien entre eux plutôt que de venir déranger la solitude de Rafael. Finalement, après avoir pris l’escalier, il se trouva en face d’une porte. L’ouvrant, La Cave paraissait vide. Le jeune homme referma un instant la porte avant d’examiner chaque objet. Des chaises cassées, Quelques rayons de lumière venaient agrémenter cette sensation de mal-être. Et puis, se dirigeant vers le fond, Rafael buta sur quelque chose. Après s’être accroupi, il reconnut un matelas. Sérieusement, qui irait dormir ici ? Il se retourna ensuite, la porte s’ouvrant à nouveau.

La journée avait été exténuante, après avoir passé une partie de la soirée à l'extérieur avec Héléna, j'avais décidé de rentrer dans la maison bombée de monde. Un peu perdue, je trouvais une porte que ouvrit dans le but de m’éclipser. Une longue série de marches, une pièce sombre et fraîche, nous devions être dans la cave, glups. Je demandais, pas très sûre d'entendre des bruits étranges « Y'a .. quelqu'un????? » Tout en me questionnant, je descendais quelques marches, il me fallait voir par moi même, un bruit net me fit sursauter, la porte qui se refermait. J'aimais me donner des frissons apparemment, je ris pour moi même, comme pour me rassurer, m'annoncer que j'étais bizarre, je cherchais des yeux une présence, je répétais « Y'a quelqu'un? J'entends quelque chose » J’espérais juste ne pas tomber sur une souris ou autre rongeur qui faisait parti de ma liste des phobies.

Finalement, la lumière du jour laissa place à la nuit et de ce fait, il se retrouva bien vite dans le noir en compagnie d’une inconnue… Etait-elle vraiment une inconnue d’ailleurs ? Le ton de sa voix lui disait bien quelque chose mais il était impossible à Rafael de se rappeler quelle candidate avait cette voix. Et puis, qu’importe. Un sourire amusé s’afficha sur son visage en entendant la demoiselle demander s’il y avait quelqu’un. Le garçon tenta d’aller à sa rencontre mais il n’y voyait rien et le sol était jonché d’objets indéfinissables. Il préféra donc mettre ses mains en avant, histoire de ne pas s’étaler sur toute sa longueur. « Par ici. » Dit-il doucement de sa voix rauque à l’intéressée. Sans la voir encore, il reprit. « Y a même un matelas dans cette cave. » Continua-t-il, parlant de sa découverte. Finalement, il toucha quelque chose de chaud, de vivant. Il ne savait pas exactement quelle partie du corps mais il tentait, en tout cas, de prendre la main de la demoiselle.

Finalement j'entendis une voix m'annoncer un Par ici Je me mis à rire et répondit « Mais je n'y vois rien ! » La réponse du jeune homme était tout simplement stupide, amusante même. Je l'entendis trébucher, je ne dis rien, seul un son de rire sorti de ma bouche, cette situation m'amusait, effectivement. Et puis je sentis une main tâtonner mon corps, d'abord ma cuisse, puis mon ventre, je ne savais pas ce qu'il cherchait mais je l'entendis me dire « Y a même un matelas dans cette cave. » Je fis la moue, il ne la voyait donc pas mais je laissais échapper « Pourquoi ils ont foutu un matelas dans une cave sombre? Ils croient vraiment que certains vont passer leur nuit ici? » Je mis ma main dans celle Rafael pour me laisser guider dans la cave, après tout, il y était entré le premier, il savait à quoi s'attendre.

Rafael découvrit donc par inadvertance le corps de la candidate, on se serait cru dans une autre émission de TV-Reality ce qui eu pour effet de le faire sourire d’avantage, sourire qu’elle ne put voir. Elle le guida finalement jusque vers sa main, après avoir entrelacé ses doigts aux siens, le jeune homme tenta de l’emmener vers sa trouvaille, le matelas. Au moins, ils pourraient s’asseoir là-bas au lieu de tomber à cause d’une des chaises cassées qu’il avait aperçu peu de temps avant. « Ça peut être excitant. » Répondit Rafael dans un sourire, à la question de la candidate. Finalement, il retrouva son chemin jusque vers le matelas, au fond de la cave. « C’est là, attention… » Murmura-t-il à la demoiselle, afin qu’elle ne se fasse pas mal en s’asseyant. Une fois assis, l’irlandais se présenta. « Je suis Rafael. » Il avait gardé la main de la candidate dans la sienne mais ne s’en souciait guère, le contact physique ne le dérangeant pas vraiment, il n’était pas du tout gêné et puis, il n’y avait rien de troublant à se retrouver sur un matelas, dans le noir et dans une cave d’un château.

Nous ne nous voyons pas, un avantage considérable vis à vis des crises de la veille. C'est donc main dans la main que nous nous posions sur le matelas, il paraissait bizarre, je ne me sentais pas pleinement en sécurité, je n'avais pas peur de Rafael mais plutôt des bêtes « Ça peut être excitant. » Je serrais sa main et répondit « Tout dépend comment on le prend .. et avec qui » Je me rapprochais un peu plus de son corps, comme pour sentir une présence humain, il prononça son prénom « Je suis Rafael. » Je ne le reconnaitrais donc qu'à sa voix et à son odeur corporelle, à mon tour, je me présentais « Et moi Alice ... » Notre situation ne me dérangeait pas, pourtant, j'osais poser une question « Tu crois qu'il y a des bêtes ici? » Ma voix n'était pas du tout rassurée, j'avais la frousse dans cet endroit bien gloque

« Evidemment. » Conclut Rafael à la première phrase de la candidate. Elle pressa d’ailleurs sa main et le garçon put ainsi se souvenir qu’ils étaient toujours accrochés l’un à l’autre mais comme ils étaient dans le noir, il valait peut-être mieux, histoire de savoir où elle se trouvait et ne pas parler à un mur. Après qu’il se soit présenté, elle en fit autant. Alice, joli prénom, il n’en fit bien sur pas son éloge. La candidate ne semblait pas sereine pour autant et ces dires confirmèrent son intuition puisqu’elle lui demanda s’il pensait qu’il y avait des insectes ou non dans cet endroit. Plissant les yeux dans un sourire amusé, de sa main libre le garçon frôla doucement l’épaule de la jeune femme, tout en parlant : « Bien sur, avec l’humidité il doit y en avoir des tas. Des grosses araignées, des insectes rampants… » Il n’y croyait pas une seconde. Tout avait surement du être vérifié avant leur venue. Rafael n’avait pas signé pour participer à Koh-Lanta, mais à Fake Lover. Il se mit ensuite à rire, le fait que ce soit sa main et non un insecte paraissait évident.

Tout près de Rafael, je ne voyais pas venir les délices qu'il préparait, alors que j'entendis sa voix « Bien sur, avec l’humidité il doit y en avoir des tas. Des grosses araignées, des insectes rampants… » Je sentis une chose me frôler, je ne poussais pas de cri mais je lâchais très vite la main de Rafael, je sursautais, me poussant un peu plus loin, oui, j'avais eu peur, ce fut lorsque j'entendis le rire du jeune homme que je compris que je m'étais emportée pour rien, d'un ton pas très convainquant je lui dis « Je savais que c'était toi ... » Tâtonnant le sol pour retrouver le garçon, je posais rapidement ma main sur lui, je souris, et m'avançais un peu plus vers lui et murmura « Tu es un vilain garçon qui aime faire peur aux demoiselles, ce n'est pas bien du tout » Je m'asseyais, loupant le coche et me retrouva à moitié assise sur lui « Oh merde pardon, désolée » Je ris mais je bougea pas pour autant, il avait décidé de m'embêter avec ces pseudos bestioles, j'en ferais autant, différemment

Apparemment, tout n’était pas aussi évident pour Alice qui fit un bon, leurs mains se déliant au passage. Le rire de Rafael fut alors encore un peu plus bruyant, même lorsque la candidate se remit à parler. C’était tellement peu crédible. Finalement, il se reprit doucement pendant qu’Alice tentait de revenir sur le matelas. Sa main reprit naturellement possession de ses doigts fins et chauds tandis que la demoiselle voulut se rasseoir, elle manqua alors le matelas de peu et se retrouva presque assise sur les genoux de Rafael. « Un vilain garçon ? Si tu savais à quel point… » Dit-il afin de garder un peu de mystère. Puisqu’Alice ne voulait apparemment pas bouger de place – tout le monde se sentait si bien sur Rafael, ce n’était pas une nouveauté – il se contenta de la replacer doucement sur ses deux genoux, afin qu’ils soient tous les deux plus à l’aise. « Je n’y crois pas une seconde à ton ‘désolée’ ! » S’exclama le garçon avant de lui souffler dans le cou, l’embêtant également. Et puis contre toute-attente, l’espagnol fit glisser son buste sur le matelas, gardant néanmoins ses genoux à l’horizontale, histoire de ne pas faire tomber la jeune femme. Ses yeux se fermèrent alors un instant, dans l’obscurité, il ne servait à rien de s’obstiner à tenter d’apercevoir quelque chose. « Alors Alice, que viens-tu faire dans cette cave, seule ? »

Rafael jouissait en quelque sorte de cette situation et de la naïveté de la jeune Alice, ce qui la fit rire. « Un vilain garçon ? Si tu savais à quel point… » Le jeune homme était très mystérieux, ça me plaisait grandement, j'étais très curieuse, c'est pourquoi je tentais une autre approche « Me montrerais-tu à quel point tu peux être vilain? » Leurs doigts s'entremêlèrent une nouvelle fois, ce geste paraissait tellement innocent, ils avaient en quelque sorte besoin de ce contact pour se sentir en sécurité dans cette pénombre des moins pas rassurante. « Je n’y crois pas une seconde à ton ‘désolée’ ! » Je haussais les épaules et lui dis alors « Tant pis, j'aurais tenté d'être polie, apparemment ce n'est pas un don pour moi » Un regard malicieux, une lueur qu'il ne pouvait apercevoir, s'en était dommage. Il s'allongea alors, toujours assise sur ses genoux, place qu'il m'avait gentillement offerte en me plaçant doucement, j'écoutais sa voix me demander « Alors Alice, que viens-tu faire dans cette cave, seule ? » C'est donc du tac au tac que je lui avoua « J'étais sûre que je trouverais un beau jeune homme près à tout pour être près de moi » Bien entendu, cela était faux, mais je n'avais pas réellement envie de lui avouer que j'avais ouvert une porte au hasard, que je m'étais mise dans ce pièce à rats sans même y réfléchir, juste pour être seule. Je bougeais doucement, allongeant à mon tour mon corps pour me retrouver allongée sur Rafael, mon visage près du sien, nous pouvions murmurer pour nous parler, sentir son souffle tout contre ma peau, comme une bulle qui nous unissait. « Et toi, pourquoi as-tu décidé de t'aventurer dans cette cave si glauque ?